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Pêche dans le monde

Pêche dans le monde

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Sommaire

La pêche dans le monde


La pêche moderne vide les mers de leurs poissons

Les océans sont en grave danger.... tout le monde le sait, peu agissent.

«La mer est grande, sombre et hostile. Nous savons peu de choses des abysses, nous connaissons moins bien le fond de la mer que la lune. Nous savons pourtant que la mer ne va pas bien. C’est une malade dont la maladie ne cesse de progresser et pourtant personne ne la prend au sérieux», a déclaré Nikolaus Gelpke, éditeur de la revue allemande Mare

Selon la FAO, l’organisation des Nations Unies pour l’agriculture, 7 des 10 plus importantes espèces de poisson sont au bord du dépeuplement total.

Avec les progrès technologiques (congélation de la ressource, bateaux performants, utilisation des radars et des satellites) et la demande de consommation de poissons qui s’est accrue dans les pays développés, la consommation de poisson a augmenté de 2% par an dans les pays occidentaux. >> Le poisson est la seconde source de protéine la plus consommée, juste derrière le porc.

  • 130 millions de tonnes de poissons sont capturées chaque année dans le monde ; cette quantité n'augmente plus depuis plusieurs années et seule la pisciculture permettra de compenser la baisse annoncée des quantités pêchées. Directement ou indirectement, la vie de plus de 500 millions de personnes dans les pays en voie de développement dépend des pêcheries et de l’aquaculture.

Près de 90% des prises capturées à l’état sauvages dans le monde viennent des océans et des mers, par opposition aux eaux intérieures. Ces prises marines sont restées relativement stables depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, passant de 80.000.000 à 86.000.000 tonnes.

Un petit nombre d’espèces maintiennent la plupart des pêcheries du monde. Ces espèces incluent le hareng, la morue, les anchois, le thon, le flet, le rouget, le calmar, la crevette, le saumon, le crabe, le homard, les huîtres et les coquilles Saint-Jacques. Tous, sauf les 4 derniers, ont assuré une prise mondiale de bien plus de 1.000.000 tonnes en 1999, le Hareng et les Sardines ayant fourni ensemble plus de 22.000.000 tonnes en 1999.

  • Plus de 40 % des océans sont très endommagés et très peu d’eaux marines restent vierges.
  • Selon le secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, qui dépend de l’ONU, les zones mortes côtières ont pratiquement doublé chaque décennie depuis 1960.
  • Les zones les plus touchées sont la Mer du Nord, le sud et l’est de la mer de Chine, le bassin des Caraïbes, la côte est de l’Amérique du Nord, la Méditerranée, la Mer Rouge, le Golfe Persique, la mer de Béring et plusieurs régions occidentales du Pacifique.
  • Les écosystèmes océaniques les mieux préservés sont ceux des régions polaires. "Mais ces sanctuaires sont menacés de dégradation rapide par la disparition grandissante de la calotte glaciaire résultant du réchauffement climatique et de la propagation des activités humaines dans ces régions", explique un scientifique qui a participé à au projet d’atlas planétaire.
  • Selon la FAO en 2010, 2/3 des espèces sont surexploitées dans le monde. On estime qu’une espèce s’effondre quand les prises de pêche ont diminué de 90%, ce qui était le cas de 29% des espèces en 2003.
  • Greenpeace soutient que ce sont 40% de la surface mondiale des océans sur lesquelles il faudrait arrêter de pêcher complètement et soustraire à toute activité humaine. Seuls 0,6% sont exempts d’intervention humaine aujourd’hui.

La disparition des gros poissons

Une équipe de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) et des scientifiques européens et canadiens ont étudié l'évolution de la ressource halieutique entre 1880 et 2007. Pour réaliser des estimations du nombre de poissons, les chercheurs ont compilé des données concernant 3000 espèces de poissons et construit des modèles simulant les écosystèmes marins.

Surpêche des gros poissons

En tout, les scientifiques ont ainsi obtenu 68.000 estimations de la biomasse des poissons à différentes époques sur l'ensembles des mers et océans. Leurs résultats confirment que les espèces les plus grosses sont toutes en déclin. Et ce, en raison de la surpêche pratiquée : en sont victimes thons, mérous, raies, requins ou espadons. Ces poissons sont les préférés des consommateurs, ce qui augmente donc leur valeur économique.

SARDINES. C'est à partir des années 70 et la pleine expansion de la pêche industrielle que le nombre de gros poissons a commencé à chuter fortement : 54% de la biomasse a disparu en 40 ans. Et de nombreuses espèces sont classées à risque d'extinction aujourd'hui.

Dans la revue Marine Ecology Progress Series, les chercheurs estiment que la disparition des gros poissons affecte toute la chaîne alimentaire et empêche la régulation des populations par leurs proies habituelles. Ainsi, les sardines et les anchois ont vu leurs effectifs doubler, il en va de même pour d'autres animaux comme les méduses.

Au 20e siècle, les chercheurs constatent donc un changement des écosystèmes marins, passant d’océans peuplés pour une large part de grandes espèces à des espaces dominés par les petits poissons. Pourtant des mesures de préservation peuvent corriger ce constat.

source : www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/20141201.OBS6599/hecatombe-chez-les-gros-poissons-victimes-de-la-surpeche.html


La pêche mondiale en 2012

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source : le live Home, http ://asp.zone-secure.net/v2/index.jsp?id=19/44/2548&lng=fr


Le réchauffement diminue la taille des poissons

L'un des facteurs majeurs qui détermine la taille des poissons et invertébrés marins est leur plus ou moins grands leurs besoins énergétiques: si l'ecosystème n'e peut plus les satisfaire, les poissons ne grandissent plus. C'est simple.

Or, une des conséquences du réchauffement climatique produit exactement cet effet comme viennent de le montrer des mesures menée par des universitaires. et publiées dans la revue britannique Nature Climate Change. Le réchauffement raréfie l'oxygène dans l'eau des océans ; or l'oxygène dissous dans l'eau est pour les poisson une source importante d'énergie.

Selon Daniel Pauly, biologiste au Fisheries Centre de l'Université de Colombie Britannique, Obtenir assez d'oxygène pour grandir est un défi constant pour les poissons, et plus un poisson est gros, pire c'est",

"Un océan plus chaud et moins oxygéné, comme prédit avec le changement climatique, compliquera la tâche des poissons les plus gros, ce qui signifie qu'ils cesseront de grandir plus tôt". Les universitaires ont cherché à modéliser l'impact du réchauffement sur plus de 600 espèces de poissons à partir de 2 scénarios climatiques très souvent utilisés par les climatologues pour la période 2001-2050.

Leurs conclusions sont claires : le réchauffement moyen au fond des océans du globe reste minime (quelques centièmes de degrés par décennie) de même que la baisse de la concentration en oxygène.

Toutefois, "les variations qui en résultent en termes de poids corporel maximal sont étonnamment importantes", s'alarment-ils dans leur rapport, p

Dans l'ensemble, le poids maximal moyen des poissons pris en compte devrait diminuer de 14% à 24% entre 2001 et 2050, estiment-ils. Soit l'équivalent de 10 à 18kg pour un homme moyen pesant 77 kg.

C'est l'océan Indien qui serait le plus touché (24%), suivi de l'Atlantique (20%) et du Pacifique (14%), qu'il s'agisse des zones tropicales ou tempérées.

"Cette étude indique que, faute de réduire les émissions de gaz à effet de serre, les conséquences seront vraisemblablement plus lourdes que prévu sur les écosystèmes marins", avertissent les chercheurs, d'autant que "d'autres impacts des activités humaines, comme la surpêche et la pollution, risquent d'exacerber le phénomène".



L'estimation des stocks surexploités par la FAO en juillet 2012

  • Selon le rapport publié par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) le, juillet 2012, la filière pêche et de l’aquaculture a produit 148 millions de tonnes de poisson en 2010, dont 128 Mt pour la consommation humaine, soit 18,4 kilogrammes par personne. Cela correspond à un CA de 217,5 milliards de dollars (177 Md€) et confirme, malgré la surexploitation des espèces, une tendance à la hausse.
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La pêche et l’aquaculture devraient atteindre 154 Mt en 2011 dont 131 Mt pour l’alimentation (+2,3%). Et cette hausse devrait continuer dans les années à venir. Globalement, l’offre générale de poisson a enregistré une hausse record en 50 ans, avec un taux moyen de croissance de 3,2% pour la période 1961-2009 alors que la population mondiale n’a progressé que de 1,7% sur la même période.

Les stocks halieutiques marins restent soumis à de fortes pressions : près de 30% des populations de poissons sont surexploités et 57% sont pleinement exploités (c’est-à-dire que les prises atteignent ou sont proches du rendement constant maximal). Seulement 13% des stocks de poisson ne sont pas pleinement exploités.

"La plupart des stocks des dix principales espèces pêchées, qui représentent environ 30 pour cent de la production mondiale des captures marines, sont pleinement exploités et n’offrent donc aucune possibilité d’accroissement de la production; en revanche, l’augmentation de la production de certains stocks surexploités serait envisageable si des plans efficaces de reconstitution des ressources étaient mis en œuvre.

Les deux principaux stocks d’anchois du Pérou du Pacifique Sud-Est, les stocks de lieus d’Alaska du Pacifique Nord et ceux de merlans bleus dans l’Atlantique sont pleinement exploités, tout comme les stocks de harengs de l’Atlantique dans l’Atlantique Nord-Est et l’Atlantique Nord-Ouest. Les stocks d’anchois japonais dans le Pacifique Nord-Ouest et de chinchards du Chili dans le Pacifique Sud-Est sont jugés surexploités.

Les stocks de maquereaux espagnols du Pacifique Est et du Pacifique NordOuest sont pleinement exploités. En 2009, on estimait que le stock de poissons-sabres était surexploité dans la principale zone de pêche du Pacifique Nord-Ouest.Toujours en 2009, on estimait qu’un tiers des sept principales espèces de thonidés étaient surexploitées, 37,5 % pleinement exploitées et 29% non pleinement exploitées. Les captures de bonites ont continué d’augmenter jusqu’en 2009, mais toute augmentation de la production devrait faire l’objet d’un suivi attentif, car elle pourrait avoir une incidence négative sur les stocks de thons obèses et de thons à nageoire jaune (pêche plurispécifique). À long terme, la détérioration de l’état des stocks de thonidés (et, par conséquent, du niveau des captures) risque de s’aggraver si rien n’est fait pour améliorer sensiblement la gestion de ces stocks. Ce problème est dû à la forte demande de thon et à la surcapacité considérable des flottilles de pêche thonière.

Étant donné la baisse des captures marines mondiales observée ces dernières années, l’augmentation du pourcentage de stocks surexploités et la diminution du pourcentage d’espèces non pleinement exploitées dans le monde, un constat s’impose: la situation mondiale des pêches de capture marines s’est aggravée et a eu un impact négatif sur la production. La surexploitation des stocks a non seulement des conséquences écologiques défavorables, mais entraîne aussi une baisse de la production halieutique qui n’est pas sans incidences sur les plans économique et social."

L’Océanie reste le continent le plus consommateur de poissons, avec une consommation de 24,6 kg/hab en 2009.

L’Amérique du Nord en consomme à peu près autant (24,1 kg/hab), devant l’Europe (22 kg/hab), et l’Asie (20,7). Plus loin, se trouvent l’Amérique latine et les Caraïbes (9,9 kg/hab) et l’Afrique (9,1 kg/hab).

La pêche et l’aquaculture jouent bien sûr un rôle vital dans l’économie mondiale. Elles assurent un moyen d’existence, direct ou indirect, à 12% de la population mondiale. En 2010, près de 55 millions de personnes travaillaient dans le secteur primaire de la pêche (capture et aquaculture). Elles représentent par ailleurs la principale source de protéines pour 17% des Terriens.

La filière pêche et aquaculture fait face à de nombreux problèmes , explique la FAO «[[Une mauvaise gouvernance, des régimes d’aménagement des pêches précaires, des conflits sur l’utilisation des ressources naturelles, le recours persistant à de mauvaises pratiques, sans oublier le manque d’intégration des droits des petites communautés de pêcheurs et les injustices liées à la discrimination des femmes et au travail des enfants»]].

Or les pêches artisanales font travailler 90% des pêcheurs du monde. Les femmes représentent au moins 50% de la main d’œuvre des pêches occidentales et vendent jusqu’à 60% des fruits de mer en Asie et en Afrique de l’Ouest.


Les ravages de la pêche pélagique

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La pêche pélagique assistée des moyens modernes de détection des bancs de poissons vident les océans
  • Les capacité reproductrices des stocks halieutiques sont évaluées en comparant la biomasse des reproducteurs et la mortalité par pêche à des seuils de précaution. Dans les zones de pêche de l’Atlantique nord-est (Mer du Nord, Mer Baltique, Golfe de Gascogne et Péninsule ibérique) gérées par l’Union européenne, les poissons à forte valeur commerciale tels que le cabillaud, le merlan, la lotte, le carrelet, ou encore la sole, sont les plus menacés...

En Europe, nous engloutissons en 189 jours les réserves prévues pour 365, selon plusieurs ONG en juillet 2010


La pêche, une industrie en surcapacité

  • "Aujourd'hui, la flotte européenne est capable de pêcher 2,5 fois en volume ce que nos mers sont en mesure de nous donner", estime Greenpeace

Pourtant, on le sait, le poisson est sain et nous avons tous envie d’en consommer. Nous en mangeons deux fois plus qu’en 1995 soit 16,3 kilos par habitant, soit 132 millions de tonnes. Depuis 2002, l’humanité en consomme 84 millions de tonnes par an contre 20 millions en 1950. Alors comment faire ? Faut-il continuer à acheter du cabillaud, de la dorade rose en voie de disparition ?

L’accroissement de la population mondiale et le changement des habitudes alimentaires ont entrainé une surexploitation importante des principaux stocks de poissons, coquillages et crustacés au niveau mondial depuis une trentaine d’années.

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Certaines méthodes de pêche, comme le chalutage, sont décriées parce que peu sélectives. La capture des poissons est peu ciblée et les poissons ne correspondant pas à l’objectif de pêche sont rejetés en mer, la plupart du temps morts (poissons cibles juvéniles, poissons non recherchés ou non consommables). Selon la FAO, ces rejets pourraient représenter 15 à 50 % des pêches mondiales.

Par ailleurs, des mammifères marins peuvent être pris accidentellement. Suite à l’adoption du règlement européen CE n°812/2004, des rapports nationaux doivent être rédigés régulièrement pour estimer les prises accidentelles de cétacés. Le dernier rapport du ministère en charge de la pêche indique que les captures de cétacés par les bateaux français sont essentiellement dues au chalutage pélagique en bœuf (deux bateaux trainant un chalut entre eux, principalement pour la pêche au bar et au thon) et aux filets calés. Plusieurs centaines d’individus auraient été concernés en 2007.

Enfin, les passages répétés des chaluts de fond et des dragues ont également un effet destructeur sur l'écosystème marin en raclant le sol et les habitats benthiques.


La pêche en France

La France, une puissance maritime forte, créatrice d'emplois

Forte de ses 11 millions de km2 de surface maritime, de ses 564 ports maritimes et 360 millions de tonnes de marchandises qui y transitent chaque année, la France a une zone économique exclusive présente sur tous les océans (sauf l'Arctique). De fait, son secteur maritime est l'un des secteurs d'activités les plus prometteurs avec 300 780 emplois directs et une valeur de production qui s'élève à 51 milliards d'euros. Il emploie plus de personnes que l'industrie aéronautique (162.000 emplois en 2011), que le secteur des télécommunications (127.500 emplois en 2011) ou que l'industrie automobile (en 2011, équipementiers compris, 200.000 emplois). La seule industrie maritime (hors tous services) est supérieure en valeur de production à l'industrie aéronautique (38,5 Mrds d'€ en 2011) ou encore au secteur des télécommunications (44,1 Mrds d'€ en 2011).


L'industrie et la politique de la pêche en France

  • En France, le secteur de la pêche représente 1,1 milliard d’euros de chiffre d’affaires, ( autant que le secteur de la tomate). Mais la filière pêche perçoit 875 millions € de subventions. En France, le secteur maritime représente plus de 600 000 emplois directs et indirects et 53,7 milliards de valeur produites.
  • La France métropolitaine est divisée en 36 quartiers maritimes de pêche dont 15 en Bretagne. Elle dispose de 40 halles à marée (criées) totalisant plus 210 000 tonnes vendues en 2008.

En métropole, le nombre de bateaux a chuté de 55 % entre 1983 et 2007, sous la pression des mesures de réduction de la flotte mises en place par l’Union européenne.

On en compte 5 190 en 2010. La majorité de la flotte - 76 % des bateaux - se compose de petites unités de moins de 12 m. Les unités de 12 à 25 mètres représentent 19 % des bateaux et assurent l’essentiel des débarquements. Les bateaux industriels de plus de 25 m ne forment, quant à eux, que 5 % de la flotte, leur nombre a moins baissé que celui des deux autres catégories de navires.

Près de 80 % des bateaux pratiquent la petite pêche (absence du port inférieure à 24 heures) à proximité des côtes et concentrent les deux tiers des effectifs de marins embarqués. Tous ces bateaux emploient 16 500 marins en 2008. Leur nombre est en baisse constante depuis des années, plus de 10 % entre 1999 et 2008.


  • En 2006, pour ces espèces, la moitié des captures était réalisée sur des stocks au-delà des seuils de précaution. La situation est moins tendue pour des espèces plus courantes comme le maquereau et le hareng.
  • Les espèces utilisées pour l’alimentation industrielle deviennent aussi nettement surexploitées (de l’ordre de 33 % de prises en trop en 2006).
  • En France, une évaluation de l'état des stocks halieutiques est réalisée chaque année par l'Ifremer. 184 espèces sont suivies dans le sud de la Mer du Nord, la Manche orientale, la Mer Celtique, le Golfe de Gascogne et le Golfe du Lion. Partant de surexploitations des espèces commerciales ou d'intensité de pêches fortes ou très fortes, avec des espèces raréfiées (dorade rose, langouste..),
  • En 2007, globalement pas d'aggravation de l'effet des pêches. Toutefois sur les années récentes les stocks de hareng et de merlan apparaissaient fortement plus faibles dans le sud de la mer du Nord et ceux de morue (cabillaud) continuent à diminuer. Dans le golfe de Gascogne plusieurs espèces voient leur situation s'améliorer.
  • Les principales zones de pêche des bateaux métropolitains sont l’Atlantique du Nord-Est, les eaux tropicales de l’océan Atlantique et de l’océan Indien et la Méditerranée. En 2008, les ventes des pêches maritimes françaises représentaient 437 200 tonnes (hors algues), soit environ 10 % des ventes européennes.
  • De 1998 à 2007, la consommation de produits aquatiques a augmenté de près de 40 % en France métropolitaine pour atteindre 35 kg par personne et par an. Les espèces les plus achetées sont la moule, l’huitre, le saumon, le cabillaud, le lieu, la coquille-Saint-Jacques et la truite. Ce fort niveau de consommation induit des importations élevées. En 2008, elles représentaient 2,2 millions de tonnes en poids vif pour près de 4 milliards d’euros (essentiellement saumon, crevette, thon).
  • En 2008, les 5 principaux quartiers maritimes de vente de pêche fraîche (Boulogne-sur-Mer, le Guilvinec, Cherbourg, Lorient et Saint-Brieuc) fournissent plus de la moitié des quantités vendues. Plus du tiers des marins embarqués plus de 3 mois en 2008 l’ont été dans des bateaux immatriculés en Bretagne.
  • Les pêches fraîches sont constituées majoritairement de poissons (74 % des tonnages), mais aussi de coquillages (14 %), de céphalopodes et autres invertébrés (7%) et de crustacés (5 %). Quant aux pêches congelées, elles sont composées aux 2/3 par des thons tropicaux.

Les principales espèces vendues sont les différentes espèces de thon (albacore, listao, germon, obèse ou rouge), représentant à elles seules près du quart des ventes, puis la sardine, la coquille Saint-Jacques, le hareng et le lieu noir.


Principales espèces de poissons pêchées en France

Par ordre décroissant des tonnages vendus en 2008

> Espèce - Quantité en tonnes* - Valeur des ventes en M€

  • Thons (albacore, bonite, germon, obèse ou rouge) : 100 772 158,7
  • Sardine communes : 32 672 18,4
  • Coquille Saint-Jacques : 22 101 53,4
  • Hareng commun  : 21 514 nd
  • Lieu noir : 21 207 20,09
  • Baudroies : 21 136 97,5
  • Maquereau commun : 15 580 8,7

Note : * Equivalent poids vif. Source : FranceAgriMer, 2009

Les quantités pêchées en France

  • Les quantités de poissons pêchées annuellement par la flotte métropolitaine diminuent nettement depuis 2003. Les ventes totales représentent près de 440 000 tonnes en poids vif en 2008, contre plus de 600 000 tonnes en 2000. La part de la pêche fraiche varie peu. Elle représente les deux tiers des quantités vendues annuellement.

> Répartition géographique des pêches françaises

Les Zones de pêche pour la France

Part de la zone (tonnages capturés) - Principales espèces pêchées en tonnage

  • Atlantique Nord-Est / Mer du Nord : 75 % - Hareng, lieu noir, maquereau, sardine, chinchard, seiche et merlan
  • Eaux tropicales de l’Atlantique et de l’océan Indien : 21% - Thon tropical
  • Méditerranée : 4 % - Thons, anchois et sardine

(Source : Eurostat, 2008)


La pêche moderne est une industrie en surcapacité

  • La flotte mondiale de bateaux de pêche atteint plus de 1,3 million de bateaux en 2010, contre 600.000 en 1970.
  • La FAO, elle, estime que la flotte de pêche compte 3,8 millions de navires dans le monde en 1995 (80 000 navires de pêche en Europe en 2009). Une grave surcapacité , soit un trop grand nombre de navires de pêche, est apparu dès la révolution industrielle vers 1820, avec la forte réduction des du nombre de baleines et de saumons. Depuis les années 1950, la surpêche s’est généralisée à la plupart des espèces pêchées.

Un groupe d'experts de l'Université allemande de Kiel a fait une étude sur la pêche et la désertification en cours des océans : bilan accablant ! Actuellement, seules 3 espèces de poisson sur 54 ont un "stock" à la taille requise, c'est à dire une taille suffisante pour permettre reconstituer ou maintenir la population de poissons. Conclusion, il sera impossible de reconstituer les populations de poissons pour assurer une pêche durable avant 2040 ... et encore, uniquement si on arrête le délire de la surpêche.

> Sur l'impact économique de la surpêche : Surpêche, 100 000 emplois à la mer

La pêche et la surpêche ravagent les grands fonds

Les écosystèmes des grands fonds océaniques sont encore en grande partie inconnus des scientifiques. "La recherche en océanographie profonde, c’est le Far West" affirme Claire Nouvian, fondatrice de l’association de conservation marine Bloom. "A ce jour, les scientifiques n’ont cartographié qu’une surface équivalente à celle de Paris et considèrent que ces écosystèmes abritent entre 10 et 30 millions d’espèces encore inconnues. A titre de comparaison, on a aujourd'hui recensé sur Terre environ 1 300 000 espèces".

Seule certitude : ces écosystèmes fragiles ont une très faible capacité à se régénérer après le passage d’un chalut. La biodiversité qu’ils abritent est composée de coraux et de poissons dits "à croissance lente", c’est-à-dire pouvant vivre très longtemps : jusqu’à 160 ans pour le poisson empereur ou plus de 4000 ans pour certains coraux.

> en savoir plus : Les profondeurs, si peu connues, si fragiles

"Le principe de précaution devrait inciter à arrêter de pêcher ces espèces tant que les connaissances scientifiques restent faibles" estime Emmanuel Buovolo, chargé de campagne Océans à Greenpeace.

Les chiffres communiqués par le Conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM), l’instance scientifique chargée de mesurer l’état des stocks de poissons, sont particulièrement préoccupants. Depuis 2003, le chalutage des grands fonds dans l’Atlantique Nord-Est a entraîné une baisse de 75% des stocks de grenadiers, de 67% des lingues bleues et de 65% des sabres noirs.

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Les bateaux usines vident les océans

  • De nombreux bateaux de pêche sont de véritables usines des mers et plus simplement les traditionnels chalutiers familiaux,. De plus, en dehors des premiers 200 milles nautiques qui délimitent le littoral national et donc la zone d’exclusivité pour les pêcheurs d’un pays, la pêche, même massive, n'est pas réglementé.

Du fait de cette absence de contrôle et de règle du jeu, il y a une véritable surexploitation des ressources et un nombre de bateaux beaucoup trop important de bateaux dans certaines zones de pêche.

La technologie de la pêche supplée au pillage

  • Les logiciels cartographiques des fonds marins - tel que Picatus 3D - représentent la dernière trouvaille technologique pour les chalutiers - une industrie qui progresse aussi vite que l’industrie logicielle. Picatus 3D associe la technologie informatique moderne avec le traditionnel écho-sondeur pour obtenir encore plus d’informations à partir des sons qu’il émet et reçoit des fonds marins. Le pêcheur peut ainsi voir les profondeurs de façon virtuelle. C’est donc pour cela que les poissons haïssent les pêcheurs.

La notice fournie avec Piscatus explique : "Nous avons développé un outil de pêche complet à trois dimensions qui vous montre avec exactitude tout ce qui se passe pendant que vous pêchez. Vous pouvez voir votre bateau, les fonds marins, les poissons, votre équipement en temps réel, un paysage animé en 3D : c’est un mélange entre la guerre des étoiles et une simulation de vol (...) les seuls qui soient effrayés par notre technologie, ce sont les poissons". Voilà ce que dit la brochure.

La technologie sert aussi parfois à surveiller les pêcheurs plutôt que le poisson : la plupart des navires de pêche commerciale sont aujourd’hui équipés de balises de suivi par satellite transmettant, en temps réel, leurs positions aux administrations chargées du contrôle et de la surveillance des pêcheries. C’est le cas de la flottille de pêche exploitant l’anchois du Pérou (Engraulis ringens) qui constitue la plus grande pêcherie monospécifique au monde

Le plus grand filet de pêche du monde

  • Gloria est le plus grand filet de pêche au monde et l’on s’en sert habituellement pour attraper des rougets communs sur les surfaces du milieu de l’océan Atlantique. Le rouget commun est un nageur solitaire qui ne se constitue pas en bancs, d’où l’intérêt d’utiliser un immense filet. Le tout dernier, en vente à Vigo, a une ouverture de 35 800 mètres carrés. Assez grand pour contenir une dizaine d’avions 747 ou plus.

Pendant l’exposition, Halli Stefanson - un pêcheur islandais qui a émigré en Nouvelle-Zélande et est actuellement capitaine d’un navire de 2.500 tonnes et long de 85 mètres qui attrape des hoplostètes oranges- explique que ces poissons de fond ont tendance à se rassembler en une nuée sur le sommet des chaînes montagneuses des fonds marins. Grâce aux derniers outillages informatisés de monitorage des chaluts, voici le procédé qui permet de les attraper : "Il vous suffit d’amener le filet sur le rocher. C’est une révolution pour nous. On tente de lâcher le filet le plus près possible du sommet montagneux ; avec de la chance, il suffit de 5 minutes de pêche. C’est typique de la pêche au hoplostète orange. Mais on peut en attraper jusqu’à 17 tonnes en deux minutes de pêche (veganimal.info)


La surpêche dans le monde, fille des subventions

  • Des subventions estimées à environ 27 milliards de dollars par an ont généré une capacité de pêche 2 fois supérieure aux possibilités de reproduction des poissons.

Le rapport du PNUE 2011 propose d'engager les politiques publiques et les investissements sur la voie du développement durable dans la perspective de Rio +20

Le rapport suggère d'investir dans le renforcement de la gestion de la pêche, y compris par la création de zones marines protégées, la mise hors service de certains navires, la réduction de la capacité des flottes et la formation à d'autres métiers, pour permettre de reconstituer les ressources halieutiques de la planète.

. Un tel investissement adossé à des mesures de politiques se traduirait par une augmentation des prises de 80 millions de tonnes actuellement à 90 millions de tonnes en 2050 en dépit d'une baisse initiale jusqu'en 2020.

« La valeur actuelle des bénéfices du verdissement du secteur de la pêche est estimée à environ 3 à 5 fois celle de l'investissement nécessaire », indique le rapport.

. Il serait possible de limiter les pertes d'emploi à court et moyen terme en ciblant les baisses de capacité sur un petit nombre de grandes flottes industrielles plutôt que sur les petites flottes artisanales.

. Les emplois dans la pêche devraient recommencer à augmenter en 2050, une fois les stocks reconstitués.


La pêche en Europe

  • En Europe, la puissance de pêche augmente toujours plus.

Selon le rapport du 9 juillet de la Commission européenne, la capacité de la flotte de pêche européenne se réduit tout doucement. Elle a baissé de - 2% en puissance de moteur et de - 4% en tonnages en 2010. «A ce rythme, la réduction de la surcapacité sera très lente, d’autant que le progrès technologique compense en partie cette baisse», explique la Commission.

  • Entre 1992 et 2009, la flotte de pêche de l’Union européenne était la plus puissante : elle gagnait 3% par an en « puissance réelle de pêche » grâce à des améliorations techniques permanente sur les bateaux ou en matériels de détection électronique. Ce gain s'est réalisé malgré la baisse du nombre de bateaux de pêche européens de 105 à 80 000 navires sur la période qui ne fournissaient que 4 millions de tonnes de poissons, soit seulement 38% des 10,7 millions de tonnes de poissons consommés par les Européens.

Malgré tout, la flotte de pêche, avec 4 millions de tonnes de prises, n’arrive pas à satisfaire la demande toujours plus grande des Européens qui consomment 23,1 kg de poisson par an en 2007, soit 10,7 millions de tonnes de poisson.

En Europe, 23% des poissons pêchés sont rejetés : les pêcheurs rejettent les prises de faible valeur, les poissons trop petits, les espèces interdites, ... malheureusement les poissons rejetés ainsi ne survivent que rarement. Les 2/3 des rejets sont des poissons qui n'ont pas atteint la taille - légale - de reproduction : ces prises contribuent donc elles aussi à accentuer la désertification des mers.

En vingt ans, l’Union européenne a dépensé 3,5 milliards d’euros pour réduire ses flottes. En vain. «On a cassé les petits bateaux qui ne faisaient pas de mal aux stocks, pour les remplacer par des bateaux-usines gigantesques», analyse Stéphan Beaucher, conseiller de l’ONG Océan 2012. «La future PCP ne laisse aucune place à la petite pêche ou à la pêche artisanale», déplore François Chartier, chargé du dossier à Greenpeace, et qui plaide pour une pêche moins prédatrice. En dix ans, le secteur a perdu 20 000 emplois.

La politique de la pêche à partir de 2013

La politique commune des pêches (PCP), qui doit entrer en vigueur en 2013 aura pour premier objectif de sauver les ressources et notamment :

  • l’interdiction des rejets de pêche en mer,
  • le développement de l’aquaculture
  • grande innovation, l’attribution aux pêcheurs d’un quota individuel transférable, qui permettrait aux flottes d’atteindre le rendement maximal durable de tous les stocks en 2015 (pêcher au maximum de 20 à 30% des adultes, selon l’espèce). Tout pêcheur pourra vendre ou exploiter ce droit de pêche.

La surpêche de la Chine en Afrique

  • Selon une étude de 2013, la Chine déclarerait moins d’ 1/10ème des prises de poissons que ses navires de pêche réalisent hors de ses eaux territoriales. Ce constat est basé sur des estimations obtenues après une longue enquête. L’Afrique de l’Ouest serait la principale victime de cette surpêche.

Les pays disposant de flottes de pêche doivent chaque année déclarer leurs prises à l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (ou FAO, pour Food and Agriculture Organization of the United Nations). La République populaire de Chine n’échappe pas à la règle, mais elle semble avoir quelques problèmes avec les chiffres. Daniel Pauly, de l’université de Colombie-Britannique, s’en était déjà rendu compte voilà 12 ans lorsqu’il a trouvé, en compagnie de Reg Watson, que ce pays déclarait bien plus de produits de la mer pêchés dans ses eaux domestiques que la réalité. L’excédent avait alors été estimé à six millions de tonnes.

La Chine se targue actuellement d’avoir la plus grande flotte de pêche hauturière du monde. C’est pourquoi de nombreux spécialistes s’étonnent face aux faibles tonnages de prises non domestiques déclarés entre 2000 et 2011, qui ne s’élèvent qu’à 380.000 tonnes par an. Daniel Pauly et une dizaine d’autres scientifiques ont cherché à en savoir plus à ce sujet. Ils viennent de livrer leurs conclusions dans la revue Fish and Fisheries : les quantités déclarées seraient 12 fois moins importantes que celles réellement pêchées. La Chine aurait ainsi récolté 4,6 millions de tonnes de poissons, mollusques et crustacés par an, toujours pour la période de 2000 à 2011, et en dehors de ses eaux.

C’est un véritable travail de fourmi qu’ont dû réaliser les chercheurs, notamment pour quantifier les prises réalisées en Afrique de l’Ouest, la première région concernée par cette surpêche. En effet, la flotte chinoise y aurait pêché 2,9 millions de tonnes de produits de la mer par an depuis 2000.

Les prises de pêche peuvent être sous-déclarées pour différentes raisons, par exemple quand elles ont été réalisées en dehors de tout cadre légal. Dans d’autres cas, déclarer moins de prises permet tout simplement de payer moins de redevances au pays d’accueil.

Les chercheurs ont essayé de récolter un maximum d’informations sur le nombre et la taille des navires ayant opéré dans les eaux de 93 contrées ou territoires. Ils ont pour cela réalisé des entretiens sur le terrain, mais aussi recherché des renseignements dans la littérature scientifique, les journaux locaux ou des rapports publiés en ligne, le tout dans 14 langues différentes. Un problème particulièrement épineux n’a pas facilité leur tâche : certains navires de pêche affrétés par des compagnies chinoises battent pavillons des pays exploités.

Au final, environ 900 bateaux de pêche ont été identifiés, dont 345 vaisseaux opérant le long de la côte ouest de l’Afrique. Parmi ceux-là 256 étaient équipés pour tirer des chaluts de fond qui raclent littéralement les fonds marins, causant donc de nombreux dégâts, y compris dans des zones interdites à la pêche. Détail révélateur, des navires ont été vus en train de pêcher dans des eaux territoriales où aucune prise n’a été déclarée à la FAO.

Des estimations basées sur la taille des navires de pêche  : Les scientifiques se sont basés sur la taille des navires et sur leurs capacités de pêche pour estimer, car il s’agit bien d’estimations, les prises annuelles chinoises. L’Asie et l’Océanie viennent compléter le podium des zones de pêche non domestiques les plus exploitées par l’Empire du Milieu. Respectivement 1.000.000 et 198.000 tonnes de produits de la mer y ont été prélevées par an, entre 2000 et 2011.

Cette étude a reçu un accueil mitigé. Certains scientifiques jugent les résultats tout à fait plausibles, notamment car ils pourraient expliquer pourquoi certains efforts visant à reconstruire des stocks de poissons, mollusques ou crustacés ne sont pas payants dans certaines régions du globe. D’autres experts pensent cependant que les chiffres avancés sont surestimés, sans pour autant nier la surpêche pratiquée par les navires hauturiers chinois. Les chiffres me surprennent un peu, car ils sont plus importants que ce que l’on imaginait. […] Mais le cas de la Chine illustre à l’extrême une situation généralisée (source : futura-sciences)

La surpêche de l'Europe .... en Afrique

  • Les pêcheurs européens, limités dans leurs eaux, vont pratiquer la pêche intensive au large des côtes africaines...

Extrait de veganimal.info : "L’élément le plus frappant dans cet accord entre l’Union Européenne et le Sénégal, c’est qu’il n’y aucun quota imposé pour préserver les stocks. Ce que cet accord fixe par contre, c’est le tonnage total des vaisseaux qui peuvent pêcher dans les eaux sénégalaises et ce sans limites de durée.

Les chalutiers de 150 à 250 tonnes qui se trouvent dans le port de Dakar peuvent attraper autant de poissons qu’ils le veulent, à condition qu’ils utilisent la bonne taille de mailles pour leurs filets, qui sont plus petites et moins sélectives que celles que l’on trouve dans des pêcheries équivalentes de l’Union Européenne. La flotte Européenne déclare 12.000 tonnes de prises par an mais cette déclaration est largement mise en doute. Des rapports effectués pour le WWF estiment que les prises Européennes se rapprocheraient plutôt de 80.000 à 100.000 tonnes par an - plus de 8 fois le total déclaré.

Ceci ne représente le poids que du poisson ramené à terre, omettant ce qui est laissé de côté. La pêche à la crevette entraîne aussi la capture d’un certain nombre de poissons (ce que l’on appelle dans le métier les prises accidentelles). Les chalutiers qui pêchent les crevettes destinées aux paellas espagnoles reconnaissent qu’elles ne représentent qu’environ 15% de leurs prises. Les 85% restants sont des poissons ; certains sont vendus localement, beaucoup ne sont pas vendables du tout. Le Vidal Bonanegra Cuarto pêche avec un filet dont les mailles sont de 40 mm et ils peuvent escompter attraper par heure 20 kg de crevettes - grosses créatures qui peuvent atteindre 20 cm de long - et 50 kg de poissons vendables. Ce bateau peut escompter attraper la même quantité de crevettes de trop petite taille, de poissons n’ayant pas atteint leur maturité ainsi que d’espèces non comestibles tels que les oursins et certains crustacés qui seront rejetés à la mer.

Jacques Marec, le patron français d’une flotte de pêche basée à Dakar sous le drapeau sénégalais, observe que, dans l’ensemble, les prises de crevettes diminuent de 300 tonnes par an. En 1983, chaque chalutier attrapait 150 tonnes de crevettes - un chiffre qui est aujourd’hui descendu à 40 tonnes. "


La surpêche pose un vrai défi économique et écologique

  • L’industrie de la pêche emploie environ 200 millions de personnes dans le monde. La surpêche entraîne une offre de poissons pléthorique : une surabondance de poissons à la vente, qui tire leur prix vers le bas, et ensuite, dans la durée, une pénurie de certaines espèces et baisse des quantités de poissons pêchées, qui tire les prix vers le haut mais sur une offre restreinte.


Océans : les espèces de poisson menacées

  • Globalement, 1 espèce de poisson sur 3 est menacée d’extinction et la moitié parvient tout juste à se renouveler. 7% des espèces marines ont disparu depuis 1950. 29% des 600 espèces pêchées dans le monde sont en voie d’extinction totale : autrement dit, leur niveau est descendu à 10% de celui de 1950. C’est le cas au Canada de la Morue, du saumon, du marsouin commun, du fouille-roche gris, de la raie tachetée, du colin de l’églefin, etc.

Depuis 2000, les quantités de poisson ont diminué de 5%, non du fait d’une moindre pêche mais plutôt de ressources qui s’épuisent. Dans la mer du Nord, le cabillaud, très prisé en France, a vu le nombre de poissons adultes en âge de se reproduire divisé par 5 en 20 ans. La pêche à la morue est quasiment un fait du passé du fait que 85% des morues pêchées étaient trop jeunes pour avoir eu le temps de se reproduire.

Alors, si on pose la question du point de vue de la préservation de la biodiversité et des espèces marines, il faut se référer aux listes des poissons en danger et de ceux relativement épargnés.

  • Du point de vue de contamination au mercure, il faut préférer les poissons marins. Pourquoi ? Parce que les poissons de mer sont moins contaminés que les poissons de rivière, notamment ceux qui sont proches des zones d'orpaillage clandestin : alimentation. alerte au mercure dans les poissons
  • Il est souvent recommandé aux enfants et aux femmes enceintes de ne pas choisir des poissons carnivores de longue durée de vie (mammifères marins, daurade, thon, espadon, daurade, le requin).
  • D’une manière générale, il faut choisir des poissons avec des forts taux d'acides gras pour réduire les risques.


Les poissons qu'il faut épargner et ne pas consommer

  • Pour connaître les poissons qu'on peut ou pas consommer ou bien consommer avec parcimonie, reportez-vous à au "Guide d'achat poissons", très détaillée espèce par espèce.

Les navires de la surpêche

  • Les navires de pêche sont de vraies usines qui ratissent les océans. Ils peuvent repérer les bancs de poissons par satellite, les pêcher avec des filets dérivants qui font 60 km de long et sont équipés de lignes de milliers d’hameçons pouvant atteindre 120 km de long.

Les navires de pêche peuvent traiter les poissons pêchés, les congeler et les emballer avec des capacités de stockage en mer équivalentes à 12 Airbus pour les plus gros chalutiers de 170 mètres de long.

Les labels écologiques et la surpêche

En 2011, des scientifiques dénoncent le laxisme et l'inefficacité du label MSC censé protéger les ressources marines > voir l'article [[MSC]]


Les chiffes de la surpêche

  • La National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) est un administration américaine qui fait de la recherche mais qui a aussi un rôle de "gendarme" sur les eaux territoriales américaines. En 2010, la NOAA avait interdit les sorties de chalutiers dans certaines zones du golfe du Mexique, suite à la marée noire de la plate-formeDeepwater Horizon. La NOAA publie un rapport attendu sur le respect de la légalité en matière de pêche et pointe du doigt les pays "pirates" : selon le rapport de janvier 2010, les mauvais élèves sont la Colombie, Équateur, l’Italie, le Panama, le Portugal et le Venezuela. Les chalutiers de ces pays ont été pris en flagrant délit de pêche illégale en 2009 et 2010.

Résultat : selon la Banque Mondiale, le manque à gagner de la pêche mondiale s’élève aujourd’hui à 51 milliards de dollars pour un chiffre d’affaires de l’ordre de 85 milliards de dollars. En 2009, selon la NOAA, les pays mauvais élèves étaient la Chine, la France, l’Italie, la Libye, le Panama et la Tunisie.

Ces pays ont fait des progrès en contrôlant mieux leurs pêcheurs "pirates". La France avait laissé, entre 2007 et 2008, 81 thoniers senneurs, battant pavillon tricolore, pêcher le thon rouge en utilisant des filets dérivants. Cette pratique lui avait valu une forte réprobation car elle est interdite par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Iccat). Ce que confirme Maria Damanak, la Commissaire européenne aux affaires maritimes et à la pêche.

Dans un discours sur la pêche illégale, la Commissaire a confirmé que, du fait des ses subventions ou via des importations, « l’Union européenne n’a pas toujours été une sainte » et qu'elle a largement profité de la pêche illégale.

16 % de la consommation communautaire de produits de la mer en Europe a été fourni par la pêche illégale dans les années passées, ce qui a correspondu à des importations annuelles de "1,1 milliard d’euros de poissons pêchés illégalement », selon la commissaire aux affaires maritimes européenne.


  • Depuis la fin des années 1980, les stocks de poissons stagnent ou s’épuisent, malgré l’augmentation de l’effort de pêche pour répondre à la demande. Un exemple. Dans les années 1960, 1,5 million de tonnes de sardines étaient pêchées au large des côtes namibiennes, contre seulement deux sardines en 2007…

Surpêche : des navires industriels de plus en plus grands

  • Les Norvégiens ont construit l'Atlantic Dawn, un super chalutier gigantesque, pour les Irlandais : ce navire de pêche représent à lui seul 15% des capacités de pêche d'Irlande en 2005! Ses sennes coulissantes sont 2 fois le volume du dome du millénaire de Londres et il peut traiter jusque 700 tonnes de poisson par jour !

Ce type de navire peut capturer jusque 80 % de poissons qu'il ne recherche pas et les recherche à l'eau, mort, avec de nombreux dauphins, requins et tortues qui se trouvent également pris dans leurs filets. Un massacre de très grande échelle.

Les super chalutiers ravagent les écosystèmes de la mer du Nord, de l'Atlantique, etc. mais continuent à être subventionnés par l'Union Européenne.


La politique européenne de la pêche

La pêche européenne : paralysie politique

  • Lors de la conférence de Cancun sur le climat, le biologiste marin suisse Nikolaus Gelpke, a tiré un cri d'alarme : La politique de pêche de l’Union européenne (UE) a été si désastreuse ces dernières années que beaucoup d’espèces de poissons ont disparu ou disparaîtront bientôt. De plus, les quotas de pêche de l’UE ne sont pas respectés au large des côtes ouest-africaines, où les grandes flottes de pêche européenne se rendent quand elles ont atteint leurs quotas plus au nord . Elles écument la mer, si bien que les pêcheurs autochtones n’ont plus de travail», constate Nikolaus Gelpke.

La Commission européenne, qui voudrait changer de cap pour stopper la surpêche est impuissante face à la volonté des lobbys de la pêche français, espagnols ou portugais.


Pêche - La dépendance européenne

  • Si on considère que l’Union européenne consomme des ressources halieutiques provenant uniquement de ses propres eaux, elle a manqué de poisson dès le 2 juillet 2011. En 2010, c’était le 9 juillet. « Cela montre une baisse de 200.000 tonnes de produits de la mer sur 12 mois », indique la NEF dans le rapport 2011 sur la « Journée de la dépendance aux poissons», ou « Fish dependance day (FDD)» en anglais.
  • La France commencera pour sa part à dépendre des importations à partir du 13 juin (contre le 20 juin l’année dernière). C’est 6 semaines plus tôt qu’en 2000. Seulement trois pays (l’Estonie, l’Irlande, et les Pays-Bas) sont auto-suffisants. Le cas du Danemark est particulier. Il y a 5 ans, ce pays était encore autosuffisant toute l’année et exportait beaucoup. Mais sa politique de pêche minotière (industrielle) se concentrant sur 2 ou 3 espèces pour la production de farines animales a rendu le pays dépendant des importations sur 4 mois de l’année.

Les niveaux d’autosuffisance des Etats européens sont calculés sous forme de rapport entre l’offre nationale (production) et la demande nationale (consommation). « L’offre nationale comprend le total des débarquements déclarés par Etat membre pour les eaux communautaires, la production aquacole et la balance commerciale (les importations soustraites aux exportations).

La demande nationale quant à elle comprend le total des débarquements déclarés dans toutes les régions, auquel on ajoute les importations et on soustrait les exportations

Le jour de la dépendance à l’égard du poisson est ensuite calculé en multipliant le niveau d’autosuffisance par 365, puis en trouvant la date correspondante dans l’année calendaire. > "overshoot day" : notre quota annuel de ressources naturelles est déjà épuisé

Globalement, les poissons pêchés aujourd’hui en Europe sont plus petits et moins nombreux, leur capture demande un effort plus important, et par conséquent, d’autres espèces, plus vulnérables, sont ciblées à leur tour. Surpêche, quotas inappropriés, méthodes peu sélectives, subventions distribuées trop facilement pour la construction de bateaux, nombreuses sont les raisons qui ont amené cette situation. Le cas de la Méditerranée n’échappe pas à la tendance.

Bilan de la réforme de la législation européenne de la pêche

La surpêche en Europe : bilan 2011

  • Selon la la New Economics Foundation, dans le rapport «Jobs lost at sea" (Emplois à la mer), le centre de recherche anglais, la surpêche qui sévit en Europe depuis des dizaines d’années coûte très cher à l’UE

La surpêche en Europe entraînerait la perte de plus de 100.000 emplois par an, dont 83.000 dans les 27 États de l’Union.

Selon cette étude, restaurer les stocks de 43 espèces de poissons -parmi les 150 présentes en Europe- à leur « taux maximal d’exploitation durable » permettrait d’augmenter de 3,5 millions de tonnes le volume de poissons disponibles sur le marché.

Cette opération permettrait en outre d’économiser l'équivalent de 3 fois le montant total des aides européennes, soit 3,2 milliards € en Europe et notamment 1,8 Mds € pour les 27 États membres de l’UE.

La pression excessive sur les stocks de poissons entraine la baisse de leur taille et fait que de moins en moins de poissons sont capturés. Cela crée une toujours plus grande dépendance des pêcheurs aux subventions et aux aides financières de l’Union.

Les poissons qui perdent le plus de potentiel : au global; restaurer les stocks permettrait d’augmenter la valeur des prises de 81% dans l’Union et de doubler cette valeur pour la plupart des pays.

  • La morue (cabillaud) est l’espèce la plus menacée par la surpêche, avec une perte de 970.000 tonnes par an par rapport au volume qui pourrait être pêché si les stocks étaient correctement gérés.
  • L’églefin est également très menacé et perd 378.000 t/an,
  • Le hareng perd 854.000 t/an,
  • Le merlan perd 834.000 t/an.

La première solution proposée par Jobs lost at sea consiste à réduire le volume des captures : réguler les captures permettrait aux pêcheurs de gagner plus avec moins de travail et surtout de protéger les poissons de la surexploitation.

Il faut savoir que reconstituer les stocks de poissons est d’ores et déjà une obligation légale. Cette obligation est inscrite par la loi sur la mer de la convention des Nations unies et le plan d’application du sommet de Johannesburg de 2002, signé par la Communauté européenne et par la Russie, l’Islande, la Norvège, avec des objectifs à atteindre d’ici 2015. Il ne reste donc plus qu’à l’appliquer.


La pêche en Europe en 2010

  • L’UE importe 80% des produits de la mer consommé (source CESE)
  • Pêche européenne = 6% des prises mondiales (France 1% seulement)
  • Le nombre de pêcheurs diminue également même s’ils sont environ 150 000 au niveau communautaire et qu’ils génèrent au total près de 900.000 emplois.
  • En 1 an en 2010, 14 refus d’importation de produits de la mer illégaux ont été notifiés à la Commission,

. 228 inspections de pays-tiers ont été effectuées par les autorités espagnoles, danoises, portugaises et britanniques.
. Près de 5.000 inspections de navires européens ont été menées, donnant lieu à la constatation de 240 infractions. . Bruxelles a interdit l’importation de produits de la pêche en provenance de pays accordant des pavillons de complaisance et ne respectant pas les règles de pêche responsables. . Bruxelles est favorable à l’établissement d’un système mondial de certification des produits de la mer. . La gestion des stocks communautaires de poissons sera assurée, collégialement, par les États membres riverains d’une zone spécifique et non plus par Bruxelles.

  • Le 12 décembre 2011 à Bruxelles, la Cour des comptes européenne a publié un rapport démontrant l’échec coûteux du Fonds européen pour la Pêche de 2007 à 2013 visant initialement à l’élimination de la surpêche en Europe.
  • 4.3 milliards d’euros qui devaient promouvoir la pêche durable ont contribué à la surpêche : les 4.3 milliards d’euro du Fonds Européen pour la Pêche (FEP) destinés à rétablir les activités de pêche à des niveaux durables ont au contraire contribué à l’augmentation de la capacité de pêche. Les armateurs ont trouvé des moyens détournés pour recevoir des subventions et augmenter la capacité de capture de leurs navires, augmentant ainsi la capacité de pêche de la flotte européenne. La faible part de l’argent effectivement utilisée pour les plans de sortie de flotte a surtout servi à financer la sortie de très vieux navires ou de navires n’étant déjà plus en activité. La France ne fait pas exception. En 2008 un navire français s’est vu attribuer une subvention de plus d’un million d’euros (dont la moitié provenait du FEP) pour être déclassé et sortir d’activité, alors que son permis de navigation avait expiré en juillet 2006 et qu’il était resté inactif durant toute l’année 2007.


juin 2011 la réforme de la politique commune de la pêche

  • Le constat sur la pêche en Europe est évident :pour répondre à une demande qui augmente de 2% par an, il faut une pêche beaucoup plus durable, qui respecte les limites biologiques du poisson. La coalition Ocean 2012 (123 membres), créée peu après la publication du Livre vert de la Commission européenne d’avril 2009 sur la réforme de la PCP, critique la vision économique à court terme menée depuis 25 ans par l’UE.

« La PCP visait l’autonomie en ce qui concerne la consommation de poisson des Européens. La Fish dependence day montre l’échec de cette stratégie», selon Stéphan Beaucher.

La réforme, attendue pour le 1er janvier 2013, devrait établir la « durabilité écologique» comme principe fondamental. Le Conseil et le Parlement devraient, selon Ocean 2012, définir les critères écologiques et sociaux à prendre en compte dans le cadre de l’attribution d’accès aux ressources de la pêche. Les organes scientifiques, de leur côté, sont à même de déterminer les ressources disponibles de poisson et par conséquent les quantités que l’on peut pêcher. Il est donc préconisé de mieux écouter leurs recommandations.


La question du rejet des poissons morts

  • La commissaire à la pêche Maria Damanaki veut avancer sur la question de l’interdiction des rejets en mer des poissons morts. Pour éviter les gâchis qui existent sur les navires de pêche, il s'agit de rendre valorisable tous les poissons pêchés et de laisser les transformateurs agir pour récupérer les produits de la mer et en faire du consommable

Mais d’un autre côté, la commissaire européenne va être obligée de céder sur certains points, comme les quotas individuels et transférables[1]. Se pose la question de la privatisation. Certains pensent que le système des quotas individualisés peut être efficace pour préserver les ressources, mais comme pour tout système de ce genre il peut y avoir des effets pervers à cause de la spéculation.

La proposition officielle doit sortir le 13 juillet prochain, le débat va ensuite durer 6 mois, c’est la première fois qu’il y aura une procédure de co-décision (entre le Parlement et le conseil Pêche) sur ces questions. L’entrée en vigueur de la réforme est attendue pour le 1er janvier 2013.

[1] Dans ce cadre, le quota est distribué individuellement à un pêcheur ou à une coopérative, plutôt que globalement au pays. Cela revient à privatiser les stocks de pêche en considérant les allocations comme des actions, avec des échanges de quotas possibles. (source : le journal de l'environnement)

Avis du CESE sur la politique européenne de la pêche

- La s i t u a t i o n d u s e c t e u r e u r o p é e n d e l a p ê c h e e s t tr è s p r é o c c u p a n t e m a l g r é l e f o r m i d a b l e p o t e n t i elh a l i e u t i q u e q u e r e p r é s e n t e l ’ i m m e n s e z o n e économique exclusive dont dispose les États-membres (près de 24 M km² au total dont plus d’un tiers pour notre pays).

En effet , l a produc t ion annuel le diminue cons t amment  : nous consommons donc de plus en plus de produi t s impor tés et le déf i c i t de l a ba l ance commerc i a le du secteur s’accroît sans cesse alors que l’autosuffisance alimentaire est un des objectifs de la PCP.

Parallèlement, le nombre de pêcheurs diminue également même s’ils sont environ 150 000 au niveau communautaire et qu’ils génèrent au total près de 900.000 emplois.


La future PCP telle que la conçoit la Commission devrait s’articuler autour de six grandes priorités : la durabilité ; l’avenir du secteur (pêche et aquaculture) et de ses emplois ; la satisfaction des besoins et des attentes des consommateurs ; une meilleure gouvernance via la régionalisation ; un financement plus ciblé et plus efficace et enfin la diffusion des principes de la PCP au niveau international. Nul ne conteste le caractère pertinent et équilibré d’une telle plateforme. En revanche, les mesures concrètes envisagées et leurs poids respectifs qui se fondent sur la conviction que la surcapacité de pêche des flottilles constitue la cause essentielle des problèmes constatés, suscitent interrogations et inquiétudes légitimes. En effet, ces principales dispositions : atteinte du rendement maximum durable (RMD) pour toutes les espèces dès 2015, interdiction totale des rejets (le « zéro rejet ») ou encore mise en place d’un système de concessions de pêche transférables apparaissent difficilement compatibles avec la pérennité d’une pêche à la fois, socialement, économiquement et écologiquement durable, y compris dans les régions ultramarines.

Toutefois d’autres propositions comme l’instauration de plans pluriannuels de gestion, de modes de gouvernance plus régionalisés ainsi que le développement de l’aquaculture constituent des avancées indiscutables, même si leurs modalités de mise en œuvre restent encore à préciser.

Le CESE estime que la future PCP doit viser trois grandes priorités : développer les connaissances sur l’état des ressources halieutiques afin de mieux protéger et gérer celles-ci, améliorer la rentabilité économique du secteur et, enfin, préserver l’emploi, améliorer les conditions de travail et prévenir les conséquences sociales de la réforme. De plus, une attention particulière doit être portée sur la situation des régions ultrapériphériques ainsi que des PTOM qui ne font pas partie de l’UE.

Joëlle PREVOT-MADERE Gérante des Transports Yves PREVOT Membre du groupe des entreprises Membre de la section de l’agriculture, de la pêche et de l’alimentation Vice-présidente de la délégation Outre-mer


L'aquaculture au secours des océans ?

  • Depuis 20 ans,beaucoup se persuadent que l’aquaculture va prendre le relais de la pêche en pleine mer.

Contrairement à ce que l’on peut croire, l’aquaculture a seulement ralenti, et non pas enrayé, l’augmentation de la dépendance de l'Europe vis-à-vis du poisson importé du reste du monde.

  • L'aquaculture peut être une solution dévastatrice : cf les dégâts causés par les fermes de saumons sur les côtes des îles Chiloe au Chili ; l’élevage n’est d’ailleurs pas la panacée (usage intensif d’antibiotiques, développement d’algues qui détruisent toute forme de vie sous les cages, etc.)Mais les effets de l'aquaculture sont désastreux, tant pour l’environnement que pour les poissons eux-mêmes.

Il faut 5 kg de poissons sauvages pour nourrir 1 kg de poisson d’élevage. Les cages sont surpeuplées par manque de place et les bactéries prolifèrent. Au Chili, une épidémie a décimé 80% du cheptel de saumons. De plus, l’aquaculture n’est pas pourvoyeuse d’emplois.

Comme on ne maîtrise pas la reproduction du poisson sauvage, il faut être beaucoup plus respectueux de ces stocks qui représentent un bien commun.

> En savoir plus sur l''Aquaculture'


Juin 2011 ; un rapport annonce que les océans se vident

Selon un rapport rédigé par des experts de 6 pays et rendu public le 20 juin 2011 par 27 experts réunis en avril dernier à l'université d'Oxford sous la direction d'Alex Rogers, directeur scientifique du Programme international sur l'état des Océans (Ipso) pour l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et la Commission mondiale des aires protégées (CMAP)

Les chercheurs dressent un tableau très inquiétant après avoir étudié les effets cumulés de toutes les pressions exercées sur les océans (réchauffement climatique, surpêche et pollution). «Les océans du monde entier risquent fortement d'entrer dans une phase d'extinction des espèces marines», écrivent-ils.

«En considérant l'effet cumulatif de ce que l'humanité fait subir aux océans, nous nous sommes aperçus que les conséquences sont bien plus graves que ce dont chacun de nous s'était rendu compte de son côté», poursuit-il.

Au cours des dernières 500 millions d'années, 5 extinctions de masses sont survenues après des calamités naturelles, au cours desquelles plus de 50% des espèces ont disparu. La combinaison des pressions exercées actuellement crée des conditions qui se retrouvent lors de chacune des précédentes extinctions.

Parmi ces facteurs:

  • le réchauffement des océans et leur acidification qui entraînent l'hypoxie (faibles niveaux d'oxygène).
  • les niveaux de carbone absorbé par les océans sont déjà bien plus élevés aujourd'hui qu'à l'époque de la dernière extinction de masse d'espèces marines, il y a environ 55 millions d'années, lorsque près de 50% de certains groupes d'animaux d'eau profonde furent exterminés.

Le rapport montre du doigt la surpêche, qui a causé une réduction de certains stocks halieutiques commerciaux de plus de 90%, ou encore de l'écoulement de nutriments agricoles qui ont déjà causé un déclin spectaculaire de l’état des océans.

De nouvelles recherches montrent que des polluants, parmi les retardateurs de flamme et les muscs synthétiques que l'on trouve dans les détergents, peuvent être retrouvés jusque dans les mers polaires, et à terme dans les poissons.

Au global, la vitesse et le taux de dégénérescence dans les océans de la planète sont beaucoup plus rapides que tout ce qu'on imaginait jusqu'alors. «Les résultats sont choquants»

«L'océan est le plus grand écosystème sur Terre, qui maintient notre monde dans des conditions vivables» : les scientifiques réclament l'adoption d'urgence d'un meilleur de gouvernance de la haute mer responsable et cohérent.

Le potentiel économique d'une pêche durable pour l'Europe

Restaurer les stocks européens de cabillauds, églefins, harengs et merlans victimes de la surpêche, en assurant une exploitation durable de ces espèces, permettrait de créer 83.000 emplois dans l'UE, selon une étude publiée par la la New economics foundation, ONG britannique. «La restauration de 43 stocks européens au niveau de leur rendement maximal durable générerait 3,53 millions de tonnes de débarquements supplémentaires chaque année» d'une valeur de 3,2 milliards d'euros, dont 1,8 milliard d'euros pour l'UE."

Ce gain «pourrait soutenir 100.790 nouveaux emplois, dont environ 83.000 pour l'Union européenne des 27 Etats membres», soit une augmentation de 31% par rapport au nombre actuel d'emplois dans le secteur de la pêche de l'UE. La restauration du niveau de rendement maximal durable (RMD) correspond au maximum de captures que l'on peut effectuer dans un stock de poissons sur une période infinie sans affecter le processus de reproduction. Des captures plus importantes signifient que l'on prélève du stock un nombre de poissons supérieur à celui pouvant être renouvelé et donc que la taille du stock diminue.

Cabillaud, hareng et merlan, bons pour l'emploi

Les stocks de poissons les plus touchés par la surpêche sont le cabillaud qui perd, selon les chiffres de la NEf, 970.000 tonnes par an, le hareng (854.000 tonnes/an), le merlan (834.000 T/an) et l'églefin (378.000 T/an). La restauration des 43 stocks européens étudiés par les experts de ce centre de recherche et d'analyse britannique «permettrait de répondre à la demande annuelle en poisson pour près de 160 millions de citoyens de l'UE». Concernant la France, ils ont calculé que la consommation annuelle de poisson de 6,5 millions de Français pourrait être couverte simplement par la part de la France dans la restauration de ces stocks de poissons.

L'industrie pourrait ainsi embaucher 22% de personnes supplémentaires en France et plus de 206 millions d'euros pourraient être investis dans les communautés côtières chaque année. «Cela représente près de sept fois les subsides que perçoit la France tous les ans, précisément pour atténuer les coûts de la surpêche», note la NEF. «Les politiques ont tout à fait la possibilité de restaurer les stocks halieutiques» de l'UE dont 72% sont surexploités actuellement, «et dans le climat économique actuel, les enjeux sont plus importants que jamais» a souligné Rupert Crilly, auteur du rapport et chercheur en économie de l'environnement pour la NEF. soure © 2012 AFP


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