Riz et riz bio
Un article de Encyclo-ecolo.com.
Version du 6 novembre 2010 à 20:44
Sommaire |
Le riz, un aliment universel
- Il existerait environ 130 000 variétés de riz : mais "seules" 70 000 seraient cultivées. Ces variétés offrent une grande diversité notamment au niveau, de la taille, de la forme, de la couleur et de la composition nutritionnelle des grains : tout dépend de l'origine géographique du riz, de la technique de culture employée...
Voir la production mondiale de riz dans le planetoscope.
Les différentes variétés de riz
Les variétés de riz les plus connues et les plus consommées sont les riz "Indica" aux grains longs et étroits, et les riz "Japonica" à grains ovales ou rond très utilisés en Chine et au Japon en raison de leur texture collante (bien pratique quand on mange avec des baguettes !).
Dans un marché en difficulté, des riz bien spécifiques semblent avoir les faveurs des consommateurs occidentaux : les riz Indica parfumés (Basmati et Thaï Jasmin) :
Le riz noir
- Le riz noir est un riz très parfumé particulièrement cultivé en Chine. Dégusté en Chine depuis fort longtemps, le riz noir reste méconnu en Occident. Pourtant, les scientifiquesle considère comme l’aliment par excellence contre le cancer et les maladies cardiaques.
Une seule cuillerée de riz noir est plus bénéfique qu’une cuillérée de myrtilles, car elle contient moins de sucre et plus de fibres et de vitamine E. Le riz noir est donc un aliment à découvrir absolument, seloon le Daily Mail
- Le riz noir est très riche en fibres saines,
- le riz noir est pauvre en sucre,
- le riz noir est composé d’éléments qui luttent contre le cancer et les maladies cardiaques.
- le riz noir est extrêmement riche en antioxydants anthocyaniques, grâce auxquel le riz nor aide à protéger les artères et prévenir les dommages causés à l’ADN par le cancer,
à en croire une équipe de chercheurs de l'Université d'État de la Louisiane,
- Ce sont les antioxydants anthocyaniques qui donnent au riz noir sa couleur sombre au riz.
Le riz basmati
Le riz Basmati est le plus connu des riz aromatiques et se distingue par sa saveur de noix. Il est cultivé en Inde et au Pakistan, alors que le Jasmin est habituellement un grain long cultivé en Thailande.
Vous pouvez également retrouver dans les rayons des grandes surfaces d'autres variétés plus européennes comme le riz de Camargue , cultivé sans désherbants ni pesticides, ou l'Arborio, un riz blanc italien utilisé pour le risotto qui a la particularité d'absorber 5 fois son poids en eau quand il cuit, ce qui le rend crémeux.
Moins connus, les riz noirs ou rouges sont deux variétés de riz complets : alors que le riz rouge, issu des hauts plateaux d'Afrique ou des contreforts de l'Himalaya, est un riz à l'enveloppe rouge avec une légère odeur d'avoine lorsqu'il est cru.
Originaire d'Amérique du Nord, le riz sauvage n'est pas une céréale mais une plante (Zizania aquatica) connue pour sa grande richesse en protéines, en vitamines B et en fibres.
Le riz et le commerce équitable
Une alternative : le riz équitable
Le riz appartient à cette classe de grands aliments investis par le commerce équitable : si le riz est cultivé dans une centaine de pays des quatre coins du monde, 90% de sa production vient toujours d'Asie, sa terre d'origine. Or la production de riz sur ce continent sert principalement à l'autosubsistance, c'est-à-dire qu'elle est destinée avant tout à la consommation locale. Seule une très faible partie est négociée sur le marché mondial (environ 4%, soit 600 millions de tonne).
Le plus souvent cette céréale est produite manuellement dans des conditions des plus précaires : dans toute l’Asie du Sud-Est, les plants restent repiqués à la main dans des champs inondés et sous une chaleur accablante; dans le nord-est de la Thaïlande, la récolte se fait également à la main des jours durant et surtout par des femmes munies d'une simple faucille... De plus, ces petits riziculteurs sont souvent obligés de brader leur récolte sur les marchés locaux pour payer leurs échéances.
Beaucoup de produits issus du commerce équitable sont labellisés bio car l'agriculture biologique a permis à des producteurs, comme dans le Nord de la Thaïlande, de réduire leur endettement en produisant leur propre engrais.
Le riz bio, un aliment d'avenir ?
Le riz appartient à cette classe de grands aliments investis par le commerce équitable : si le riz est cultivé dans une centaine de pays des quatre coins du monde, 90% de sa production viennent toujours d'Asie, sa terre d'origine. Or la production de riz sur ce continent sert principalement à l'autosubsistance, c'est-à-dire qu'elle est destinée avant tout à la consommation locale.
Seule une très faible partie est négociée sur le marché mondial (environ 4%, soit 600 millions de tonne).
Beaucoup de produits issus du commerce équitable sont labellisés bio car l'agriculture biologique a permis à des producteurs, comme dans le Nord de la Thaïlande, de réduire leur endettement en produisant leur propre engrais. En France, on connaît le riz bio de Camargue.
- Le riz de Camargue est réputé pour sa qualité issue d’un croisement entre la variété du riz Taureau assis et du riz long traditionnel. Les quelque 200 différents producteurs de riz de Camargue sont regroupés sous la marque Heureuse Camargue . Les riz camarguais sont cultivés sans désherbants ni pesticides tout en veillant à une rapide rotation des cultures avec le blé ou les lentilles, le tournesol tous les 2 ans afin de laisser reposer les terres.
- Ils garantissent une tracabilité totale et ne contenir aucun OGM.
- Il possède un grain long et fin, non décortiqué qui cuit en 35 minutes contre 45 contre les autres riz complets.
- Il contient 2 antioxydants utiles pour préserver la santé de nos cellules : l’anthocyane et le resveratol.
- Les Français consomment 5 kg de riz par an contre 90kg pour les Japonais.
Le riz et l'eau
Il faut 15 000 litres d’eau pour produire 1 seul kilo de viande ; 7 000 l. pour un tee-shirt en coton et 2 000 litres pour 1kg de riz !
La culture du riz dans le monde
- Selon le climat et le cycle des variétés, on obtient 1 à 4 récoltes de riz par an. Le riz est majoritairement cultivée en Chine et en Inde, et si vous comparez avec les cartes indiquant les températures et précipitations moyennes vous pouvez voir que ces deux pays ont des précipitations assez élevées et des températures tempérées, conditions optimales pour la croissance du riz!
production mondiale de riz (tonnes/an) par Marta Moneo
En climat tropical chaud, on arrive à faire généralement deux récoltes par an, parfois trois comme au Vietnam, dans le Delta du Mékong. En Chine, il a été réalisé jusqu'à quatre cycles de culture par an. La récolte principale a lieu généralement entre les mois de décembre et de février.
En climat tempéré et en climat tropical froid (en altitude), on obtient une seule récolte par an, durant les mois de septembre et d'octobre dans l'hémisphère Nord, et durant les mois de mars et avril dans l'hémisphère Sud.
Pour des récoltes optimales, le riz réclame la combinaison de plusieurs facteurs :
- des températures clémentes ; le zéro physiologique pour le japonica étant de 12°C et 13°C pour l'indica).
- une disponibilité suffisante en eau
- un travail minutieux.
L'importance de la chaleur n'est pourtant pas une contrainte majeure. Des températures élevées ne sont vraiment nécessaires que pendant la période de maturation (au moins 20°C pendant 25 à 40 j.). Dans les régions méditerranéennes, où l'hiver peut être frais, le riz supporte les variations saisonnières à condition que l'apport en eau soit régulier et abondant pendant la croissance. En altitude les variétés adaptées supportent des températures nocturnes basses (moyenne de 12°C).
Les rendements de la culture du riz
- Rendement mondial moyen : environ 3,90 tonnes/ha.
- Rendement national maximal : environ 9,50 tonnes/ha en système irrigué intensif (Australie).
- Rendement national minimal : environ 0,75 tonnes/ha en système pluvial traditionnel (RD. Congo).
Il existe des régions où le riz est une culture pluvial (Afrique, zones montagneuses d'Asie du Sud-Est, où il s'agit encore d'une culture sur brûlis à rotation longue ; 8 à 15 ans) mais avec des rendements faibles (sauf au Brésil où il existe une culture pluvial mécanisé et intensive en intrants) et des terres qui s'appauvrissent vite si des pratiques culturales adaptées (rotations, " semis direct ") ne sont pas adoptées rapidement. Au contraire, sans techniques de mécanisation poussée, l'irrigation permet de très hauts rendements, comme en Australie (9,5 tonnes/ha) et en Egypte (8,7 tonnes/ha).
Il y a 4 types de culture de riz
La riziculture inondée
Le riz inondé de bas-fond est cultivé sur sol piétiné (en Afrique et Madagascar) dans des champs entourés de diguettes pouvant retenir l'eau jusqu'à une profondeur allant de 0-25 cm (eau peu profonde) à 25-50 cm (profondeur moyenne). Ces rizières non-irriguées, sont alimentées par la pluie ou par le ruissellement provenant d'un bassin local de réception, ainsi que par les transferts d'un casier à l'autre par gravité. Ce riz pluvial de bas-fond est aussi cultivé en eau profonde (50-100 cm), les variétés modernes semi-naines sont alors inutilisables. Les contraintes les plus importantes de la production sont les risques de sécheresse temporaire et d'inondation soudaine.
· L'utilisation d'engrais est faible. De plus, l'implantation de la culture, souvent au moyen d'une combinaison de semis direct et de repiquage, est difficile et les rendements sont faibles.
· Ce type de riz occupe le second rang après le riz irrigué avec 25% de la surface récoltée et 17% de la production mondiale de riz.
· Cette méthode de riziculture peut être rencontré dans les régions rurales les plus densément peuplées et concerne quelques-unes des populations urbaines et rurales les plus pauvres.
La riziculture de montagne ou de plateau
La terre est préparée et ensemencée à sec. Les récoltes souffrent souvent du manque d'humidité et de terres généralement peu fertiles. Ainsi, les rendements que l'on obtient sont souvent très faibles.
Ce type de riziculture est présent au Brésil, à Madagascar, en Inde et en Asie du Sud-Est. En Asie, il est cultivé principalement sur les rives des fleuves lorsque les eaux se retirent à la fin de la saison des pluies. Il est également présent dans certains pays africains et latino-américains où la culture pluviale concerne plus de 50% de la surface totale consacrée au riz.
Cette riziculture pluvial représente environ 13% de la surface récoltée au monde et 4% de la production mondiale de riz.
La riziculture irriguée
Le sol est préparé à l'état humide. L'eau est retenue dans les rizières par des diguettes. En Asie, le riz est dans ce système largement repiqué. Par ailleurs, le semis direct est de plus en plus pratiqué à cause du coût de plus en plus élevé de la main-d'œuvre.
Avant repiquage, les graines sont pré-germées et cultivées en couches humides pendant une période variant de 9 à 14 jours à Madagascar et jusqu'à 40 à 50 jours après le semis en Asie. Ensuite, les plantules sont repiquées.
En semis direct, les graines le plus souvent pré-germées sont semées à la main à la volée en Asie ou semées sur l'eau avec semoir mécanique, ou par avion, comme aux Etats-Unis ou en Australie. On utilise aussi le semis mécanique sur sol piétiné ou sur sol sec.
Une importante fertilisation permet d'accroître le rendement, notamment avec les variétés modernes semi-naines ou à haut potentiel de rendement issues de la Révolution Verte. On utilise les engrais minéraux et organiques ainsi que les engrais verts.
En adoptant certaines technologies modernes, les rendements peuvent atteindre 5 tonnes par hectare pendant la saison pluvieuse et plus de 10 tonnes en saison sèche.
Cette riziculture irriguée représente 55% de la surface mondiale de récolte et 75% de la production mondiale de riz.
La riziculture en eau profonde
La profondeur de l'eau se situe entre 1 et 5 mètres, cette dernière provient de la crue des rivières, des lacs ou résulte de l'effet des marées près des embouchures des deltas. Elle peut être supérieure à 5 mètres, notamment au Bangladesh, ainsi que dans les deltas du Mékong, du Chao Phraya et du Niger.
Le riz est semé à la volée sur labour grossier dans des champs rarement bordés de diguettes, dans les régions où le niveau de l'eau monte rapidement après le début de la mousson.
On sème des variétés généralement traditionnelles à haute tige et feuillues, avec peu de talles. Elles s'allongent et flottent à mesure que le niveau de l'eau s'élève (on l'appelle aussi " riz flottant ").
On rencontre ce type de riziculture en Asie du Sud (Bangladesh) et du Sud-Est (Thaïlande centrale, Cambodge, Sumatra) ainsi qu'en Afrique de l'Ouest et en Amérique du Sud.
Les rendements sont bas principalement à cause des aléas climatiques (sécheresses et inondations) et du faible potentiel de production de cultivars traditionnels cultivés avec peu d'intrants . Pourtant, ces régions subviennent aux besoins de 100 millions de personnes, la plupart vivant sur de petites exploitations familiales.
Au Bangladesh, en Inde, en Thaïlande et au Vietnam méridional, de telles régions ont été transformées en rizières irriguées, à la suite de projets de barrages, de pompages dans les nappes et d'hydraulique fluviale.