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Henné

Henné

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Version du 9 août 2017 à 10:08

Sommaire

Henné

Introduction

Arbuste épineux appartenant à la famille des Lytrhracées, le henné est une plante dont les feuilles et racines - réduites en poudre - servent de colorants en cosmétique, en maroquinerie et en industrie textile. Cependant, bien que qualifié de « coloration naturelle et 100% végétale », il peut se montrer toxique, surtout chez les jeunes enfants.

Description et distribution géographique de la plante

Encore appelé « Lawsonia inermis », le henné est un végétal originaire des contrées s’étendant des régions tropicales et subtropicales d'Afrique (excepté le Sahara central), jusqu'en Asie du Sud, en passant par l’Australasie. Préférant les températures comprises entre 35 °C et 45 °C, cette plante est très répandue dans les zones arides (latitudes situées entre 15° et 25° de l’hémisphère Nord et Sud) et peut atteindre 1 mètre de hauteur. Ses feuilles referment une molécule appelée « lawsone », jaunissent en se développant, et tombent en saison sèche ou lorsque les températures avoisinent 5°C. Réduites en poudre, d’une couleur orangée, jaune et rouge, elles servent à teindre provisoirement les cheveux, le corps (sous forme de tatouage) et même le textile.
Produit pour être commercialisé, le henné est exclusivement exporté en Afrique (Algérie, Djibouti, Éthiopie, Érythrée, Égypte, Libye, Maroc, Tunisie, Soudan, Somalie), en Asie (Inde occidentale, Bangladesh), en Europe (Albanie), au Moyen et Proche orient (Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Turquie, Yémen, Irak, Iran Pakistan, Afghanistan).


Utilisation du henné à travers les âges et les cultures

Importé depuis très longtemps par les Égyptiens, le henné a été semé plus tard par les Arabes en Mauritanie, en Afrique subsaharienne jusqu’en Espagne andalouse. À travers les âges, cette plante cultivée en Afrique tropicale et au Maghreb était selon les écrits, destinée à des fins médicinales et cosmétiques.

L’Histoire raconte que les Hébreux ont été les premiers à avoir utilisé le henné comme produit de beauté ; puis, il y a 5.000 ans, les Égyptiens s’en servaient pour colorer mains, pieds, cheveux et ongles de leurs momies. Pour exemple, il y a 1.300 ans avant Jésus-Christ, les cheveux de Ramsès – considérés comme sacrés - ont été passés au Henné, afin de les protéger des aléas du temps.
La légende de Baal et Anath (écrite vers 2.100 avant Jésus-Christ), témoigne des us et coutumes des Assyriens qui utilisaient le henné lors de la célébration des mariages pour embellir les paumes et ongles des futures mariées.
Enfin, alors que certains écrits de plus de 2.500 ans prouvent que le henné était destiné à des usages cosmétiques, d’autres racontent que les femmes au Vietnam coloraient leurs dents en noir avec un produit associé au henné.

Plus tard, les vertus des feuilles de henné en poudre ont été exploitées :

à des fins thérapeutiques : réduites en poudre, macérées pour être transformées en pâte et appliquées en local, les feuilles de henné sont censées :
soigner  l’amibiase, faciliter la cicatrisation (plaie ombilicale du nouveau-né, blessures, ongles malades) et même éliminer les poux ;
soulager les luxations, les étirements des ligaments, les entorses et les fractures.

En Afrique de l’Ouest (Nigeria, Côte d’Ivoire) par exemple, les bienfaits du henné sont reconnus dans les cas de traitement de la trypanosomiase.

D’une autre façon, le henné en infusion aiderait dans le traitement de la lithiase rénale, des ulcères et même - sous forme de collyre – de certaines maladies de l’œil. Associé au beurre, certains peuples reconnaissent au henné, ses vertus antalgiques pour soulager les migraines et maux de tête.

Par ailleurs, les feuilles et racines du henné servaient en médecine traditionnelle indienne et arabe, pour soulager les diarrhées et déclencher l’accouchement. À ces propriétés médicinales attribuées au henné, on ajoutera - pour l’Homme - celles antispasmodiques, antifongiques, bactériostatiques et antimicrobiennes.

À noter également que selon certains rites et croyances maghrébins, les flancs, fronts ou queues d’animaux (chameaux, chevaux, lévriers, moutons vaches), sont colorés au henné afin de les protéger contre les maladies ou « conjurer un mauvais sort ».

En maroquinerie et en textile : préféré aux colorants qui peuvent s’avérer toxiques, le henné est utilisé pour teindre les peaux et cuirs mais aussi, du textile (soie, laine).

Pour réaliser des tatouages : particularité de la culture maghrébine et indienne, le tatouage au henné est tout un art de séduction. Illustrant des symboles, signes ou figures traditionnels (magiques ou protecteurs), ce colorant d'origine végétale, est appliqué « par les femmes et pour les femmes » pour déterminer leur statut social ou pour des croyances mystiques.

En cosmétique : le henné est mis à l’honneur (sous forme de masque corporel) pour avoir un teint hâlé et doré naturellement, mais aussi, pour nettoyer, adoucir et embellir la peau. Véritable anti-séborrhéique, anti-pelliculaire et colorant naturel, la poudre de henné humectée est également appliquée sur les cheveux. Avant même que le shampoing et le savon n'existent, en association avec le [[Rhassoul]] (argile), le Henné était utilisé au Maroc en soins capillaires.

En parfumerie : en plus des feuilles et des racines, les fleurs en longues grappes du henné sont particulièrement appréciées au Proche-Orient et en Tunisie, pour leur senteur puissante et dense. Le parfum qui en est extrait rappellerait, sans être dilué, l’odeur du mucus vaginal, du sperme ou du liquide amniotique ; si dilué, celle de l’aubépine ou du troène.


Toxicité et dangers du Henné

Si les vertus du henné dont l’usage remonte à la civilisation égyptienne sont tant vantées dans divers domaines, il peut s’avérer dangereux pour la santé, surtout lorsque mélangé à d’autres produits toxiques.

Henné naturel : très toxique pour les enfants.

Dans certaines régions (déserts du Sahara, du Sinaï, d'Arabie, de Syrie) et dès la naissance, les nomades arabes appliquent ce colorant naturel sur la peau de leur premier fils.

En effet même par voie cutanée, la pression oxydative de la molécule lawsone contenue dans le henné, provoque une insuffisance en globules rouges, surtout chez les jeunes enfants, et dans certains cas, chez les patients dont les défenses antioxydantes sont altérées.

Résultat : L’hôpital d'Al-Jahra au Koweit a enregistré en 10 ans, 15 cas de nouveau-nés souffrant d'anémie, de réticulocytose indirecte et d’hyperbilirubinémie quelques jours après l'application du henné sur le corps.


Henné : quels risques toxicologiques chez l’adulte ?


En cas d’ingestion du henné, le sujet peut présenter une congestion pulmonaire, un œdème laryngé ou encore, des troubles pathologiques provoqués par une anaphylaxie.

Certains cas d’érythème sévère avec démangeaisons, et sensations de brûlures au niveau du cuir chevelu du front, des oreilles et des paupières ont été observés suite à une coloration capillaire. A cela, s’ajoutent des cas de dermatite de contact ectopique ou pigmentation anormale après coloration des ongles au henné.

Dans le domaine professionnel (coiffure et esthétique), en cas d’exposition cutanée à la poudre de henné, l’on peut être sujet à des réactions asthmatiformes immédiates (rhinite, asthme bronchique), et à la conjonctivite.


Henné noir : une coloration « végétale » nocive pour la santé !

Pour renforcer la couleur du henné et augmenter la longévité du tatouage, le paraphénylènediamine (ou PPD) est souvent mélangé à ce colorant naturel : ce qui lui confère la teinte noire tant appréciée (surtout par les adolescents). Peu onéreux, ce produit de synthèse est essentiellement utilisé dans la composition de certains pesticides, agents colorants (cirages, caoutchoucs, cuirs, fourrures, chaussures, peintures, gasoil), teintures de textiles (violet, noir, jeans, brun), colorations capillaires, encres d’imprimantes ou de photocopieuses.

En résumé, on trouve cette substance chimique dans un grand nombre de produits du quotidien.

Très résistant et toxique, le paraphénylènediamine est un puissant allergène susceptible de déclencher de l’eczéma ou des urticaires.


Quelques pathologies liées à la toxicité du henné

Selon les recherches réalisées en laboratoires, suite à des lésions cutanées causées par le henné noir, il a été relevé que ce colorant peut occasionner une affection génétique héréditaire, et détruire les hémoglobines.

L’exposition au henné noir peut également provoquer des allergies parallèles à vie !

En effet, une fois l’intolérance au PPD avérée, le sujet peut développer une hypersensibilité au simple toucher d’un objet qui en contiendrait ou d’autres substances chimiques similaires : il peut s’agir d’antiseptiques et anesthésiques locaux à base de procaïne ou mésocaïne. Comme manifestations, on retiendra des cloques, des éruptions cutanées, de l’eczéma et des démangeaisons.

Ces réactions inflammatoires de la peau peuvent laisser des cicatrices permanentes ou des troubles de la pigmentation.

Bon à savoir :

100% naturel, le henné n’est pas toxique mais, attention tout de même à l’utilisation que vous en faites ! Coupé avec d’autres agents toxiques, il peut provoquer d’importantes irritations cutanées et même, la perte de cheveux.

Un tatouage au henné naturel nécessite une heure de séchage minimum. Rarement indélébile, il s’éclaircit et s’estompe progressivement, et a une durée de vie supérieure à 21 jours.

Dans le commerce, on retrouve différentes couleurs de henné. Parfois pur ou mélangé à des substances chimiques, il appartient au consommateur d’être vigilant en consultant la liste des composants avant de s’en procurer.

La sensibilisation au paraphénylènediamine est irréversible et handicapante : les tatouages éphémères de couleur noire ou foncée sont donc fortement déconseillés.

A noter qu’on retrouve souvent le Para Phenylene Diamine dans la composition du Sodium Carboxymethyl Cellulose : un gel synthétique qui s’avère cancérigène.

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