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Eau virtuelle

Eau virtuelle

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(empreinte écologique, eau, alimentation bio, bilan carbone)
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Version du 28 juin 2009 à 20:52


La notion d'eau virtuelle

La notion, un peu abstraite, d'eau virtuelle n'est pas sans rapport avec celle d'empreinte écologique ou de bilan carbone. C'est un peu la même manière abstraite d'envisager l'impact d'un bien de consommation en termes de consommation d'eau


Tous les produits de consommation sont concernés car tout nécessite de l'eau. L'eau n'est pas visible dans le produit que l'on achète. Pourtant, de grandes quantités d'eau auront été nécessaires à sa production. En fait, on définit l'eau virtuelle comme « l'eau nécessaire à la production d'un bien ». Produire une tonne de céréales, par exemple, requiert 1 000 mètres cubes d'eau. Cette eau peut provenir de différentes sources : les nappes phréatiques, les cours d'eau, la pluie ou encore l'humidité du sol. Comme on l'observe sur le premier graphique, l'eau sert principalement à des fins agricoles, une activité économique particulière en raison de son rôle dans l'alimentation. C'est pour cette rai-son que les calculs d'eau virtuelle portent surtout sur les produits agricoles. En précisant les données, on se rend compte que les différents types d'alimentation fortement associés au niveau de vie auront des besoins différents en ressources hydriques. Par exemple, le régime alimentaire nord-américain dans lequel les protéines animales occupent une place importante exigera une quantité d'eau plus élevée, estimée à 5,4 mètres cubes par jour. À l'inverse, un régime végétarien ne requiert que 2,6 mètres cubes d'eau par jour.

L'empreinte en eau des produits de consommation

Enfin, un régime de subsistance qui permet de répondre aux besoins nutritionnels de base nécessite un mètre cube d'eau. Le tableau 2 montre la quantité d'eau nécessaire à la production de certains produits de consommation courante. On peut également utiliser l'indicateur de l'eau virtuelle pour calculer l'empreinte moyenne en eau des habitants d'une nation. Ces mesures doivent toutefois être nuancées, puisqu'elles dépendent non seulement de la consommation humaine mais aussi très fortement des con-ditions climatiques. Il reste que l'empreinte exprimée en eau permet de mettre en évidence des échelles de grandeur qui confirment l'iniquité dans la répartition des ressources entre les pays développés et les pays en développement (voir le tableau 3). Plus qu'un simple indicateur, le calcul de l'eau virtuelle nous rappelle qu'à de nombreux endroits dans le monde, on exploite l'eau au-delà de sa capacité de renouvellement. On estime que 1,4 milliard d'êtres humains vivent dans des bassins où les besoins en eau des écosystèmes sont insatisfaits. Plusieurs fleuves, comme le Colorado ou le Huang He, ne se rendent plus à la mer à certaines périodes de l'année. Cette situation s'explique par la forte consommation d'eau dans le monde, qui est maintenant sept fois plus élevée qu'elle ne l'était au début du 20e siècle. Si la majorité des citoyens sont conscients de la quantité d'eau qu'ils utilisent pour leurs besoins domestiques, l'eau requise pour produire les biens qu'ils consomment est beaucoup moins connue. Pourtant, l'utilisation de l'eau dans la production agricole est de loin la plus grande responsable du problème que pose la surexploitation de l'eau.


L'eau est une ressource particulière : elle est essentielle à la vie et au maintien des écosystèmes qui assurent un habitat aux différentes espèces, à la production de biomasse et au transport de nutriments. L'eau permet aussi la production agricole et industrielle. Nous devons nous assurer que ces emplois productifs de l'eau ne compromettent pas les besoins de base des êtres humains et des écosystèmes. L'empreinte en eau et l'eau virtuelle constituent des indicateurs intéressants pour orienter nos choix de façon à réduire notre consommation d'eau, et donc, à réduire la pression exercée sur cette ressource.

Pour calculer son empreinte personnelle en eau : www.waterfootprint.org/?page=cal waterfootprintcalculator_indv_ext

source : François Décary-Gilardeau et Lysiane Roch Adjoints de recherche à la Chaire de responsabilité sociale et de développement durable - UQAM

TABLEAU 1 Usage de prélèvements de l'eau (en milliards de litres) Usage domestique 350 Agriculture 2 500 Industrie 750 Source : Laserre et Descroix, 2002

TABLEAU 2 Empreinte en eau virtuelle (en litres) 1 kg de bœuf 15 500 1 kg de fromage 5 000 1 kg de poulet 3 900 1 chandail de coton 2 700 1 hamburger 2 400 1 kg de sucre 1 500 1 kg de blé 1 300 1 kg de maïs 900 1 café 140 1 verre de bière 75 1 pomme 70 1 tranche de pain 40 1 thé 30 1 feuille de papier 10 Source : waterfootprint.org

TABLEAU 3 Empreinte en eau nationale (en milliers de litres) (moyenne par personne par année) États-Unis 2 483 Canada 2 049 France 1 875 Russie 1 858 Brésil 1 381 Moyenne 1 243 Inde 980 Haïti 848 Chine 702 Source : waterfootprint.org

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