Gazon écologique
Un article de Encyclo-ecolo.com.
Sommaire |
Le gazon
- Quel est l'impact du gazon sur l'environnement ?
- Un gazon est-il pire ou équivalent qu'une friche en terme environnemental ?
- Le gazon nuit-il àl a biodiversité ?
- Comment cultiver et entretenir un gazon écologique, c'est à dire en polluant le moins possible ?
- Comment faire un gazon sans désherbant et sans pesticides ?
Les nématodes pour sauver les pelouses
Une société, Treyve Paysages, a élaboré une alternative efficace et écologique contre les ravageurs de la pelouse : les nématodes.
- Les nématodes sont des macros-organismes qui tuent les larves et insectes des gazons tout en respectant l’environnement.
Bien des particuliers comme des collectivités se plaignent chaque année des ravages causés à leur pelouse par les vers blancs, les mouches des terreaux, les grillons, les carpocapses, courtilières et autres nuisibles. Ils s’attaquent au système racinaire des pelouses jusqu’à provoquer leur dépérissement. De plus, les oiseaux et la faune sauvage, friands de ces larves provoquent des dégâts encore plus importants que ceux générés par les insectes.
Il existe une alternative efficace et écologique : les nématodes. C'est-à-dire des micro-organismes inférieurs à un millimètre. Ces vers microscopiques, pulvérisés au sol à la sortie de l’hiver, entrent à l’intérieur du corps de leurs ennemis par les voies naturelles, se nourrissent, se développent et se reproduisent ; entrainant leur mort en 48 heures.
Inoffensifs pour l’homme, les animaux et l’environnement, les nématodes sont principalement efficaces lorsque les ravageurs sont au stade larvaire. Très employé notamment pour la gestion écologique des golfs à travers le monde, ce concept novateur est encore peu utilisé en France mais va s’avérer utile pour les infrastructures sportives
Tondre le gazon de manière écologique
- Quoi de plus commun que de tondre une pelouse en été ? Et pourtant, saviez-vous que tondre la pelouse pouvait avoir un impact important sur l’environnement ? Des études récentes ont ainsi montré que les émissions polluantes nocives d’une tondeuse à gazon courante sont équivalentes à celles de 26 voitures et qu’une tonte trop rase pouvait engendrer une baisse significative de la biodiversité.
Alors comment tondre d’une manière écologique ? Tondre sa pelouse, quel impact sur l’environnement ?
Les tondeuses à essence émettent une grande quantité de polluants
Comparaison entre la pollution émise par une tondeuse et celle émise par un véhicule.
Le taux des différentes polluants contenus dans les gaz d’échappement des tondeuses à moteur thermique est nettement plus élevé que celui d’une voiture particulière moderne car leurs moteurs sont rarement munis d’un catalyseur. Des études ont ainsi démontré que les émissions polluantes nocives d’une tondeuse à gazon courante sont équivalentes à celles de 26 voitures ! Problème, l’utilisateur de l’appareil respire directement ces gaz polluants et notamment du benzène, une substance cancérigène.
Tondre trop court et trop souvent diminue la biodiversité !
Selon la direction des espaces verts de la Ville de Lyon, tondre la pelouse d’une manière trop rase ne permet pas aux végétaux de fleurir, ce qui limite la pollinisation et donc la dissémination des espèces. Une telle pelouse offre également des conditions défavorables au développement de la faune et de la microfaune qui a donc progressivement tendance à déserter ces terrains.
Quelle tondeuse choisir pour ma pelouse ?
La tondeuse à main
Tondeuse hélicoïdale à assistance électrique
La tondeuse hélicoïdale à main présente un énorme avantage : elle ne consomme pas d’énergie ! Mais son utilisation est physique et sa faible hauteur de coupe nécessite de tondre très souvent.
- Avantages : écologique, zéro émission, prix (à partir de 30€).
- Inconvénients : tonte lente, souvent pas de ramassage intégré, difficile à utiliser quand l’herbe est haute (>10 cm) et humide.
C’est peut-être ces raisons qui ont poussé certains constructeurs comme Gardena à commercialiser désormais des tondeuses hélicoïdales à assistance électrique. Ces tondeuses permettent de tondre une surface relativement importante de gazon (jusqu’à 500 m2) sans fatigue.
La tondeuse électrique
Contrairement à la tondeuse à moteur thermique, la tondeuse électrique n’émet pas de polluants ce qui présente un avantage pour l’environnement mais également pour la santé de l’utilisateur. Si pendant longtemps la gestion du cordon d’alimentation a posé des difficultés, le but étant d’éviter de rouler dessus et qu’il ne passe sous la lame, l’apparition de nouvelles tondeuses à batteries a solutionné ce problème.
Bosch propose ainsi plusieurs modèles de tondeuses électriques équipées de batteries lithium Ion.
Sur la papier, ces tondeuses peuvent couvrir une surface importante, jusqu’à 600 m2, mais l’état de la pelouse influant fortement sur la rapidité de consommation d’énergie de la batterie, il est préférable de les utiliser quand l’herbe n’est pas trop haute et plutôt sèche pour maximiser leur autonomie. De son coté, Husqvarna commercialise une tondeuse électrique autonome (Automower solar hybride), c’est à dire qui ne nécessite pas d’être tractée et qui est en plus munie de panneaux solaires. Selon le constructeur, les cellules solaires intégrées permettent – en fonction des conditions d’ensoleillement – de doubler le temps de tonte par charge avant qu’un retour de la tondeuse à la station de charge ne soit nécessaire ce qui réduit d’autant sa consommation d’électricité. Très écologique ! Cette tondeuse est vendue CHF 3900.- et est conçue pour pouvoir tondre des jardins d’une surface importante (jusqu’à 2000 m2).
- Nouveauté: la première tondeuse à batterie dotée de la puissance d´une tondeuse électrique filaire!
- Batterie Lithium-Ion permettant une excellent puissance de coupe
- Temps de charge très court, pas d´effet mémoire
- Adaptée pour une surface jusqu´à 300 m²
- Possibilité de recharger la batterie à 80% en seulement 30 min
- Recharge à 100% en seulement 1 h (soit 20 fois plus rapide qu´une batterie au plomb!)
- Peigne latéral pour taille optimale des bordures
- Puissance suffisante pour tailler l´herbe haute
- Légère: 13,9 kg, la Rotak 37 LI de BOSCH est légère: manoeuvres et transport facile
La tondeuse à moteur thermique
- En matière de tondeuse thermique, privilégiez les moteurs 4 temps et utilisez une essence alkylée
La tondeuse à moteur thermique n’est pas très écologique. Pour limiter la pollution qu’elle engendre, si vous achetez une nouvelle tondeuse, privilégiez les moteurs 4 temps qui sont beaucoup plus efficaces que les moteurs 2 temps. Ils dégagent moins d’imbrulés et de polluants. Sachez que les vieux modèles possèdent souvent des moteurs 2 temps tout comme les modèles bas de gamme.
Mais quel que soit le modèle, nouveau ou ancien, 4 temps ou 2 temps, utilisez un carburant alkylé. Il émet jusqu’à 80% de pollution en moins que l’essence conventionnelle et surtout, sa teneur en benzène cancérigène est quasiment nulle !
Entretenir son terrain avec des chèvres
Tondre son gazon avec une chèvre ou un mouton n'est pas si loufoque.
Sur la tonte par une chèvre : lire ' La tondeuse à gazon écologique
Avant de lacher chèvres ou mouton dans votre jardin, il faut bien le préparer pour protéger les arbres fruitiers, les fleurs, le potager, sinon les chèvres ou moutons peuvent tout manger.
Comment tondre en préservant la biodiversité ?
Dans notre jardin, sur une partie de notre terrain, nous ne tondons qu'une fois par année pour favoriser la biodiversité.
Il ne faut pas tondre trop à ras (+- 6 cm) a un impact positif sur la biodiversité car cela favorise la floraison de plantes variées et augmente le nombre d’espèces présentes dans votre pelouse. Autre avantage, en cette année de sécheresse, cela limitera également l’assèchement de votre terrain !
Une prairie naturelle sur une partie de votre jardin ? C’est beau pour les yeux et bon pour la nature !
Essayez de ne couper qu’une seule fois et tardivement une partie de votre jardin, c’est à dire fin juin, lorsque les plantes ont terminé leur cycle naturel (croissance, floraison, reproduction par graines).
Ne tondre qu'une seule fois et tardivement permet à la biodiversité de se développer. De nombreuses espèces végétales pourront pousser attirant ainsi toute une compagnie d'insectes pollinisateurs (papillons, abeilles…) et laissant une petite faune annexe se développer (oiseaux, hérisson…).
Les bonnes pratiques pour une pelouse écologique
- - Bannissement des pesticides dans certaines villes (tant pour les jardiniers de la ville que pour les particuliers).
- Élimination des tondeuses à moteur 2 temps qui polluent tant (en partenariat avec des vendeurs de tondeuse, prime pour la reprise des vieilles tondeuses).
- Préconisation de nouvelles plantes (trèfle blanc...) ne correspondant pas aux canons anciens (feuillage fin, couleur vert tendre...) mais plus adaptées au climat local et moins gourmandes en engrais.
- Choix de semences en fonction des usages dans les villes (terrain de sport, parc public, bord des routes, pelouse de prestige...).
- Limitation de l'irrigation (interdiction d'arroser, incitation à limiter l'arrosage...).
- Introduction de la notion de lutte intégrée pour gérer la santé de la pelouse par exemple dans ce fichier pdf de 19 pages en Anglais nous venant des USA.
Maintenir un PH de sol légèrement acide (entre 6 et 7). Les fortes précipitations ainsi que la présence d'ombre ont tendance à favoriser l'acidité.
Terreauter régulièrement.
L'idéal est le compost "maison" bien mur. Cela améliore la texture du sol, réduit la présence de chaume, donne à manger aux vers de terre, améliore l'activité microbienne dans le sol...
Ne pas terreauter avec n'importe quoi.
Le compost maison est vraiment ce qui se fait de mieux. Attention aux compost du commerce, ils peuvent contenir des cochonneries que vous ne soupçonnez pas (boues de station d'épuration par exemple...). Ne pas non plus gâcher de tourbe pour cela (matériel fossile actuellement sur exploité).
Aérer soigneusement les sols compactés.
De préférence à l'automne. Le décompactage doit toujours s'accompagner d'un terreautage (pour remplir les trous) et éventuellement d'un sursemis.
Proscrire les désherbants.
L'entretien écologique de la pelouse, en permettant au gazon de se développer vigoureusement, empêche le développement des mauvaises herbes et permet d'envisager de se passer de désherbant. Au pire un arrachage manuel (il existe des outils adaptés, facilitant l'opération) permet de contrôler les mauvaises herbes.
Éventuellement la farine de gluten de maïs peut être envisagée comme désherbant (on a du mal à y croire et c'est introuvable en France mais je suis sur qu'un jour on pourra essayer).
Mulcher ou composter pour limiter le réchauffement de la planète.
Dans les 2 cas les matières organiques créées par la pousse de l'herbe restent dans votre jardin. Le CO2 fixé par la photosynthèse n'est pas remis en circulation lors de l'incinération des déchets (voir quand même s'il n'est pas remis en circulation lors du compostage ?).
Ne pas abuser des fertilisants.
Outre les risques de pollution des cours d'eau et de la nappe phréatique, l'usage de trop de fertilisant se traduit par une surproduction de chaume et peut nuire à l'activité microbienne du sol.
Inspecter sa pelouse.
Çà peut paraître idiot mais c'est l'occasion de voir les problèmes. Par exemple avant d'arroser il faut bien vérifier que la pelouse en a réellement besoin (marque des traces de pas, jaunissement).
La règle des 6 mauvaises herbes.
Une idée qui vient d'Angleterre (six weeds dans la langue de shakespeare) : toute personne de la famille ayant à faire au jardin se doit d'éliminer 6 mauvaises herbes à chaque sortie dans le jardin.
Choisir les bonnes semences.
Plus facile à dire qu'à faire. Quand on se renseigne sur les semences on a toujours l'impression qu'elles ont plus d'inconvénients que d'avantages. Une idée à envisager est d'aller se renseigner auprès des jardiniers professionnel du coin pour essayer de savoir ce qu'ils utilisent.
Décaler ses exigences esthétiques.
Les canons esthétiques du beau gazon vont vers un gazon, bien vert, bien ras, bien dru, bien fin, sans mauvaises herbes, le plus uniforme possible. Heureusement les canons sont fait pour être dépassés et on peut se régaler en les transgressant. Le trèfle blanc avec ses petites feuilles rondes d'un vert assez sombre, ses fleurs qui attirent les insectes est par exemple un couvre sol assez idéal si on accepte de sortir des lieux communs.
La compétition absurde avec les voisins mérite aussi un peu que l'on réfléchisse sur son bien-fondé et sur son intelligence.
Connaître son sol en étudiant les mauvaises herbes