Maison passive
Un article de Encyclo-ecolo.com.
Sommaire |
conseils pour construire une maison passive
Les recommandations pour parvenir aux normes Maison passive
- Profil cadre isolé et triple-vitrage
1. une orientation au sud pour maximiser les apports solaires passifs ;
2. une conception minimisant les ponts thermiques ;
3. une isolation thermique renforcée (coefficient de transmission thermique U des parois extérieures < 0,15 W/m²K, soit une résistance thermique R > 6,66 Km²/W) ;
4. des huisseries hautes performances combinées en principe à du triple vitrage (coefficient de transmission thermique Uw < 0,8 W/m²K). Toutefois, pour les climats chauds tel que le sud de la France, des huisseries plus classiques, agrémentées de double vitrage (coefficient de transmission thermique Uw < 1,2 W/m²K) pourront être adoptées ;
5. une aération centralisée à récupération de chaleur (efficacité > 80 %) dont la consommation électrique ne doit pas être supérieure à 0,4 Wh/m³ d’air transporté ;
6. un recours aux énergies renouvelables (bois, solaire thermique…).
(1)Le besoin en chauffage et rafraîchissement du bâtiment n’est par l’énergie finale du système d’appoint de chauffage/ rafraîchissement mais l’énergie utile que requiert le bâtiment
L'énergie grise : en moyenne, 80 % de l’énergie consommée par un bâtiment sur sa durée de vie est due à son utilisation et 20% à sa construction.
Les caractéristiques techniques d'une maison passive
Les principes de base d’une maison passive selon ecoconsobe
1. Réduction des pertes par transmission Avant toute chose, on vise une bonne compacité du bâtiment car les déperditions augmentent avec la surface de l’enveloppe. Cette enveloppe doit en outre être très efficace et l’isolation doit donc être maximale. Il n’est pas rare de rencontrer des épaisseurs d’isolation de 30 à 40 cm, parfois plus, pour les murs, les toits et les planchers. Les vitrages sont de triple épaisseur et les châssis très bien isolés. Les ponts thermiques (interruption dans l’isolation, surtout aux points de contact entre les parois, les toits, les sols et la charpente) ne sont absolument pas tolérés. Cette super isolation permet de minimiser les déperditions thermiques et donc les besoins en chaleur. Dans une maison passive, la chaleur produite par les occupants (100W par personne), les électros (TV, ordinateur, plaque de cuisson…) contribue significativement au chauffage de l’air. Un système de chauffage conventionnel n’est généralement pas nécessaire. Exit les radiateurs, voire même la cheminée !
2. Réduction des pertes par manque d’étanchéité à l’air Il s’agit d’éviter les pertes de chaleur par les joints et les fissures, aussi un objectif d’étanchéité extrême doit être poursuivi et exécuté en détail.
3. Ventilation C’est un autre élément essentiel d’une maison passive : comme elle est super isolée et étanche à l’air, il faut assurer un renouvellement suffisant de l’air pour garantir l’hygiène du logement et le confort des habitants, sans pour autant perdre la chaleur intérieure. Ceci est assuré par une ventilation à double flux : la pulsion de l’air frais et l’extraction de l’air vicié sont mécaniques, ce qui permet une grande maîtrise des débits d’air. En outre, cela permet une récupération efficace (jusqu’à 90%) de la chaleur contenue dans l’air extrait de la maison afin de préchauffer l’air puisé à l’extérieur. Air frais et air vicié circulent dans des conduites distinctes, la récupération de chaleur se faisant via un échangeur.
La ventilation peut être complétée par un puits canadien (aussi appelé puits provençal). Celui-ci est un conduit qui passe sous l’habitation, à une profondeur de 1,5 m. Dans cette zone, la température du sol est supérieure à celle de l’air en hiver et inférieure en été : l’air qui traverse le conduit est donc réchauffé de quelques degrés en hiver et rafraîchi en été.
4. Gains en chaleur passive Les fenêtres doivent idéalement être orientées au sud et laisser entrer plus de chaleur qu’elles n’en laissent échapper. En outre des fenêtres bien conçues laissent entrer suffisamment de lumière naturelle pour permettre de diminuer les besoins en éclairage artificiel. Un dispositif (stores, auvent…) doit empêcher la surchauffe en été.
5. Efficacité des applications domestiques Il n’y a pas que sur le chauffage que l’attention est portée : les gains d’énergie sont recherchés à tous les niveaux : raccordement du lave-linge et du lave-vaisselle à l’eau chaude, lampes économiques, appareils de classe A ou A++. C’est que les besoins en énergie primaire pour toute la maison ne doivent pas dépasser 120 kWh/an/m2 !
6. Sources d’énergie renouvelable La demande d’énergie étant fortement réduite par rapport à une maison conventionnelle, les énergies renouvelables peuvent couvrir une part importante de cette demande. Par exemple :
- Un chauffe-eau solaire peut satisfaire 40 à 60 % des besoins en eau chaude sanitaire ;
- Des panneaux photovoltaïques peuvent fournir une bonne partie des besoins en électricité
- Une mini-chaudière à pellets peut servir pour l’appoint de chauffage et pour compléter l’installation d’eau chaude. Le bois présente le facteur d’énergie primaire le plus intéressant. En effet, pour les granulés de bois, il est de 0,1 comparé à 1,15 pour le gaz, ou 2,7 pour l’électricité.
- Le confort
- La qualité de l’air, les températures uniformes dans toute la maison, l’absence de courants d’air, sont quelques-uns des éléments très appréciés dans une maison passive. Notons encore :
La maison étant fortement isolée, les bruits externes sont bien filtrés, d’autant qu’il n’est pas nécessaire d’ouvrir les fenêtres (l’apport d’air frais est constamment assuré par la ventilation). Il est toutefois possible de les ouvrir mais les occupants n’en ressentent généralement pas le besoin ; La ventilation mécanique assure une distribution de la chaleur homogène et diminue fortement les risques de condensation et de moisissures car il n’y a plus de paroi « froide » ; Fini les odeurs de cuisine : elles sont évacuées efficacement par la ventilation.
Maison passive : avantages et inconvénients
Le principal avantage de la maison passive est de proposer une forte diminution des coûts de chauffage puisque la chaudière ne doit théoriquement fonctionner que quelques jours par an. Moins consommer d'énergie permet aussi logiquement de moins polluer. Au rang des inconvénients, le principal est le surcoût des installations nécessaires à atteindre les obligations induites de la norme. L'autre inconvénient majeur est que la maison est dépendante des habitudes de vie de ses occupants. Si les fenêtres ou la circulation d'air par ventilation sont utilisées à mauvais escient, tout le bénéfice des installations est réduit à néant.
Rénovation : transformer une ancienne maison en maison passive
Rénover une maison en maison passive ? Il est théoriquement possible de répondre aux critères de l’habitat passif lors d’une rénovation mais le prix est prohibitif. En effet, il est particulièrement coûteux de faire la chasse aux ponts thermiques, d’assurer une étanchéité parfaite et d’obtenir une épaisseur d’isolation suffisante dans une maison existante. Dans ce cas on s’orientera plutôt vers une rénovation basse énergie (6 litres de mazout/an/m2).
Maison passive - quelques exemples concrets
Voir l'exemple du groupe Logiconfor
Aujourd’hui, de nombreuses initiatives de maison passive fleurissent, par exemple :
- A Toulouse, le constructeur Pragma construit des îlots de ZAC de conception bioclimatique avec murs, toiture recouverts de verdure en toute saison pour contrôler l’hygrométrie et la température des logements.
- A Lyon, Eiffage, conçoit un immeuble pilote de 15 000 m2 qui sera autonome d’un point de vue énergétique.
- Domespace commercialise des maisons en bois.
Maison passive de Vision Habitat, constructeur de maisons passives
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