Nano-argent
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[catégorie : cosmetique bio]
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Le nano-argent
Le nano-argent (nanoargent, « nano-silver » pour les anglophones) est un nanomatériaux à base d'atomes d'argent. Les Amis de la Terre ont publié un Rapport sur le nanoargent détaiilant la menace que constitue la banalisation du recours au nanoargent dans les produits de consommation.
Plutôtfacile à synthétiser, le nanoargent connaît de multiples applications impliquant différentes filières industrielles, dans une situation où son impact sur la santé humaine et l’environnement est encore largement méconnu.
Les risques sont variés : déstabilisation des communautés bactériennes dans l’environnement (menace potentielle sur le fonctionnement des stations d’épuration), affaiblissement de l'efficacité de certains antibiotiques...
Le nano-argent et les nanotechnologies
les nanotechnologies se développaient dans un contexte d’incertitudes sur les bénéfices et sur les risques. Cette situation, particulièrement frappante dans le cas du nano-argent, incite à engager une réflexion sur les modalités de gestion dans une optique de développement durable et responsable.
Parmi les différentes options envisagées, l’étiquetage des nano-produits est régulièrement réclamé par des associations et cette exigence fait souvent partie des recommandations exprimées à l’issue des conférences de citoyens.
L’étiquetage : une demande qui relève du bon sens
Il est indéniable qu’il est aujourd’hui difficile d’identifier les produits contenant du nano-argent. De nombreux produits élaborés à partir de ce matériau sont en circulation dans des domaines aussi variés que les textiles, l’électronique, l’électroménager, les emballages alimentaires, les films et vernis pour peinture, les cosmétiques ou encore les produits médicaux. Ces produits, pour la grande majorité d’entre eux, ne comportent pas de mentions spécifiques sur leur étiquette, informant de la présence d’argent sous forme nanoparticulaire.
A l’inverse, le terme « nano-argent » peut servir à des fins de marketing : certains produits se vantent d’avoir des propriétés du nano-argent alors qu’ils n’en contiennent pas forcément.
Il est donc logique que les consommateurs demandent d’y voir clair d’autant que des cas d’étiquetage volontaire de nano-produits aux Etats-Unis (Argentyn 23) ont été rapportés au cours des précédents débats, avec des doutes concernant la véracité et la qualité des informations transmises.
L'étiquetage des nano-produits
La mise en place d’un étiquetage des nano-produits serait intéressante à plusieurs titres : elle permettrait aux pouvoirs publics d’identifier plus facilement les produits contenant des matériaux à l’état nanométrique et serait aussi une façon d’assurer la traçabilité des nano-objets, donc le suivi des nanocomposés.
Les processus de vigilance se verraient ainsi simplifiés. Outil de vigilance pour les pouvoirs publics, l’étiquetage des nano-produits constituerait également un outil d’information pour les consommateurs et contribuerait ainsi à la transparence. Enfin, il garantirait que les nanomatériaux ne fassent pas l’objet d’une publicité trompeuse. Mais une mise en oeuvre difficile
Si l’étiquetage des nano-produits est une revendication qui semble aller de soi, sa mise en oeuvre soulève des difficultés méthodologiques, juridiques et opérationnelles.
Tout d’abord, une définition claire des produits qui devront faire l’objet d’un étiquetage « nano » doit au préalable être fournie : outre les difficultés relatives à la définition des nanoparticules, il convient de déterminer si seuls les produits contenant des nanomatériaux parmi leurs composants seront concernés ou s’il faut étiqueter également ceux faisant appel à la nano-structuration de la matière au cours de leur processus de fabrication, avec dans le produit final des traces résiduelles-témoins des étapes intermédiaires.
Les produits contenant du nano-argent
Par ailleurs, parmi les nombreux produits contenant du nano-argent, certains d’entre eux, tels que les cosmétiques, les dentifrices ou les compléments alimentaires, contiennent déjà une liste d’ingrédients sur l’étiquette. D’autres, tels que les claviers d’ordinateur ou les appareils électroménagers, ne sont soumis à aucune obligation d’étiquetage de leurs composants.
La mention de la présence de nanomatériaux devrait-elle s’appliquer y compris pour cette deuxième catégorie de produits ? Et, si tous les produits ne doivent pas être soumis à une telle obligation, en fonction de quel(s) critère(s) (degré d’exposition du consommateur, quantité relarguée dans l’environnement, réglementations déjà existantes, etc.) décide-t-on qu’une catégorie de produits doit être concernée ou non par cette obligation ?
source : Nanoforum du Cnam, sept.09