Diesel
Un article de Encyclo-ecolo.com.
Version du 12 octobre 2010 à 21:32
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Le diesel, efficace mais polluant
Dans le match essence contre diesel face à la pollution, il est difficile d'avoir un avis définitif.
Les fines particules ne sont pas filtrées par le diesel
La combustion du gazole génère des suies, des composés carbonés. Responsables du panache noir bien visible derrière une voiture diesel. Avec les Diesel Exhaust Particles ou DEP la dimension de ces particules a diminué, en particulier avec les moteurs TDi.
Pourtant, le problème persiste car les anciennes particules de gros diamètre, aujourd'hui éliminées, étaient en grande partie arrêtées par nos filtres respiratoires naturels (mucus et cils de la cavité nasale et des bronches) alors que les particules actuelles, très fines, pénètrent profondément dans les poumons ... et y restent.
Particules fines : les progrès accomplis éliminent une grande partie des risques
La production de particules fine peut être diminuée fortement : PSA a élaboré un filtre à décrassement périodique.
Le filtre à décrassement périodique
Ce filtre à décrassement périodique fonctionne de la manière suivante:
- Une mousse de carbure de silicium piège les particules. Périodiquement, un additif injecté dans le carburant ainsi qu'une modification de l'échappement permettent une élévation de température vers 800°C. Cela détruit les DEP (diesel exhaust particles) et régénère le filtre.
- Tous les 80000 km, le filtre doit lavé sous pression pour le débarrasser des résidus de combustion des particules.
Les DEP, un effet limité sur la santé mais pas nul
L'élimination de plus en plus grande des DEP n'est finalement qu'une étape vers un moteur quasi "propre" ne rejetant que du dioxyde de carbone.
Les effets des DEP sur la santé humaine restent limités. Les particules émises par le diesel, les DEP, ont des effets favorisant certaines pathologies, notamment l'asthme allergique, comme le savent les mamans habitant Paris.
Pourtant on ne peut pas attribuer à ces particules la responsabilité directe de l'accroissement constant des cas d'asthme notamment chez les enfants ou les personnes âgées. On ne peut pas prouver le contraire non plus d'ailleurs.
En revanche, le potentiel cancérigène de ces particules, est avéré mais il est très faible même pour l'organe du corps qui est le plus exposé, les poumons. Notons d'ailleurs que d'autres facteurs de la vie quotidienne ont une influence plus grande et mieux mesurée sur la santé : le tabagisme passif, les vapeurs de benzène de l'essence, les désodorisants d'intérieur, le formaldéhyde, certains produits ménagers ou cosmétiques ....
Le diesel émet également des oxydes d'azote (NOx) qui ont des effets irritants. Les taux acceptés ont été abaissés au fil des normes successives et on se dirige vers une interdiction à terme des oxydes d'azote (NOx).
Fonctionnement du filtre à particules
Les constructeurs offrants des moteurs diesel équipent leurs véhicules de filtres à particules. Le principe du traitement des particules est très simple : il suffit d'un filtre fin pour retenir les particules d’un diamètre supérieure à 50 mn.
Ces filtres laissent passer les gaz et sont fabriqués à base de carbure de silicium.
Comment fonctionne le filtre à particules ?
Comme le filtre à café qu’il faut changer, un filtre à particules se charge, s'"encrasse" et finit par se bouchera, ce qui bloque la circulation des gaz. Cela peut avoir plusieurs effets négatifs : une surpression dans la ligne d’échappement peut perturber le fonctionnement du moteur…
Afin de réduire au minimum les interventions mécaniques sur une voiture pour entretenir le filtre, véhicule, il faut pouvoir le nettoyer et le « régénérer ». Le but est de n'avoir aucune intervention entre 2 grosses révisions.
Les particules sont d’abord piégées dans le filtre à particules puis brûlés à plus de 500 °C. Le filtre est ainsi régénéré. Cette "post combustion" permet de nettoyer le filtre sans rejeter de particules.
Ce système efficace est donc conforme avec des exigences écologiques et de santé publique mais est contesté. En effet, les grosses particules sont détruites mais les particules très fines, toxiques, elles, continuent à être émises dans l'atmosphère.
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Le retour en grâce du diesel
L'avenir du véhicule propre nous a longtemps évoqué la voiture électrique, grande vedette du salon de l'automobile en 2010 à Paris, ou encore la voiture à essence hybride de Toyota, avec sa Prius avant-gardiste
Pourtant, avec le prix des batteries électriques qui ne devrait pas baisser très rapidement et grâce aux progrès des motoristes, on est à peu près sûr que la voiture du futur, écologique, sera un mélange de technologies complémentaires.
Et, surprise !, le diesel risque fort d'être sur le devant de la scène de la voiture propre.
Pourtant, pendant longtemps, le succès du diesel s'est fait malgré sa sulfureuse (sic) réputation de technologie sale. Le carburant diesel, moins taxé que l'essence, a eu un grand succès en Europe avec de 50% des immatriculations et 70% en France.
Le diesel part de loin avec ses émissions de dioxyde nitreux et de soufre, mais il a énormément progressé. En 2009 et 2010, le Green Car Journal a même respectivement désigné la Jetta TDI et l'A3 TDI comme les voitures vertes de l'année.
En 2001, Peugeot, Volvo et Mercedes vont faire l'actualité avec les permières voitures diesel hybrides.
La Peugeot 3008 Hybride 4, future star
Cette voiture diesel nouvelle génération est encore plus performante : la 3008 hybride est une espèce de cross-over quui consomme 35% de moins que sa version diesel classique, avec une émission de carbone limitée à 99 gr./ km. Ces performances écologiques ne sacrifient pas l'efficacité énergéique avec de 3,8 litres/100 km ni la puissance.
Cette hybride diesel est motorisée par un moteur 2 litres turbo de 163 ch qui active les roues avant et par un moteur électrique de 37 chevaux pour les roues arrière. Celui-ci utilise une batterie utilisant un alliage de métaux et de nickel. Seuls problèmes de ce type de véhicules, leur prix, encore trop élevé. Une motorisation diesel ajoute environ 1500 € au prix de la voiture et la motorisation diesel hybride peut ajouter un surcoût de 3500 €. C'est sans doute ce coût qui explique pourquoi d'autres constructeurs que Peugeot sont assez timides dans le lancement de l'hybride électrique.