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Fraises

Fraises

Un article de Encyclo-ecolo.com.


Sommaire

La fraise et l'environnement

La fraise est le fruit d'été par excellence.


Frais.jpg

La fraise, un aliment de choix

  • Les fraises n'existent en variété cultivée que depuis le 16e siècle.
  • La fraise est une plante de la famille des Rosacées, originaire d'Amérique du Nord, (Fragaria vesca). Le fraisier est une plante rampante à stolons, sauvage ou cultivé, très commun en Europe et au Maghreb.
  • La fraise fleurit d'avril à juillet et parfois aussi en autommne. La fraise est plus ou moins arrondie, plus ou moins charnue, selon la variété.
  • Il existe environ 85 variétés de fraises mais seules une quinzaine se retrouve souvent en vente et en fait seules la Gariguette et la Mara des bois sont vraiment très répandues.
  • Il se créé régulièrement de nouvellese variétés de fraises : en 1998, le Centre interrégional de recherche et d'expérimentation de la fraise (Ciref) a créé cinq nouvelles fraises : Ciflorette, Cigaline, Cireine, Ciloé et Cigoulette.
  • Les variétés de fraises non remontantes, qui se cueillent au printemps : Favette, Gariguette, Cigaline, Matis...
  • Les variétés de fraises remontantes : Mara des Bois, Reine des Vallées, Cirafine, Charlotte, Seascape...


Les qualités de la fraise

La fraise est un aliment dit "histamino-libérateur" : manger des fraises libère de l'histamine dans l'organisme, ce qui peut (rarement) provoquer, chez une personne prédisposée, des phénomènes allergiques (urticaire).

La fraise est recommandées pour les personnes qui suivent des régimes amaigrissants. La fraise est rafraîchissante, diurétique, astringente, dépurative, apéritive, tonique.

La fraise est recommandée aux personnes anémiées. Parfois, la fraise peut provoquer des réactions allergiques.


La fraise et la beauté

  • La fraise est stimulante, antiride, tonifiante, quand on la met sur la peau.
  • La fraise convient particulièrement aux peaux grasses et matures.
  • Utiliser un masque à la fraise : Etaler de la pulpe de fraises (3-4 fraises écrasées sur le visage), laisser agir 5 à 10 minutes. Rincer.


La production de fraises

En Allemagne, on consomme 2fois plus de fraises qu'en Au total, sur les 3,1 millions de tonnes commercialisées l'an dernier dans le monde, 1,3 million proviennent des Etats-Unis et 330 000 de l'Espagne. L'Allemagne en produit près de 100 000 tonnes, l'Italie environ 50 000 et la Belgique 40 000. La France, avec ses 3 000 producteurs, fournit de 50 à 70 000 tonnes de fraises.


  • Seul un tiers des fraises consommées en France sont produites en France.
  • Les 2/3 des fraises du marché français sont importées, principalement d'Espagne qui représentent 2/3 des importations françaises depuis son entrée dans l'Union européenne en 1986.
  • Les importations de fraises du Maroc représentent 13% et celles de Belgique 6%

La principale région de culture de fraises en France est le Midi de la France

Le danger de la fraise industrielle hors saison

  • Pour produire des fraises hors saison, les plantsde fraises sont produits in vitro : en été ils sont stockés dans des frigos pour simuler l'hiver afin de pouvoir avancer leur récolte.
  • À l'automne, la terre sableuses où sont les plants de fraises, est nettoyée et stérilisée avec du bromure de méthyl et de la chloropicrine ce qui détruit la microfaune du sol.
  • Le bromure de méthyl , un poison violent, est interdit par le protocole de Montréal sur les gaz attaquant la couche d'ozone, signé en 1987 (dernier délai en 2005)
  • La chloropicrine est un poison composé de chlore et d'ammoniaque, qui bloque les alvéoles pulmonaires.

La fraise espagnole

  • Cultivée de manière intensive dans le sud de l'Espagne, la fraise d'hiver andalouse est à l'origine d'une multitude de dégâts sociaux et environnementaux : travailleurs précaires venant d'Afrique, d'Amérique latine ou d'Europe de l'Est (surtout des femmes), utilisation massive d'engrais et pesticides interdits, nappes phréatiques pompées... Si l'Espagne utilise de la main d’œuvre marocaine bon marché, en Allemagne on utilise des Polonais.


  • Selon le WWF, 95 % des fraises espagnoles sont produites sur un terrain de 5000 hectares dont une bonne centaine empiète en toute illégalité sur le parc national de Donana, une zone humide de 100 000ha, inscrite au Patrimoine mondial de l?Unesco

La consommation de fraises

Chaque seconde 3,8 kilos de fraises sont consommés en France, soit 120 000 tonnes par an et 2,6 kg par ménage en 2009.

Planetoscope : la consommation de fraises


1156-4112-large.jpg La compote pomme - fraises

Les fraises entre pesticides et agriculture bio

https://www.consoglobe.com/ac-alimentation-bio_1685_aliments-pollues.html https://www.consoglobe.com/ac-alimentation-bio_3076_pesticides-fruits-legumes-pollues.html


  • Les fraises en hiver dans les supermarchés belges et français ne proviennent pas seulement d’Espagne !! Certains de ces gros fruits rouges que vous êtes sur le point d’écraser dans votre assiette pour ensuite les saupoudrer de sucre (elles ont un goût si aqueux !!), ont voyagé bien plus que les fraises Andalousiennes. Elles ont parcouru quelques 10 000 Kms et ce en avion.

Et de quel autre bout du monde viennent ces fraises exotiques ?? De l’Inde.

Le paradis de la fraise c'est le plateau Panchgani-Mahabaleshwar, dans les montagnes Sahyadri de l’ouest de l’Inde. Ici, le temps doux et ensoleillé qui évoque quelque peu la France en été, est propice à la culture de ce fruit délicat de l’Occident...

Dans cette région de collines pittoresques, loin de la chaleur et de la poussière des plaines, les touristes de Bombay et ailleurs ont le privilège unique de pouvoir déguster les fraises qu’ils cueillent eux-mêmes dans les jardins en terrasse. C’est une expérience du ‘die for’. Il faut savoir que le fruit rouge au goût plutôt insipide si on le compare à la mangue ou la papaye, est très recherché. Pour déguster ce fruit exclusif, les indiens sont près à débourser jusqu'à 250 Roupies le kilo, une somme exorbitante quand on considère qu’une papaye de 3kg coûte juste 15 Roupies.

A part la dégustation des fraises les plus fraîches du monde, les petits jardin restaurants qui bordent la route de Mahabaleshwar à Panchgani, invitent les touristes à se gaver de milk-shakes et crèmes glacées à la … fraise.

A mi-chemin entre les deux petites "stations climatiques", les touristes s’arrêtent, non pour s’enivrer de la beauté de la vallée Krishna avec ses ravins, ses forêts et ses hameaux minuscules, mais pour visiter l’industrie locale de la fraise. Là, les fraises sont transformées en confiture, gelée, squash ... La célèbre confiture de fraises de Mahabaleshwar (elle contient plus de courges, de sucre et de colorants que de fraises) est en effet, un présent très apprécié par la famille et les amis, surtout que la tartine de confiture constitue désormais un déjeuner de plus en plus ordinaire de la classe moyenne indienne.

C’est en 1920 que la fraise australienne fut introduite à Mahabaleshwar par les Anglais. Longtemps la fraise resta juste la passion de quelques jardiniers en herbe. Ce n’est qu’en 1992, que la région connut un engouement pour la culture des fraises quand le premier ministre du Maharashtra importa 25,000 fraisiers d’une variété américaine appellée Chandler. Aujourd’hui, de plus en plus d’agriculteurs abandonnent les cultures vivrières traditionnelles (qui rapportent si peu) pour se lancer dans la production de la fraise. De 150 acres dans les années 60, on passe directement à 2000 acres avec 14,000 agriculteurs. C’est la révolution rouge à Mahabaleshwar.

Avec la production de fraises à la hausse (voyant le succès de Mahabaleshwar, l’Himachal Pradesh, le Kashmir, et bien d’autres états de l’Union Indienne se lancent dans la culture de la fraise), l’Inde se tourne vers l’exportation. Et cela tombe bien car le gros de la récolte des fraises en Inde se fait en hiver (de novembre à avril) quand l’Europe est sous la neige et les fraises n’ont aucune chance de pousser.

Ainsi, l’année dernière, c’était un contingent de 300 tonnes de fraises que l’Inde exportait vers la France et la Belgique. Tout cela possible grâce à la firme belge Jobrex NV. Très peu comparé aux 83 000 tonnes importées d’Espagne !! Mais rassurez-vous, des fraises exotiques en provenance de l’Inde, ce n’est qu’un début… En effet, c’est 3000 tonnes de fruits par saison que l’Inde se donne l’objectif d’exporter. Le frein, c’est le manque d’infrastructure (de congélateurs…). Mais avec Ken Agritech India Ltd prêt à investir 1milliard de roupies pour mettre sur pied l’infrastructure nécessaire pour exporter la fraise, l’Inde s’apprête donc à occuper sa place sur le marché international.

Malheureusement la production intensive de la fraise ne se suffit pas d’un peu d’eau fraîche et de soleil. Ces fruits très délicats sont particulièrement susceptibles aux maladies et doivent être traités avec de nombreux fongicides. Ici, les pesticides utilisés sont des produits interdis en Europe. C’est pourquoi Mr Naik, directeur de Ken Agritech s’empresse de mentionner : «Nous encourageons les agriculteurs à utiliser des pesticides approuvés… » (The Hindu). Bien sur, tout le monde le sait, les normes ne sont pas les mêmes dans les pays du Sud que dans les pays du Nord !! Si les fraises imprégnées de produits chimiques mortels ne posent aucun problème en Inde - ici, les touristes s’en gorgent et ce, sans jamais se soucier de les laver auparavant !! - elles risquent bien de se voir rejetées sur les marchés européens.

Fraises et pesticides

Non seulement les pesticides utilisés sont dangereux mais ils sont pulvérisés sans plus de précaution qu’un déodorant après la douche. Comme tous les cultivateurs de fraises de la région, Mandare porte sur le dos son réservoir d’insecticide. Dans une main, il tient le tube qui, comme les crochets d’un cobra, déverse goutte à goutte le poison. Quelques gouttes tombent sur son pantalon et son pied nu mais il ne s’en soucie guère.

Comme tous les autres cultivateurs, Mandare pulvérise ses fraisiers tous les deux ou trois jours et ce pendant 5 à 6 mois. Un petit calcul facile à faire révèle un minimum de 60 traitements de pesticides avant la récolte.

Dans un autre champ, Mangal calme sa petite fille en larme en lui offrant des fraises qu’elle vient de cueillir. La dernière fois que son petit morceau de terre a été arrosé de pesticides n’est pas plus tard que… hier ! Personne n’a jamais informé Mangal que les pesticides sont des produits dangereux qui laissent des résidus sur les fruits. En Marathi, la langue locale, le mot utilisé pour pesticide est ‘dawa’= médicament. Pour beaucoup de paysans indiens, les pesticides sont considérés comme des médicaments pour les plantes.

Comme les humains tombent malades et se soignent avec des médicaments, les plantes aussi souffrent de diverses maladies et doivent être soignées avec des médicaments ou dawa. Et après tout, les médicaments, c’est pour soigner, non pour tuer !!

La culture de la fraise est non seulement une catastrophe écologique mais elle est aussi aberration économique. Dans un pays comme l’Inde ou la moitié de la population souffre de carences alimentaires, la production intensive de cultures spécialisées comme la fraise ne fait qu’intensifier le problème de malnutrition. En effet, des ressources (terre, eau…) de plus en plus importantes sont détruites pour produire des commodités de luxe qui ne répondent pas aux besoins locaux, créant ainsi un terrain favorable à la famine.

Alors, dans un pays doté d’une grande variété de fruits tropicaux (mangues, papayes, jacquiers, goyaves, bananes…), comment expliquer un tel engouement pour la fraise ?? Sa couleur rouge !? Sa forme de cœur !? Son origine occidentale !? Sa fadeur !?

Bien sûr que non ! La culture de la fraise entre dans les programmes de la Banque Mondiale qui au nom de la libéralisation du commerce sollicite les pays du Tiers-monde à réorienter leur agriculture vers des produits d’exportation qui rapportent des devises étrangères.

L'impact de la culture de fraise sur l'environnement

- des terres ravagées par la pollution

- une épidémie de cancer d’ici quelques années

- la mort de la biodiversité locale - dans la région de Mahabaleshwar, la fraise se cultive au détriment de la pomme de terre et des millets.

- des paysans endettés – des coûts de production qui ne font qu’augmenter (import des fraisiers, pesticides, engrais, irrigation…) alors que sur le marché, les prix sont tirés vers le bas vu une concurrence de plus en plus importante.

Et tout cela pour produire des fraises de luxe à bas prix pour des consommateurs occidentaux qui risquent bien de choisir de rejeter ces fraises issues d’un commerce non éthique et non durable !!

Selon Vandana Shiva, éminente écologiste indienne, les monocultures intensives d’exportation seraient en large mesure responsables de la crise alimentaire en Afrique. L’Inde pourrait bien se retrouver dans une situation de famine similaire a celle de l’Ethiopie ou le Soudan si son agriculture de subsistance encore largement paysanne est convertie en agriculture intensive d’exportation, troquant ainsi l’autosuffisance alimentaire pour une dépendance alimentaire de plus en plus grave.

Alors que penser de cette dernière nouvelle ? Dans le Kalahandi (Orissa), un des districts les plus pauvres de l’Inde, tristement célèbre pour ses sécheresses et ses victimes de la faim, les populations tribales, encouragées par Vedanta Group company, se mettent à la culture de la fraise.

Et bien sur, les premiers profits sont plus que prometteurs… Apres tout, les cultures intensives, ça rapporte ! Mais pour combien de temps ? Et à quel prix ?

Article régigé par Muriel Kakani. @TheGreenPostBox.com


Une nouvelle fraise au Québec : la Clé des champs’ nouvelle fraise écologique

  • "Une nouvelle fraise fera son apparition cet été au Québec : la ‘Clé des champs’. Cette fraise devrait plaire aux personnes soucieuses de l’environnement, puisque ce nouveau cultivar nécessite beaucoup moins de pesticides que d’autres variétés de plants.

« Ce n’est pas la première fraise écologique que nous développons », souligne toutefois Shahrokh Khanizadeh, chercheur à Agriculture Canada, qui a sélectionné la ‘Clé des champs’ en 1993 parmi environ 7 000 cultivars. La ‘Joliette’, l’‘Harmonie’ et l’‘Orléans’ l’ont précédée. « Ce qui est particulièrement prometteur avec la ‘Clé des champs’, explique le chercheur, c’est qu’elle rassemble des qualités très recherchées par les agriculteurs. » Une fraise résistante qui se conserve bien La “Clé des Champs”, au cours des 10 dernières années, a démontré une bonne résistance aux maladies foliaires. Cette fraise possède de hautes capacités antioxydantes et des doses élevées de composés phénoliques qui lui donnent un excellent potentiel de conservation. Ces caractéristiques expliquent également l'absence de moisissure grise (Botrytis) et blanche (Oïdium) durant l'observation en parcelles, la prédisposent à la gestion de production écologique.

L’aspect de la fraise clé des champs

Attrayant visuellement, de couleur rouge claire, remarquablement scintillante, la frais clé des champs est ferme et de goût équilibré. Le fruit de la “Clé des Champs” constitue une excellente source d'antioxydant bénéfique à la santé et s'avèrent un choix éclairé parmi les aliments nutraceutiques offerts sur le marché.

Ils possèdent également un pouvoir d'attraction qui n'a laissé personne indifférent lors des nombreuses dégustations auxquelles ils ont été soumis. Les rendements de la “Clé des Champs” sont de moyens à élevés, selon les régions. Sa production requiert une bonne fertilisation en éléments mineurs et produit des fruits dont le calibre élevé se maintient lors de la récolte 

Une fraise résistante

Cette fraise québécoise est extrêmement rustique, c’est-à-dire qu’elle résiste très bien à nos hivers froids. Ses fruits sont aussi d’égale grosseur pendant tout l’été, contrairement à la plupart des fraisiers, qui produisent des fruits de plus en plus petits au fil des semaines.

De plus, les fraises se conservent longtemps, jusqu’à cinq jours à la température de la pièce. Enfin, les plants sont très résistants aux maladies foliaires et aux pathogènes du sol, ce qui permet d’utiliser la moitié moins de pesticides qu’avec d’autres cultivars, précise Luc Lareault, propriétaire de la pépinière du même nom qui a participé au projet de sélection d’Agriculture Canada avec la pépinière Phytoclone. Les chances sont donc bonnes pour que la ‘Clé des champs’ conquière plusieurs agriculteurs. De là à croire qu’elle délogerait un jour la ‘Jewel’, qui occupe environ 40 % du marché, il y a un pas que Shahrokh Khanizadeh ne franchit pas : « Il n’existe pas UNE bonne fraise pour tous, mais de nombreuses fraises. Chacune répond à des besoins spécifiques. » Selon lui, la ‘Clé des champs’ attirera particulièrement les cultivateurs, jardiniers et consommateurs écologiques. Elle plaira aussi aux agriculteurs de régions éloignées, qui apprécieront qu’elle soit encore belle après un long trajet. Cette fraise est ferme, d’un rouge clair brillant et sa chair est rouge orangé. Plus antioxydante que les autres? Un autre avantage potentiel de la ‘Clé des champs’ : son contenu en antioxydants. Toutes les fraises sont riches en antioxydants, mais la ‘Clé des champs’ pourrait l’être davantage. Shahrokh Khanizadeh demeure toutefois prudent, puisque pour l’instant la fraise n’a été comparée qu’à deux autres cultivars. On n’a pas non plus testé son effet direct sur la santé. Des études sur sa valeur nutritive sont en cours. Le côté sombre des fraises de Floride et de Californie Les belles grosses fraises qui nous arrivent de Floride et de Californie durant l'hiver pourraient représenter un danger pour la santé. En effet, de 1992 à 2001 la FDA américaine a analysé 100 000 échantillons des 46 fruits et légumes les plus couramment offerts sur les marchés américains afin de déterminer leur teneur en résidus de pesticides. Il en est ressorti que la fraise cultivée dans ce pays faisait partie des 12 produits les plus contaminés par les résidus chimiques (90 % des échantillons). Les résidus de 36 produits chimiques différents, parmi eux de puissants carcinogènes, ont été retrouvés sur ce produit. À noter que tous les aliments avaient été lavés avant analyse, afin de tenir compte de la réalité, à savoir que les consommateurs lavent généralement leurs fruits et légumes avant de les consommer. Bref, le lavage n'élimine pas, loin de là, tous les résidus de pesticides. D'où la recommandation pure et simple de l'organisme Environmental Working Group d'éviter de consommer des fraises à moins qu'elles ne soient de culture biologique. Le défi du biologique Pour le producteur biologique, cette fragile petite baie présente un important défi. Les coûts de production sont nettement plus élevés que dans l'agriculture classique, ce qui se reflète par une augmentation de 30 % à 40 % du prix de détail. De nombreux chercheurs se penchent aujourd'hui sur des solutions de rechange pour réduire les problèmes de mauvaises herbes, d'insectes et de maladies qui touchent cette plante. Cela va de la sélection de cultivars résistants à l'utilisation de paillis de papier journal (à l'exclusion des papiers à encre colorée), en passant par le lâcher de prédateurs biologiques - insectes, champignons microscopiques, bactéries - ou le recours à des substances inoffensives, mais efficaces, comme le lait de vache, les purins de compost et de plantes, de même qu'à l'application de paillis organiques. En outre, la plantation d'oeillets d'Inde, de sudangrass, de certaines crucifères et de plantes indigènes des Prairies (les Rudbeckias, notamment) est utile pour lutter contre divers nématodes, pathogènes et mauvaises herbes. Le producteur apprend également à faire preuve d'une certaine tolérance à l'égard des insectes. Ainsi, on a découvert que les dégâts infligés par l'anthonome aux fleurs (et qui ont pour effet de réduire le nombre de fraises) étaient compensés par une augmentation de la grosseur des fruits restants, si bien que, au bout du compte, le rendement est à peu de choses près le même. Cet insecte tient lieu, en quelque sorte, d'éclaircissage manuel des fruits. On a en outre découvert qu'il était possible de travailler en association avec les abeilles en les amenant à livrer sur les fleurs qu'elles pollinisent, les spores d'un champignon microscopique qui combat la pourriture grise, véritable casse-tête des producteurs. Il suffit de déposer devant la ruche un plateau contenant les spores. En sortant de la ruche, les abeilles les ramassent avec leurs pattes et les déposent sur les fleurs des fraisiers. Ce type d'intervention est aussi efficace que les fongicides sans en présenter les inconvénients. Enfin, on s'est rendu compte que les plants de fraises étaient plus tolérants vis-à-vis des mauvaises herbes en fin de saison (août - septembre) et qu'il n'était donc pas nécessaire de poursuivre le programme de désherbage intensif que l'on doit mener en début de saison, ce qui réduit la pression sur le producteur. Qui plus est, une fois la récolte de fraises terminée, le producteur peut mettre des oies au travail. Impitoyables désherbeuses, elles élimineront les mauvaises herbes les plus coriaces sans mettre en péril la fraisière. Cette approche multidisciplinaire, qui exige la collaboration d'entomologistes, de « malherbologistes », de biologistes, d'agronomes et de divers autres experts, sans compter celle du producteur, est nettement plus exigeante et pointue que celle qui consiste à suivre quelques directives simples portant sur l'application d'insecticides, herbicides, fongicides chimiques, mais elle rend mieux compte de la complexité et de la grande richesse du monde vivant.



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