Agriculture biologique
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L'agriculture biologique
L'agriculture biologique : définition
L'agriculture biologique est un mode de production agricole qui n'utilise pas de pesticides ou d'engrais chimiques de synthèse, contrairement à l'agriculture conventionnelle, et s'interdit certaines pratiques comme l'utilisation d'organismes génétiquement modifiés (OGM) Elle est basée sur un cahier des charges européen commun contenant les règles à respecter en culture ou l'élevage pour pouvoir être certifié bio. Il définit la bio ainsi : « La production biologique est un système global de gestion agricole et de production alimentaire qui allie les meilleures pratiques environnementales, un haut degré de biodiversité, la préservation des ressources naturelles, l’application de normes élevées en matière de bien-être animal et une méthode de production respectant la préférence de certains consommateurs à l’égard des produits obtenus grâce à des substances et des procédés naturels. » — Règlement (CE) N°834/2007 du Conseil de l'Union européenne. On parle communément de « la bio » pour désigner l'agriculture biologique, et « du bio » pour désigner l'alimentation bio.
Les principes de l'agriculture biologique
Historique
L'agriculture biologique a fait son apparition en France dans les années 1950, en réaction à l'intensification de l'agriculture et à l'utilisation de pesticides dans l'après-guerre. Ses penseurs principaux sont Rudolf Steiner ou Albert Howard, qui voient dans l'agriculture moderne une vision réductrice du rapport à la culture et à l'alimentation. Il y a plusieurs courants dans la « philosophie » de la bio : ceux qui voient la bio comme un projet de société global, et ceux qui la restreignent à un mode de production agricole différent.
<h3<Les principes de base</h3> L'agriculture biologique se base sur le refus de l'utilisation de produits chimiques de synthèse, et sur des principes liés à l'environnement global de l'exploitation. Le producteur bio va préférer prévenir plutôt que guérir, et donc privilégier des techniques traditionnelles pour éviter les maladies sur ses plantes ou ses animaux.
■ Protéger les plantes sans employer de pesticides chimiques de synthèse Les cultures sont désherbées mécaniquement ou thermiquement, les cultures sont diversifiées et les rotations allongées pour limiter l’infestation parasitaire. La lutte biologique est pratiquée en utilisant par exemple des coccinelles pour lutter contre les invasions de pucerons. ■ Maintenir la fertilité du sol sans engrais chimiques de synthèse La rotation des cultures, l’introduction de légumineuses qui fixent l’azote de l’air et fertilisent naturellement le sol, l’utilisation d’engrais organiques variés (fumier, cultures intermédiaires…), la conservation d’espaces naturels comme les prairies, les haies, les bandes enherbées, contribuent à maintenir la fertilité des sols. ■ Pratiquer un élevage respectant le bien-être animal Les animaux sont alimentés à partir de produits issus de l’agriculture biologique, et provenant au moins en partie de l’exploitation agricole. Des durées minimales d’élevage et des tailles minimales de bâtiment sont réglementées, les animaux ont accès à des pâturages ou parcours extérieurs. Les animaux sont soignés en priorité par des traitements alternatifs (homéopathie, phytothérapie…), en préventif plutôt qu’en curatif. ■ Les produits issus de l’agriculture biologique sont tous garantis sans OGM. Du moins, le règlement européen impose un seuil minime de présence d'OGM dans les produits bio (devant être inférieur à 0,9%).
La bio étant -souvent- vue comme un système global, une exploitation bio favorisera généralement la diversité des espèces et des cultures, elle privilégiera également les circuits courts dans ses débouchés et se souciera du bien-être des êtres humains qui y travaillent.
La réglementation bio
Les principes de l'agriculture biologique sont réglementées au niveau mondial par l'IFOAM (Fédération Internationale des mouvements d'Agriculture Biologique). Des cahiers des charges ont été définis afin d'assurer une qualité définie pour le consommateur. La France est un pays pionnier en la matière. C'est l'association Nature & Progrès qui définit le premier cahier des charges bio français en 1972. C'est celui-ci qui impulse la création du cahier des charges international la même année. En 1978, la Fédération Nationale d'Agriculture Biologique est créée qui regroupe les producteurs bio français autour d'une association de défense et de promotion de l'agriculture biologique.
Le cahier des charges européen
Le premier cahier des charges bio européen a été défini en 1992, et complété en 2007 et 2008. Il introduit les règles de base à respecter pour qu'une exploitation puisse être certifiée bio. En voici certaines : - Concernant les productions végétales, le principe est le suivant : « La conduite des productions végétales est basée sur l’amélioration constante de la fertilité et de l’activité biologique des sols et privilégie l’apport d’amendements organiques. L’utilisation de produits chimiques de synthèse est interdite. Il s’agit de nourrir le sol pour nourrir la plante. » www.fnab.org - Concernant les conversions : un délai de trois ans avant récolte est nécessaire pour certifier une exploitation en bio lorsqu'elle produisait en agriculture conventionnelle. - Concernant les productions animales (élevage), elles doivent respecter les deux grands principes suivants : le bien-être animal et le lien au sol. Le lien au sol signifie que la vie des animaux et leur alimentation doivent être liées à l'exploitation. Leur alimentation doit être à 100 % bio, produite majoritairement sur la ferme. Les densités sont limitées et l'accès au plein air est obligatoire. - Les produits transformés doivent être composés à 95 % minimum d'ingrédients certifiés bio. Pour être étiqueté bio, un produit (transformé ou non) doit être composé de 95 % d'ingrédients bio minimum. - OGM : si le produit contient plus de 0,9 % de traces d'Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) lors des contrôles, il perd sa certification bio.
La certification bio
Il existe en France neuf organismes chargés de certifier les exploitations et les produits bio. C'est l'INAO (Institut National de l’Origine et de la Qualité) qui est chargé de les agréer. Ces organismes – ECOCERT est le plus connu- contrôlent les producteurs et les transformateurs une à plusieurs fois par an.
Le label bio
Pour les produits certifiés bio, le label « feuille verte européenne » est obligatoire depuis 2010. Il peut être accompagné (de façon non obligatoire) du label vert et blanc AB.
Des indications sur l'origine des produits (UE/non UE) sont également obligatoires dans l'étiquetage du produit.
Etat des lieux de la bio
L'agriculture biologique est en croissance partout dans le monde. Il est plus aisé de suivre sa progression dans les pays industrialisés qui permettent l'existence d'une certification. Toutefois, l'IFOAM parvient à établir un suivi mondial qui concerne la majorité des pays.
Dans le monde
La surface mondiale cultivée suivant le mode biologique (certifiée et en conversion) a été estimée à plus de 37,7 millions d’hectares fin 2012 (estimation réalisée d’après les données de l’IFOAM et d’autres organismes). Elle représentait 0,9 % de l’ensemble du territoire agricole des 164 pays enquêtés. 1,9 million d’exploitations agricoles certifiées bio ont été enregistrées en 2012. Dans certains pays, les statistiques ne sont pas disponibles, par exemple en Chine. Ce nombre est donc sous-estimé. (source : www.agencebio.org) Malgré sa superficie, le Bhoutan est en passe de devenir le pays le plus « bio » du monde. Il s'est en effet engagé à convertir 100 % de sa surface agricole en bio d'ici 2020 [1]
En Europe
Fin 2013, 257 323 exploitations agricoles cultivaient plus de 10,3 millions d'hectares. La bio représentait 5,7 % de la Surface Agricole Utile (SAU) européenne. Entre 2012 et 2013, le nombre d'exploitations agricoles et la surface bio de l'UE à 28 ont progressé de 1,3 % et 1,1 %. (source : www.agencebio.org) La bio représente un marché de plus de 23 milliards d'euros en 2013. C'est l'Allemagne qui est le premier pays consommateur de bio avec un marché évalué à 8 milliards d'euros. En termes de pourcentage de la SAU (surface agricole utile), c'est l'Autriche qui arrive en tête avec près de 20 % de ses terres consacrées au bio. En termes de superficie, le trio de tête est l'Espagne, l'Allemagne et l'Italie, toutes avec plus d'un million d'hectares de surface cultivée en bio.
En France
La bio en progrès
Voir l'article : L’agriculture bio progresse dans votre quotidien[2]
2015 a été une année record pour l’alimentation et l’agriculture biologique en France, confirmant sa tendance à la hausse depuis plusieurs années. Ainsi, 2/3 des Français ont consommé régulièrement bio en 2015.
6 Français sur 10 consomment des produits bio régulièrement Si les Français étaient 49 % à consommer des produits bio régulièrement en 2013, ils sont 65 % à le faire en 2015. C’est ce qu’indique le nouveau Baromètre Agence BIO / CSA, qui précise aussi que quasiment 9 Français sur 10 en ont consommé de manière occasionnelle (89 % contre 75 % en 2013 et 54 % en 2003). Le bio est progressivement passé d’occasionnel à habituel. La répartition des produits varie selon chacun mais les fruits et légumes bio arrivent en tête, privilégiés par 78 % des consommateurs de produits bio. Viennent ensuite : les produits laitiers (65 %), les produits d’épicerie bio (51 %), les oeufs bio (53 %), les boissons bio (47 %), la viande bio (39 %), le pain bio (31 %). L’ensemble de ces chiffres est en hausse par rapport à l’année 2014, preuve d’une tendance globale à la hausse de la consommation.
Le lieu d’achat varie aussi mais pour 81 % des gens il s’agit de grandes et moyennes surfaces. Les marchés sont aussi privilégiés pour un tiers des consommateurs bio, puis viennent les magasins bio et la vente directe à la ferme. Les Français ont une bonne image du bio Consommer des produits bio peut se faire pour de multiples raisons. Les Français mettent principalement en avant le fait de consommer des produits alimentaires : plus sains / meilleurs pour la santé (63 %), plus respectueux de l’environnement et en faveur du développement durable (58 %), ayant plus de goût (56 %). Plus de 3/4 des Français considèrent que la bio est une solution aux problèmes environnementaux. Un marché qui se porte bien
On estimait le marché des produits bio à 5,5 milliards d’euros en fin d’année 2015. En un an, les produits bio ont connu une croissance globale de 10 %, tous secteurs réunis. Outre l’achat de produits bio, les Français souhaitent aussi en majorité les retrouver dans d’autres structures comme l’école (88 % des parents le souhaitent) ou même les restaurants (79 % contre 54 % précédemment). Qui dit produits bio dit agriculture bio Le rapport de l’Agence bio ne parle pas que de consommation, il évoque aussi la production. A ce sujet, on apprend que la surface de terres cultivées en agriculture bio a augmenté de 17 % en un an. En 2015, 1,31 million d’hectares ont été cultivés en bio en France. Une partie des produits sont importés mais la création d’emploi est effective, le bio en nécessitant d’ailleurs plus que l’agriculture traditionnelle. A l’heure actuelle, 42 216 personnes travaillent pour l’agriculture bio (producteurs ou transformateurs), soit 7 % de plus qu’en 2014.
L’information circule également mieux et il apparaît que la majorité des Français a de bonnes notions sur la relation entre bio et OGM, le cahier des charges du bio, le bien-être animal et l’alimentation des animaux. L’enquête révèle aussi que la consommation bio fait évoluer sa façon de consommer en règle générale. Des efforts sont réalisés en matière d’achat de légumes de saison et de produits du mois, une attention portée aux produits frais, une sensibilisation à la réduction du gaspillage alimentaire ou encore une préférence pour les produits locaux.
Les politiques de développement de la bio
Le programme « Ambition bio 2017 » mis en place en 2013 vise à doubler les surfaces en bio : l'objectif est de parvenir à 2 millions d'hectares en 2017. Il s'agit également de mettre en place des leviers pour développer la consommation de produits bio. L'objectif est par exemple d'atteindre 20 % de produits bio dans la restauration collective d’État (source : www.agriculture.gouv.fr ) En France, les agriculteurs bio bénéficient d'aides à la conversion et au maintien différentes en fonction des régions. Les producteurs bio bénéficient toutefois globalement de mois d'aides que les agriculteurs conventionnels. Cela est dû notamment au système de la Politique Agricole Commune (PAC), qui privilégie les aides calculées en fonction du nombre d'hectares. Les exploitations bio étant plus petites, les producteurs bio sont pénalisés. C'est en partie ce qui explique le coût plus élevé des produits bio (cf. 5.2 coût de la bio).
Controverses autour de l'agriculture biologique
Le succès durable de l'agriculture biologique ces dernières années amène son lot de controverses et de doutes.
Effets sur la santé
Voir l'article : le bio, dangereux ou bon pour la santé ? [3] On ne peut pas dire que la consommation de produits bio garantisse une bonne santé. Tout dépend de la façon dont on choisit les produits, dont on les cuisine, et de notre mode de vie à côté. Une méta-analyse de l'Université de Newcastle (projet "QualityLowInputFood" et de l'organisation Sheepdrove Trust) menée par Carlo Leifert en collaboration avec des scientifiques de différents pays, dont l'Inra en France, a porté sur 343 publications et a comparé les cultures conventionnelles de fruits, légumes ou céréales et celles issues de l'Agriculture biologique. Conclusion : les fruits et légumes bio ont des concentrations plus élevées (de 18% à 69%) en antioxydants que les fruits et légumes conventionnels. Ils sont plus riches d'antioxydants comme les acides phénoliques, flavanones, stilbènes, flavones, flavonols et anthocynanines. D'autre part, elle montre une présence de résidus de métaux lourds moins importants dans les produits bio (cadmium notamment) D'autres études (notamment celle de la Food Standards Agency anglaise) estiment qu'il n'y a pas de différence nutritionnelle significative entre les produits bio et les produits non bio. Quoi qu'il en soit, les bienfaits sur la santé des producteurs et sur l'environnement sont avérés, et indiscutables. La non-utilisation de pesticides préserve les producteurs bio de maladies liées à leur utilisation et de cancers. D'autre part, elle préserve les sols, les eaux et l'air, et on peut en ce sens considérer qu'elle contribue à la préservation de la santé des hommes et des animaux. Effets de la bio sur l'environnement L'élevage en agriculture biologique utilise moins d'aliments industriels achetés pour les animaux mais plus d'herbes, de luzerne produits naturellement et localement. On estime que du point de vue du bilan carbone, manger la viande nourrie à l'herbe de l'exploitation a un impact d'environ 30% inférieur à la viande de l'élevage intensif traditionnel. Il est donc intéressant de manger moins de viande, et de la choisir en bio. Voir l'article : face à la crise de l'élevage, le choix de produire en bio [4]
L'agriculture bio émet de 20 à 50% de gaz à effet de serre en moins que l'agriculture intensive moderne : moins de CO2 car moins de carburants du fait d'une moindre motorisation mais surtout moins d'engrais chimiques synthétiques, les engrais azotés. L'agriculture biologique emploie plus de composts comme engrais naturels. Elle utilise moins d'engrais et notamment de protoxyde d'azote (N2O) dont l'impact nocif en tant que gaz à effet de serre et 300 fois plus fort que celui du C02.
Coût de la bio
Les aliments bio sont globalement plus chers que les produits issus de l'agriculture conventionnelle. D'après une étude de 60 millions de consommateurs de 2013, manger bio coûte environ 65 % plus cher. L'écart tend toutefois à se réduire entre les produits bio et non bio. De plus, l'écart de prix peut s'expliquer de diverses manières. D’une part, parce que les coûts de production bio (main d’œuvre plus importante, plus juste rémunération des producteurs, coûts des contrôles et des analyses) et de logistique (moindres volumes issus de fermes et d’opérateurs moins nombreux et plus dispersés) sont supérieurs à ceux de l’agriculture conventionnelle. La bio nécessite plus de main d’œuvre et c'est pourquoi elle est plus chère. Toutefois, elle est plus créatrice d'emplois que l'agriculture conventionnelle. D’autre part, car les aides publiques versées à la bio sont nettement inférieures à celles que reçoivent les exploitations agricoles non bio : 80% des aides sont attribuées à seulement 20% de grosses exploitations intensives. Mais aussi parce que la seule comparaison prix/quantité ne reflète ni les qualités organoleptiques des produits bio, ni l’absence de résidus de pesticides, ni leur richesse en nutriments. Enfin, les prix des produits de l’agriculture conventionnelle sont artificiellement bas car ils n’intègrent pas les dégâts environnementaux, sociaux et de santé générés par leur production et leur consommation (externalités négatives). A titre d'exemple, une étude réalisée à Munich estime qu'installer des agriculteurs bio sur des zones de captage en eau coûte 28 fois moins cher que de dépolluer les eaux des contaminants liés à l'agriculture intensive (pesticides, nitrates…) http://www.penser-bio.fr/IMG/pdf/munich.pdf On peut donc considérer que l'agriculture biologique revient donc moins cher globalement, si l'on prend en compte l'ensemble des externalités positives qu'elle a sur l'environnement.
Rendements et productivité
L'un des reproches faits à l'agriculture biologique est que l'on ne peut nourrir la planète avec ce système, dû à des rendements plus faibles. Toutefois, plusieurs études montrent que l'écart de rendement tend à se réduire, voir que l'agriculture biologique serait plus productif que l'agriculture conventionnelle.
Voir l'article : Pour les scientifiques, l'agriculture biologique peut nourrir 9 milliards d'habitants en 2050 [5]
Ce sont deux agronomes, John Reganold et Jonathan Watcher, qui ont publié une étude dans la revue scientifique Nature Plants. Ils démontrent que l’écart de rendement entre l’agriculture biologique et l’agriculture conventionnelle peut être réduit à 9 % avec la polyculture, là où les estimations étaient plutôt de l’ordre de 20 % en 2012. Rendements de l’agriculture biologique : une étude qui fait écho aux précédentes Cette nouvelle étude vérifie les conclusions de différentes études publiées en 2014, dont celle du Proceedings of the Royal Society, l’équivalent britannique de l’Académie des sciences française, ainsi que l’étude dirigée par Claire Kremen, professeur de sciences de l’environnement et codirectrice du Berkeley Food Institute de l’Université de Californie, dans laquelle 115 études de 38 pays, portant sur 52 espèces végétales et couvrant 35 années avaient été analysées. Ces deux études démontraient déjà qu’il était possible de réduire l’écart de rendement entre agricultures biologique et conventionnelle, tout particulièrement en utilisant la polyculture. Avec comme conclusion pour l’étude de Claire Kremen que « des investissements accrus en recherche agroécologique pourraient améliorer les productivités de l’agriculture durable, qui pourraient atteindre, voire dépasser celle de l’agriculture traditionnelle ». Au-delà de l’amélioration des rendements des bienfaits économiques et sociaux Au-delà de cet écart de rendement qui se réduit, l’étude de John Reganold et Jonathan Watcher a mis en avant plusieurs avantages que possède l’agriculture biologique face à l’agriculture conventionnelle. Tout d’abord l’agriculture biologique est plus efficace et résiliente en cas de sécheresse sévère, permettant aux agriculteurs d’obtenir des rendements stables et ainsi de se projeter dans l’avenir malgré des conditions climatiques extrêmes.
Ensuite, sur le plan économique, les agriculteurs dégagent des marges plus importantes. Les produits se vendent en moyenne 32 % plus cher, leur assurant un revenu supérieur de 22 % à 32 % au revenu perçu en agriculture conventionnelle. Une conversion à l’agriculture biologique mais pas que Cependant pour les deux agronomes, si nous voulons réussir à nourrir 9 milliards d’habitants en 2050, il sera également nécessaire de « réduire le gaspillage alimentaire, améliorer l’accès à la distribution de l’alimentation, stabiliser la population mondiale, éliminer les conversion des cultures en biocarburants et nous orienter vers une alimentation plus tournée vers les végétaux ».
Un mode de production ou un mode de vie ?
La dernière controverse fait écho aux précédentes et agite plus le monde interne de la bio. On reproche en effet parfois à l'agriculture bio de n'être qu'un cahier des charges assurant des règles de production plus ou moins strictes. Il peut en effet être vu comme cela. C'est pourquoi on voit apparaître certaines dérives comme le bio « industriel » ou des animaux en souffrance dans des abattoirs certifiés bio. Le bio est toutefois perçu par ses fondateurs comme un mode de vie, un système de pensée global qui a une dimension agricole, mais aussi sociale et politique. Les personnes qui soutiennent cette vision de « la bio » comme système défendent une bio plus large que celle autorisée par le cahier des charges européens. En France, ils ont notamment créé d'autres labels plus exigeants, comme le label Biocohérence ou Nature & Progrès. Des nombreux courants sont également apparentés au mouvement bio : - l'agroécologie est un système plus vaste visant à une agriculture respectant l'environnement et l'humain. Aucun label ne le définit toutefois, ce qui peut donner lieu à des dérives. - la biodynamie est encadrée par le label DEMETER LOGO. Elle vise à respecter certains cycles naturels comme les cycles lunaires. - la permaculture est un mode de pensée fondé sur le respect du vivant. En agriculture, il se fonde notamment sur le principe du sol vivant et du non-labour.
Voir aussi au sujet de l'agriculture biologique
- L'agriculture bio progresse dans votre quotidien [6]
- Alimentation bio : les bonnes raisons de s'y mettre [7]
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