Huile de palme
Un article de Encyclo-ecolo.com.
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L'huile de palme
- L'huile de palme est de plus en plus attaquée car pour la produire de gigantesques espaces sont plantés en palmiers avec des inconvénients majeurs sur la biodiversité.
L’huile de palme fut depuis des temps immémoriaux la principale matière grasse dans l’alimentation des populations côtières de l ‘Afrique tropicale.
L'huile de palme dans le monde
Huile de palme 16 millions d’Ha en 2013 (dont 0% OGM) à comparer au Soja (90 millions d’Ha en 2013 (dont 77% OGM))
L’Europe a besoin de l’huile de palme : + 41% en 5 ans!! (//fr.mongabay.com/news/2014/fr0909-eu-palm-oil-biofuels.html)
Les multiples appellations de l'huile de palme
Huile végétale
Elaeis guinensis ( nom scientifique de l'huile de palme)
Palm oil kernal
Sodium palm kernelate Palmalein, Palm olein
Palmatic acid, Hexadecylic acid
Palm fruit oil
Hydrated palm glycerides
Palmate
Palmitate
Cetyle palmitate
Octyle palmitate
Par défaut, tous les noms contenant la racine PALM.
Appellations cachées, susceptibles d'être de l'huile de palme
Sodium laureth sulfate (dans les cosmétiques, shampoing, dentifrice) : peut éventuellement provenir de la noix de coco
Sodium lauryl sulfate (SLS) : peut provenir du ricin
Sodium lauryl lactylate
Sodium lauryl sulfoacetate : peut provenir de la noix de coco
Sodium isostearoyl lactylate
Sodium dodecyl sulfate (SDS ou NADS) : peut provenir de la noix de coco
Steareth -2, Steareth -20
Cetearyl alcohol : alcool cétylique/cétylique
Stearic acid : peut provenir de la noix de coco
Glyceryl stearate
Emulsifiants E422, E430-436, E470-483, E493-495
>> Voir l'article L'huile de palme, le point sur un aliment contesté
En Indonésie la rapide expansion des plantations d'huile de palme s'est faite au détriment des forêts riches en biodiversité : 56% entre 1990 et 2005.
- 40 000 millions de tonnes d'huile de palme sont produits chaque année par l'Indonésie
- Un rapport édité fin 2008 par les Amis de la Terre International confirme que l'huile de palme malaisienne est loin d'être vertueuse et demandait aux Autorités européennes de stopper son importation comme agrocarburant.
L'Etat malaisien du Sarawak est l'un des plus concernés car il a étendu les plantations de palmiers à huile de manière étonnante au détriment de la forêt. La superficie des plantations devrait doubler de 2007 à 2010 pour atteindre 1,3 million d'hectares.
La production et la consommation d'huile de palme
Parmi les produits alimentaires, ce sont les chips, les frites surgelées, les biscuits, les gâteaux apéritif, et les pâtes à tartiner chocolatées qui sont les plus importants contributeurs à l’empreinte forestière huile de palme.
- Huile de palme en France :
En 2004, avec 0.3 MT, l’huile de palme est la première huile végétale brute importée en France
(source : statistiques Agreste 2004-2005, Ministère de l’agriculture)
D'après une étude Findus, en 2010, chaque Français consomme près de 2 kg d'huile de palme par an et sans toujours le savoir....
En 2005, l’Indonésie (14 millions de tonnes, MT) et la Malaisie (14,9 MT) ont produit à eux seuls 86% de la production mondiale (33 MT et 40 millions de tonnes en 2009). Les autres pays producteurs sont des pays africains (Ghana, Cameroun) et sud-américain (Colombie).
A l’exception de l’Afrique pour l’instant, le palmier à huile est principalement une culture d’exportation : 26,5 MT/an sont exportées soit 79% de la production mondiale.
L'huile de palme et les distributeurs
- Le groupe anglais Findus a décidé de ne plus utiliser que de l’huile de palme certifiée durable d’ici à 2015. Côté français, seul. Il a reçu un prix du WWF en 2009 pour avoir banni l'huile de palme de sa production
- Pour la France, le groupe L’Oréal fait partie du top 10 du classement des acheteurs européens d’huile de palme durable réalisé par l’ONG WWF.
- Danone et Leclerc obtiennent des notes extrèmenent basses.
- Auchan, Brioche Pasquier; Géant Casino, Les Mousquetaires, Magasins U sont notés zéro pointé !
Le palmier à huile, le champion de la production d'huile
Un régime de noix de palme (noix + rafle) pèse en moyenne entre 10 et 30 kilogrammes et porte 500 à 4000 fruits (moyenne 1500) représentant 60% du poids total. La pulpe ou mésocarpe du fruit (5 à 30 grammes) contient 60% d'huile de palme.
DONNÉES BOTANIQUES ET ÉCOLOGIQUES ET PRODUCTION d'huile de palme
- La rafle de noix de palme représente 25 à 30 % du poids du régime frais. On s'en débarrasse par incinération. Les cendres issues des incinérations contiennent 50% de potasse anhydre (réactif pour la fabrication et la neutralisation des huiles alimentaires) correspondant à 40 kilogrammes de potasse par tonne de régime. Ces cendres peuvent aussi servir d'engrais.
Il s'écoule environ 6 mois entre la floraison du palmier à huile et la maturité d'un régime de noix de palme.
Les plantations ont une densité de 143 arbres environ par hectare. La période immature dure de 2 ans ½ à 3 ans et la période mature de 20 à 25 ans en fonction de la taille des arbres.
Lorsque les conditions écologiques sont favorables, 8 à 10 tonnes d'huile de palme par hectare et par an peuvent être obtenues. Pour une tonne (1000 kg) de fruits frais, 370 à 380 kg d'huile brute peuvent être obtenus, soit un rendement d'huile de palme de 37 à 40%
L'huile de palme, menace sur l'environnement, la faune et la flore
- Bornéo : la forêt qui couvrait complètement l'île en 1950 est sur le point de disparaître si le rythme de déforestation de la forêt primaire ne ralentit pas.
- Les palmiers sont des plantes et non pas des arbres et les palmiers à huile capturent 3 fois moins de co2 que les arbres. La déforestation pour l'huile de palme a fait de l'Indonésie l'un des principaux pays émetteurs de gaz à effet de serre dans le monde.
- Cette déforestation menace gravement la biodiversité locale, très importante, des plus petits animaux aux plus grands dans un écosystème délicat et foisonnant.
Huile de palme et diététique
L'utilisation d'huile de palme
- L'utilisation d'huile de palme sert à de nombreux usages : on en trouve dans les pâtisseries, les chips, les gâteaux, ....
Pourtant, l'huile de palme a plusieurs inconvénients en terme de nutrition.
De très nombreux produits alimentaires, cosmétiques ou chimiques contiennent de l’huile de palme, "cachée". L'association Les amis de la Terre a estimé qu'un produit de supermarché sur 10 contient de l'huile de palme dans des quantités très difficiles à quantifier.
Avec une acidité généralement comprise entre 4 et 6 et un point de fusion entre 31 et 36°C, l'huile de palme affiche précisément 44,3 % d’acide palmitique (saturé), 39 % d’acide oléique (mono insaturé), 10,5 % d’acide linoléique (poly insaturé). C'est cette fraction saturée importante, qui rend l'huile de palme impropre à la consommation en l'état.
Les graisses d'origine animale (viandes, produits laitiers) et les graisses végétales (huiles de coco, de palmiste et palme) ont un fort pourcentage d'acides gras saturés et sont plutôt solides à température ambiante alors que les huiles végétales ou animales, plus riches en acides gras mono- et poly-insaturés sont donc liquides à température ambiante.
Les études scientifiques montrent qu'une alimentation riche en graisses saturées, favorise le développement des maladies cardio-vasculaires, une augmentation du taux sanguin de cholestérol, certains cancers et du diabète et toutes les autres maladies chroniques très courantes dans nos pays. L"Athérosclérose et le cancer représentent, plus de 50 % des décès et sont ainsi les deux premiers responsables de la mortalité.
Il est recommandé d'augmenter la consommation d'acides gras mono-insaturés, les aliments les plus riches étant les olives et l'huile d'olive, l'avocat, l'huile de colza, les arachides et l'huile d'arachide, les margarines molles fabriquées à partir de ces huiles.
L'huile de palme contient 4 fois plus de mauvaises graisses que l'huile de colza.
Les graisses mono-insaturées, fortement représentées dans l'alimentation méditerranéenne, aident à régulariser le cholestérol sanguin et semblent protéger des maladies cardio-vasculaires et des cancers.
GreenPalm, un outil de gestion de l'industrie de l'huile de palme
GreenPalm est un nouvel outil novateur pour promouvoir la production durable de l’huile de palme
Voir l'article sur GreenPalm
Les Hollandais proscrivent l'huile de palme
- L'agence Reuters a annoncé en novembre 2010, que les distributeurs hollandais et leurs fournisseurs d’huile végétale se sont engagés ne plus acheter que de l'huile de palme « durable » d’ici 2015,
Cette décision n'est pas neutre car les Pays-Bas achètent environ 4 % de la production mondiale,et sont donc un des principaux importateurs d'huile de palme d'Europe. Près de 75 % de l’huile de palme importée par les Pays-Bas sert au commerce car elle est revendue, après transformation, à d’autres pays européens.
Les hollandais se sont appuyés sur la démarche du RSPO pour avancer : les importateurs néerlandais ont constitués un groupe de travail sur l’huile de palme durable avec l'objectif déclaré de ne pousser les producteurs d'huile de palme locaux à ne plus se fournir en huile de palme auprès d'exploitations qui sont responsables de destructions de forêts ou de tourbières en Asie du Sud-est (Indonésie et Malaisie représentent 80% de la production mondiale, loin devant les Ghana et d'autres pays africains).
L'enjeu, au-delà des Pays-Bas, est pour le RSPO de trouver comment inciter les acheteurs à absorber la production d’huile de palme durable dont le volume augmente régulièrement.
En 2010, la production mondiale d'huile de palme a quasi doublé, et représente 6,4 % de la production totale d’huile de palme (46,6 millions de tonnes) contre 3,2 % en 2009
Les recommandations du RSPO servent de ligne de conduite : les Hollandais suivent les standards retenus par le RSPO, qui est en fait une "Table ronde" de régulation de l'industrie de l’huile de palme durable (RSPO, selon l’acronyme anglais). Le RSPO est consituté de producteurs d'huile de palme et d’ONG.
Avec cette décision, les Pays-Bas devraient être un peu moins la cible des pressions de Greenpeace, des Amis de la terre et des ONG qui animent des campagnes contre l’huile de palme industrielle.
Gageons que leur nouvelle cible, sera le gouvernement indien afin que ce dernier accède à une demande pressante des importateurs et commerçants indiens de réduire de 1 à 2 % la taxe sur l'importation d’huile de palme durable . Cela permettrait d'accroître la consommation d'huile de palme sur le premier marché du monde.
Les idées reçues sur l'huile de palme
Le cirad a publié des mises au point intéressantes, reprises ci-dessous, sur l'huile de palme et quelques idées toutes faites qui sont véhiculées à son sujet.
Idée reçue n°1 : On coupe la forêt primaire pour planter des palmiers à huile, ce qui menace la biodiversité.
- Sur les 21 millions d’hectares de forêt primaire qui ont disparu en Indonésie entre 1990 et 2005, seulement 3 millions correspondent à la création de palmeraies (Persey, 2010). Quid des 18 millions restant ? Le bois est exploité pour la production de bois d’œuvre, de pâte à papier, de charbon de bois. Lorsqu’elles ne sont pas replantées, les surfaces déforestées sont laissées en friche jusqu’à ce qu’elles deviennent des savanes dégradées qui seront, ou non, reconverties pour des activités agricoles. Si une forêt primaire est transformée en plantation, la perte de biodiversité s’élève à 85 %, mais c’est le cas de toute monoculture intensive, sous les tropiques comme ailleurs…
- Comment éviter les coupes ?
Le commerce du bois constitue l’apport nécessaire aux premiers investissements dans une plantation : semences, pépinières, infrastructures, préparation du sol, etc. Pour éviter les extensions de palmeraies dans les zones de forêt primaire, il convient donc de fournir un revenu équivalent à celui issu de la coupe du bois et de déplacer le projet de création de palmeraie vers une savane dégradée ou une zone agricole à reconvertir. D’après R.H.V. Corley (2009), si on mettait en culture toutes les terres dégradées recensées a ce jour, uniquement en Indonésie, on pourrait satisfaire les besoins en corps gras de la totalité de la population mondiale jusqu’en 2050. Il n’est donc pas inéluctable de couper de la forêt primaire pour répondre aux besoins croissants en corps gras de la population mondiale.
- Quelle solution pour concilier la préservation de la biodiversité et un développement agricole indispensable pour la population ?
Identifier des forêts à « haute valeur de conservation » et les entourer de zones tampons incluant des agroforêts à côté des plantations permettant une activité humaine raisonnée : cultures vivrières, fruitiers, caoutchouc, plantes médicinales ou même écotourisme. Cette pratique permet d’éviter une réduction drastique de la biodiversité consécutive à l’ouverture d’espaces agricoles en limite directe de forêt primaire. La culture du palmier à huile est alors intégrée à une planification du paysage en concertation avec les populations locales (Koh et al, 2009).
Dans les zones dédiées à la monoculture du palmier à huile, il s’agit aujourd’hui de produire plus et mieux : cette intensification écologique passe par la mise à disposition de tous les planteurs, familiaux ou industriels, de matériel végétal amélioré issu des programmes de sélection et par l’optimisation de l’utilisation des engrais.
Idée reçue n°2 : Le palmier à huile est une culture à 100 % industrielle qui profite aux multinationales occidentales.
Les multinationales agroalimentaires du Nord ne contrôlent plus le secteur des plantations. Ce dernier est occupé, soit par des sociétés nationales publiques ou privées, soit par des petits planteurs, groupés ou non en coopératives. Ceux-ci fournissent 60 % de la production mondiale. Les petits planteurs, soit consomment leur huile, soit la revendent sur le marché local, ou encore vendent leurs fruits à des usiniers. Suite aux privatisations de la filière palmier, notamment en Afrique de l’Ouest, les petits planteurs ne sont plus encadrés par de grands programmes nationaux et les rapports entre usiniers et producteurs se sont modifiés. Ce secteur exploite aujourd’hui une multiplicité étonnante d’agro systèmes à base de palmier à huile.
En Indonésie, ce sont 1 000 à 2 000 dollars par an et par hectare qui sont générés par la culture du palmier à huile, un revenu qui a contribué significativement, selon McCarthy (2010) à la régression de la pauvreté et à l’émergence d’une classe moyenne rurale. Aujourd’hui, plus de 5 millions de personnes en Indonésie dépendent directement de la culture du palmier à huile.
Idée reçue n°3 : La culture du palmier est polluante.
- Le palmier à huile est la plante la plus productrice en huile, avec des rendements moyens de l’ordre de 6 tonnes/hectare/an dans de bonnes conditions écologiques (jusqu'à 12 T/ha dans les meilleurs essais génétiques actuels). Pour exprimer le potentiel des meilleures semences, l’utilisation de fertilisants est indispensable. Les engrais constituent aujourd’hui 60 % des coûts d’exploitation d’une plantation. Il y a donc un risque réel de pollution, notamment des nappes phréatiques, lorsqu’ils sont utilisés en excès et/ou au mauvais moment. Cependant, le problème est partagé par toutes les monocultures intensives dans le monde.
Le Cirad et ses partenaires travaillent sur la fertilisation raisonnée des palmeraies depuis plus de 50 ans. L’idée est d’optimiser les apports d’engrais afin qu’ils profitent au mieux à la plante au travers d’applications fractionnées et raisonnées, évitant ainsi que les résidus se retrouvent dans les nappes ou les eaux de surface. Ces besoins sont évalués au travers de prélèvements de sols et de feuilles dans les plantations. Leur analyse permet de donner des limites à l’utilisation d’engrais en fonction de la saison, de la physiologie de la plante, de la nature du sol ou de l’âge de la plantation. Cette gestion raisonnée n’est pas un concept nouveau, mais elle prend de l’ampleur depuis quelques années avec la prise de conscience que les hauts rendements doivent aller de pair avec la protection de l’environnement. De même, très tôt, le Cirad a travaillé sur le compostage des résidus d’usine afin de recycler les effluents solides et liquides issus des huileries.
Côté pesticides, en revanche, le palmier à l’huile joue la carte de la chance : il n’y a, à ce jour, pas de parasite ou ravageur du palmier qui n’ait pas de solution biologique. La fusariose en Afrique a été éradiquée grâce à des semences résistantes issues de programmes de sélection variétale classique. Les recherches vont dans le même sens concernant les attaques de Ganoderma en Asie du Sud-Est. Des expérimentations sont également en cours pour identifier les agents responsables de la Pourriture du Cœur en Amérique latine, en parallèle de l’exploitation des ressources génétiques apportées par l’espèce amazonienne Elaeis oleifera. Trois continents, trois maladies qui pour l’instant restent confinées dans leur contexte d’origine.
L’extraction de l’huile de palme à partir des fruits s’effectue en outre par pression, sans ajout d’adjuvant chimique, de même que pour l’huile d’olive.
Idée reçue n°4 : L’huile de palme est une huile naturellement hydrogénée et contenant des acides gras saturés, donc mauvaise pour la santé.
- L’huile de palme est en effet hydrogénée, c’est ce qui lui donne sa consistance solide sous nos températures tempérées. Mais elle l’est naturellement. Le beurre de cacao est également naturellement hydrogéné, et personne ne dit qu’il est mauvais pour la santé d’en consommer! Une huile est hydrogénée industriellement pour lui donner une consistance plastique intéressante lors de sa transformation. Or, il existe des accidents d’hydrogénation des huiles, qui vont mener à la production d’acides gras trans, qui sont extrêmement mauvais pour la santé car cancérigènes. Ces accidents dépendent de la composition de l’huile d’origine et de la qualité de la transformation.Quant aux acides gras saturés, l’huile de palme en contient environ 50 %. A titre de comparaison, le beurre de cacao en contient 60 % et l’huile d’olive, 15 %. Ces acides gras sont soupçonnés d’être la cause de maladies cardio-vasculaires, bien que les différentes études menées chez l’homme soient contradictoires.
Les spécialistes en biochimie nutritionnelle s’accordent à dire que tous les acides gras ont une fonction biologique utile, c’est la dose qui est le poison, il n’y a pas de « bonne » ou « mauvaise » huile, le consommateur doit veiller, quand il le peut, à varier les types d’huile végétale dans son alimentation.En outre, les relations entre acides gras et obésité ou acides gras et maladies cardio-vasculaires sont complexes, les résultats publiés sont souvent contradictoires et très difficilement transférables d’une espèce animale à l’autre.Le principal défaut de l’huile de palme reste son coté un peu monolithique, car elle apporte un acide gras saturé majoritaire : l’acide palmitique. L’acide palmitique est la forme de stockage de l’énergie la plus élaborée, il a constitué un avantage évolutif considérable pour bon nombre d’espèces animales, mais c’est aussi une molécule-carrefour qui va s’accumuler dès que l’alimentation est déséquilibrée, y compris en sucres. La position des acides gras sur le glycérol semble aussi jouer un rôle dans leur digestibilité, même si ces résultats demandent à être confirmés chez l’homme adulte : dans l’huile de palme comme dans le beurre de cacao, les acides gras saturés ne se trouveraient pas en position digestible.
Rappelons pour finir que l’huile de palme brute est le produit le plus riche que l’on connaisse en carotènes (précurseurs de la vitamine A) et en tocophérols, un antioxydant, d’où notamment l’intérêt de son utilisation en Afrique comme source naturelle de Vitamine A.
Idée reçue n°5 : L’huile de palme sert à faire des biocarburants.
- Moins de 1 % de la production mondiale d’huile de palme est utilisée comme biocarburant.
Au Sud, plus de 90 % des utilisations de cette huile sont alimentaires. Il n’y a donc pas de concurrence directe entre les utilisations énergétiques et alimentaires. Toutefois, les biocarburants ont installé une tension durable sur les cours des huiles végétales. En Europe (EU27), ils consomment environ 20% des 5.4 millions de tonnes d’huile de palme importées chaque année. En outre, les cours des huiles végétales dépendent des cours du pétrole plus que des aléas climatiques, malgré l’interchangeabilité totale des huiles végétales (James Fry, in Corley) : une tendance qui se confirme depuis ces dernières années.
Leclerc et l'huile de palme
En décembre 2007, E. Leclerc a rejoint comme membre fondateur le « Climate Tree », une initiative du TFT, permettant de lutter contre la déforestation en agissant sur d’autres leviers que l’exploitation du bois, en particulier par la mise en place d’une agriculture durable.
Cet engagement comme membre fondateur a été pris par l’enseigne E. Leclerc dans la continuité de son engagement, en partenariat depuis 2004 avec TFT, sur les meubles en bois tropical (voir Politique E. Leclerc sur les produits en bois)
En 2009, les équipes du TFT ont réalisé une étude en collaboration avec les équipes qualité et développement durable de l’enseigne afin d’évaluer les tonnages d’huile de palme intégrés dans les produits MDD et en déduire l’empreinte forestière huile de palme de l’enseigne.
En 2009, les produits MDD contiennent environ 11.000 tonnes d’huile de palme, dont :
- 10.500 tonnes pour les produits alimentaires (avant substitution dans les chips)
- 500 tonnes pour les produits de droguerie/ parfumerie/hygiène (DPH)
Ce tonnage correspond à une surface d’environ 2800 hectares.
Les fournisseurs concernés ont ensuite été contactés par TFT pour identifier leurs connaissances des problématiques et des garanties existantes.
L’étude de TFT a fait apparaître que les industriels de l’agro-alimentaire ont un niveau de connaissances de la problématique huile de palme très variable et en général, très peu d’information sur les niveaux de garanties RSPO. Leurs fournisseurs d’huile n’ont eux, aucune démarche commerciale active sur une offre certifiée.
L’étude réalisée par le TFT a montré que pour réduire l’empreinte forestière huile de palme des produits MDD il existait plusieurs axes de progrès :
- diminuer le volume d’huile de palme intégrée dans les recettes en la substituant par une ou plusieurs autres matières grasses,
- pour les volumes non substituables ou non certifiés, à court terme acheter des certificats RSPO « Book and claim».
- exiger progressivement de l’huile de palme certifiée (au minimum certificat RSPO Mass balance),
TFT (The Forest Trust) est une organisation non gouvernementale dont la mission est de préserver les forêts tropicales. TFT travaille depuis 1999 pour contribuer à éliminer le bois illégal des chaînes d’approvisionnement, et à le remplacer par du bois provenant de forêts certifiées (ou soutenues par le TFT afin de progresser vers une certification indépendante). TFT, a lancé fin 2007 le programme « Climate tree ».
Certificat RSPO Book and claim : ce système permet le transfert de crédits correspondant à des volumes d’huile de palme certifiée RSPO, indépendamment de la chaîne d’approvisionnement physique
Garantie RSPO Mass balance : ce système permet un contrôle administratif de l’huile de palme certifiée RSPO et de ses dérivés, dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.
Garantie RSPO Segregated : ce système permet de s’assurer que 100% de l’huile de palme est d’origine durable
Les engagements de Leclerc sur l'huile de palme
1- Avoir une empreinte forestière huile de palme 100% durable, par substitution ou obtention de garanties de durabilité
Pour les chips Marque Repère, la décision a été prise en 2009 de remplacer intégralement l’huile de palme par de l’huile de tournesol, ceci à partir de début 2010. Cette substitution nous a permis :
- de réduire de 1.300 tonnes la demande de Leclerc en huile de palme,
- d’associer impact environnemental et nutrition, dans le cadre de la charte nutrition santé pour les produits MDD en réduisant le taux d’acides gras saturés dans les produits.
-> résultat sur l’empreinte forestière huile de palme MDD : -12%
A partir de 2009, des études de faisabilité technologique et économique ont été réalisées par les équipes qualité du distribueur, achat et les industriels à l’occasion des appels d’offres ou des développements de nouveaux produits alimentaires.
Objectifs : substituer au minimum 50% des volumes d'huile de palme pour fin 2011
Lorsque la substitution par d’autres matières grasses n’est pas possible, mettre en œuvre de l’huile de palme tracée.
Objectif :
- 50% de l’huile de palme certifiée « book and claim »* à fin 2011,
- 100% de l’huile de palme certifiée « book and claim »* à fin 2012,
- 100% des tonnages certifiés en « mass balance » ou « segregated », en fonction du marché, à fin 2015.
- Agrocarburants et huile de palme : Une étude spécifique a été confiée à TFT pour évaluer leur empreinte forestière de façon précise et identifier les leviers d’actions prioritaires.
- La sensibilisation des fournisseurs est un chantier en soi : il s'agit de sensibiliser les fournisseurs et de poursuivre les actions pour les produits alimentaires, notamment en intégrant dabs le périmètre des produits concernés :
- les produits MDD de droguerie / parfumerie / hygiène,
- les agrocarburants.
Pour les fournisseurs de Leclerc de marques nationales :
En 2010, dans le cadre de du partenariat Leclerc avec TFT, E.Leclerc soutient financièrement la création d’un groupe de travail en France sur la thématique de l’huile de palme, dans le but de faciliter la mise en œuvre par les entreprises agroalimentaires et DPH fournissant la grande distribution française, de politiques d’achat d’huile de palme durable.
Concrètement, ce groupe de travail organisé par TFT rassemble toutes les parties prenantes (des producteurs d’huile de palme, des industriels, des ONG) afin qu’elles échangent des informations et trouvent ensemble des solutions.
Une conférence organisée le 7 juillet 2010 à Paris par le TFT a été ouverte en priorité aux fournisseurs de Leclerc, mettant à leur disposition des informations pratiques sur comment acheter de l’huile de palme certifiée RSPO. Plusieurs intervenants spécialistes (RSPO, CIRAD…) étaient présents.
Les engagements d'AVON contre l'huile de palme
Avon, le leader mondial de la beauté en vente directe, dans un communiqué du 28 avril 2011, annonce qu'il s’engage contre l'huile de palme, aux côtés de GreenPalm
- " Avon devient le premier acteur majeur du secteur de la beauté à s’engager auprès de GreenPalm, le programme de négoce en ligne pour la promotion de l’huile de palme durable. Avon rejoint ainsi d’autres membres prestigieux du programme, tels que Johnson & Johnson, Unilever, Liz Earle ou encore Oriflame.
Le leader américain Avon vient d’annoncer qu'il s’engageait à financer la production durable d'huile de palme par l'achat de certificats GreenPalm, pour couvrir 100 % de son utilisation en huile de palme. Utilisée à près de 80% dans les produits alimentaires, l’huile de palme est également présente dans de nombreux produits cosmétiques et de soins personnels.
Après avoir récemment rejoint la Table Ronde pour l’Huile de Palme Durable (RSPO), Avon poursuit son engagement en faveur de l’huile de palme durable initiée à travers son action Palm Oil Promise.
Bob Norman, directeur général de GreenPalm, se réjouit de cette nouvelle collaboration : « Ce n’est pas une surprise pour nous qu’AVON, une marque avec une forte notion de l’éthique, montre la voie à suivre en soutenant la production d’huile de palme durable. »
DES critères RSPO plus durs pour l'huile de palme
Voici un article de novethic de l'été 2013 : Depuis son lancement, la table ronde pour une huile de palme durable (RSPO en anglais) vise à promouvoir une production d'huile de palme plus respectueuse de l'environnement et des droits sociaux sur l'ensemble de la chaîne de production. Elle a renforcé ses principes et critères en avril 2013 pour répondre aux critiques des ONG. Ils se concentrent particulièrement sur les émissions de gaz à effet de serre et le respect des droits de l'Homme.
La RSPO, (Roundtable on Sustainable Palm Oil - Table ronde pour une huile de palme durable) a été créée en 2004 pour encadrer une production d'huile de palme dont le développement massif commençait à poser de nombreux problèmes environnementaux et sociaux. Cette organisation réunit les acteurs internationaux de la filière, des producteurs jusqu'aux fabricants, ainsi que des associations de protection de l'environnement, des distributeurs et des investisseurs.
Depuis 2007, ils définissent ensemble des principes et critères de durabilité pour une production plus responsable parmi lesquels figurent la replantation des palmiers et l'absence de travail des enfants. L'initiative, qui ne concerne que 15 % de la production totale d'huile de palme, ne fait pas l'unanimité. Elle est souvent dénoncée par les ONG comme Les Amis de la Terre et Greenpeace qui considèrent qu'aucune politique précise n'a été établie.
Pour répondre à ces critiques, la RSPO a renforcé ses principes et critères lors de son assemblée générale qui s'est tenue le 25 avril 2013 à Kuala Lumpur, en Malaisie. Elle souhaitait « améliorer leur pertinence et leur efficacité » . Les nouveaux critères concernent particulièrement les émissions de CO2 et invitent les planteurs à réduire leurs émissions liées aux nouvelles plantations. La RSPO demande aussi aux planteurs de mesurer leurs émissions de gaz à effet de serre ert de donner des indicateurs sur la conversion des forêts d'ici décembre 2016. D'autres critères sociaux demandent également aux entreprises de mettre en place des pratiques anti-corruption, une politique en faveur des droits de l'Homme, qui doit être communiquée aux employés. Elles doivent aussi pouvoir justifier qu'elles n'ont pas recours au travail forcé.
Le WWF, partie prenante de la RSPO, indique qu'il « soutient pleinement » cette révision tout en notant quelques faiblesses. Aucun objectif annuel d'émission de CO2 n'ayant été fourni, elle invite les producteurs « à se fixer leur propre objectif ». Elle leur recommande aussi de « s'assurer que les nouvelles plantations n'engendrent aucune émission du fait de la conversion des sols » et de se « fixer une date limite d'utilisation des pesticides dangereux », notamment le paraquat, un herbicide hautement toxique interdit en France depuis 2007.
À l'inverse, Greenpeace se dit « profondément déçue ». Elle regrette que la réduction des émissions de gaz à effet de serre « demeure une vague injonction ». L'ONG déplore également l'absence d'interdiction de la conversion des tourbières, dont la transformation en palmeraie libère d'importantes quantités de CO2 dans l'atmosphère. Greenpeace se réjouit en revanche de l'introduction du principe concernant les droits de l'homme et du travail.
De leur côté, des investisseurs conscients des risques financiers et juridiques qu'un développement anarchique de la production d'huile de palme fait peser sur les producteurs, soutiennent l'initiative de la RSPO. Une vingtaine d'entre eux, signataires des Principes pour l'investissement responsable(PRI), ont monté un groupe de travail sur l'huile de palme. Ils ont signé un appel invitant toutes les entreprises impliquées dans la chaîne d'approvisionnement à devenir membres de la RSPO et à respecter son nouveau code de conduite. C'est devenu un sujet important pour les entreprises cibles de campagne de dénonciation. La dernière en date vise Kellog's et ses corn flakes.
L'appel des investisseurs concerne aussi les feux de forêt qui ont sévi dans des palmeraies en Indonésie, en juin 2013, à cause des cultures sur brûlis. Habituelles dans la région, elles sont interdites par la RSPO. Le secrétaire général de la RSPO a annoncé que l'organisation pourrait ainsi être amenée à prendre des mesures correctives contre les membres de l'association mis en cause dans cette catastrophe environnementale.
sources : statistiques Agreste 2004-2005, Ministère de l’agriculture)/ mouvement-leclerc.com / consoglobe.com / cirad
Références bibliographiques
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Produits sans huile de palme
au sujet de l'huile de palme
Déforestation - RSPO - GreenPalm
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