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Pesticides

Pesticides

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<p>Le terme pesticide désigne les substances ou les préparations utilisées pour la prévention, le contrôle ou l'élimination d'organismes jugés indésirables, qu'il s'agisse de plantes, d'animaux, de champignons ou de bactéries.
<p>Le terme pesticide désigne les substances ou les préparations utilisées pour la prévention, le contrôle ou l'élimination d'organismes jugés indésirables, qu'il s'agisse de plantes, d'animaux, de champignons ou de bactéries.
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A l'échelle globale, environ 5.000 pesticides différents sont utilisés régulièrement en agriculture. Les pesticides ont mauvaise réputation notamment parce qu'on en fait d'une utilisation inappropriée qui nuit à l'environnement (impact négatif sur la biodiversité, pollution des sols,...). De plus, ils sont susceptibles de porter atteinte à la santé des personnes exposées.

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insecticide
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Sommaire

Pesticides : état des lieux

De l'anglais « pest » =ravageur. Les pesticides sont des substances chimiques utilisées pour lutter contre les parasites animaux ou végétaux nuisibles aux cultures et accroître les rendements. Les principaux sont les herbicides, les fongicides et les insecticides.

Chaque année, la France utilise pas moins de 65000 tonnes dont 90% concernent l’agriculture.

Le terme pesticide désigne les substances ou les préparations utilisées pour la prévention, le contrôle ou l'élimination d'organismes jugés indésirables, qu'il s'agisse de plantes, d'animaux, de champignons ou de bactéries. A l'échelle globale, environ 5.000 pesticides différents sont utilisés régulièrement en agriculture. Les pesticides ont mauvaise réputation notamment parce qu'on en fait d'une utilisation inappropriée qui nuit à l'environnement (impact négatif sur la biodiversité, pollution des sols,...). De plus, ils sont susceptibles de porter atteinte à la santé des personnes exposées.

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Pesticides : la France, mauvaise élève

Les différents types de pesticides

  • Les pesticides sont classés en familles, selon leur cible, ou leur structure chimique.

Il existes 3 grandes familles de pesticides (classement par cibles)  :

  • Les fongicides : destinés à éliminer les moisissures et parasites fongiques des plantes ;
  • Les insecticides : destinés à la lutte contre les insectes. Ils interviennent en les tuant ou en empêchant leur reproduction. Ce sont souvent les pesticides les plus toxiques et c’est dans cette famille que l’on trouve la plupart des polluants organiques persistants, dont le DDT et le lindane ;
  • Les herbicides : destinés à lutter contre certains végétaux entrant en concurrence avec les plantes cultivées. Leur mode d’épandage est différent puisqu’ils sont déposés directement sur le sol, tandis que les autres produits sont plutôt pulvérisés sur la plante en croissance. Les herbicides constituent aujourd’hui la famille la plus importante en nombre de molécules et la plus utilisée.


Le classement par structure chimique (pesticides organiques) comprend :

  • Les urées substituées : herbicides et fongicides, (nom avec le suffixe “uron”) ;
  • Les pesticides carbamates : fongicides et insecticides ;
  • Les pesticides organochlorés : parmi les plus anciens et les plus persistants, surtout utilisés comme insecticides en agriculture et dans les métiers du bois ;
  • Les pesticides organophosphorés : insecticides moins persistants que les précédents ;
  • Les pesticides organoazotés : herbicides principalement, repérables par le suffixe “zine” ;
  • Les pesticides sulfonylurées : herbicides utilisés à des doses de quelques grammes par hectare seulement, contre quelques kilos pour les organoazotés par exemple ;


Qu'est-ce qu'un pesticide systémique ?

Un pesticidessystémique est un pesticide qui est eont absorbés par la plante pour ensuite être acheminé dans les tissus (feuilles, fleurs, racines et tiges/troncs, pollen et nectar). Ce qui n'est pas le cas des autres pesticides, qui restent à la surface des feuilles traitées.

les pesticides systémiques sont de plus en plus utilisés à des fins de prévention pour se garder des invasions d'organismes nuisibles, plutôt que pour traiter un problème dès que celui-ci se manifeste.

Les métabolites (les éléments en lesquels ils se dégraden) des néonicotinoïdes et du fipronil sont fréquemment tout aussi toxiques, voire plus que les matières actives elles-mêmes envers les organismes non cibles. Le composé parent tout comme certains de leurs métabolites sont capables de persister et de s'accumuler dans le sol, pendant des mois ou des années. Cela augmente leurs impacts toxiques et les rend encore plus nocifs pour les espèces non cibles.


Les 4 catégories de biocides

Les 23 types de produits biocides peuvent être classés en 4 catégories :</strong>

  • les désinfectants et les produits biocides généraux. Ils comprennent les produits biocides destinés à l'hygiène humaine, les désinfectants utilisés dans le domaine privé et dans le domaine de la santé publique et autres produits biocides, les produits utilisés pour désinfecter l'air, les surfaces, les matériaux, les équipements et le mobilier et qui ne sont pas utilisés en contact direct avec les denrées alimentaires ou les aliments pour animaux dans les lieux privés, publics et industriels, y compris les hôpitaux, ainsi que produits algicides, les produits biocides destinés à l'hygiène vétérinaire, les désinfectants pour les surfaces en contact avec les denrées alimentaires et les aliments pour animaux, les désinfectants pour eau de boisson (destinée aux hommes et aux animaux).
    • Les produits de protection utilisés à l'intérieur des conteneurs</strong></span>, les produits de protection pour les pellicules, les produits de protection du bois, les produits de protection des strong>fibres</strong>, du cuir, du caoutchouc et des matériaux polymérisés, les produits de protection des ouvrages de maçonnerie, les produits de protection des liquides utilisés dans les systèmes de refroidissement et de fabrication, les produits antimoisissures, les produits de protection des fluides utilisés dans la transformation des métaux.
    • les produits antiparasitaires. Ils comprennent les rodenticides utilisés pour lutter contre les souris, les rats ou autres rongeurs, les avicides pour lutter contre les oiseaux, les molluscicides utilisés pour lutter contre les mollusques, les piscicides utilisés pour lutter contre les poissons; les insecticides, acaricides et produits utilisés pour lutter ontre les autres arthropodes, les répulsifs et appâts.
    • les autres produits biocides. Ils comprennent les produits de protection pour les denrées alimentaires ou les aliments pour animaux, les produits antisalissure, les fluides utilisés pour l'embaumement et la taxidermie, les produits utilisés pour désinfecter et préserver la totalité ou certaines parties de cadavres humains ou animaux et les produits pour lutter contre la vermine.

    Le classement des pesticides par niveau de risque

    Des études ont été menées sur le lien entre pesticides et cancer ont mené le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) à classer certains pesticides :

    Pesticides > Classement par le CIRC

    • Application professionnelle d’insecticides non arsenicaux > groupe cancérogène probable (groupe 2A)
    • Arsenic > cancérogène certain (groupe 1)
    • Captafol et dibromure d’éthylène > cancérogènes probables (groupe 2A)
    • 18 molécules, dont le DDT > cancérogènes possibles (groupe 2B)


    A quel point les pesticides sont-ils biodégradables ?

    • Tous les pesticides n'ont pas un impact néfaste. Par exemple, certains pesticides sont décomposés rapidement dans l'environnement, d'autres plus lentement.

    Des scientifiques du Centre Helmholtz pour la recherche environnementale (UFZ) [1] et de l'Université technique de Rhénanie-Westphalie (RWTH) ont développé une nouvelle méthode de détection des pesticides dans le sol. Cette technique permet également de savoir si les résidus de pesticides sont biodégradables ou non. Ainsi, les effets à long terme des pesticides pourront être mieux évalués.

    Après avoir marqué les pesticides par un isotope de carbone 13C non radioactif, les scientifiques ont suivi l'évolution des produits dans plusieurs échantillons de sols grâce à la spectrométrie de masse. De cette façon, les chercheurs ont pu déterminer les zones de dégradation dans le sol et classer les produits en trois catégories principales:

    Pour le type 1, le pesticide et/ou ses produits dégradés sont combinés à la matière organique du sol (humus) mais peuvent être libérés à tout moment. Si la liaison chimique est forte, le relargage sera plus difficile et les résidus sont catégorisés en type 2. Dans les deux cas, types 1 et 2, les résidus présentent une certaine toxicologie car ils n'ont pas été biodégradés sur une courte échelle de temps. Les résidus de type 3 sont ceux qui ont été décomposés par l'activité bactérienne. Le carbone 13C est alors retrouvé dans la biomasse microbienne. Les risques toxicologiques sont alors moindres.

    Les scientifiques ont également utilisé leurs travaux pour modéliser le comportement d'autres pesticides dans l'environnement. La méthode et les résultats de l'étude sont détaillés dans la revue Critical Reviews in Environmental Science and Technology [2]. Les scientifiques souhaitent désormais que la méthode 13C soit incluse dans la procédure d'autorisation d'utilisation, qui sera évaluée par l'Agence fédérale de protection de l'environnement. (source : http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/74724.htm)

    --

    [1] Le Centre Helmholtz pour la recherche environnementale (UFZ) a été créé en 1991. Il compte plus de 1.000 employés répartis entre Leipzig (Saxe), Halle et Magdeburg (Saxe-Anhalt). Ceux-ci étudient les interactions complexes entre l'Homme et l'environnement.

    Les risques des pesticides

    Explosion des taux de cancers chez les adultes et les enfants, augmentation des allergies, infertilité croissante, malformations congénitales ...

    Les pesticides sont des produits toxiques par nature qui, en se dispersant dans l'environnement, sont susceptibles de contaminer les milieux et les chaînes alimentaires. La France est le 1er pays européen pour l'utilisation de pesticides avec 78 000 tonnes de produits phytosanitaires répandus dans les champs.

    Dans le cordon ombilical d'un nouveau-né, on trouve 200 substances toxiques en moyenne. Un professeur du CHU de Montpellier a trouvé 300 substances polluantes dans le sang du cordon ombilical de 30 bébés.

    Les agriculteurs, eux, ont un risque de contracter la maladie de Parkinson</strong> accru de 1,9 du fait de leur exposition longue de plus de 15 ans aux pesticides, selon la Mutualité sociale agricole.

    Malgré les réticences des industries chimiques, notamment en Allemagne, le nouveau texte européen Reach vise à strong>protéger les consommateurs</strong> en obligeant les industriels à prouver l'innocuité des substances qu'ils mettent sur le marché. Pourtant, rien ne les obligent à retirer du marché les produits cancérigènes, mutagènes ou ayant des effets sur la stérilité, qui sont déjà sur le marché. </p>

    • La directive européenne 98/8/CE du 16 février 1998</strong> sur le marché des produits biocides définit les pesticides comme: « Les substances actives et les préparations contenant une ou plusieurs substances actives qui sont présentées sous la forme dans laquelle elles sont livrées à l'utilisateur, qui sont destinées à détruire, repousser ou rendre inoffensifs les organismes nuisibles, à en prévenir l'action ou à les combattre de toute autre manière, par une action chimique ou biologique.

    Selon l'OMS, les facteurs influant sur la toxicité des pesticides pour l’homme :

    • la dose,
    • les modalités de l’exposition,
    • le degré d’absorption,
    • la nature des effets de la matière active et de ses métabolites,
    • l’accumulation et la persistance du produit dans l’organisme.

    Ces effets toxiques du produit sont eux-mêmes liés à l’état de santé de l’individu exposé. Les mécanismes de la toxicité des pesticides ne sont véritablement connus que pour quelques molécules :

    • induction enzymatique par les organochlorés,
    • inhibition enzymatique par les dithiocarbamates, les organophosphorés.
    Les recherches en cours envisagent d’autres modalités d’action de type immunitaire et hormonal.

    Des molécules interdites depuis plus de 30 ans (par exemple le DDE, métabolite du DDT) sont toujours retrouvées dans les écosystèmes aquatiques et portées sur les listes de substances prioritaires. Par ailleurs, des molécules récentes et actives à de très faibles doses (sulfonylurées par exemple) ne sont pas décelées du fait de limites de détection plus élevées que les concentrations du milieu. (Source : Groupement d’intérêt public seine aval 2007)

    Le Groupe de travail sur les pesticides systémiques

    Le Groupe de travail (ou Task Force) sur les pesticides systémiques est la réponse de la communauté scientifique aux préoccupations relatives aux incidences des pesticides systémiques sur la biodiversité et les écosystèmes. Il a pour but de fournir la vision définitive de la science afin d'accélérer et d'améliorer la prise de décision.

    Il conseille deux Commissions de l'UICN, à savoir la Commission de la Gestion des Écosystèmes et la Commission pour la Survie des Espèces. Ses travaux ont été repérés par l'Organe subsidiaire chargé de fournir des avis scientifiques, techniques et technologiques dans le cadre de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) et ont été portés à l'attention de la Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) - pour laquelle travaillent quatre membres de la Task Force dans le contexte de l'évaluation thématique accélérée des pollinisateurs, de la pollinisation et de la production alimentaire.

    Le cocktail chimique pesticide est partout

    Il y a une véritable ubiquité des sources d'exposition (air, eau , alimentation, emploi de pesticides domestiques...) fait de chacun d'entre nous une victime potentielle des pesticides.

    • 900 substances actives se côtoient sur le marché mondial des pesticides. En France, on en compte environ 300 pour 6 000 préparations phytosanitaires. Et la DGCCRF ne piste que 266 d'entre elles.
    • Les analyses d'une l'enquête menée en 2010 (Environnement et Cance) montrent qu’en 24h, un enfant est susceptible d’être exposé, uniquement par son alimentation, à des dizaines de molécules chimiques soupçonnées d’être cancérigènes ou encore soupçonnées d’être des perturbateurs endocriniens par des instances sanitaires européennes ou américaines !

    > Pesticides, nous sommes plus exposés en France qu’ailleurs

    pesticides-pulverisation.jpg
    • L'étude Apache (http:// www.generations-futures.fr/pesticides/lenquete-apache-analyse-de-pesticides-agricoles-dans-les-cheveux/) prouve que les riverains de zones pulvérisées sont contaminés, avec en moyenne 3 pesticides différents dans les cheveux...
    • Les citadins sont eux aussi exposés aux pesticides : www. lyoncapitale.fr/Journal/France-monde/Actualite/Sante/Pesticides-tous-contamines.


    Les pesticides dans l'atmosphère

    Les teneurs en pesticides dans les aliments sont aujourd’hui bien connues et réglementées, mais il n’existe en revanche aucun seuil réglementaire pour les teneurs dans l’air que nous respirons.

    Les pesticides dans l'alimentation

    L'association française a acheté entre juillet et septembre les denrées alimentaires généralement consommées en une journée par un enfant d'une dizaine d'années, dans les supermarchés de l'Oise et de Paris.

    Ces repas types, incluant cinq fruits et légumes frais, trois produits laitiers et 1,5 litre d'eau, ainsi que des friandises, ont été examinés par des laboratoires pour y détecter la présence de substances chimiques, pesticides, métaux lourds et autres polluants.

    Même si l'Union européenne a considérablement fait évoluer les pratiques et encadre désormais mieux leur utilisation, les pesticides en particulier continuent à être utilisés dans la production de denrées alimentaires tels que fruits, légumes, viande et céréales. Ce sont des "biocides", utilisés pour leur pouvoir de destruction à l'égard du vivant. Ce sont dès lors des substances dangereuses pour les êtres vivants et donc pour les êtres humains.

    Selon cette étude :

    • 5 substances classées cancérigènes certaines
    • 37 substances susceptibles d'agir comme perturbateurs endocriniens.

    => 128 résidus chimiques dans la journée qui représentent 81 substances chimiques différentes, dont 42 sont classées cancérigènes possibles ou probables et dont 36 pesticides différents ingérés en une seule journée !

    => 47 substances cancérigènes différentes suspectées et 37 perturbateurs endocriniens suspectés en une seule journée

    => Plus de 80 substances chimiques, dont certaines susceptibles d'être cancérigènes, sont ingérées en une seule journée par un enfant de 10 ans à travers ses repas composés suivant les recommandations officielles en France, selon une étude du mouvement Générations Futures.

    Dans le déjeuner, l'étude met en garde devant la présence de résidus dans le steak haché, le thon en boîte, les pesticides utilisés pour les légumes ou les substances chimiques dans le chewing-gum. Dans l'eau du robinet les analyses ont révélé la présence de nitrates et chloroforme entre autres.

    Pour le dîner, le steak de saumon était le plus "riche" en résidus chimiques et même l'examen de l'assiette en plastique utilisée pour réchauffer le repas au micro-onde n'en était pas exempte.

    Le risque final pour le consommateur de ce "cocktails de contaminants" "est probablement sous-estimé", conclut l'étude française

    "Même si, dans la quasi totalité des cas, les limites légales pour chaque substance chimique prise individuellement ne sont pas dépassées, on voit bien dans notre enquête que la réalité de l'exposition des consommateurs aux contaminants possiblement cancérigènes et/ou perturbateurs endocriniens est préoccupante", note l'association Générations Futures

    source : (1er volet de cette campagne Environnement et Cancer est donc cette enquête sur l’exposition de la population, en particulier chez les enfants, par l’alimentation, à des substances chimiques suspectées d’être cancérigènes. Entre juillet et septembre 2010, Générations Futures a acheté dans divers supermarchés de l’Oise et à Paris, des aliments non bio composant les repas types d’une journée d’un enfant d’une dizaine d’années.


    > sur ce sujet : Un peu moins de pesticides dans nos légumes

    La Suisse retire du marché 67 légumes asiatiques pollués aux pesticides

    pesticides-chine1.jpg

    Les pesticides et les PCB dans l'alimentation : étude INVS 2013

    l'Institut national de veille sanitaire a mené une étude sur l'exposition des Français aux pesticides : 
    
    • Santé : résultats sont mitigés. Si l’interdiction totale ou limitée de certains pesticides est efficace, certains niveaux d’exposition sont parmi les plus élevés d’Europe et des États-Unis. L’InVs,, recommande de modifier l’usage des insecticides domestiques.


    • « biosurveillance » de la population française entamée en 2007 : l'invs a réalisé des prélèvements de sang et d’urine auprès d’un échantillon de 400 métropolitains âgés de 18 à 74 ans afin d’y mesurer la concentration de 42 biomarqueurs de substances chimiques.

    Il s’agit essentiellement des 3 grandes familles de pesticides (organochlorés, organophosphorés et pyréthrinoïdes) et certains PCB (polychlorobiphényles). Ayant bénéficié d’études plus approfondies, les produits chimiques de synthèse les plus récents exercent, théoriquement, moins d’activités toxiques que leurs prédécesseurs.

    Des organophosphorés en voie de disparition

    Ainsi les organochlorés, (perturbateurs endocriniens et possiblement des cancérigènes) ont été progressivement remplacés par les organophosphorés qui ne persistent pas dans l’environnement mais peuvent être toxiques en cas de surdosage. Ceux-ci ont ensuite été remplacés par des pyréthrinoïdes, peu persistants, peu toxiques, mais susceptibles de nuire au système nerveux (fourmillements, maux de tête, vertiges, troubles de la sensibilité) et au système hormonal (perturbateurs endocriniens).

    Introduits dans les années 1940, les organochlorés sont aujourd’hui interdits ou d’usage limité, mais persistent dans l’environnement (sol, végétation). « Dans l’ensemble, à l’exception de certains chlorophénols notamment utilisés comme antimite ou désodorisant, les concentrations observées sont relativement basses, ce qui traduit l’effet positif d’une interdiction déjà ancienne pour la plupart des composés », explique Nadine Fréry, pharmacienne épidémiologiste à l’InVS. C’est le cas du DDT et du lindane. Des organophosphorés encore trop importants

    En revanche, pour les épidémiologistes de l’InVS, le bilan n’est pas encore satisfaisant en ce qui concerne les organophosphorés et les pyréthrinoïdes. Pour les organophosphorés et leurs métabolites (organophosphorés plus ou moins dégradés par le tube digestif, le foie ou les reins), utilisés contre les insectes nuisibles et les acariens et dont les usages sont restreints, les Français échantillonnés présentent des concentrations urinaires similaires à celles de la population israélienne mais supérieures à celles des Américains et des Canadiens. Toutefois, la France affiche des niveaux inférieurs à l’Allemagne, dont les chiffres datent de 1998. Les taux urinaires d’organophosphorés sont notamment plus élevés chez les personnes habitant près de vignobles traités et utilisant des insecticides dans leur logement. Chaque personne peut, chez elle, diminuer l’usage de certains pyréthrinoïdes

    Pour ce qui concerne les pyréthrinoïdes, famille d’insecticides la plus utilisée dans le traitement des grandes cultures (céréales) et à la maison, les concentrations sont plus élevées que celles observées en Allemagne, au Canada ou aux États-Unis. « La consommation de certains aliments (tomate, poivron, aubergine) et l’utilisation domestique de pesticides comme par exemple le traitement antipuces des chats et chiens ou le traitement d’un potager augmentent de façon importante les niveaux d’imprégnation », précise Nadine Fréry.

    Ll’InVS s'est penché sur les PCB « non-dioxin like ». En clair à une partie des polychlorobiphényles, substances autrefois appelés pyralènes utilisées comme isolants dans les transformateurs électriques ou stabilisateurs d’encres et de peintures, malheureusement abondantes dans l’environnement et l’alimentation. Les PCB mettront beaucoup de temps à disparaître

    « En l’espace de 20 ans (entre 1986 et 2007), la concentration sanguine de PCB a été divisée environ par trois en France. Cependant, l’héritage historique de la pollution, involontaire et volontaire (élimination sauvage des produits usagés de façon à ne pas payer de taxe de traitement), par les PCB est encore présent », souligne Nadine Fréry.

    Les taux sanguins de PCB des Français sont du même ordre de grandeur que ceux observés dans d’autres pays d’Europe, bien que plus souvent un peu supérieurs et environ 5 fois plus élevés qu’aux États-Unis.

    Un constat qui s’explique probablement par un contexte réglementaire plus rapidement mis en œuvre outre-Atlantique et par des comportements alimentaires assez différents, les Américains consommant moins de poissons que les Européens (90 % des PCB contaminant le corps pénètrent via la consommation de viande et de poisson).


    Une application anti pesticides


    Les pesticides dans le bio et le non bio

    • Générations Futures a comparé les teneurs en résidus de pesticides des fruits, légumes et céréales provenant de l’alimentation conventionnelle avec ceux issus de l’agriculture biologique. Générations Futures est partie du constat que les sceptiques disent souvent que les cultures ne se font pas sous cloche et que donc les champs bios pourraient être contaminés par des pesticides pulvérisés sur les champs conventionnels. Les opposants au Bio mettent aussi fréquemment en doute le travail des professionnels de la bio qui pourraient avoir des pratiques non conforme à la législation. De ce fait, on met en doute la qualité des aliments bio au regard de la présence de résidus de pesticides de synthèse.

    Les résultats :

    • 0 résidu de pesticides dans les fruits et légumes bios contre 37 dans le conventionnel (ce qui représente 27 molécules différentes)
    • 1 molécule en résidu de synergisant dans 2 échantillons de pain à des doses très faibles en bio.
    • Il y a 223 fois moins de résidus de pesticides en moyenne dans les aliments bios que dans les aliments conventionnels
    • 17 résidus de pesticides suspectés d’être cancérigènes ou perturbateurs endocriniens dans les produits non bio contre 1 seul détecté en bio.

    > Voir les articles sur les pesticides

    Le rayon d'action des pesticides

    • Pesticides : selon une étude américaine publiée dans la revue Environmental Health Perspectives, les pesticides ont un impact nocif encore plus long et de plus longue portée qu'on ne le pensait : des pesticides peuvent se faire sentir dans un rayon d'un kilomètre autour du lieu de dispersion et contaminer l'air ambiant. Il peut même imprégner l'intérieur des habitations, jusqu'aux moquettes !

    Les pesticides dans les fruits et légumes

    > Pesticides. Fruits et légumes les plus et moins pollués

    • Parmi les 169 échantillons analysés par la DGCCRF dans une étude récente, la moitié contenait des résidus de pesticides et dans 10% des cas dans des proportions plus élevées que les normes légales.

    Parmi les substances trouvées : du parathion-méthyl, un insecticide interdit, l'endosulfan, un insecticide interdit par la commission européenne, de l'iprodione, un fongicide cancérigène, de la vinclozoline, une molécule à l'origine de malformations génitales, etc.

    Les 4 479 mesures effectuées en 2005, ont permis d'établir le palmarès de la pollution suivant pour les produits dépassant les taux de pesticides autorisés :Les salades, surtout en hiver, sont les plus touchées.

    * 31,8% des céleris branche, 
    * 26,1% des bottes de persil, 
    * 23,2% des poivrons, 
    * 21,4% des raisins secs, 
    * 19% des pêches, 
    * 16,7 des ananas, 
    * 16,1% des fraises, 
    * 12,1% des feuilles d'épinards 
    * 10,8% des céleris raves 
    
    • 10,2% des salades,
    • 9 ,9% des haricots non écossés,
    • 8,3% des pommes de terre nouvelles,
    • 7,7% des mandarines.

    Une autre manière de mesurer la teneur en pesticides consiste à mesurer la teneur en milligramme par kilo (mg/kg) des différents aliments.

    "Un tiers des fruits et légumes analysés par la DGCCRF additionnent les pesticides : 2 à 5 en moyenne. Les fraises battent tous les records, avec 12 substances en compétition. Pourquoi autant de traitements ?

    «Comme pour les antibiotiques, plus on traite, plus on risque de voir apparaître des phénomènes de résistance, parfois cinq ans seulement après l'arrivée d'un nouveau pesticide. Pour être efficace, l'agriculteur est obligé de faire des mélanges », explique Jean-Charles Bocquet. Une autre explication est avancée par François Veillerette : « Employer plusieurs molécules permet de rester pour chacune au-dessous des LMR, au lieu d'en utiliser une seule à bloc qui ferait exploser les compteurs. »

    En 2008, le MDRGF a eu l'idée de remplir son panier avec 25 grappes de raisin achetées en supermarché. 85 % d'entre elles affichaient en moyenne 5 pesticides. Une grappe de raisin italien coiffait tout le monde au poteau, avec 16 substances différentes. « Pas probant compte tenu du faible nombre d'échantillons », a tranché l'UIPP. Et tant pis si l'effet cocktail n'est jamais pris en compte dans l'évaluation toxicologique : « Les molécules sont jaugées une par une et l'on ignore ce que ça peut donner lorsqu'on les mélange », avertit François Veillerette. Pour éviter les dérapages, la Commission européenne a interdit certains cocktails. Aujourd'hui, un agriculteur n'a plus le droit de mixer des produits étiquetés « T » (toxique) ou « T+ » (très toxique), ni de mettre dans la même cuve deux pesticides classés « R63 » (à risque possible pendant la grossesse d'effets néfastes pour l'enfant), « R40 » (à effet cancérogène suspecté) ou encore « R68 » (à possibilité d'effets irréversibles)... " In Le Point le 26 fev 09.


    Pesticides dans le sud de la France

    • Alors que vient de commencer la semaine sans pesticide, l’agence de l’eau Rhône Méditerranée et Corse rappelle qu’elle consacre 1 million d’euros par an pour des projets de réduction de l’usage des pesticides par les collectivités. Concrètement, elle aide à 50 % les collectivités pour supprimer les pesticides dans les espaces publics : pour financer des plans de désherbage, des formations, des opérations de communication, des investissements en matériel alternatif à l’usage des pesticides. L’urgence est là : sur le bassin versant de la Méditerranée, 90% des points de suivi sur les eaux superficielles et 84% sur les eaux souterraines ont été contaminés au moins une fois par une matière active sur l’année 2010. Et 182 captages d’eau potable sont contaminés par les pesticides.

    67% de particuliers pour une réduction

    Pourtant, les nouvelles communes candidates se font quelque peu désirer, alors que l’agence « attend le plus de projets possibles », nous indique son service communication. Un appel qu’elle espère entendu, d’autant que le premier baromètre de l’opinion sur l’eau, publié par le ministère de l’Ecologie et les agences de l’eau en novembre 2011, révélait que les personnes vivant sur le bassin Rhône Méditerranée étaient 67% à juger « très prioritaire » la réduction de la pollution provoquée par les pesticides. Ce qui est un beau score, même si c’était le plus faible de l’Hexagone (75% en moyenne). (environnement-magazine.fr)

    Pesticides et alimentation en Europe

    • Selon, le rapport annuel de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) publié le 12 juille 2010, 3,5% d'aliments dans l'UE ont été jugés non conformes en matière de pesticides. Plus de 70.000 échantillons représentant près de 200 types d’aliments ont été analysés.
    • En effet, 3,5 % des échantillons de produits alimentaires qui ont été testés en 2008 dans l’UE dépassaient les limites maximales de résidus (LMR) de pesticides autorisés. Ce taux est en amélioration sur 2007 : il y avait alors 4,2% d'échantillons non conformes.
    • Autre manière de voir les choses : 96,5 % des échantillons analysés sont conformes aux normes LMR.

    Il est difficile de dire si la tendance est à l'amélioration car les chiffres de années précédentes ne sont pas tout à fait comparables du fait d’une harmonisation de la réglementation sur les LMR en 2008.

    En France, sur 70 échantillons testés, 43 (61,4%) ne contenaient aucun résidu de pesticide, 25 (35,7%) étaient conformes aux LMR et 2 (2,9%) dépassaient les résidus de pesticides autorisés.

    Davantage de pesticides dépassant les LMR ont été observés dans des aliments importés de pays hors UE (7,6 %), que dans des échantillons provenant de l’UE (2,4 %).

    Sur 2.062 échantillons d’aliments pour bébés testés, 76 contenaient des traces de pesticides et la LMR était dépassée dans 4 échantillons (0,2 %).

    Pour les produits bio, les LMR étaient dépassées dans 0,9 % des cas.

    Selon l’Efsa, la présence de pesticides dans les aliments,y compris dans les nombreux cas le dépassement des LMR, n'et pas forcément un motif d’inquiétude et l'aliment concerné peut rester sain et sûr.


    Teneurs en pesticides trouvés dans certains aliments

    • Oignons : 10.9 mg/kg de résidus de fongicide alors que la limite LMR est de 1 mg/kg
    • Pommes de terre : 12.8 mg de résidus fongicides contre une limite de 5 mg/kg
    • Viande de boucherie : en 2003, 0.4% des contrôles non conformes (insecticide lindane)
    • Tomates : 1 mg d'acaridices ou insecticides (limite : 0.5 mg/kg)
    • Salades : jusqu'à 4.3 mg d'insecticides (acéphate) (limite : 0.02 mg/kg)
    • Le Pain : des traces de chlorpyrilfos-methyl ou de dichlorvos sont pafois trouvées dans le blé ou le seigle
    • Le Persil : 12.8 mg (fongicides) (limite : 5mg/kg)
    • Oeufs : en 2003, 1,3% des contrôles étaient mauvais (supérieurs à la limite de 0.1 mg de lindane par kg)
    • Fromages : une étude montre des traces de contamination aux organochlorés (juque 1 mg/kg de chlordane)
    • Mandarine : 0.17 mg d'insecticides (surtout le fenthion)
    • Fraises : contient parfois des fongicides (bénomyl, 0,25mg vs une limite de 0.1 mg/kg ou du cyprodinil, 3.1 mg vs limite de 2 mg)
    • Le vin : le raisin peut contenir plus de 2 mg/kg de thiocarbamate ; le vin en contient également jusque 0.1mg

    Ce qui pose problème, plus encore que la quantité des fongicides, insecticides, herbicides, pesticides trouvée dans nos aliments, c'est la répétition de la consommation de doses, qui même minimes, dans la durée nuit gravement à la santé et peut causer des pathologies graves à terme. Plusieurs cas avérés de liens entre l'exposition aux pesticides et maladies ont été recensés, notamment dans le milieu agricole.

    Les pesticides et les produits bio

    H4> L’Agriculture biologique et les pesticides</H4>

    Tout comme l’agriculture classique, l’agriculture biologique utilise des pesticides, mais pas les mêmes. L'agriculture bio utilise les pesticides suivants par exemple : le spinosad, l’azadirachtine (huile de neem), les pyréthrines, la Deltaméthrine, le Bacillus thuringiensis, le virus de la granulose du carpocapse, le cuivre, le soufre etc. Certains de ces produits, comme la roténone, sont aujourd’hui suspectés d’avoir un lien avec la maladie de Parkinson.

    Certains pesticides utilisés en agriculture bio sont des perturbateurs endocriniens

    En effet, c’est le cas de l’huile de neem, interdite en France mais autorisée dans certains pays européens. Toutefois, certaines associations d’agriculteurs biologiques l’utilisent en toute illégalité au motif que ce serait une PNPP (Préparation naturelle peu préoccupante).

    L'omniprésence des pesticides

    • Les pesticides sont significativement très présents dans notre environnement quotidien sans que nous en ayons toujours conscience : jardinage, traitement du bois, produits anti-moustiques et vétérinaires… Ils peuvent être absorbés par voie respiratoire ou par contact avec la peau. Chaque année, ce sont presque 5 000 tonnes de pesticides qui sont répandus dans les jardins ou les potagers en France1. La France est le 1er consommateur européen de pesticides et le 4e au niveau mondial1. 30 à 50 % du produit pesticide est diffusé dans l’atmosphère lors de sa pulvérisation (Ministère de l’écologie, du développement durable - developpement-durable.gouv.f).

    Les pesticides sont suspectés d’entraîner de graves problèmes de santé de type déficits immunitaires, anomalies congénitales, développement de certains cancers, problèmes neurologiques, etc.

    Les pesticides sont considérés comme perturbateurs endocriniens et peuvent par exemple nuire à la fertilité.

    L’exposition à certains pesticides multiplierait par 3 le risque de développer une maladie de Parkinson2 et nombre d’entre eux sont reconnus comme cancérigènes probables3. Parmi les pesticides, on retrouve les herbicides fréquemment utilisés dans les jardins, les insecticides utilisés dans les jardins ou à l’intérieur des logements sous la forme de sprays aérosols ou de diffuseurs électriques (antipuces, anti-moustiques, antifourmis…), les fongicides utilisés en traitement du bois ou des plantes pour lutter contre le développement des champignons.

    Ces substances peuvent être absorbées par voie respiratoire ou simple contact cutané. Une étude de 2008, menée par PAN-Europe (Pesticided Action Network Europe) sur la présence de résidus de pesticides dans le vin a révélé que sur 40 bouteilles de vin rouge analysées, en provenance de France, d’Autriche, d’Allemagne, d’Italie, du Portugal, d’Afrique du sud, d’Australie et du Chili, 34 étaient issues de l’agriculture intensive et 6 de l’Agriculture Biologique. 100 % des vins conventionnels testés se sont avérés contaminés. Chaque échantillon testé contient en moyenne plus de 4 résidus de pesticides différents : les plus contaminés d’entre eux contenant jusque 10 pesticides ! Le niveau de contamination du vin est 5 800 fois plus élevé que pour l’eau potable !


    Que faire pour se prémunir des pesticides

    • La première précaution est de bien laver les fruits et légumes tout en étant conscients que cela ne suffit pas à faire disparaître toutes les traces de produits chimiques. Utilisez une brosse spéciale. Mais sachez que parfois les pesticides ou fongicides pénètrent dans le fruit quand il n'est pas cueilli de fraîche date, ce que savent bien les producteurs d'oranges ou de pommes par exemple.
    • Il faudrait éplucher les légumes pour enlever toute trace de pesticide, mais alors comment conserver les anti-oxydants et les vitamines contenus dans la peau ? De plus, les substances phytosanitaires sont parfois dans le corps de l'aliment… Alors ? Alors, il faut favoriser l'agriculture bio et « raisonnée » ; une conversion qui prendra forcément du temps…

    L'impact des pesticides sur la santé

    • D'après la dernière enquête européenne sur la perception par les consommateurs des risques alimentaires [2], 80% des français sont inquiets des résidus de pesticides présents dans les fruits, les légumes ou les céréales. Ils sont autant soucieux (80%) des contaminants que peuvent contenir le poisson ou la viande. Près d'un Français sur deux (48%) estime à ce sujet que les autorités publiques de l'Union européenne n'entreprennent pas suffisamment d'actions pour protéger les consommateurs de ce risque. (Eurobaromètre 354 Food related risk Nov. 2010)
    • Cancers et pesticides, le lien est confirmé par une étude du Ciml (Le Ciml est le Centre d’Immunologie de Marseille-Luminy (CIML), Unité Mixte de Recherche du CNRS, de l’Inserm et de l’Université de la Méditerranée a été créé en 1976. Il est situé sur le Parc Scientifique et Technologique de Luminy, entre Marseille et Cassis, sur la côte méditerranéenne).

    De nombreuses études épidémiologiques montrent sans ambiguïté que l’exposition aux pesticides augmente notablement le risque de survenue de cancers, de troubles de la reproduction et de maladies neuro-dégénératives. L’INSERM a ainsi confirmé le 16 juin 2009 que l’exposition aux pesticides double le risque de maladie de Parkinson chez les agriculteurs.

    Les liens entre pesticides et autisme

    Un enfant américain sur 68 est autiste en 2014 , soit 30 % de plus qu'en 2012, et au lieu d'un sur 150 en 2000, l'autisme a fortement augmenté ces dernières décennies aux Etats-Unis. Une progression qui serait en partie corrélée au développement des pesticides. D'après une étude de chercheurs californiens publiée lundi 23 juin, une femme enceinte qui vit près d'une ferme utilisant ces produits chimiques a un risque 66 % plus élevé de voir son enfant développer la maladie.

    Les chercheurs de l'université Davis ont confronté des données sur les utilisations de pesticides en Californie aux adresses de 1 000 personnes. La loi en Californie requiert de préciser les types de pesticides pulvérisés, où, quand et dans quelles quantités. « Nous avons constaté que plusieurs types de pesticides ont été plus couramment utilisés près des habitations où les enfants ont développé le syndrome de l'autisme ou ont eu des retards » de développement, a expliqué l'un des auteurs, Irva Hertz-Picciotto, vice-présidente du département de sciences et de santé publique à l'université. Environ un tiers des participants à l'étude vivaient dans un rayon de 1,25 à 1,75 kilomètre de l'endroit où les pesticides ont été utilisés.

    LE DÉVELOPPEMENT DU CERVEAU DU FŒTUS TRÈS SENSIBLE

    Si l'enquête publiée dans le journal Environmental Health Perspectives n'établit pas de relation de cause à effet entre pesticide et autisme. Les chercheurs ont découvert que les risques d'autisme étaient d'autant plus élevés que le contact avec les pesticides se faisait au deuxième et au troisième trimestre de la grossesse. Le développement du cerveau du fœtus pourrait être particulièrement sensible aux pesticides.

    « Cette étude valide les résultats d'une recherche précédente qui avait constaté des liens entre le fait d'avoir un enfant autiste et l'exposition, pendant la grossesse, à des produits chimiques de l'agriculture en Californie, a précisé Janie Shelton, diplômée de l'université Davis et principale auteure de l'étude. Même si nous devons encore regarder si certains sous-groupes sont plus sensibles aux expositions de pesticides que d'autres, le message est très clair : les femmes enceintes doivent faire attention à éviter tout contact avec les produits chimiques de l'agriculture. » (source : http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/06/23/les-pesticides-pourraient-avoir-un-lien-avec-la-survenue-de-l-autisme_4443252_3244.html)

    Les liens entre pesticides et cancers

    • Cancers et pesticides, le lien est confirmé par une étude du Ciml (Le Ciml est le Centre d’Immunologie de Marseille-Luminy (CIML), Unité Mixte de Recherche du CNRS, de l’Inserm et de l’Université de la Méditerranée a été créé en 1976. Il est situé sur le Parc Scientifique et Technologique de Luminy, entre Marseille et Cassis, sur la côte méditerranéenne).

    En novembre 2008, les chercheurs Bertrand Nadel et Sandrine Roulland avaient dévoilés leurs premiers travaux. Ils montraient que sur une période moyenne de dix ans, les agriculteurs exposés aux pesticides présentaient dans le sang une fréquence de cellules transloquées pouvant être jusqu’à 1 000 fois supérieure à la normale, ainsi qu’une augmentation des lymphocytes B en circulation.

    La translocation est un échange de matériel génétique entre les chromosomes 14 et 18, qui existe aussi chez des individus en bonne santé, mais qui peut être considérée comme précurseur de cancer.

    Cette nouvelle étude (Agrican) biomoléculaire du Centre d’immunologie de Marseille-Luminy (CMIL), élaborée en association avec les épidémiologistes du Centre François Baclesse, a été réalisée ces cinq dernières années sur 144 agriculteurs exposés aux pesticides. Elle révèle l’existence d’un lien de causalité avéré entre l’exposition aux pesticides et l’origine de certains cancers chez les agriculteurs, souligne la Ligue contre le cancer.

    L’équipe du CMIL a constaté que, par rapport au reste de la population, « les agriculteurs exposés aux pesticides développent dans leur génome 100 à 1 000 fois plus de cellules anormales, qui peuvent ensuite éventuellement se transformer en lymphome folliculaire » (un type de cancer du sang). (étude parue le Journal of Experimental Medecine, 8 juin 2009)

    Il est donc prouvé que les agriculteurs exposés aux pesticides présentent des anomalies chromosomiques pouvant favoriser le développement d’un lymphome ou cancer du système immunitaire.

    Selon Sandrine Roulland et Bertrand Nadel, chercheurs marseillais du CMIL : « Nos résultats apportent une vision nouvelle des étapes de progression vers le lymphome tout en mettant l’accent sur le rôle majeur de l’exposition agricole aux pesticides dans les étapes de progression« 

    Une étude brésilienne de 2009, ( ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18838335) met en lumière la relation entre les ventes de pesticides rapportés au nombre d’habitants dans 11 états et certains cancers (prostate, lèvres, leucémies, larynx…). Les Etats où les ventes de pesticides par habitant ont été les plus fortes ont subi les plus forts chiffres de mortalité pour tous les types de cancers


    • En 2006, un chercheur américain du département de santé publique de Harvard, Philippe Grandjean, relevait un lien troublant entre l'exposition aux pesticides de femmes enceintes et des « dommages neurologiques durables » chez leurs enfants. Et le chercheur d'enfoncer le clou : « Ces résultats suggèrent qu'une plus grande attention devrait être portée à la protection du cerveau en développement et qu'une plus grande marge de sécurité devrait être mise en place pour protéger les foetus et les enfants des expositions aux toxiques. » Quant à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), connu pour ses positions nuancées, il associe, dans un rapport remis au gouvernement en octobre 2008, l'apparition de leucémies chez l'enfant à l'utilisation de pesticides. La Mutualité sociale agricole (MSA), qui sert de médecine du travail pour la profession, a attendu 2005 pour lancer ses propres enquêtes. Résultat : un agriculteur sur six souffrirait d'effets indésirables liés à l'utilisation des ces substances chimiques. On attend pour la fin de l'année les résultats de l'enquête Agrican. Menée par la MSA auprès de 70 000 agriculteurs en Gironde et dans la Manche, elle cible le lien pesticides-cancers. (in le Point)

    Exposition pré-natale aux pesticides

    • Selon une étude publiée dans Environmental Health Perspectives publiée le 21 avril 2011, et menée par des chercheurs de l'Université de Californie et de l'Ecole de santé publique de Berkeley une exposition prénatale aux PESTICIDES peut entraîner jusqu’à 7 points de perte de Q.I. chez l’Enfant –

    Selon l'étude, l'exposition prénatale aux pesticides organophosphorés - largement utilisés en agriculture- est liée à la baisse des scores d'intelligence à l'âge de 7 ans.

    rappel : Les insecticides organophosphorés appartiennent à une classe de pesticides neurotoxiques connue. Le chlorpyrifos et le diazinon, en font partie, même si légalement, leur utilisation a été interdite au cours des dix dernières années, principalement en raison des risques qu'ils représentaient pour la santé des enfants

    Le placenta contient en moyenne 8 substances polluantes chimiques différentes*. La présence de résidus de pesticides dans l’organisme, à tous les âges de la vie, sont des facteurs de troubles de la santé**.

    En dépit des recommandations du Grenelle de l'environnement (qui prévoit de réduire de 50% l'usage des pesticides, de retirer du marché les pesticides les plus dangereux, d'augmenter la Surface Agricole Utile en bio), la France est encore aujourd'hui le premier pays européen utilisateur de pesticides (selon l’association Générations Futures).


    • « Maternal-child exposure via the placenta to environmental chemical substances with hormonal activity », M. Lopez Espinosa, université de Grenade, Espagne, 2007.
      • 92 substances actives pesticides sont classées cancérigènes possibles ou probables par l’UE ou l’Agence de Protection de l’Environnement des États-Unis (US-EPA) - IEW/MDRGF 2004.


    Pesticides et Parkinson

    • Pesticides et Parkinson : Pesticides = risque accru de Parkinson. Le risque de Parkinson augmente avec la durée d’exposition et principalement aux insecticides, notamment de type organochloré. L’étude de l’Inserm montre que les agriculteurs exposés aux pesticides présentent des troubles chromosomiques pouvant entraîner le développement d’un lymphome ou d’un cancer du système immunitaire
    • Une étude américaine publiée en 2009 montrait que l’exposition aux pesticides Maneb et/ou paraquat par l’environnement (dans les 500m de la zone d’utilisation) augmente en moyenne de 75% le risque de développer la maladie de parkinson chez les personnes exposées. Le risque est maximum chez les sujets exposés jeunes chez qui le risque est multiplié par 2.27 suite à l’exposition à un de ces deux pesticides ou multiplié par 4.17 en cas d’exposition aux deux pesticides. (source : aje.oxfordjournals.org/content/169/8/919.abstract)


    L'interdiction du pesticide endosulfan

    • Des experts de l'ONU recommandent aux gouvernements d'interdire le pesticide endosulfan. Ce pesticide est encre très utilisé, mais est dangereux du fait de l'impact qu'il peut avoir sur le système nerveux humain, comme sur la faune sauvage.

    Utilisé dans la culture du soja, du coton, du riz ou encore du thé, le pesticide ndosulfan doit être inscrit sur la liste des produits toxiques à éliminer, estiment les chercheurs du Comité de revue de la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POPs). Réunis la semaine dernière à Genève, ils "recommandent de placer l'endosulfan dans l'Annexe A de la Convention, avec des dérogations spéciales, une décision qui pourrait mener à son élimination sur les marchés mondiaux".

    C'est en avril prochain 2001 que les pays membres de la Convention doivent choisir de suivre ou non la recommandation du comité quant à ce polluant encore très utilisé en Inde. Très toxique, ce pesticide est néfaste pour la santé humaine, en affectant notamment le système nerveux. Il est également néfaste pour l'environnement et fait déjà l'objet d'interdictions dans soixante pays.

    Signée en mai 2001 par 172 pays, la Convention de Stockholm couvre à ce jour 21 polluants, tels que les polychloro-biphényles (PCB) ou le DDT.

    L'impact des pesticides sur l'environnement

    Les pesticides systémiques et la biodiversité

    LES PESTICIDES SYSTÉMIQUES SONT UNE MENACE POUR LA BIODIVERSITÉ ET LES SERVICES ÉCOSYSTÉMIQUES DANS LE MONDE

    Une nouvelle méta-analyse des pesticides systémiques à base de néonicotinoïdes et de fipronil (également appelés ici « néonics »), dont la publication est attendue pour cet été, confirme que ces produits causent des dommages importants à de nombreuses espèces d'invertébrés utiles et jouent un rôle clé dans le déclin des abeilles.

    L'inquiétude quant à l'impact des pesticides systémiques sur un grand nombre d'espèces utiles n'a cessé de croître au cours des vingt dernières années mais aucun élément scientifique n'avait été jugé concluant à ce jour.

    Dans le cadre d'une revue complète de la littérature (800 publications rapports révisés par des pairs), un groupe de travail (Task Force) sur les pesticides systémiques, réunissant des scientifiques internationaux indépendants, a montré qu'il existe suffisamment de preuves évidentes des préjudices pour mettre en route des mesures réglementaires.

    Selon ladite analyse, connue en anglais sous le nom de Worldwide Integrated Assessment ou WIA (en français : Évaluation mondiale intégrée) et prochainement publiée dans la revue Environmental Science and Pollution Research, les « néonics » comportent un risque élevé de dommages pour les abeilles mellifères et autres pollinisateurs comme les papillons, ainsi que pour une large variété d'autres invertébrés (vers de terre p. ex.) et de vertébrés tels que les oiseaux.

    Les néonics sont des neurotoxines et les effets générés par l'exposition à ces substances peuvent être immédiats et fatals mais également chroniques. Une exposition de longue durée à de faibles doses (non létales) peut également être néfaste. Parmi les dommages chroniques possibles, citons la perte d'odorat ou de mémoire, une perte de fécondité, un comportement trophique altéré et une diminution de l'apport alimentaire, y compris un butinage amoidri chez les abeilles, une capacité altérée du ver de terre à creuser des tunnels, des difficultés à voler et une sensibilité accrue aux maladies.

    Un des principaux auteurs du WIA, le Dr Jean-Marc Bonmatin (Centre National de la Recherche Scientifique en France), a dit : « Les preuves sont très claires. Nous sommes face à une menace qui pèse sur la productivité de notre milieu naturel et agricole et cette menace équivaut à celle que constituent les organophosphates ou le DDT. Loin de protéger la production alimentaire, l'utilisation des néonics menace l'infrastructure même qui permet cette utilisation, mettant en danger les pollinisateurs, les ingénieurs de l'écosystème et les antiparasitaires naturels au cœur du fonctionnement écosystémique. »

    L'analyse a démontré que les catégories d'espèces les plus touchées étaient les invertébrés terrestres tels que les vers de terre, qui sont exposés à des niveaux élevés via le sol et les plantes, à des niveaux moyens via les eaux de surface et par lixiviation (« leaching ») , et à des niveaux faibles via les poussières dans l'air. Ces substances peuvent nuire à la santé tant des individus que des populations, même à de faibles doses ou en cas d'exposition aiguë, rendant ces individus et populations extrêmement vulnérables aux niveaux de néonics associés aux pratiques agricoles.

    Le deuxième groupe le plus touché comprend les insectes pollinisateurs (abeilles, papillons, etc.) qui sont exposés à une forte contamination par l'air et les plantes et à des niveaux d'exposition moyens par l'eau. Aussi bien les individus que les populations peuvent être affectées par une exposition faible ou aiguë, les rendant hautement vulnérables.

    Viennent ensuite les invertébrés aquatiques, comme les gastéropodes d'eau douce et les puces d'eau, sensibles à une exposition faible et aiguë, qui peuvent être affectés aux niveaux de l'individu, de la population et de la communauté, et les vertébrés tels que les oiseaux, qui sont vulnérables à des niveaux d'exposition moyens et bas via le sol, l'air, l'eau et les plantes, et qui sont affectés aux niveaux de l'individu et de la population.

    Il s'est également avéré que les poissons, les amphibiens et les microbes étaient tous touchés à des niveaux d'exposition élevés ou après une exposition prolongée. Des échantillons d'eau prélevés à travers le monde dépassent régulièrement les limites écotoxicologiques autorisées.

    Nous ne disposons pas de données suffisantes pour déterminer s'il existe ou non un impact sur les mammifères ou les reptiles, mais dans le cas de ces derniers, la conclusion des chercheurs est qu'un tel impact est probable.

    Outre la contamination d'espèces non cibles par exposition directe (p. ex. des insectes qui se nourrissent du nectar de plantes traitées), les substances chimiques sont également présentes, à divers niveaux de concentrations, en dehors des zones volontairement traitées. La solubilité des néonics dans l'eau signifie qu'ils ruissellent, s'écoulent facilement et contaminent des zones bien plus larges, donnant lieu à une exposition des organismes à la fois chronique et aiguë, notamment dans des zones riveraines et dans les systèmes estuariens et marins côtiers.

    Ces insecticides sont aujourd'hui les plus utilisés dans le monde, avec une part de marché estimée à quelque 40% et des ventes de plus de 2,63 milliards de dollars US en 2011. Ils sont aussi communément utilisés dans les traitements domestiques pour la prévention des puces chez les chats et chiens et la lutte contre les termites dans les structures en bois.

    « Les conclusions du WIA sont des plus préoccupantes », dixit le président de la Task Force, Dr Maarten Bijleveld van Lexmond. « Nous pouvons à présent clairement voir que les néonics et le fipronil représentent un risque pour les fonctions et services écosystémiques qui va bien au-delà des inquiétudes afférentes à une espèce et qui mérite vraiment d'être porté à l'attention des gouvernements et des instances de réglementation. »

    Les abeilles mellifères ont jusqu'à présent été au centre des préoccupations en ce qui concerne l'utilisation des néonics et du fipronil, et des actions limitées ont été prises, entre autres par la Commission européenne, mais les fabricants de ces neurotoxines ont rejeté toutes les allégations de préjudice. En évitant de simplement comparer les rapports entre eux et en analysant toute la littérature disponible, le WIA a montré que les néonicotinoïdes, dans des concentrations réalistes d'utilisation en champ, nuisent à la navigation individuelle, à l'apprentissage, à la collecte de nourriture, à la longévité, à la résistance aux maladies, et à la fécondité des abeilles. Concernant les bourdons, des effets irréfutables au niveau de la colonie ont été constatés, avec des colonies exposées qui grandissent plus lentement et produisent nettement moins de reines.

    Les auteurs recommandent vivement aux instances de réglementation de prendre davantage de précautions, de durcir encore la réglementation sur les néonicotinoïdes et le fipronil, et de commencer à planifier leur suppression progressive à l'échelle mondiale ou, du moins, à formuler des plans visant à réduire fortement leur utilisation dans le monde.


    Contrairement à d'autres pesticides, qui restent à la surface des feuilles traitées, les pesticides systémiques sont absorbés par la plante pour ensuite être acheminés dans les tissus (feuilles, fleurs, racines et tiges/troncs, pollen et nectar). Ils sont de plus en plus utilisés à des fins prophylactiques pour prévenir les invasions d'organismes nuisibles, plutôt que pour traiter un problème dès que celui-ci se manifeste.

    Les métabolites des néonicotinoïdes et du fipronil (les éléments en lesquels ils se dégradent) sont souvent aussi toxiques, voire plus que les matières actives envers les organismes non cibles. Tant le composé parent que certains de leurs métabolites sont capables de persister et de s'accumuler, en particulier dans le sol, pendant des mois ou des années. Cela accroît leurs effets toxiques et les rend plus nuisibles encore pour les espèces non cibles.

    Le Groupe de travail (ou Task Force) sur les pesticides systémiques est la réponse de la communauté scientifique aux préoccupations relatives aux incidences des pesticides systémiques sur la biodiversité et les écosystèmes. Il a pour but de fournir la vision définitive de la science afin d'accélérer et d'améliorer la prise de décision. Il conseille deux Commissions de l'UICN, à savoir la Commission de la Gestion des Écosystèmes et la Commission pour la Survie des Espèces. Ses travaux ont été repérés par l'Organe subsidiaire chargé de fournir des avis scientifiques, techniques et technologiques dans le cadre de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) et ont été portés à l'attention de la Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) - pour laquelle travaillent quatre membres de la Task Force dans le contexte de l'évaluation thématique accélérée des pollinisateurs, de la pollinisation et de la production alimentaire.

    Les pesticides dans les eaux

    • Les pesticides dans les eaux
    • Les pesticides sont majoritairement utilisés en agriculture ; on parle alors de produits phytosanitaires ou phytopharmaceutiques. Ils font également l’objet d’un usage non agricole par les gestionnaires d’équipements ou de réseaux de transport, les collectivités locales ou les particuliers ; on parle alors de biocides.

    La plupart des pesticides sont des molécules organiques de synthèse. L’agriculture française en utilise environ quatre cents. Elles entrent dans la composition de plus de huit mille produits commercialisés. Ceux-ci bénéficient d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) délivrée par le ministre chargé de l’Agriculture, après une procédure d’évaluation du risque pour le consommateur, l’utilisateur et l’environnement. Ainsi, si régulièrement des substances sont interdites à l’usage, parallèlement de nouvelles substances sont autorisées.

    En fonction des conditions d’utilisation et selon les caractéristiques du milieu, ces substances actives sont susceptibles de se retrouver dans les différents compartiments de l’environnement (air, sol, eau, sédiments, etc.), ainsi que dans les denrées alimentaires. Elles peuvent présenter, en plus de leurs effets intentionnels sur les parasites ou organismes visés, des dangers très variables pour l’homme et les écosystèmes, avec un impact immédiat ou sur le long terme.

    • En 2007, 453 pesticides différents ont été recherchés sur au moins une des 2023 stations de suivi de la qualité des cours d’eau. Ces stations, sous la responsabilité des agences de l’Eau, font majoritairement partie des programmes de surveillance mis en place avec la directive cadre sur l’eau (DCE). Elles comprennent également des stations issues de réseaux complémentaires mis en œuvre par certaines agences. Si le nombre total de substances recherchées a légèrement baissé par rapport à 2005 et 2006, la recherche des molécules suivies est plus systématique. Ainsi, 136 substances ont été recherchées sur plus de la moitié des points en 2007 contre 65 en 2007.
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    Compte tenu des risques qu’ils représentent tant pour les milieux aquatiques que pour la production d’eau potable, la présence de pesticides dans les cours d’eau et dans les eaux souterraines fait l’objet d’un suivi régulier qui n’a cessé de se renforcer lors de la dernière décennie. Ces suivis mettent en évidence une dispersion importante et une présence généralisée des pesticides dans les milieux aquatiques, le plus souvent en très faible quantité. Les teneurs en pesticides issues des résultats d’analyse permettent d’établir des concentrations totales en pesticides et, lorsqu’elles existent, de vérifier le respect des normes par substances. Ces normes font partie des objectifs de qualité de la directive cadre sur l’eau.


    La chlordécone et la culture des bananes aux Antilles

    • En Martinique ou en Guadeloupe, un insecticide, le chlordécone, qui sert à lutter contre le charançon dans les bananeraies, fait des ravages et pollue les eaux massivement : 96% des rivières et 61% des nappes d’eau souterraines sont contaminées. Ce n’est pas nouveau*.

    L’Etat laisse-t-il volontairement la Martinique s’empoisonner au chlordécone ?

    Bonduelle veut diminuer l'utilisation des pesticides de moitié

    Bonduelle veut diminuer l'utilisation des pesticides de moitié d'ici à 2018, en menant avec l'INRA, des expériences d'agriculture raisonnée basée sur des techniques de désherbage mécanique.

    > voir l'article : Bonduelle essaie la culture biologique


    Ecophyto contre les pesticides

    • Le plan Ecophyto 2018 vise à réduire progressivement l’usage des pesticides de 50% d’ici 2018 si possible. Issu du Grenelle Environnement, Ecophyto concerne tous les lieux et tous utilisateurs de produits phytosanitaires qu’il s’agisse de l’agriculteur, des services espaces verts de villes ou des 17 millions de jardiniers amateurs.


    Afin de sensibiliser les jardiniers amateurs aux pesticides qu’ils utilisent (fongicides, herbicides, insecticides, molluscicides) et aux dangers qu’ils peuvent peuvent présenter, le ministère du Développement durable a lancé, en mai 2010, une campagne de communication sur trois ans, relayée par ses partenaires.

    En France, quelques variétés tolérantes aux herbicides (VTH), issues de mutagénèse ou de sélection traditionnelle, commencent à être cultivées ou font l'objet d'une demande d'inscription au Catalogue officiel des espèces et variétés. Ces variétés visent d’abord à proposer aux agriculteurs une réponse technique à des difficultés de désherbage ; leur culture est également présentée comme permettant une réduction des quantités d’herbicides utilisées.

    Dans ce contexte, les ministères chargés de l’agriculture et de l’écologie ont souhaité disposer d’éléments d’analyse sur les effets réels et de long terme de leur culture, et sur leur compatibilité avec des politiques à visée environnementale, notamment le plan Ecophyto 2018 de réduction d'utilisation des pesticides.

    Ces questionnements ont motivé la demande faite au CNRS et à l'INRA, d'une expertise scientifique collective (ESCo) portant sur les effets directs et indirects de l'utilisation du trait de tolérance aux herbicides aux plans agronomique, environnemental, socio-économique et juridique. Les impacts éventuels sur la santé humaine sont exclus du champ de cette expertise.


    Les abeilles et les pesticides

    • La disparition des abeilles est souvent imputée aux insecticides et fongicides ?

    Les scientifiques estiment que les abeilles ont été progressivement intoxiquées et affaiblies par des coktails de différents insecticides et produits phytosanitaires agricoles.

    Une étude de l'inra de mars 2012 démontre que très peu de pesticides suffit pour désorienter les abeilles. Pour la première fois, une équipe de recherche française a mis en évidence le rôle d’un insecticide dans le déclin des abeilles, non pas par toxicité directe mais en perturbant leur orientation et leur capacité à retrouver la ruche.

    Pour en savoir plus sur les abeilles et les pesticides, voir l'article : Abeilles

    La réglementation sur les pesticices

    Interditction de 3 pesticides en janvier 13

    Les trois insecticides d’enrobage des semences les plus vendus viennent d’être reconnus toxiques pour les abeilles par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

    • Notamment le Gaucho (Bayer) et sa matière active l’imidaclopride, le Régent (BASF) et le fipronil, le Cruiser (Syngenta) et le thiametoxame.

    Le ministère de l’Agriculture avait interdit le Gaucho face aux preuves évidentes de sa nocivité. Le Régent l’a remplacé, les accusatations se sont portées sur l’imidaclopride au fipronil, à son tour interdit en grandes cultures. Enfinn le Cruiser a été accusé par les apiculteurs qui ont dû batailler jusqu’au Conseil d’État pour obtenir gain de cause.

    En juillet 2012, le ministre de l’Agriculture l’a interdit en traitement du colza, mais il reste autorisé sur le maïs.


    La Convention de Stockholm sur les pesticides dangereux

    • En 2001 la Convention de Stockholm avait établi une liste de pesticides dangereux dite « la sale douzaine », que l’UE prend en compte sous le règlement 850/2004/CE. La liste des produits interdits selon les critères d’exclusion de l’UE définis en 2009 est en cours d’élaboration. L’eau est également protégée par la directive-cadre sur l’eau 2000/60/CE.


    La réglementation sur les pesticides repose sur 4 principaux textes.

    • Le règlement 1107/2009 remplace la directive 91/414/CE sur la mise sur le marché des produits phytosanitaires. La liste des substances actives autorisées se trouve désormais dans le règlement d’exécution 540/2011 du 25 mai 2011. Celle des substances CMR « préoccupantes », où les substances interdites sont listées (cancérigènes 1A/1B, mutagènes 1A/1B, toxiques 1A/1B/2), se trouve dans le règlement 1272/2008.
    • La directive-cadre 2009/128/CE porte sur les plans nationaux sur l’utilisation durable des pesticides.
    • Le règlement 1185/2009 organise le système statistique et le règlement et la directive 2009/127/CE contrôlent les machines destinées à l’application des pesticides.
    • Le règlement 396/2005 définit les limites maximales des résidus de substances actives autorisées.



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