Saumon
Un article de Encyclo-ecolo.com.
Version du 21 septembre 2009 à 15:00
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Le saumon, et l'environnement
Le saumon sauvage d’Atlantique : ce poisson, 2 fois moins nombreux qu’il y a 20 ans, ne se reproduit plus dans 15% des rivières où on le voyait habituellement. Taille minimum de capture : 50 cm.
Luxe = "bien ou plaisir coûteux qu'on s'offre sans nécessité". Le prix et le fait qu'il ne soit pas indispensable à notre survie attribuent donc le qualificatif de luxe à un produit/service donné. Et, j'ajouterai, sa rareté en fait quelque chose de spécial, d'unique, d'agréable… de recherché.
Prenons l'exemple du saumon fumé. Le saumon est partout. N'importe quelle boulangerie parisienne proposera son sandwich ou sa salade au saumon fumé, au même prix souvent que les autres plats. Au supermarché, du saumon, il y en a de toute les sortes et à tous les prix. Rendez-vous compte qu'on en est arrivés à vendre des "lardons de saumon" (des dés de saumon de la même taille que les lardons, à rajouter tout prêts dans un plat). Il y a même des terrines pour chat au saumon !
Le saumon victime de la société de surconsommation
La société de consommation veut faire en sorte que tout puisse être consommé par tout le monde, partout et tout le temps. Mais à quel prix, le saumon fumé se démocratise ?
1/ Au prix qu'un jour il y en aura peut-être plus.
Le saumon est l'une des espèces de poissons les plus menacées, notamment le saumon atlantique en provenance d'atlantique Nord, selon le guide du poisson du WWF-France. "Les stocks sauvages auraient été divisés par deux en vingt ans, et les saumons ont complètement disparu de 15% des 2000 rivières dans le monde où ils se reproduisent. La cause est naturellement la surpêche", expliqe le site MesCoursesPourLaPlanete.com.
2/ Au prix d'un impact environnemental important.
Pour satisfaire l'appétit croissant pour ce poisson tant prisé, on a mis en place des élevages : 95% du saumon consommé aujourd’hui en France est issu de l'aquaculture. Mais les conséquences environnementales de ces installations ne sont pas anodines comme l'explique Charles Braine, chargé de mission océans au WWF "les déjections des saumons d'élevage dans la mer constituent une importante pollution aux nitrates et les saumons sont nourris avec des poissons pêchés ce qui a aussi un impact sur les écosystèmes marins". Imaginez qu'il faut "environ 4 kg de poissons sauvages (hareng, sardine ou maquereau) pour produire 1 kg de saumon d’élevage, de sorte qu’en Norvège, premier producteur de saumons d’élevage, 80% des pêches servent à l’alimentation des poissons de pisciculture" et que "l’ensemble des fermes écossaises d’élevage de saumon rejettent chaque jour autant de déjections que les 600 000 habitants d’Edimbourg" (source : mescousespourlaplanete).
3/ Au prix de perdre la notion du goût, du vrai. Du luxe, du vrai.
Le saumon fumé de nos sandwichs n'est pas vraiment bon. Il provient de poissons plus gras, car nourris de façon intensive. Ce n'est pas un poisson qui a vécu, nagé dans les océans, au rythme immuable des saisons, de la montée des fleuves pour la reproduction, du retour à la mer. Il est un simulacre d'être vivant, gavé pour satisfaire notre envie de luxe à bas prix tous les jours.
Que faire pour préserver le saumon ?
Non. Mais gardons l'idée que le saumon est un luxe. On se fait plaisir, sans nécessité. Et il faut mettre le prix. Quitte à le manger une fois par an, comme mes parents, quand j'étais petite. Face au rayon saumon l'autre jour, j'ai choisi un saumon fumé sauvage d'Alaska (Labeyrie, mais existe aussi marque Monoprix à peu près au même prix), certifié par le label MSC pour une pêche durable et bien gérée le prix 9,99 pour 205 grammes (49 euros le kilo). Ça fait mal au porte-monnaie, mais bien à la planète et c'est carrément meilleur !
Le prix du plus bas de gamme au Monop où j'ai fait mes courses était à 15 euros le kilo. Un saumon fumé d'élevage bio était à 59 euros, mais pose aussi des problèmes environnementaux, bien que moins que le conventionnel.
Alors oui, le saumon fumé est un luxe. C'est pour les grandes occasions… comme le dîner aux lumières de chandelles qui m'attend ce soir !
source : metro