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Pesticides

Pesticides

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(Différences entre les versions)

Version du 14 novembre 2010 à 17:58

insecticide
insecticide


Sommaire

Pesticides : état des lieux

De l'anglais « pest » =ravageur. Les pesticides sont des substances chimiques utilisées pour lutter contre les parasites animaux ou végétaux nuisibles aux cultures et accroître les rendements. Les principaux sont les herbicides, les fongicides et les insecticides.

Le terme pesticide désigne les substances ou les préparations utilisées pour la prévention, le contrôle ou l'élimination d'organismes jugés indésirables, qu'il s'agisse de plantes, d'animaux, de champignons ou de bactéries. Ce sont des produits toxiques par nature qui, en se dispersant dans l'environnement, sont susceptibles de contaminer les milieux et les chaînes alimentaires. La France est le 1er pays européen pour l'utilisation de pesticides avec 78 000 tonnes de produits phytosanitaires répandus dans les champs.

Dans le cordon ombilical d'un nouveau-né, on trouve 200 substances toxiques en moyenne. Un professeur du CHU de Montpellier a trouvé 300 substances polluantes dans le sang du cordon ombilical de 30 bébés.

Les agriculteurs, eux, ont un risque de contracter la maladie de Parkinson accru de 1,9 du fait de leur exposition longue de plus de 15 ans aux pesticides, selon la Mutualité sociale agricole.


Malgré les réticences des industries chimiques, notamment en Allemagne, le nouveau texte européen Reach vise à protéger les consommateurs en obligeant les industriels à prouver l'innocuité des substances qu'ils mettent sur le marché. Pourtant, rien ne les obligent à retirer du marché les produits cancérigènes, mutagènes ou ayant des effets sur la stérilité, qui sont déjà sur le marché.

La directive européenne 98/8/CE du 16 février 1998 sur le marché des produits biocides définit les pesticides comme: « Les substances actives et les préparations contenant une ou plusieurs substances actives qui sont présentées sous la forme dans laquelle elles sont livrées à l'utilisateur, qui sont destinées à détruire, repousser ou rendre inoffensifs les organismes nuisibles, à en prévenir l'action ou à les combattre de toute autre manière, par une action chimique ou biologique. »


Les 23 types de produits biocides peuvent être classés en 4 catégories :

  • les désinfectants et les produits biocides généraux. Ils comprennent les produits biocides destinés à l'hygiène humaine, les désinfectants utilisés dans le domaine privé et dans le domaine de la santé publique et autres produits biocides, les produits utilisés pour désinfecter l'air, les surfaces, les matériaux, les équipements et le mobilier et qui ne sont pas utilisés en contact direct avec les denrées alimentaires ou les aliments pour animaux dans les lieux privés, publics et industriels, y compris les hôpitaux, ainsi que produits algicides, les produits biocides destinés à l'hygiène vétérinaire, les désinfectants pour les surfaces en contact avec les denrées alimentaires et les aliments pour animaux, les désinfectants pour eau de boisson (destinée aux hommes et aux animaux).

 

  • les produits de protection utilisés à l'intérieur des conteneurs, les produits de protection pour les pellicules, les produits de protection du bois, les produits de protection des fibres, du cuir, du caoutchouc et des matériaux polymérisés, les produits de protection des ouvrages de maçonnerie, les produits de protection des liquides utilisés dans les systèmes de refroidissement et de fabrication, les produits antimoisissures, les produits de protection des fluides utilisés dans la transformation des métaux.

 

  • les produits antiparasitaires. Ils comprennent les rodenticides utilisés pour lutter contre les souris, les rats ou autres rongeurs, les avicides pour lutter contre les oiseaux, les molluscicides utilisés pour lutter contre les mollusques, les piscicides utilisés pour lutter contre les poissons; les insecticides, acaricides et produits utilisés pour lutter contre les autres arthropodes, les répulsifs et appâts.

 

  • les autres produits biocides. Ils comprennent les produits de protection pour les denrées alimentaires ou les aliments pour animaux, les produits antisalissure, les fluides utilisés pour l'embaumement et la taxidermie, les produits utilisés pour désinfecter et préserver la totalité ou certaines parties de cadavres humains ou animaux et les produits pour lutter contre la vermine.

Les pesticides dans les fruits et légumes

Parmi les 169 échantillons analysés par la DGCCRF dans une étude récente, la moitié contenait des résidus de pesticides et dans 10% des cas dans des proportions plus élevées que les normes légales.

Parmi les substances trouvées : du parathion-méthyl, un insecticide interdit, l'endosulfan, un insecticide interdit par la commission européenne, de l'iprodione, un fongicide cancérigène, de la vinclozoline, une molécule à l'origine de malformations génitales, etc.

Les 4 479 mesures effectuées en 2005, ont permis d'établir le palmarès de la pollution suivant pour les produits dépassant les taux de pesticides autorisés :Les salades, surtout en hiver, sont les plus touchées.

* 31,8% des céleris branche, 
* 26,1% des bottes de persil, 
* 23,2% des poivrons, 
* 21,4% des raisins secs, 
* 19% des pêches, 
* 16,7 des ananas, 
* 16,1% des fraises, 
* 12,1% des feuilles d'épinards 
* 10,8% des céleris raves 
  • 10,2% des salades,
  • 9 ,9% des haricots non écossés,
  • 8,3% des pommes de terre nouvelles,
  • 7,7% des mandarines.

Une autre manière de mesurer la teneur en pesticides consiste à mesurer la teneur en milligramme par kilo (mg/kg) des différents aliments.

Pesticides et alimentation en Europe

  • Selon, le rapport annuel de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) publié le 12 juille 2010, 3,5% d'aliments dans l'UE ont été jugés non conformes en matière de pesticides. Plus de 70.000 échantillons représentant près de 200 types d’aliments ont été analysés.
  • En effet, 3,5 % des échantillons de produits alimentaires qui ont été testés en 2008 dans l’UE dépassaient les limites maximales de résidus (LMR) de pesticides autorisés. Ce taux est en amélioration sur 2007 : il y avait alors 4,2% d'échantillons non conformes.
  • Autre manière de voir les choses : 96,5 % des échantillons analysés sont conformes aux normes LMR.

Il est difficile de dire si la tendance est à l'amélioration car les chiffres de années précédentes ne sont pas tout à fait comparables du fait d’une harmonisation de la réglementation sur les LMR en 2008.

En France, sur 70 échantillons testés, 43 (61,4%) ne contenaient aucun résidu de pesticide, 25 (35,7%) étaient conformes aux LMR et 2 (2,9%) dépassaient les résidus de pesticides autorisés.

Davantage de pesticides dépassant les LMR ont été observés dans des aliments importés de pays hors UE (7,6 %), que dans des échantillons provenant de l’UE (2,4 %).

Sur 2.062 échantillons d’aliments pour bébés testés, 76 contenaient des traces de pesticides et la LMR était dépassée dans 4 échantillons (0,2 %).

Pour les produits bio, les LMR étaient dépassées dans 0,9 % des cas.

Selon l’Efsa, la présence de pesticides dans les aliments,y compris dans les nombreux cas le dépassement des LMR, n'et pas forcément un motif d’inquiétude et l'aliment concerné peut rester sain et sûr.


Teneurs en pesticides trouvés dans certains aliments

  • Oignons : 10.9 mg/kg de résidus de fongicide alors que la limite LMR est de 1 mg/kg
  • Pommes de terre : 12.8 mg de résidus fongicides contre une limite de 5 mg/kg
  • Viande de boucherie : en 2003, 0.4% des contrôles non conformes (insecticide lindane)
  • Tomates : 1 mg d'acaridices ou insecticides (limite : 0.5 mg/kg)
  • Salades : jusqu'à 4.3 mg d'insecticides (acéphate) (limite : 0.02 mg/kg)
  • Le Pain : des traces de chlorpyrilfos-methyl ou de dichlorvos sont pafois trouvées dans le blé ou le seigle
  • Le Persil : 12.8 mg (fongicides) (limite : 5mg/kg)
  • Oeufs : en 2003, 1,3% des contrôles étaient mauvais (supérieurs à la limite de 0.1 mg de lindane par kg)
  • Fromages : une étude montre des traces de contamination aux organochlorés (juque 1 mg/kg de chlordane)
  • Mandarine : 0.17 mg d'insecticides (surtout le fenthion)
  • Fraises : contient parfois des fongicides (bénomyl, 0,25mg vs une limite de 0.1 mg/kg ou du cyprodinil, 3.1 mg vs limite de 2 mg)
  • Le vin : le raisin peut contenir plus de 2 mg/kg de thiocarbamate ; le vin en contient également jusque 0.1mg

Ce qui pose problème, plus encore que la quantité des fongicides, insecticides, herbicides, pesticides trouvée dans nos aliments, c'est la répétition de la consommation de doses, qui même minimes, dans la durée nuit gravement à la santé et peut causer des pathologies graves à terme. Plusieurs cas avérés de liens entre l'exposition aux pesticides et maladies ont été recensés, notamment dans le milieu agricole.


'Que faire pour se prémunir des pesticides

La première précaution est de bien laver les fruits et légumes tout en étant conscients que cela ne suffit pas à faire disparaître toutes les traces de produits chimiques. Utilisez une brosse spéciale. Mais sachez que parfois les pesticides ou fongicides pénètrent dans le fruit quand il n'est pas cueilli de fraîche date, ce que savent bien les producteurs d'oranges ou de pommes par exemple.

  • Il faudrait éplucher les légumes pour enlever toute trace de pesticide, mais alors comment conserver les anti-oxydants et les vitamines contenus dans la peau ? De plus, les substances phytosanitaires sont parfois dans le corps de l'aliment… Alors ? Alors, il faut favoriser l'agriculture bio et « raisonnée » ; une conversion qui prendra forcément du temps…

L'impact des pesticides sur la santé

Cancers et pesticides, le lien est confirmé par une étude du Ciml (Le Ciml est le Centre d’Immunologie de Marseille-Luminy (CIML), Unité Mixte de Recherche du CNRS, de l’Inserm et de l’Université de la Méditerranée a été créé en 1976. Il est situé sur le Parc Scientifique et Technologique de Luminy, entre Marseille et Cassis, sur la côte méditerranéenne).

De nombreuses études épidémiologiques montrent sans ambiguïté que l’exposition aux pesticides augmente notablement le risque de survenue de cancers, de troubles de la reproduction et de maladies neuro-dégénératives. L’INSERM a ainsi confirmé le 16 juin 2009 que l’exposition aux pesticides double le risque de maladie de Parkinson chez les agriculteurs.

  • Pesticides = risque accru de Parkinson. Le risque de Parkinson augmente avec la durée d’exposition et principalement aux insecticides, notamment de type organochloré. L’étude de l’Inserm montre que les agriculteurs exposés aux pesticides présentent des troubles chromosomiques pouvant entraîner le développement d’un lymphome ou d’un cancer du système immunitaire

Les liens entre pesticides et cancers

Cancers et pesticides, le lien est confirmé par une étude du Ciml (Le Ciml est le Centre d’Immunologie de Marseille-Luminy (CIML), Unité Mixte de Recherche du CNRS, de l’Inserm et de l’Université de la Méditerranée a été créé en 1976. Il est situé sur le Parc Scientifique et Technologique de Luminy, entre Marseille et Cassis, sur la côte méditerranéenne). En novembre 2008, les chercheurs Bertrand Nadel et Sandrine Roulland avaient dévoilés leurs premiers travaux. Ils montraient que sur une période moyenne de dix ans, les agriculteurs exposés aux pesticides présentaient dans le sang une fréquence de cellules transloquées pouvant être jusqu’à 1 000 fois supérieure à la normale, ainsi qu’une augmentation des lymphocytes B en circulation.

La translocation est un échange de matériel génétique entre les chromosomes 14 et 18, qui existe aussi chez des individus en bonne santé, mais qui peut être considérée comme précurseur de cancer.

Cette nouvelle étude (Agrican) biomoléculaire du Centre d’immunologie de Marseille-Luminy (CMIL), élaborée en association avec les épidémiologistes du Centre François Baclesse, a été réalisée ces cinq dernières années sur 144 agriculteurs exposés aux pesticides. Elle révèle l’existence d’un lien de causalité avéré entre l’exposition aux pesticides et l’origine de certains cancers chez les agriculteurs, souligne la Ligue contre le cancer.

L’équipe du CMIL a constaté que, par rapport au reste de la population, « les agriculteurs exposés aux pesticides développent dans leur génome 100 à 1 000 fois plus de cellules anormales, qui peuvent ensuite éventuellement se transformer en lymphome folliculaire » (un type de cancer du sang). (étude parue le Journal of Experimental Medecine, 8 juin 2009)

Il est donc prouvé que les agriculteurs exposés aux pesticides présentent des anomalies chromosomiques pouvant favoriser le développement d’un lymphome ou cancer du système immunitaire.

Selon Sandrine Roulland et Bertrand Nadel, chercheurs marseillais du CMIL : « Nos résultats apportent une vision nouvelle des étapes de progression vers le lymphome tout en mettant l’accent sur le rôle majeur de l’exposition agricole aux pesticides dans les étapes de progression« 


L'interdiction du pesticide endosulfan

Des experts de l'ONU recommandent aux gouvernements d'interdire le pesticide endosulfan. Ce pesticide est encre très utilisé, mais est dangereux du fait de l'impact qu'il peut avoir sur le système nerveux humain, comme sur la faune sauvage.

Utilisé dans la culture du soja, du coton, du riz ou encore du thé, le pesticide ndosulfan doit être inscrit sur la liste des produits toxiques à éliminer, estiment les chercheurs du Comité de revue de la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POPs). Réunis la semaine dernière à Genève, ils "recommandent de placer l'endosulfan dans l'Annexe A de la Convention, avec des dérogations spéciales, une décision qui pourrait mener à son élimination sur les marchés mondiaux".

C'est en avril prochain 2001 que les pays membres de la Convention doivent choisir de suivre ou non la recommandation du comité quant à ce polluant encore très utilisé en Inde. Très toxique, ce pesticide est néfaste pour la santé humaine, en affectant notamment le système nerveux. Il est également néfaste pour l'environnement et fait déjà l'objet d'interdictions dans soixante pays.

Signée en mai 2001 par 172 pays, la Convention de Stockholm couvre à ce jour 21 polluants, tels que les polychloro-biphényles (PCB) ou le DDT.


Les pesticides dans les eaux

  • Les pesticides dans les eaux

Les pesticides sont majoritairement utilisés en agriculture ; on parle alors de produits phytosanitaires ou phytopharmaceutiques. Ils font également l’objet d’un usage non agricole par les gestionnaires d’équipements ou de réseaux de transport, les collectivités locales ou les particuliers ; on parle alors de biocides. La plupart des pesticides sont des molécules organiques de synthèse. L’agriculture française en utilise environ quatre cents. Elles entrent dans la composition de plus de huit mille produits commercialisés. Ceux-ci bénéficient d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) délivrée par le ministre chargé de l’Agriculture, après une procédure d’évaluation du risque pour le consommateur, l’utilisateur et l’environnement. Ainsi, si régulièrement des substances sont interdites à l’usage, parallèlement de nouvelles substances sont autorisées.

En fonction des conditions d’utilisation et selon les caractéristiques du milieu, ces substances actives sont susceptibles de se retrouver dans les différents compartiments de l’environnement (air, sol, eau, sédiments, etc.), ainsi que dans les denrées alimentaires. Elles peuvent présenter, en plus de leurs effets intentionnels sur les parasites ou organismes visés, des dangers très variables pour l’homme et les écosystèmes, avec un impact immédiat ou sur le long terme.


En 2007, 453 pesticides différents ont été recherchés sur au moins une des 2023 stations de suivi de la qualité des cours d’eau. Ces stations, sous la responsabilité des agences de l’Eau, font majoritairement partie des programmes de surveillance mis en place avec la directive cadre sur l’eau (DCE). Elles comprennent également des stations issues de réseaux complémentaires mis en œuvre par certaines agences. Si le nombre total de substances recherchées a légèrement baissé par rapport à 2005 et 2006, la recherche des molécules suivies est plus systématique. Ainsi, 136 substances ont été recherchées sur plus de la moitié des points en 2007 contre 65 en 2007.
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Compte tenu des risques qu’ils représentent tant pour les milieux aquatiques que pour la production d’eau potable, la présence de pesticides dans les cours d’eau et dans les eaux souterraines fait l’objet d’un suivi régulier qui n’a cessé de se renforcer lors de la dernière décennie. Ces suivis mettent en évidence une dispersion importante et une présence généralisée des pesticides dans les milieux aquatiques, le plus souvent en très faible quantité. Les teneurs en pesticides issues des résultats d’analyse permettent d’établir des concentrations totales en pesticides et, lorsqu’elles existent, de vérifier le respect des normes par substances. Ces normes font partie des objectifs de qualité de la directive cadre sur l’eau.


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