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Bioéconomie

Bioéconomie

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Sommaire

La bioéconomie

  • La bioéconomie est un concept un peu général (flou ?) qui découle de la [ Nouvelle consommation ] et au coeur de l'économie verte.
  • La bioéconomie c'est :

> soit la théorie économique développée par Nicholas Georgescu-Roegen et l’économiste René Passet, qui met en valeur la base biologique ou « Naturelle » de tous les processus économiques > > soit l'étude des systèmes biologiques par des outils économiques (voir Halieutique).

La bio-économie, pour faire court c’est une vision globale du développement durable intégré dans la théorie économique. C

Nicholas Georgescu-Roegenmettant en évidence les rapports intimes entre la loi de l'entropie et le processus économique, la bioéconomie s'appuie sur une vérité proprement écologique qui s'impose désormais à tout le monde : le développement économique ne saurait impunément se poursuivre sans une profonde restructuration et une réorientation radicale. L'auteur offre une démonstration claire et irréfutable à l'échelle mondiale : non seulement il ne peut plus être question de « croissance durable » ni de «croissance zéro », mais la décroissance est désormais inévitable pour un développement réellement durable de l'humanité.

La bioéconomie  : explications

  • D'un point de vue théorique, la bioéconomie est une théorie économique développée par Nicholas Georgescu-Roegen au début des années 1970. Cette théorie utilise le principe de l'entropie pour analyser les processus économiques. La bioéconomie met en valeur la base biologique ou « Naturelle » de tous les processus économiques et donc des problèmes humains associés à la déplétion de nos ressources naturelles.

La bioéconomie souligne la contradiction entre la deuxième loi de la thermodynamique, la loi de l'entropie - c'est-à-dire la dégradation de l'énergie et de la matière - , des ressources naturelles utiles à l'humanité - et une croissance économique sans limites. La bioéconomie serait l'ancêtre d'une discipline à part entière qui est en plein développement : l'économie écologique (« ecological economics »). Pour René Passet, l’approche bioéconomique consiste à “ouvrir l’économie sur la biosphère”, c'est à dire à intégrer dans le calcul le fait que le système économique est un sous-système du monde vivant et de son environnement, dont il doit prendre en compte la finitude et les capacités de régénération limitées.

Intégrer les cycles biologiques au cœur du raisonnement économique

A ce jour il existe une autre définition de la bioéconomie, celle du club des bio-économistes : créée en 2012, et encore peu connue, c'est une association dont l'objectif est de « sensibiliser et informer sur les enjeux et la nécessité d'une agriculture et d'une sylviculture véritablement durables, assez productives et efficaces pour garantir la diversité et la compétitivité de leur filières aval de transformation face aux besoins planétaires croissants ».

La « bio-économie » selon le club des bio-économistes

Selon le président du club des bio-économistes, , Claude Roy, il n'y aurait que 3 options durables qui s'offrent à nous :

1- La sobriété volontaire (une réduction volontaire de nos consommations et de l'impact environnemental de celles-ci), 2 - une économie basée sur le renouvelable et le zéro carbone, 3 - les puits de carbone

Selon les bio-économiste, la terre, la forêt et le soleil, moyennant des précautions et certaines limites, peuvent en effet nous fournir en toute sobriété de l'alimentation (une forme d'énergie renouvelable) mais aussi des énergies, des matériaux et des molécules "sans carbone… noir", ainsi que des fertilisants organiques pour nourrir les sols et les plantes ».

Face à la croissance démographie, le club de bio-économistes veut augmenter notre capacité à constituer de la biomasse (aliments naturels sur lesquels se baserait cette nouvelle économie) à travers les activités qui ont un rendement important, telles l'agriculture, la sylviculture, la production forestière ou l'aquaculture, qui produiraient, en outre, jusqu'à « un emploi supplémentaire par 1000T de biomasse ».

Jusque-là rien de nouveau. Cependant, le club des bio-économistes affirme – probablement avec raison – que « nous ne sommes pas capables d'assurer la pérennité de notre développement » dans les conditions actuelles. Les adhérents proposent une solution :

« Il faudra bien se résoudre à gérer la forêt et la terre comme de véritables "pourvoyeuses d'avenir" productives et non pas, comme certains en rêvent, en imaginant d'en faire de quelconques réserves bucoliques ! » Mais n'est-ce aps déjà le cas ? En France, toutes les forêts domaniales sont gérées pour l'exploitation du bois, les loisirs, la chasse, etc. En France, l'écosystème impénétrable et sanctuarisé n'existe plus depuis des milliers d'années.

La place de la bioéconomie

Comme le soulignant le Nouvel économiste en avril 2013 : "La bioéconomie, c’est le concept qui monte. En début d’année, la Commission européenne a mis sur pied un “observatoire de la bioéconomie”, signale Hervé Kempf dans le Monde (16/02). Le lancement intervient un an après la définition d’une “stratégie européenne de la bioéconomie à l’horizon 2020”, dont ce laboratoire d’observation est une première application. L’OCDE, également, s’est emparée du sujet, de même que le gouvernement américain qui a publié en avril 2012 un “blueprint” sur la bioéconomie nationale."

La bioéconomie en Europe

> Ce concept-clé du XXIe siècle si l’on veut parvenir « à une société à faible intensité de carbone fossile et permettant de répondre aux défis énergétiques, environnementaux et de compétitivité  », est ainsi au cœur de l’économie verte. Un exemple d'application concrète : L’Institut français du pétrole-Energies nouvelles (Ifpen) et l’ Institut national de la recherche agronomique (Inra) ont signé un accord de collaboration le 1er mars 2013. Ils conjuguent leurs efforts et leurs capacités scientifiques et technologiques afin de valoriser la biomasse à une échelle industrielle.

Institutionnellement, la Commission Européenne et l'OCDE se réfèrent à la bioéconomie comme à « un ensemble d'activités économiques liées à l'innovation, au développement, à la production et à l'utilisation de produits et de procédés biologiques ». À travers cette nouvelle stratégie, les institutions souhaitent utiliser la recherche et l'innovation pour faire la transition de notre économie basée sur le carbone et les énergies fossiles vers une économie verte, décarbonnée et durable.

Le but du jeu est de « parvenir à une économie plus innovante et à faibles émissions, à même de concilier les impératifs d’une agriculture et d’une pêche durables, de la sécurité alimentaire et de l’utilisation durable de ressources biologiques renouvelables à des fins industrielles, tout en assurant la protection de l’environnement et la biodiversité ». A l’échelle européenne, ce type d’actions a été évalué à 4,5 milliards d’euros d’investissements de soutien. L’accord français en effet s’est mis dans les starting-blocks de la Commission européenne qui, le 14-15 février dernier à Dublin (Irlande) annonçait la création d’un observatoire de la bioéconomie. Annonce elle-même dans le prolongement d’un Livre blanc « Innovation au service d’une croissance durable : une bioéconomie pour l’Europe » de la Commission et de son programme de recherche Horizon 2020. « La population mondiale approchant les 9 milliards d’individus en 2050 et les ressources naturelles étant limitées, l’Europe a besoin de ressources biologiques renouvelables pour la production de denrées alimentaires et d’aliments pour animaux sûrs et sains, ainsi que de matériaux, d’énergie et d’autres produits  ».

> 22 millions d’emplois en Europe dépendraient déjà du secteur de la bioéconomie

Le secteur de la bioéconomie dans l’UE représenterait déjà un chiffre d’affaires de près de 2 000 milliards d’euros et emploierait plus de 22 millions de personnes, soit 9% de la population active totale. Ces emplois relèvent des secteurs de l’agriculture, la sylviculture, la pêche, l’agroalimentaire, la production de pâte à papier et de papier, ainsi que dans certains secteurs de l’industrie chimique, des biotechnologies et de l’énergie. Selon les calculs de la Commission : « on estime que, d’ici à 2025, chaque euro investi dans des actions de recherche et d’innovation en matière de bioéconomie financées par l’UE produira 10 euros de valeur ajoutée dans les secteurs de la bioéconomie.  » Calculette en main, les eurocrates estiment que « pour l’agriculture, la bioéconomie permettrait d’ores et déjà de générer un chiffre d’affaires annuel de 381 milliards d’euros et emploierait 12.000 personnes. » (source : http://www.lesinfluences.fr/Bioeconomie-le-neologisme-du-XXIe.html)

La bioéconomie, un enjeu planétaire

Dans le reste du monde, les citoyens, certains gouvernements et la société civile se battent pour préserver des bouts de terre qui n'ont pas encore été trop dérangés par l'être humain, et ceux-ci le sont car, en général, ils sont justement difficilement accessibles… Cependant, d'après le club des bio-économistes, il faudrait cultiver… tout : les forêts, la savane et la steppe et cesser de s'acharner à préserver la biodiversité à travers ces réserves « bucoliques » qui sont, sinon inutiles, au moins non-productives. Une grave erreur d'appréciation sur les services rendus par la biodiversité et les écosystèmes "naturels".

En effet, nos écosystèmes sont déjà stressés par l'activité humaine et beaucoup sont en déclin. Des espèces qui sont des mailles importantes du cycle de vie, et donc vitaux à l'équilibre planétaire, disparaissent tous les jours (les abeilles et autres insectes pollinisateurs en sont des témoins).

La solution du club des bio-économistes serait malheureusement irrévocable à l'échelle humaine. Après avoir déséquilibré les écosystèmes de manière insoutenable, il serait impossible de retourner en arrière et de recréer des écosystèmes stables avec sa biodiversité et ses services écosystémiques qui sont vitaux à la survie de toutes les espèces, y compris et surtout l'espèce humaine.

Force est de constater que l'économie ne peut toujours se conjuguer avec la "bio" et que malgré tous les discours rassurants sur une prétendue complémentarité profitable à tous, l'économie verte déclinée ici en bio-économie souffre de ses contradictions inhérentes, au regard de la présentation (orale) qui en a été faite récemment par ce club, davantage en recherche de financements que de sens.

L'avenir de l'Homme ne se trouve certainement pas dans l'exploitation industrielle du vivant au service d'une civilisation productiviste et consumériste sans valeur, sans saveur et sans intérêt.

L'avenir est à la bioéconomie

«Il n’est désormais d’économie viable qu’une bioéconomie ouverte aux lois de la nature». Beaucoup de temps a été perdu.

Un rapport récent du programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) estime qu’une croissance mondiale compatible avec un retour aux consommations de ressources de l’année 2000 exigerait une division par trois de ces dernières pour les pays industrialisés et une stabilisation pour les autres. La quantité de contraintes à mettre en œuvre pour cela fait apparaître cette hypothèse comme difficilement réalisable. En revanche, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) entrevoit la perspective d’un accroissement spectaculaire de la part des énergies renouvelables (proche de 80%) dans la consommation énergétique totale du monde. Tous les experts soulignent l’ampleur des efforts à effectuer.

Ni les politiques simplement défensives et restrictives ni des calculs d’apothicaire, ajustant à la marge les coûts et avantages des politiques environnementales, ne suffiront à régler le problème.

Dans un monde évolutif, on ne surmonte les difficultés que par dépassement. C’est à un effort considérable de recherche, d’investissement et d’innovation - à la fois technologique, économique et sociale - que doit être donnée la priorité : «La clé, déclare l’un des auteurs du rapport du Pnud, c’est l’innovation.» Il nous faut inventer un autre monde. (source : René Passet in http://www.liberation.fr/economie/2011/05/23/l-avenir-est-a-la-bio-economie_737500)

La bioéconomie et les biotechnologies

  • Il y a certes du réalisme dans le constat fait par la Commission ou par l’OCDE : “Portée par la hausse des revenus, en particulier dans les pays en développement, la demande de soins médicaux, de produits agricoles, de produits de l’exploitation forestière et de produits de la pêche va augmenter. Dans le même temps, bien des écosystèmes autour desquels se structurent les sociétés humaines de par le monde sont surexploités et ne sont pas durables.”

La réponse ? La bioéconomie, mais en fait surtout les biotechnologies qui vont prospérer sur ces marchés de la “réparation” des écosystèmes soumis à une pression toujours croissante. EuropaBio, l’association qui se définit comme “la voix de l’industrie européenne des biotechnologies”, et regroupe à ce titre tous les grands noms de l’industrie qui misent sur ce potentiel, de Monsanto à Bayer en passant par Novartis ou Transgene, n’est pas loin et suit de très près les travaux de la Commission dans ce domaine.

“Les biotechnologies offrent des solutions techniques qui permettent de résoudre nombre de problèmes de santé et de ressources auxquels le monde est confronté. L’application de ces biotechnologies à la production primaire, à la santé et à l’industrie est susceptible de donner naissance à une “bioéconomie”, c’est-à-dire à un système dans lequel les biotechnologies assureront une part substantielle de la production économique”, résume un rapport de l’OCDE de 2010 sur le sujet. Conclusion des experts, à l’horizon 2030, la bioéconomie s’appuierait probablement sur trois piliers : “Une connaissance approfondie des gènes et des processus cellulaires complexes, la biomasse renouvelable et l’intégration sectorielle des applications biotechnologiques.”

Le remède peut être pire que le mal Sous cette forme, la bioéconomie n’est plus la révolution conceptuelle imaginée par René Passet. L’économie classique, sa propension constatée “à mettre en danger l’existence des milieux qui conditionnent sa propre existence”, selon les termes de l’économiste, en sort intacte. Et les biotechnologies viennent simplement améliorer ses performances, et donc, potentiellement, aggraver ses défaillances. Le cas des biocarburants encouragés au niveau européen en se focalisant avant tout sur l’intérêt des agriculteur l’a déjà démontré : en l’absence d’approche réellement globale, le remède peut être pire que le mal.

Les biocarburants de première génération, en pleine expansion en Europe, affichent dans certains cas un bilan carbone équivalent ou pire que celui des énergies fossiles qu’ils devaient remplacer. C’est particulièrement évident dans le cas de l’huile de palme où l’effet “CASI”, pour “changement d’affectation des sols indirect” dans le jargon des spécialiste, a joué à plein : la diminution des surfaces consacrées au colza alimentaire en Europe s’est traduit par une déforestation massive en Indonésie pour produire l’huile de palme qui allait servir de substitution. (source : Jacque Secondi, in http://www.lenouveleconomiste.fr/la-bio-economie-le-concept-qui-monte-18747/)


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