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Localisme

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Version du 14 octobre 2013 à 10:32


Sommaire

Le localisme

Le localisme


Le localisme est une des facettes de la nouvelle consommation et de la consommation collaborative : il s'agit de la tendance à créer dans des unités géographiques proches et cohérentes des systèmes économiques plus ou moins autosuffisants. L'aspiration à consommer local se structure autour de l'émergence d'un "localisme économique"  : celui-ci vise à développer des économies locales vivantes qui restaure le lien social et le pouvoir d'achat en circuit cour. Le localisme fait parfois figure de véritable programme de la transition écologique et économique.

Le localisme est évidemment très proche de la philosophie des [ Locavores ] : Alimentation: qui sont les locavores ?


Aux Etats-Unis, le localisme s'est organisé en un réseau d’entrepreneurs, le BALLE (Business Alliance for Living Local Economies/Alliance d’Entreprises pour des Economies Locales Vivantes) : en 2013, le Balle compte 80 réseaux locaux (américains et canadiens), 30 000 entrepreneurs indépendants et représente pas moins de 450 000 emplois. Ces entrepreneurs d’un nouveau genre militent pour une économie vraiment soutenable : Occupy Wall Street a pour eux été une caisse de résonance.

Les leaders du mouvement localiste de Balle sont des patrons de PME et TPE qui valorisent les compétences et ressources d'un territoire. Cela démontre un état d'esprit volontariste qui veut mettre fin à des logiques d'exploitation des plus pauvres au service des plus riches : "le capitalisme mondialisé ne rend plus de comptes à personne, il est dévoyé et ne sert pas la collectivité. Ces entrepreneurs souhaitent s'implanter sur leur territoire, redonner vie au tissu 'économique local et monter des activités qui répondent aux besoins exprimés par les populations locales


Le localisme économique


Voici un extrait de l'article de la revue belge "Imagine demain le monde" sur le : "Le localisme économique, Un nouveau rêve américain"

"Aux Etats-Unis, loin de Wall Street, un nouvel avenir économique prend racine. Son terreau : l’alimentation locale, les énergies renouvelables et la finance participative. Entre destruction de l’environnement et délocalisations, jobs rares et précaires, malbouffe et lobbying politique malsain, ils sont de moins en moins nombreux à croire que le capitalisme mondialisé puisse servir le bien commun. Sous l’impulsion de BALLE, un réseau qui fédère 30.000 petits entrepreneurs, la construction d’économies locales vivantes est devenue un véritable programme de transition et un démenti crédible à TINA, le fameux « There Is No Alternative » de Margaret Thatcher. Ce mouvement montre que les clefs de la résilience et de la prospérité se trouvent dans la relocalisation des activités et le partage des richesses.

« Il y a eu tellement de souffrances ici ». Gar Alperovitz, professeur d’économie politique à l’Université du Maryland, a ces mots simples et forts pour expliquer l’élan citoyen qui s’est emparé des Etats-Unis et que certains n’hésitent pas à comparer à une nouvelle révolution américaine. Le mouvement, silencieux, quasi invisible des radars médiatiques, a commencé autour de l’alimentation locale, stimulé par la prise de conscience des effets désastreux de la malbouffe. Il s’est étendu à la finance, à mesure que se confirmait l’indécente conjoncture si bien traduite, en 2011, par le mouvement « Occupy Wall Street » : 400 Américains détiennent plus de richesses que 180 millions de leurs compatriotes réunis, les 99 % qui se battent avec le chômage et des salaires en berne.

Le localisme contre la malbouffe

Ce mouvement s’est nourri de la consternation de ceux qui espéraient que le gouvernement Obama s’engage dans la voie des énergies renouvelables, mais l’ont vu céder aux sirènes des compagnies pétrolières et gazières. Il est également caractérisé par une méfiance grandissante à l’égard du fonctionnement du système politique. Car depuis 2010, et l’adoption de la loi « Citizens United », les grands conglomérats financiers et industriels ont encore accru leur influence sur la vie politique américaine en gagnant le droit de financer les campagnes électorales. Les syndicats et associations peuvent aussi contribuer, mais bien évidemment ne font pas le poids. Les citoyens californiens qui militaient pour une loi rendant obligatoire l’étiquetage des produits OGM ont pu s’en rendre compte lors des dernières élections de 2012 : les géants de l’agrobusiness, Monsanto en tête, ont dépensé plus de 23 millions de dollars en campagnes diverses pour contrer leur proposition. Avec succès.

Le localisme contre la concentration des richesses

« Le système est cassé » ; « Les grands conglomérats financiers sont des monstres qui dévorent leur propre communauté et détruisent tout sur leur passage » ; « Même la plus petite réforme visant à protéger la santé humaine et l’environnement est devenue impossible ». Des phrases que l’on peut entendre chez ceux, de plus en plus nombreux, qui ont décidé de ne plus alimenter cette machine infernale. Aujourd’hui, plus de 95 millions d’Américains sont membres d’une banque coopérative. Depuis le krach boursier de 2008, ils sont des millions à avoir retiré leur argent et leur confiance aux Big Six, les six grandes banques qui dominent le marché (Goldman Sachs, Morgan Stanley, JP Morgan Chase, Citigroup, Bank of America et Wells Fargo).

Ils ont aussi changé leurs habitudes de consommation, comme en témoigne l’augmentation continue du nombre de marchés fermiers ; il y a en 8.000 aujourd’hui dans le pays, soit deux fois plus qu’il y a 10 ans (infographie en p.14). Dans le domaine des énergies renouvelables également, les initiatives foisonnent, et il est difficile de dénombrer les coopératives qui se sont créées autour de la production locale d’énergie solaire. « C’est comme si quelque chose était en train de s’effondrer, de se décomposer, de s’épuiser, tandis qu’autre chose, encore indistinct, tente de sortir des décombres », analyse Otto Scharmer, un économiste en poste au MIT, le Massachusetts Institute of Technologies, qui parle d’une conscience émergente et cherche à régénérer un modèle social et institutionnel incapable de répondre aux grands défis contemporains.

Une organisation a réussi à catalyser l’énergie de ce mouvement protéiforme, qui montre que les clefs d’une économie plus résiliente et plus juste se trouvent au niveau local. BALLE (Business Alliance of Local Living Economy) est un réseau de petits entrepreneurs qui s’est créé en 2001 dans la perspective de reconstruire des « économies locales vivantes ». Avec cette proposition, il a fédéré des forces vives dans tous les domaines  : alimentation, énergie, éducation, culture. Comme le résume Ingrid Ault, présidente d’un groupe localiste dans le Michigan, « il a connecté toutes les petites pièces du puzzle ensemble ».


sur le localisme

La nouvelle économie revalorise les territoires

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