Fonte des glaces
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La fonte des glaces
- La fonte des glaces est une conséquence du réchauffement climatique généralisé.
D’ici la seconde partie du XXIe siècle, tout l’Arctique sera libre de glace de mer au moins 2 mois par an. Aujourd’hui, dans les périodes naturelles de fonte, il en reste au minimum 3 à 4 millions de km2 soit 6 à 7 fois la superficie de la France.
Source : Jean Jouzel, Institut Pierre Simon Laplace / Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement, CEA-CNRS-UVSQ CE Saclay.
La fonte des glaces accélère
Sur les émissions de CO2, dioxyde de carbone, voir l'article : [ CO2 ]
Une étude menée par des chercheurs du Jet Propulsion Laboratory de la Nasa,et t basée sur des mesures satellite des six plus grands glaciers de la région (Pine Island, Thwaites, Haynes, Smith, Pope et Kohler) entre 1992 et 2011, montre qu'on atteint un point de non retour.
"Celui de Pine Island a reculé de 31 km, Thwaites de 14 km, Haynes de 10 km, quant à Smith et Kohler, ils ont chacun perdu 35 kilomètres" énumère l'étude qui conclut de manière alarmante :
"Les mesures de 2011 ne montrent aucun obstacle susceptible d'empêcher l'ensemble de ces glaciers de se détacher et de partir à la mer" - les chercheurs de l'étude publiée dans Geophysical Research Letters.
Un point de non retour qui a été atteint.
- Les conséquences pourraient être dramatiques. "Ces glaciers contribuent de manière significative à l'augmentation du niveau des océans, car ils relâchent chaque année autant de glace dans l'océan que l'ensemble de la banquise du Groenland" précise l'auteur de l'étude, cité par un article de la Nasa.
Autant de glace que toute la banquise du Groenland rendue aux océans chaque année
"Ces glaciers contiennent suffisamment d'eau pour accroître le niveau global des océans de 1,2 mètre. Et ils fondent plus rapidement que ce que les scientifiques avaient prévu" conclut Eric Rignot glaciologue de l’université de Californie à Irvine et de la Nasa, et principal auteur de cette étude. Ce qui implique donc, selon lui, de revoir les prédictions actuelles d'élévation du niveau des mers.
Les dernières prévisions du Giec estimaient que le niveau des eaux devrait grimper de plus de 80 cm d'ici 2100.
L’effondrement des masses de glace de ce secteur de l'ouest de l’Antarctique paraît ainsi être irréversible" commente Eric Rignot.
"Le fait que ce recul des glaciers se produise simultanément sur une vaste zone laisse penser que ce phénomène a résulté d’une cause commune : un réchauffement de l’eau de l’océan dans laquelle flotte une partie de ces masses de glace. La disparition de ce secteur paraît donc, désormais, inéluctable" conclut le chercheur.
La fonte des glaces est inévitable
- Une étude publiée dans le journal Science par un chercheur du Centre des Sciences Polaires de l'université de Washington va dans le même sens.
Ce glaciologue a focalisé ses recherches sur le plus imposant de ces glaciers : celui de Thwaites. À partir de cartes topographiques détaillées obtenues par radar aéroporté, mesurant l'épaisseur de la glace, il a établi un modèle numérique de la désintégration de ce dernier.
L'objectif de cette étude était de tester la sensibilité des calottes glaciaires au réchauffement et de voir quelles conditions permettaient d'inverser le processus de fonte. Et ses conclusions sont sans appel : quel que soit le scénario envisagé, le glacier de Thwaites est condamné à disparaître d'ici deux à neuf siècles.
La fonte des glaces accélère
Dans un article publié sur le site de l'université de Washington, le chercheur affirme que "le glacier de Thwaites qui se déplace rapidement pourrait accroître le niveau des océans d'environ de 60 centimètres. Et ce glacier agit comme un pivot qui pourrait entraîner avec lui le reste de la banquise" commente le chercheur. Et ce dernier de préciser que le reste de cette banquise contient assez d'eau pour accroître le niveau des océans de 3 à 4 mètres.
"Auparavant, quand nous avons constaté l'amincissement, du glacier, nous ne savions pas comment allait évoluer la fonte", explique Ian Joughin de l’université de Washington et co-auteur de l'étude. "Les simulations dans notre modèle informatique semblent indiquer une accélération dans le futur, sans aucun mécanisme de stabilisation en vue" précise le glaciologue.
"De nombreux glaciologues suspectaient une telle accélération de la fonte. Désormais, notre modèle nous donne une idée de la vitesse à laquelle elle se produit" précise Ian Joughin. (source : sciences et avenir, mai 2014)