ISR, Investissement socialement responsable
Un article de Encyclo-ecolo.com.
Sommaire |
L'Investissement socialement responsable, ISR
L'Investissement Socialement Responsable, (Socially Responsible Investment en anglais) représente un mode de financement qui privilégie des critères de nature sociale et environnementale aux critères financiers classiques dans la sélection des valeurs investies.
Les placements ISR désignent des placements réalisés en fonction d'un arbitrage basé non seulement sur la performance financière intrinsèque des valeurs, mais aussi sur la prise en compte de notions extra-financières, comme l'approche sociale, écologique ou bien environnementale de l'entreprise.
L’ISR consiste à prendre en compte dans les choix d’investissement des critères dits « extrafinanciers
», c’est-à-dire Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) en plus des
critères financiers « classiques ». C’est l’application concrète du développement durable aux
placements financiers. En sélectionnant les entreprises les plus vertueuses, l’Investissement
Socialement Responsable contribue à transformer nos modèles de développement et à les
rendre soutenables à long terme.
Alors que la crise financière a révélé les risques de certaines pratiques financières, une prise de conscience collective de l’intérêt à reconnecter la finance avec l’économie réelle est en train d’émerger. I
nvestir autrement pour mettre du sens dans nos placements devient une préoccupation grandissante et semble être une alternative au tout spéculatif et au profit rapide.
Pour favoriser son développement, le Grenelle de l’Environnement (loi « Grenelle 2 »), dans un souci de transparence, demande aux sociétés de gestion de portefeuille d’indiquer, pour chacun des fonds gérés, la façon dont sont prise en compte les critères ESG dans leur politique d’investissement.
L’investissement socialement responsable (ISR) intéresse de plus en plus les investisseurs qui ne prennent plus seulement en considération la rentabilité et le risque de leurs investissements. Les actionnaires peuvent dorénavant faire le choix de souscrire à des fonds socialement responsables, n'intègrant que les entreprises les plus performantes en développement durable. Ils peuvent aussi choisir des fonds d'exclusion qui excluent les entreprises appartenant à des secteurs considérés comme non responsables, telle l’industrie de l'armement, du tabac ou des jeux. Ce type d'investissement tend à prendre une part de plus en plus importante en France, même si il reste loin derrière le Royaume Uni, leader européen.
Voir les [ Indices financiers éthiques ]
Les encours ISR en 2011
- Avec 1200 Md€[1] d’actifs sous gestion en 2009, l’Europe est l’un des marchés les plus dynamiques au monde en matière d’Investissement Socialement Responsable. Il connait une croissance importante (+21 % entre 2007 et 2009) et particulièrement solides en France en dépit de la crise (+35 % en 2010versus 1,7 % sur l’ensemble des encours)
(Chiffres « Core ISR » issus de l’enquête Eurosif)
Les encours ISR en 2010
- Fin 2010, le marché de l’ISR français s’élevait à 68,3 milliards d’euros, en croissance de 35 % par rapport à 2009. Les investisseurs particuliers représentent 30 % de ce marché (source : Novethic).
Les encours ISR en 2009
- Les chiffres 2009 de l’ISR en France montraient une progression très forte.
La filiale de la Caisse des dépôts a en effet dévoilé, le 19 mai 2010, les chiffres de son enquête annuelle auprès des acteurs du marché français de l’ISR, qui montre une progression des encours assez exceptionnelle.
Les encours ISR en 2009
- En 2009l, en gestion collective, les encours ISR détenus par les particuliers ont crû de 125% pour atteindre 9 milliards d’euros, ceux détenus par les institutionnels ont progressé de 105%.
L'investissement ISR dépasse 50 milliards d’euros (50,7 milliards) avec une augmentation annuelle de 70%. Pour mémoire les encours ISR atteignaient 29,9 milliards d’euros à fin 2008.
Autre changement important par rapport aux années précédentes, la majeure partie de la progression des ISR provient des fonds ISR et notamment de la clientèle des particuliers. La plus forte progression est à mettre au compte de la gestion collective, plus dynamique que la gestion dédiée. La gestion ISR collective redevient majoritaire et représentait à fin 2009 57% des encours contre 45% un an plus tôt
Inversement, les mandats ISR proposés par des clients institutionnels ont progressé plus faiblement en 2009, d'environ 33% sur l’année. Cette croissance a davantage été causée par un « effet marché » c'est à dire à une meilleure performance financière des mandats existants qu’à de nouveaux appels d'offre.
Jusqu’en 2008, les encours ISR augmentaient du fait de nouveaux mandats lancés par des grands institutionnels, mais en 2009 ce sont les particuliers qui ont alimenté la croissance des encours ISR
En France, les fonds ISR représentent moins de 10% de l’épargne collective mais la croissance est rapide (+ 178 % en 2006) mais ce niveau reste faible par rapport à d’autres pays plus enclins à ce genre d’investissements. D’après une enquête d’opinion, 5 % des épargnants se déclarent intéresser par ce type de placements.
La performance des fonds ISR
Sur la performance des placements ISR voir l'article Les fonds ISR sont-ils rentables ?
La réalité des placements verts
Dominique Bidou, in energie.lexpansion.com
Depuis 2006, "L'analyste britannique Trucost publie les émissions de CO2 des 44 plus grands fonds d'investissement du pays et met en lumière des différences importantes entre les fonds.
En 2007, les fabricants de voitures et les groupes agroalimentaires ont été pour la première fois classés selon leurs émissions de CO2 par l'agence suisse de notation environnementale et sociale Centre Info, à Fribourg, avec une méthode appelée Envimpact.
Elle a montré que les constructeurs Renault, Fiat et PSA Peugeot-Citroën étaient les mieux placées, car ils produisent essentiellement de petites voitures. 2 kg de CO2 par euro moyen de vente. Les fabricants japonais, malgré leurs célèbres hybrides, sont plus mal classés. Les américains -c'était avant la crise qui les a secoués - sont les plus mal classés et évitent la dernière place grâce à un allemand, Porsche, avec 4 kg de CO2 par €. En agroalimentaire, ces chiffres sont plus faibles, de l'ordre de 0,6 kg de CO2 par euro moyen de ventes pour des produits d'origine végétale comme Unilever, à 1,6 pour les sociétés fortement orientées vers les produits animaux, comme Nestlé et Danone.
Que valent les classements ISR ?
Certes, des effets positifs sont possibles en aidant à une réorientation. Les investissements mettant en œuvre de grandes quantités de carbone seront soumis à des tensions croissantes. On le voit avec l'automobile, il y des écarts significatifs au sein d'un même secteur, et les mésaventures des constructeurs américains étaient en partie inscrites dans ces données carbone. La sagesse conduirait plutôt l'investisseur vers les constructeurs de petites voitures. Les capitaux pourraient rapidement manquer aux autres constructeurs, qui pourraient réorienter leur production pour survivre, comme l'ont fait les Américains, avec des mécanismes spécifiques.
Mais certains secteurs sont indispensables - Certaines activités doivent être prises en charge. La construction, par exemple, est pointée comme grosse émettrice de carbone, à cause des matériaux mis en œuvre. Faut-il pour autant fuir ce secteur, dont l'utilité sociale est évidente ? Ce n'est pas parce que telle activité est plus intensive en carbone qu'il faut systématiquement l'éviter, et inversement, une activité peu émettrice en carbone mais de peu d'utilité sociale est sans doute peu «durable».
Des indicateurs trop statiques
.Ce n'est pas l'intensité en carbone qui doit seule guider l'investisseur. Il faudrait intégrer l'utilité de l'activité, et notamment sa capacité à faire réduire les émissions en aval de son intervention. La modernisation du parc pour atteindre des objectifs ambitieux d'économies d'énergie va aussi accentuer l'importance de ce secteur. Ajoutons les performances propres à chaque entreprise du même secteur, et leur évolution.
C'est une vision dynamique de l'intensité carbone qu'il faut adopter, en privilégiant les sociétés qui progressent le plus rapidement, et vont ainsi prendre un avantage sur leurs concurrentes. J'ai sans doute tout intérêt à choisir des placements très carbonés, s'il s'agit d'entreprises fortement engagées dans des politiques de réduction de leurs émissions, ou qui contribuent à réduire les émissions de leurs clients.
L'introduction de données carbone pour guider les placements est en route, et il faut s'en réjouir. Mais méfions-nous de conclusions trop hâtives. Les instruments d'évaluation sont encore jeunes, et doivent prendre de la bouteille, de manière à traduire plus finement l'impact carbone, rapporté non seulement au chiffre d'affaires mais à des éléments de contexte économique, social et environnemental. Les approches univoques sont souvent trompeuses, il convient de les mettre en perspective et de les confronter à d'autres légitimités."
Voir aussi au sujet de l'ISR
[ Fonds éthiques ] [ Epargne solidaire ]
- [Le dossier Finance éthique] et ISR