Géo-ingénierie
Un article de Encyclo-ecolo.com.
Le terme de géo-ingénierie rassemble les projets scientifiques à portée mondiale dont l’objectif est de modifier intentionnellement et de manière artificielle le climat pour enrayer le réchauffement climatique.
Sommaire |
Les 3 grands principes de la géo-ingénierie
Les projets de géo-ingénierie sur lesquels planche la communauté scientifique autour du monde s’articule autour de 2 grandes actions :
- extraire le CO2 de l’atmosphère et le stocker ;
- refroidir la planète en détournant les rayons su soleil
Capter le CO2
Il s’agirait de stocker en sous-sol le CO2 généré par les activités industrielles.
Exemples de projets :
Refroidir l’atmosphère
Le principe consiste en l’injection d’aérosols de soufre dans la stratosphère afin d’augmenter l’albédo de la Terre. Il s’agit là en effet de reproduire une éruption volcanique : le soufre forme une sorte d’écran qui diminue l’énergie solaire pénétrant dans l’atmosphère et baissant par là même la température.
Autre exemple : développer la masse nuageuse à l’aide de bateaux automatisés aspirant l’eau de mer et la projetant dans les airs.
Limiter le rayonnement solaire
Les scientifiques se penchant sur ce type de projets, comme aux Etats-Unis par exemple, envisagent un système composé de miroirs chargés d’intercepter et de réfléchir les rayons du soleil pour qu’ils n’atteignent pas la surface de la Terre.
La carte mondiale de la géo-ingénierie
La carte ci-dessous publiée par ETC Group (Erosion Technology and Concentration Group) présente un état des lieux des projets de géo-ingénierie. Elle met en relief les 3 zones les plus actives en termes de géo-ingénierie, en rouge : l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Australie.
Source : etcgroup.org
La géo-ingénierie : un débat sulfureux
Les projets de géo-ingénierie secouent la communauté scientifique et divisent.
D’un côté, les fervents défenseurs qui estiment que la seule manière de résoudre la crise écologique réside dans la manipulation du système écologique lui-même et de l’autre, ceux qui dénoncent le cataclysme potentiel qui pourrait résulter de tels projets, dont on ne peut mesurer les effets secondaires. Le coût exorbitant est souvent mentionné dans les discours anti géo-ingénierie.
Dans une interview accordée au Wall Street Journal, Jamais Cascio, futurologue et écologiste convaincu, expliquait :
“Si nous voulons éviter un désastre climatique, il va falloir que nous adoptions une action plus directe. Nous devons commencer à penser à refroidir la planète.
Ce concept est appelé géo-ingénierie et au cours des années précédentes, il est passé du statut d’idée marginale à celui de sujet de débats intenses dans les coulisses du pouvoir. Nombreux sont ceux qui, parmi nous, ont suivi ce sujet de très près et sont passés du statut de sceptiques à celui de partisans. Des partisans méfiants, mais des partisans tout de même. (…)
Soyons clairs : la géo-ingénierie ne résoudra pas le réchauffement global. Ce n’est pas une “solution technique”. Elle pourrait s’avérer très risquée et amènerait certainement de nombreuses conséquences imprévues et problématiques. (…) Mais la géo-ingénierie pourrait aussi ralentir la montée des températures, repousser l’avènement de points de non-retour comme la fonte catastrophique des glaces du pôle et pour laisser à nos économies et nos sociétés le temps d’effectuer les transformations nécessaires pour mettre fin au désastre climatique.”
Si une partie de la communauté scientifique considère la géo-ingénierie comme une réponse nécessaire aux changements climatiques catastrophiques que subit la planète, d’autres doutent de l’efficacité de tels projets, et craignent même des effets secondaires aux conséquences irréversibles. Les détracteurs soulèvent aussi un questionnement éthique…
Face aux échecs des sommets environnementaux comme le dernier en date Rio+20, la géo-ingénierie apparaît ainsi comme un plan B envisageable mais extrêmement risqué.
En octobre 2011 au Royaume-Uni il y a eu une expérience de géo-ingénierie avec l’expérience controversée SPICE, qui avait pour objectif de tester le matériel visant à injecter des particules aérosols dans la stratosphère comme un moyen de refroidir la planète artificiellement. Le projet SPICE (Injection de Particules Stratosphériques pour l’Ingénierie du Climat) implique quatre universités, trois conseils de recherche, plusieurs ministères ainsi que l’entreprise privée Marshall Aerospace.