Coton
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Le coton
La culture du coton
La culture de cette plante utiliserait 25% des insecticides consommés dans le monde et 10% des pesticides utilisés en agriculture; après le riz et le blé, pour seulement 2,5% de la totalité des terres cultivées sur la planète. Le blanchiment du coton exige fréquemment d’utiliser du chlore ou des azurants chimiques.
Le blanchiment du coton exige fréquemment d?utiliser du chlore ou des azurants chimiques. La teinture du coton, elle, requiert souvent d?employer des métaux lourds comme du plomb ou du chrome, évidemment toxiques
La teinture du coton
La teinture du coton, elle, requiert souvent d’employer des métaux lourds comme du plomb ou du chrome, évidemment toxiques. Un T-shirt consommait pour sa production 25 000 litres d’eau et émettait 5,2 kg de CO2 (autant que 27 km en avion) chez l’entreprise Switcher, avant qu’elle ne s’attaque au problème.
Le coton biologique est moins gourmand en eau et en adjuvant chimique. Même si en 2007 à peine plus de 1% des textiles sont produits biologiquement, de nombreuses entreprises s’y mettent.
Le coton bio
- Face à ce constat alarmant, on voit depuis quelques années le développement de la culture biologique du coton. 2 avantages:
La production de coton
Voir sur le planetoscope, les kilos de coton produits dans le monde en temps réel
- La demande de coton stagne
La production de coton a atteint un pic de production en 2004-2005 à 27 millions de tonnes avant de revenir à 26,2 millions de tonnes en 2007-2008. En 2007, la demande de coton a été étranglée par la hausse des prix du coton, et la baisse des prix des textiles. Le cours du coton a dépassé celui du polyester. Les filateurs devaient, par ailleurs, faire face à la hausse des coûts énergétiques. Pour la première fois en 2007-2008, la demande de coton a baissé alors qu’elle augmentait les années précédentes de 4% par an. En Chine, en Inde et au Bangladesh, la demande a continué à croître. Mais pas suffisamment pour compenser le déclin de la demande de coton dans les pays occidentaux.
«Dans une dizaine d’années, il n’y aura plus de production textile en Europe» affirme Ibrahim Malloum, Directeur Commercial Coton de la société SOMDIAA, qui intervient dans les filières sucrière et cotonnière africaines. Il y a dix ans, la France importait 120 000 tonnes par an de coton fibre pour les besoins de son industrie textile, aujourd’hui, cette production est tombée à 20 000, et sera probablement de l’ordre de 10 000 tonnes l’année prochaine, d’après ses projections. Aux Etats-Unis, la demande a touché un plus bas depuis les années… 1920 !
Ainsi, après avoir atteint un record à 91 cents la livre en mars 2008 (47 cents en juillet 2004), tiré par la demande des pays émergents, les cours du coton sont revenus à 52 cents la livre fin 2008.
Les surfaces de culture de coton s'amenuisent
L’amélioration des rendements avec l’utilisation d’engrais OGM n’a pas suffi à compenser le recul des surfaces de culture. La surface consacrée à la culture de coton a reculé de 4% à 33,3 millions d’hectares en 2007-2008. Des pays ont été particulièrement frappés par le phénomène. En Afrique, la zone franc a vu sa surface baisser de 30% (lire notre article). La Turquie (-17%) et les Etats-Unis (-18%) ont également été durement touchés. Quant à l’Australie, elle a vu sa surface s’effondrer de 56% sur un an. Seules l’Inde et la Chine ont réussi à accroître leur superficie.
Beaucoup de producteurs ont fait le choix de se tourner vers la culture de céréales réputées moins coûteuse et plus rémunératrices.
La saison 2008-2009 s’annonce la plus mauvaise depuis 2002. La production est estimée à 23,7 millions de tonnes. En effet, la consommation de coton a plongé avec la crise économique. D’après les projections des spécialistes, la saison 2009-2010 pourrait voir une nouvelle diminution des surfaces cultivées à 30 millions d’hectares, soit un plus bas depuis 1951. Même si les rendements vont continuer à croître de 2% par hectare, il pourrait s’agir de la troisième année de baisse consécutive.
La Chine et l'Inde produisent près de 55% (respectivement 30,2% et 24,8%) du coton disponible sur la planète. L'Afrique, elle, a vu sa part passer de 6 à 2,5% de la production mondiale en dix ans. Chaque année, la Chine et l'Inde absorbent toujours plus de coton. La Chine importe plus de 40% de la production mondiale pour fournir son immense industrie textile. Pourquoi le continent africain est-il en retrait de ce schéma qui a pourtant été essentiel au développement de la Chine via l’industrie textile ?
Un climat pourtant propice à la culture cotonnière
Plusieurs éléments expliquent cette désagrégation. Alors que le climat du continent africain offre de bonnes conditions à la culture de cette fibre, la structure des coûts de production a poussé les producteurs locaux à se détourner de la filière cotonnière.
En effet, la production de coton impose d’énormes coûts d’achats d’engrais et de pesticides tandis : l'industrie cotonnière utilise 2,5% des surfaces agricoles mondiales mais utilisent 25% des pesticides de la planète. La culture de céréales s'est avérée moins coûteuse et plus rémunératrice depuis que les cours ont atteint des prix records il y a deux ans. A 90 cents la livre contre 47 cents en juillet 2004, la consommation de coton a stagné pour la première fois en 2007-2008.
Cet arbitrage entre culture céréalière et cotonnière s'est propagé à toute la planète. La production mondiale a ainsi chuté de 12% en 2007-2008. Certes, cette chute est à comparer avec la saison 2006-2007 qui s’est révélée être la plus importante récolte de tous les temps (27 millions de tonnes). Dans la zone franc CFA, la surface de culture du coton a baissé de 30% sur un an, alors que la superficie mondiale a baissé de 4% seulement. Ainsi, le continent africain n’a exporté que 600 000 tonnes de coton en 2007-2008, soit une baisse de 35% sur un an.
Quand la SOMDIAA joue le commerce 'presque' équitable
Pourtant, la production de coton existe toujours en Afrique, et face aux masdodontes chinois et indiens, le petit producteur africain a besoin de rationaliser sa production. La SOMDIAA veut ainsi proposer aux producteurs des solutions d’optimisation de leur outil industriel et de leur méthode de culture.
Jusque là spécialisée dans la production sucrière, la société originaire du Tchad veut mettre à disposition des producteurs des centrales d’achats communes, et des ingénieurs agronomes spécialisés dans la filière cotonnière. Une plateforme logistique par internet a été mise en place avec des accès sécurisés. Même si les champs de coton ne sont pas tous situés dans des centres urbains équipés de connexion internet, les producteurs peuvent se rendre dans des cyber cafés afin de communiquer quotidiennement les données de la production.
Les synergies entre industrie cotonnière et sucrière
C’est en 2007 que la société a créé un département coton. La SOMDIAA permet au producteur de coton de placer son coton sur les marchés afin d’obtenir les meilleurs prix. Mais contrairement aux grands négociants, elle ne spécule pas sur les prix des marchés à termes.
«Il nous est déjà arrivé d’obtenir un meilleur prix sur les marchés que celui qui nous a été proposé par le producteur lui-même. On a joué franc-jeu en disant on a obtenu 10 Francs CFA de plus, cinq pour le producteurs, cinq pour nous» explique Ibrahim . D’ailleurs il justifie sa démarche : «c’est une vision tout à fait nouvelle qui nous permet de s’installer sur le long terme avec les sociétés cotonnières».
La SOMDIAA remarque que la production cotonnière dérive sur la production animale. L'entreprise fournit déjà les éleveurs de bétails de la bagasse qu'elle tire de sa production sucrière. Dans le cycle de production du coton, il est possible d'utiliser le tourteaux issus des huileries afin de nourrir le bétail. De plus, les méthodes de gestion énergétique peuvent dégager des synergies entre les sucreries et les huileries de cotons, très énergivores.
Pour le moment, deux sociétés productrices de coton ont signé des accords de coopération. C’est un début pour un projet ambitieux et prometteur…
par Nabil Bourassi
source : easybourse.com