Pesticides
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Pesticides : état des lieux
De l'anglais « pest » =ravageur. Les pesticides sont des substances chimiques utilisées pour lutter contre les parasites animaux ou végétaux nuisibles aux cultures et accroître les rendements. Les principaux sont les herbicides, les fongicides et les insecticides.
Le terme pesticide désigne les substances ou les préparations utilisées pour la prévention, le contrôle ou l'élimination d'organismes jugés indésirables, qu'il s'agisse de plantes, d'animaux, de champignons ou de bactéries. Ce sont des produits toxiques par nature qui, en se dispersant dans l'environnement, sont susceptibles de contaminer les milieux et les chaînes alimentaires. La France est le 1er pays européen pour l'utilisation de pesticides avec 78 000 tonnes de produits phytosanitaires répandus dans les champs.
Dans le cordon ombilical d'un nouveau-né, on trouve 200 substances toxiques en moyenne. Un professeur du CHU de Montpellier a trouvé 300 substances polluantes dans le sang du cordon ombilical de 30 bébés.
Les agriculteurs, eux, ont un risque de contracter la maladie de Parkinson accru de 1,9 du fait de leur exposition longue de plus de 15 ans aux pesticides, selon la Mutualité sociale agricole.
Malgré les réticences des industries chimiques, notamment en Allemagne, le nouveau texte européen Reach vise à strong>protéger les consommateurs</strong> en obligeant les industriels à prouver l'innocuité des substances qu'ils mettent sur le marché. Pourtant, rien ne les obligent à retirer du marché les produits cancérigènes,
mutagènes ou ayant des effets sur la stérilité, qui sont déjà sur le marché.
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La directive européenne 98/8/CE du 16 février 1998 sur le marché des produits biocides définit les pesticides comme: « Les substances actives et les préparations contenant une ou plusieurs substances actives qui sont présentées sous la forme dans laquelle elles sont livrées à
l'utilisateur, qui sont destinées à détruire, repousser ou rendre inoffensifs les organismes nuisibles, à en prévenir
l'action ou à les combattre de toute autre manière, par une action chimique ou biologique.
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Les 23 types de produits biocides peuvent être classés
en 4 catégories :
- les désinfectants et les produits biocides généraux. Ils comprennent les produits biocides destinés à l'hygiène humaine, les désinfectants utilisés dans le domaine privé et dans le domaine de la santé publique et autres produits biocides, les produits utilisés pour désinfecter l'air, les surfaces, les matériaux, les équipements et le mobilier et qui ne sont pas utilisés en contact direct avec les denrées alimentaires ou les aliments pour animaux dans les lieux privés, publics et industriels, y compris les hôpitaux, ainsi que produits algicides, les produits biocides destinés à l'hygiène vétérinaire, les désinfectants pour les surfaces en contact avec les denrées alimentaires et les aliments pour animaux, les désinfectants pour eau de boisson (destinée aux hommes et aux animaux).
- les produits de protection utilisés à l'intérieur des conteneurs, les produits de protection pour les pellicules, les produits de protection du bois, les produits de protection des strong>fibres</strong>, du cuir, du caoutchouc et des matériaux polymérisés, les produits de protection des ouvrages de maçonnerie, les produits de protection des liquides utilisés dans les systèmes de refroidissement et de fabrication, les produits antimoisissures, les produits de protection des fluides utilisés dans la transformation des métaux.
- les produits antiparasitaires. Ils comprennent les rodenticides utilisés pour lutter contre les souris, les rats ou autres rongeurs, les avicides pour lutter contre les oiseaux, les molluscicides utilisés pour lutter contre les mollusques, les piscicides utilisés pour lutter contre les poissons; les insecticides, acaricides et produits utilisés pour lutter ontre les autres arthropodes, les répulsifs et appâts.
Le cocktail chimique est partout
- 900 substances actives se cotoient sur le marché mondial des pesticides. En France, on en compte environ 300 pour 6 000 préparations phytosanitaires. Et la DGCCRF ne piste que 266 d'entre elles.
- Les analyses d'une l'enquête menée en 2010 (Environnement et Cance) montrent qu’en 24h, un enfant est susceptible d’être exposé, uniquement par son alimentation, à des dizaines de molécules chimiques soupçonnées d’être cancérigènes ou encore soupçonnées d’être des perturbateurs endocriniens par des instances sanitaires européennes ou américaines !
L'association française a acheté entre juillet et septembre les denrées alimentaires généralement consommées en une journée par un enfant d'une dizaine d'années, dans les supermarchés de l'Oise et de Paris.
Ces repas types, incluant cinq fruits et légumes frais, trois produits laitiers et 1,5 litre d'eau, ainsi que des friandises, ont été examinés par des laboratoires pour y détecter la présence de substances chimiques, pesticides, métaux lourds et autres polluants.
Même si l'Union européenne a considérablement fait évoluer les pratiques et encadre désormais mieux leur utilisation, les pesticides en particulier continuent à être utilisés dans la production de denrées alimentaires tels que fruits, légumes, viande et céréales. Ce sont des "biocides", utilisés pour leur pouvoir de destruction à l'égard du vivant. Ce sont dès lors des substances dangereuses pour les êtres vivants et donc pour les êtres humains.
Le bilan de l'assiette, selon cette étude fait peur:
- 5 substances classées cancérigènes certaines
- 37 substances susceptibles d'agir comme perturbateurs endocriniens.
=> 128 résidus chimiques dans la journée qui représentent 81 substances chimiques différentes, dont 42 sont classées cancérigènes possibles ou probables et dont 36 pesticides différents ingérés en une seule journée !
=> 47 substances cancérigènes différentes suspectées et 37 perturbateurs endocriniens suspectés en une seule journée
=> Plus de 80 substances chimiques, dont certaines susceptibles d'être cancérigènes, sont ingérées en une seule journée par un enfant de 10 ans à travers ses repas composés suivant les recommandations officielles en France, selon une étude du mouvement Générations Futures.
Dans le déjeuner, l'étude met en garde devant la présence de résidus dans le steak haché, le thon en boîte, les pesticides utilisés pour les légumes ou les substances chimiques dans le chewing gum. Dans l'eau du robinet les analyses ont révélé la présence de nitrates et chloroforme entre autres.
Pour le dîner, le steak de saumon était le plus "riche" en résidus chimiques et même l'examen de l'assiette en plastique utilisée pour réchauffer le repas au micro-onde n'en était pas exempte.
Le risque final pour le consommateur de ce "cocktails de contaminants" "est probablement sous-estimé", conclut l'étude française
"Même si, dans la quasi totalité des cas, les limites légales pour chaque substance chimique prise individuellement ne sont pas dépassées, on voit bien dans notre enquête que la réalité de l'exposition des consommateurs aux contaminants possiblement cancérigènes et/ou perturbateurs endocriniens est préoccupante", note l'association Générations Futures
source : (1er volet de cette campagne Environnement et Cancer est donc cette enquête sur l’exposition de la population, en particulier chez les enfants, par l’alimentation, à des substances chimiques suspectées d’être cancérigènes. Entre juillet et septembre 2010, Générations Futures a acheté dans divers supermarchés de l’Oise et à Paris, des aliments non bio composant les repas types d’une journée d’un enfant d’une dizaine d’années.
Les pesticides dans les fruits et légumes
Parmi les 169 échantillons analysés par la DGCCRF dans une étude récente, la moitié contenait des résidus de pesticides et dans 10% des cas dans des proportions plus élevées que les normes légales.
Parmi les substances trouvées : du parathion-méthyl, un insecticide interdit, l'endosulfan, un insecticide interdit par la commission européenne, de l'iprodione, un fongicide cancérigène, de la vinclozoline, une molécule à l'origine de malformations génitales, etc.
Les 4 479 mesures effectuées en 2005, ont permis d'établir le palmarès de la pollution suivant pour les produits dépassant les taux de pesticides autorisés :Les salades, surtout en hiver, sont les plus touchées.
* 31,8% des céleris branche, * 26,1% des bottes de persil, * 23,2% des poivrons, * 21,4% des raisins secs, * 19% des pêches, * 16,7 des ananas, * 16,1% des fraises, * 12,1% des feuilles d'épinards * 10,8% des céleris raves
- 10,2% des salades,
- 9 ,9% des haricots non écossés,
- 8,3% des pommes de terre nouvelles,
- 7,7% des mandarines.
Une autre manière de mesurer la teneur en pesticides consiste à mesurer la teneur en milligramme par kilo (mg/kg) des différents aliments.
"Un tiers des fruits et légumes analysés par la DGCCRF additionnent les pesticides : 2 à 5 en moyenne. Les fraises battent tous les records, avec 12 substances en compétition. Pourquoi autant de traitements ?
« Comme pour les antibiotiques, plus on traite, plus on risque de voir apparaître des phénomènes de résistance, parfois cinq ans seulement après l'arrivée d'un nouveau pesticide. Pour être efficace, l'agriculteur est obligé de faire des mélanges », explique Jean-Charles Bocquet. Une autre explication est avancée par François Veillerette : « Employer plusieurs molécules permet de rester pour chacune au-dessous des LMR, au lieu d'en utiliser une seule à bloc qui ferait exploser les compteurs. » L'année dernière, le MDRGF a eu l'idée de remplir son panier avec 25 grappes de raisin achetées en supermarché. 85 % d'entre elles affichaient en moyenne 5 pesticides. Une grappe de raisin italien coiffait tout le monde au poteau, avec 16 substances différentes. « Pas probant compte tenu du faible nombre d'échantillons », a tranché l'UIPP. Et tant pis si l'effet cocktail n'est jamais pris en compte dans l'évaluation toxicologique : « Les molécules sont jaugées une par une et l'on ignore ce que ça peut donner lorsqu'on les mélange », avertit François Veillerette. Pour éviter les dérapages, la Commission européenne a interdit certains cocktails. Aujourd'hui, un agriculteur n'a plus le droit de mixer des produits étiquetés « T » (toxique) ou « T+ » (très toxique), ni de mettre dans la même cuve deux pesticides classés « R63 » (à risque possible pendant la grossesse d'effets néfastes pour l'enfant), « R40 » (à effet cancérogène suspecté) ou encore « R68 » (à possibilité d'effets irréversibles)... " In Le Point le 26 fev 09.
Pesticides et alimentation en Europe
- Selon, le rapport annuel de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) publié le 12 juille 2010, 3,5% d'aliments dans l'UE ont été jugés non conformes en matière de pesticides. Plus de 70.000 échantillons représentant près de 200 types d’aliments ont été analysés.
- En effet, 3,5 % des échantillons de produits alimentaires qui ont été testés en 2008 dans l’UE dépassaient les limites maximales de résidus (LMR) de pesticides autorisés. Ce taux est en amélioration sur 2007 : il y avait alors 4,2% d'échantillons non conformes.
- Autre manière de voir les choses : 96,5 % des échantillons analysés sont conformes aux normes LMR.
Il est difficile de dire si la tendance est à l'amélioration car les chiffres de années précédentes ne sont pas tout à fait comparables du fait d’une harmonisation de la réglementation sur les LMR en 2008.
En France, sur 70 échantillons testés, 43 (61,4%) ne contenaient aucun résidu de pesticide, 25 (35,7%) étaient conformes aux LMR et 2 (2,9%) dépassaient les résidus de pesticides autorisés.
Davantage de pesticides dépassant les LMR ont été observés dans des aliments importés de pays hors UE (7,6 %), que dans des échantillons provenant de l’UE (2,4 %).
Sur 2.062 échantillons d’aliments pour bébés testés, 76 contenaient des traces de pesticides et la LMR était dépassée dans 4 échantillons (0,2 %).
Pour les produits bio, les LMR étaient dépassées dans 0,9 % des cas.
Selon l’Efsa, la présence de pesticides dans les aliments,y compris dans les nombreux cas le dépassement des LMR, n'et pas forcément un motif d’inquiétude et l'aliment concerné peut rester sain et sûr.
Teneurs en pesticides trouvés dans certains aliments
- Oignons : 10.9 mg/kg de résidus de fongicide alors que la limite LMR est de 1 mg/kg
- Pommes de terre : 12.8 mg de résidus fongicides contre une limite de 5 mg/kg
- Viande de boucherie : en 2003, 0.4% des contrôles non conformes (insecticide lindane)
- Tomates : 1 mg d'acaridices ou insecticides (limite : 0.5 mg/kg)
- Salades : jusqu'à 4.3 mg d'insecticides (acéphate) (limite : 0.02 mg/kg)
- Le Pain : des traces de chlorpyrilfos-methyl ou de dichlorvos sont pafois trouvées dans le blé ou le seigle
- Le Persil : 12.8 mg (fongicides) (limite : 5mg/kg)
- Oeufs : en 2003, 1,3% des contrôles étaient mauvais (supérieurs à la limite de 0.1 mg de lindane par kg)
- Fromages : une étude montre des traces de contamination aux organochlorés (juque 1 mg/kg de chlordane)
- Mandarine : 0.17 mg d'insecticides (surtout le fenthion)
- Fraises : contient parfois des fongicides (bénomyl, 0,25mg vs une limite de 0.1 mg/kg ou du cyprodinil, 3.1 mg vs limite de 2 mg)
- Le vin : le raisin peut contenir plus de 2 mg/kg de thiocarbamate ; le vin en contient également jusque 0.1mg
Ce qui pose problème, plus encore que la quantité des fongicides, insecticides, herbicides, pesticides trouvée dans nos aliments, c'est la répétition de la consommation de doses, qui même minimes, dans la durée nuit gravement à la santé et peut causer des pathologies graves à terme. Plusieurs cas avérés de liens entre l'exposition aux pesticides et maladies ont été recensés, notamment dans le milieu agricole.
'Que faire pour se prémunir des pesticides
La première précaution est de bien laver les fruits et légumes tout en étant conscients que cela ne suffit pas à faire disparaître toutes les traces de produits chimiques. Utilisez une brosse spéciale. Mais sachez que parfois les pesticides ou fongicides pénètrent dans le fruit quand il n'est pas cueilli de fraîche date, ce que savent bien les producteurs d'oranges ou de pommes par exemple.
- Il faudrait éplucher les légumes pour enlever toute trace de pesticide, mais alors comment conserver les anti-oxydants et les vitamines contenus dans la peau ? De plus, les substances phytosanitaires sont parfois dans le corps de l'aliment… Alors ? Alors, il faut favoriser l'agriculture bio et « raisonnée » ; une conversion qui prendra forcément du temps…
L'impact des pesticides sur la santé
D'après la dernière enquête européenne sur la perception par les consommateurs des risques alimentaires [2], 80% des français sont inquiets des résidus de pesticides présents dans les fruits, les légumes ou les céréales. Ils sont autant soucieux (80%) des contaminants que peuvent contenir le poisson ou la viande. Près d'un Français sur deux (48%) estime à ce sujet que les autorités publiques de l'Union européenne n'entreprennent pas suffisamment d'actions pour protéger les consommateurs de ce risque. (Eurobaromètre 354 Food related risk Nov. 2010)
- Cancers et pesticides, le lien est confirmé par une étude du Ciml (Le Ciml est le Centre d’Immunologie de Marseille-Luminy (CIML), Unité Mixte de Recherche du CNRS, de l’Inserm et de l’Université de la Méditerranée a été créé en 1976. Il est situé sur le Parc Scientifique et Technologique de Luminy, entre Marseille et Cassis, sur la côte méditerranéenne).
De nombreuses études épidémiologiques montrent sans ambiguïté que l’exposition aux pesticides augmente notablement le risque de survenue de cancers, de troubles de la reproduction et de maladies neuro-dégénératives. L’INSERM a ainsi confirmé le 16 juin 2009 que l’exposition aux pesticides double le risque de maladie de Parkinson chez les agriculteurs.
Les liens entre pesticides et cancers
- Cancers et pesticides, le lien est confirmé par une étude du Ciml (Le Ciml est le Centre d’Immunologie de Marseille-Luminy (CIML), Unité Mixte de Recherche du CNRS, de l’Inserm et de l’Université de la Méditerranée a été créé en 1976. Il est situé sur le Parc Scientifique et Technologique de Luminy, entre Marseille et Cassis, sur la côte méditerranéenne).
En novembre 2008, les chercheurs Bertrand Nadel et Sandrine Roulland avaient dévoilés leurs premiers travaux. Ils montraient que sur une période moyenne de dix ans, les agriculteurs exposés aux pesticides présentaient dans le sang une fréquence de cellules transloquées pouvant être jusqu’à 1 000 fois supérieure à la normale, ainsi qu’une augmentation des lymphocytes B en circulation.
La translocation est un échange de matériel génétique entre les chromosomes 14 et 18, qui existe aussi chez des individus en bonne santé, mais qui peut être considérée comme précurseur de cancer.
Cette nouvelle étude (Agrican) biomoléculaire du Centre d’immunologie de Marseille-Luminy (CMIL), élaborée en association avec les épidémiologistes du Centre François Baclesse, a été réalisée ces cinq dernières années sur 144 agriculteurs exposés aux pesticides. Elle révèle l’existence d’un lien de causalité avéré entre l’exposition aux pesticides et l’origine de certains cancers chez les agriculteurs, souligne la Ligue contre le cancer.
L’équipe du CMIL a constaté que, par rapport au reste de la population, « les agriculteurs exposés aux pesticides développent dans leur génome 100 à 1 000 fois plus de cellules anormales, qui peuvent ensuite éventuellement se transformer en lymphome folliculaire » (un type de cancer du sang). (étude parue le Journal of Experimental Medecine, 8 juin 2009)
Il est donc prouvé que les agriculteurs exposés aux pesticides présentent des anomalies chromosomiques pouvant favoriser le développement d’un lymphome ou cancer du système immunitaire.
Selon Sandrine Roulland et Bertrand Nadel, chercheurs marseillais du CMIL : « Nos résultats apportent une vision nouvelle des étapes de progression vers le lymphome tout en mettant l’accent sur le rôle majeur de l’exposition agricole aux pesticides dans les étapes de progression«
Une étude brésilienne de 2009, ( ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18838335) met en lumière la relation entre les ventes de pesticides rapportés au nombre d’habitants dans 11 états et certains cancers (prostate, lèvres, leucémies, larynx…). Les Etats où les ventes de pesticides par habitant ont été les plus fortes ont subi les plus forts chiffres de mortalité pour tous les types de cancers
- En 2006, un chercheur américain du département de santé publique de Harvard, Philippe Grandjean, relevait un lien troublant entre l'exposition aux pesticides de femmes enceintes et des « dommages neurologiques durables » chez leurs enfants. Et le chercheur d'enfoncer le clou : « Ces résultats suggèrent qu'une plus grande attention devrait être portée à la protection du cerveau en développement et qu'une plus grande marge de sécurité devrait être mise en place pour protéger les foetus et les enfants des expositions aux toxiques. » Quant à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), connu pour ses positions nuancées, il associe, dans un rapport remis au gouvernement en octobre 2008, l'apparition de leucémies chez l'enfant à l'utilisation de pesticides. La Mutualité sociale agricole (MSA), qui sert de médecine du travail pour la profession, a attendu 2005 pour lancer ses propres enquêtes. Résultat : un agriculteur sur six souffrirait d'effets indésirables liés à l'utilisation des ces substances chimiques. On attend pour la fin de l'année les résultats de l'enquête Agrican. Menée par la MSA auprès de 70 000 agriculteurs en Gironde et dans la Manche, elle cible le lien pesticides-cancers. (in le Point
Pesticides et Parkinson
- Pesticides et Parkinson : Pesticides = risque accru de Parkinson. Le risque de Parkinson augmente avec la durée d’exposition et principalement aux insecticides, notamment de type organochloré. L’étude de l’Inserm montre que les agriculteurs exposés aux pesticides présentent des troubles chromosomiques pouvant entraîner le développement d’un lymphome ou d’un cancer du système immunitaire
- Une étude américaine publiée en 2009 montrait que l’exposition aux pesticides Maneb et/ou paraquat par l’environnement (dans les 500m de la zone d’utilisation) augmente en moyenne de 75% le risque de développer la maladie de parkinson chez les personnes exposées. Le risque est maximum chez les sujets exposés jeunes chez qui le risque est multiplié par 2.27 suite à l’exposition à un de ces deux pesticides ou multiplié par 4.17 en cas d’exposition aux deux pesticides. (source : aje.oxfordjournals.org/content/169/8/919.abstract)
L'interdiction du pesticide endosulfan
Des experts de l'ONU recommandent aux gouvernements d'interdire le pesticide endosulfan. Ce pesticide est encre très utilisé, mais est dangereux du fait de l'impact qu'il peut avoir sur le système nerveux humain, comme sur la faune sauvage.
Utilisé dans la culture du soja, du coton, du riz ou encore du thé, le pesticide ndosulfan doit être inscrit sur la liste des produits toxiques à éliminer, estiment les chercheurs du Comité de revue de la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POPs). Réunis la semaine dernière à Genève, ils "recommandent de placer l'endosulfan dans l'Annexe A de la Convention, avec des dérogations spéciales, une décision qui pourrait mener à son élimination sur les marchés mondiaux".
C'est en avril prochain 2001 que les pays membres de la Convention doivent choisir de suivre ou non la recommandation du comité quant à ce polluant encore très utilisé en Inde. Très toxique, ce pesticide est néfaste pour la santé humaine, en affectant notamment le système nerveux. Il est également néfaste pour l'environnement et fait déjà l'objet d'interdictions dans soixante pays.
Signée en mai 2001 par 172 pays, la Convention de Stockholm couvre à ce jour 21 polluants, tels que les polychloro-biphényles (PCB) ou le DDT.
Les pesticides dans les eaux
- Les pesticides dans les eaux
Les pesticides sont majoritairement utilisés en agriculture ; on parle alors de produits phytosanitaires ou phytopharmaceutiques. Ils font également l’objet d’un usage non agricole par les gestionnaires d’équipements ou de réseaux de transport, les collectivités locales ou les particuliers ; on parle alors de biocides. La plupart des pesticides sont des molécules organiques de synthèse. L’agriculture française en utilise environ quatre cents. Elles entrent dans la composition de plus de huit mille produits commercialisés. Ceux-ci bénéficient d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) délivrée par le ministre chargé de l’Agriculture, après une procédure d’évaluation du risque pour le consommateur, l’utilisateur et l’environnement. Ainsi, si régulièrement des substances sont interdites à l’usage, parallèlement de nouvelles substances sont autorisées.
En fonction des conditions d’utilisation et selon les caractéristiques du milieu, ces substances actives sont susceptibles de se retrouver dans les différents compartiments de l’environnement (air, sol, eau, sédiments, etc.), ainsi que dans les denrées alimentaires. Elles peuvent présenter, en plus de leurs effets intentionnels sur les parasites ou organismes visés, des dangers très variables pour l’homme et les écosystèmes, avec un impact immédiat ou sur le long terme.
Compte tenu des risques qu’ils représentent tant pour les milieux aquatiques que pour la production d’eau potable, la présence de pesticides dans les cours d’eau et dans les eaux souterraines fait l’objet d’un suivi régulier qui n’a cessé de se renforcer lors de la dernière décennie. Ces suivis mettent en évidence une dispersion importante et une présence généralisée des pesticides dans les milieux aquatiques, le plus souvent en très faible quantité. Les teneurs en pesticides issues des résultats d’analyse permettent d’établir des concentrations totales en pesticides et, lorsqu’elles existent, de vérifier le respect des normes par substances. Ces normes font partie des objectifs de qualité de la directive cadre sur l’eau.
Bonduelle veut diminuer l'utilisation des pesticides de moitié
Bonduelle veut diminuer l'utilisation des pesticides de moitié d'ici à 2018, en menant avec l'INRA, des expériences d'agriculture raisonnée basée sur des techniques de désherbage mécanique.
> voir l'article : Bonduelle essaie la culture biologique