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Eco-sceptiques

Eco-sceptiques

Un article de Encyclo-ecolo.com.


Sommaire

Les écosceptiques

Qu'est qu'un éco-sceptiques ?


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L'écosceptique victime d'éco-lassitue


Voici un très bon article posé sur le site belge .mondequibouge.be

On entend de plus en plus parler « d’éco-lassitude » … Penser vert, manger vert, nettoyer vert, s’habiller vert, rouler vert, construire vert, voyager vert, comme si tout ce vert risquait de nous lasser. D’où ça vient ? Et comment y faire face en tant qu’accompagnateurs de changement (animateurs, formateurs, éco-conseillers…) ? Au départ était la « green fatigue » anglo-saxonne, c’est-à-dire un ras-le-bol général face à l’écologie et aux comportements écologiques. Attention, l’éco-lassitude n’est pas l’apanage de nos amis éco-sceptiques qui, eux, se sentent gavés d’informations bio-écologiques, et se retrouvent donc proches de la nausée dès qu’on aborde le sujet. Non, le côté pernicieux de la chose c’est la rechute, la récidive. C’est l’éco-pratiquant qui se retrouve éco-déçu et tourne le dos à son éco-vie.

L’éco-lassé tente de diminuer ses déchets, mais en a assez, surtout quand il voit des monceaux de cannettes sur le bord des routes. L’éco-lassé a l’impression de devoir faire des efforts que ses voisins ne prennent pas la peine de faire. L’éco-lassé voudrait profiter de la vie sans se sentir culpabilisé dans ses modes de consommation. Entre contradictions et incohérences, le pas pourrait être vite franchi de l’éco-lassé à l’éco-sceptique.

L’éco-lassitude ça vient d’où ?

La notion d’éco-lassitude en elle-même n’est pas très complexe ; là où il faut pouvoir faire preuve de nuances, c’est face à la multi-factorialité de sa cause. La lassitude s’installe petit à petit, elle découle de plusieurs éléments qui, s’entremêlant différemment pour chacun, finissent par saper le moral des éco-pratiquants. Parmi ces facteurs, pointons ceux-ci : Comme l’explique Sophie Pochet dans son travail sur « l’argument écologique dans la publicité », la confusion liée au nombre de sources scientifiques différentes et aux messages parfois contradictoires qu’elles véhiculent sèment le trouble dans bien des esprits. Dans le smog médiatique qui nous entoure (via télévision – internet – presse écrite – campagnes de sensibilisation – etc.) l’écologie se taille « sa part de marché ». Et même s’il est agréable de constater qu’elle est de plus en plus présente dans notre paysage, le nombre de sources et leur degré de crédibilité perd le consommateur qui ne sait plus à quel saint se vouer. Face à cette confusion il pourrait préférer renoncer à tout changement. Pourquoi initierait-il un processus qui demande de l’énergie pour un résultat incertain. Toujours selon S. Pochet, la sensibilisation au développement durable a pâti de sa récupération par le monde de la publicité. C’est ce qu’on appelle le green-washing ou l’utilisation d’arguments écologiques plus ou moins fallacieux dans le but de vendre un produit (pas plus vert qu’un autre). Face à un consommateur critique, cette tendance semble cependant diminuer. Entre autres conséquences, le green-washing entraine encore désinformation, déculpabilisation (le public croit déjà poser des gestes verts par l’utilisation de ces produits et ne poursuit pas ses efforts) et banalisation.

La question du ton et des effets

Autre facteur de lassitude : le discours écologiste utilise, trop souvent et depuis trop longtemps, un ton catastrophiste et moralisateur. Il centrerait à l’excès ses propos sur ce que nous faisons mal ou ne devrions pas/plus faire. Tout cela influe de manière négative sur l’image que s’en fait le public. En outre, la personne conscientisée se trouve très vite confrontée à une situation d’ampleur colossale, et est confrontée à des contraintes diverses, avec l’injonction parfois de devoir ramer à contre-courant. Entre les arguments économiques et politiques, entre héritages du passé, système actuel et menaces futures, le particulier se sent, tel David contre Goliath, impuissant face à la tâche à accomplir. Sans solutions alternatives concrètes, le public, frustré, déçu et découragé pourrait avoir envie de baisser les bras. Entre d’une part les instances dirigeantes qui, bien que désireuses de promouvoir une politique porteuse de ces valeurs, sans y mettre tout les moyens et d’autre part nos contemporains qui « ne prennent pas la peine de faire », notre ex-éco-convaincu fini par se demander « Pourquoi moi ?!? Pourquoi ferais-je des efforts qui semblent ne pas avoir d’effet ». Ces notions s’entremêlent de manière plus ou moins consciente et nous laissent incertains quant à la conduite à adopter. C’est à ce moment que la lassitude s’installe chez certaines personnes ayant changé leurs comportements, avec le risque que les récidives soient parfois bien plus graves que des premiers travers (1).

La Réalité de l’éco-lassitude en Belgique

L’éco-lassitude serait à l’écologie belge ce qu’est le monstre du Loch Ness à l’Ecosse : une sorte de bruit qui court, une légende urbaine. Pour tout dire, on en entend parler mais on ne l’a pas encore vraiment vu passer. Selon l’enquête FACT de la Régie Média Belge (2) et l’Euro Baromètre (3), le Belge ferait plutôt partie des éco-confiants si on le compare à nos voisins français qui, à l’instar des anglo-saxons, en ont ras-le-béret. Ceci étant, ne nous leurrons pas, l’entièreté de la population ne se revendique pas comme éco-convaincue. Des éco-pratiquants aux éco-sceptiques en passant par les « convaincus qui n’agissent pas encore », c’est aux accompagnateurs de changement de tous bords (animateurs, formateurs, éco-conseillers…) de veiller à la qualité de leur communication et à la cohérence de leurs messages pour éviter que l’éco-lassitude ne prenne ses quartiers chez nous.

Quelques pistes pour l’éviter

Si nous prenons le contre-pied des éléments à la base de l’éco-lassitude, notre message se devra d’être positif, vrai et porteur de solutions concrètes. Un des plus grand ennemi du changement est la notion d’effort, de « devoir faire un effort ». Personne n’aime se sentir « obligé de », ça aurait même plutôt tendance à activer en nous un mécanisme réflexe de rejet. Suscitons donc davantage l’envie que la contrainte, le plaisir plutôt que la peur. Envers notre public, n’hésitons pas à reconnaître l’ampleur et la complexité de la situation tout en veillant à garder une approche porteuse d’espoir et de plaisir. Etant donné que nous avons tous une « vision du monde » différente, évitons les solutions toutes faites et les « Il suffit de … ». Accompagnons notre public dans la mise en œuvre de solutions plus personnelles qui correspondent au vécu de chacun. Pour éviter le sentiment de « goutte d’eau dans la mer » que suscitent les gestes particuliers en matière d’écologie, jouons sur la visibilité et les actions collectives. N’hésitons pas à nous appuyer sur celles qui existent déjà. Ces actions, ce ne sont pas uniquement des éco-gestes, ce peut aussi être revendiquer, participer, résister. Par ailleurs, créer un groupe autour d’un projet permet de s’entraider, d’échanger ses expériences et d’ancrer son action dans une réalité partagée avec d’autres.

Laeticia Fernandez Fernandez

(1) http:// www.web-libre.org/breves/green-fatigue,16712.html (2) Etude Fact de RMB (3) L’eurobaromètre 73.4


[modifier] Sur les écosceptiques et les écorésistants

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