Laurylsulfate de sodium
Un article de Encyclo-ecolo.com.
Puissant détergent et tensioactif sulfaté, le laurylsulfate de sodium (LSS) est utilisé - pour ses effets moussant et épaississant - dans la composition chimique de divers produits du quotidien. Cependant, en raison des risques sanitaires et environnementaux qu'elle représente, cette molécule dérivée de la noix de coco et loin d'être un composant « naturel », est de nos jours très controversée.
Laurylsulfate de sodium : qu'est-ce que c'est ?
Encore appelé dodécylsulfate de sodium (SDS) ou plus connu sous le nom de sodium lauryl sulfate (SLS), le laurylsulfate de sodium est un savon industriel très dégraissant.
Il intervient dans la composition chimique :
- de produits cosmétiques ;
- de produits industriels de nettoyage industriel des sols d'ateliers mécaniques et des moteurs de voiture ;
- d'additif alimentaire ou émulsifiant (E487) en gastronomie.
Parce qu'il mousse bien, parce qu'il se conserve bien et surtout, parce il coûte moins cher, le sodium lauryl sulfate - au même titre que la composition des détergents incluant les savons - a une puissante action détergente capable d'enlever les tâches, les souillures et les impuretés.
Peut-on qualifier ses attributs de « points positifs », si l'on sait que cette molécule chimique est un composant décrié par les chercheurs, les dermatologues, les médecins et même, les défenseurs des droits des consommateurs ?
Sodium lauryl sulfate : un agent chimique présent dans les produits du quotidien
Présent dans la composition de divers produits du quotidien en leur donnant un aspect blanc et moussant, le Sodium lauryl sulfate est un détergent et tensioactif ionique très puissant que l'on retrouve dans les shampoings, les liquides vaisselle, les nettoyeurs de tapis, les colles à tissu, les mousses ou crèmes à raser, les bains moussants, les lotions hydratantes, les crèmes solaires, les pâtes dentifrices (liées à la formation d'aphtes), les mascaras, les détachants, les rince-bouche, les nettoyants pour la peau, les lessives, les savons et... plus surprenant encore, dans les savons/shampoings pour enfants !
Les dangers du Laurylsulfate de sodium
Le Lauryl sulfate de sodium est un détergent sulfaté hautement irritant !
Si les industries cosmétiques ont réussi à séduire les consommateurs en leur promettant l'effet « belle peau » et « santé des cheveux brillants » que pourraient leur procurer savons et shampooings, ces derniers sont loin d'imaginer les dommages directs que ces produits cosmétiques peuvent provoquer : entre lésions cutanées, toxicité hépatique, lésions oculaires irréversibles (surcout chez les enfants), destruction du follicule pileux ... la liste des dangers du Laurylsulfate de sodium est loin d'être exhaustive.
Action corrosive du SDS : explications
- Selon les études dermatologiques menées par des chercheurs, les tensio-actifs sulfatés provoquent des irritations cutanées dès 0,5% de concentration.
Plus encore, le sulfate de sodium est extrêmement irritant dès 10 à 30% de concentration et provoque des picotements très vifs en cas de contact avec les yeux !
Imaginez donc l'effet sur la peau, de certains savons contenant jusqu'à 30% de cette molécule !
- En plus de les abîmer, l'action corrosive du dodécylsulfate de sodium (SDS) rend non seulement la peau et les cheveux plus gras à la racine, mais aussi, les pointes sèches et cassantes.
Vous l'aurez compris, ce détergent sulfaté provoque la chute de cheveux ! Extrêmement dangereux, ces agents industriels altèrent les protéines des membranes des cellules oculaires et cutanées en provoquant ainsi, des irritations ou inflammations cutanées. On retiendra à juste titre : les gonflements du visage, des mains et des bras, les cheveux emmêlés et fourchus, des rougeurs au niveau du cuir chevelu et même des picotements des yeux.
- Par ailleurs, l'action corrosive de cet agent moussant provoque la destruction des lipides cutanés, favorisant ainsi la déshydratation et le dessèchement de la peau : ce qui explique les tiraillements que l'on peut ressentir après un bain ou une douche.
- D'après des études menées par des chercheurs, les détergents sulfatés provoquent des lésions cutanées.
Ils ont un effet encore plus critique lorsqu'ils pénètrent les tissus dermiques et se « fixent » en « résidus » dans les organes vitaux tels que les poumons, le coeur, le foie et même le cerveau.
« Même à faible concentration, le taux de pénétration du Sodium Laurylsulfate dans le corps peut être très élevé et causer des dégâts irréversibles » !
- Lauryl sulfate de sodium : un perturbateur endocrinien silencieux
Pour rappel, le Lauryl sulfate de sodium est - entre autre - utilisé comme dégraissant pour les moteurs de voiture. Ainsi, au même titre que sa capacité à dissoudre les graisses, il dissout les huiles sur la peau et provoque un effet de séchage. Cet effet d'étirement favorise l'altération les protéines de la peau ainsi que le passage de molécules toxiques et cancérigènes, issues de notre environnement.
- Les détergents sulfatés : un risque sanitaire généralisé !
En pénétrant le corps humain, ces molécules se fixent sur les oestrogènes et bouleversent le fonctionnent hormonal. Chez les hommes par exemple, les perturbateurs endocriniens dont les détergents sulfatés, sont fortement soupçonnés - ces dernières décennies - d'être l'une des causes de la baisse drastique de la fertilité. Quant aux femmes, ces molécules dangereuses concourent à l'augmentation des cancers oestrogeno-dépendants dont le cancer de l'utérus et le cancer du sein. Toujours aussi nocif, le lauryl sulfate de sodium peut se transformer en composé cancérogène par réaction avec des molécules - telles que le lauramide MEA ou DEA, le triethanolamine, ou encore le cocamide MEA ou DEA - présentes dans les shampooings. Pénétrant facilement dans l'oeil (surtout du jeune enfant), le Sodium Lauryl Sulfate peut y rester pendant cinq jours. A fort taux d'absorption, il peut inhiber le développement de ses yeux.
- Les effets nocifs du sodium lauryl sulfate : un véritable problème de santé publique !
S'il est utilisé pour son effet nettoyant et dégraissant, les aspects nocifs du dodécylsulfate de sodium sont divers, et l'on s'interroge sur l'indifférence, l'inertie affichée des industries cosmétiques qui continuent de l'intégrer au processus de fabrication chimique de leurs produits.
Sodium lauryl sulfate et Sodium laureth sulfate : quelle différence ?
Encore appelé sulfate laureth de sodium ou SLES, le Sodium laureth sulfate et le sodium lauryl sulfate sont des molécules chimiques similaires dont les propriétés, les usages et la toxicité sont révélés dans la fabrication de produits de nettoyage industriel et ceux cosmétiques. Observez bien et lisez attentivement les étiquettes des dentifrices, shampoings, savons, détergents, lessive liquide ou produits vaisselle que vous achetez ! Le Sodium laureth sulfate figure-t-il parmi les composants chimiques de ces produits ?
Au même titre que le Sodium lauryl sulfate, le Sodium laureth sulfate est un ingrédient « ethyoxylaté », mais également un agent moussant, un tensioactif puissant et peu biodégradable, potentiellement cancérigène pour les humains.
Ces deux molécules chimiques jouent donc un rôle identique, mais à une infime différence.
Légèrement moins irritant que sa molécule d'origine, le Sodium laureth sulfate - obtenu par éthoxylation du Sodium lauryl sulfate - est tout de même utilisé dans la fabrication de certains produits dits « naturels » et certifiés Cosmébio, dont ceux de la marque de produits écologiques, L'Arbre Vert.
Sodium lauryl sulfate : quels impacts sur notre environnement ?
Essentiellement exploité comme tensioactif, le sodium lauryl sulfate se dégrade en composés toxiques, cancérigènes, bioaccumulables et persistants. Cependant, sa toxicité ne se limite pas aux risques sanitaires auxquels nous sommes exposés, mais également aux questions environnementales. Dérivé de l'huile de coco et peu biodégradable, ce détergent sulfaté est toxique pour les autres organismes vivants, y compris ceux aquatiques : un bilan plutôt lourd pour notre Environnement. À l'heure du bio et des préoccupations environnementales, l'engouement pour les produits bio sans sulfate, prennent tout leur sens.
Quels produits utiliser pour éviter le lauryl sulfate de sodium ?
« Tout produit moussant ne nettoie pas forcément mieux », et tout produit étiqueté « naturel» n'est pas nécessairement exempt de sodium laureth sulfate.
En effet, même les nettoyants dits « naturels » ou «à base de plantes» sont parfois composés de produits chimiques nocifs !
Cependant, certaines industries respectueuses des questions de santé publique causées par les perturbateurs endocriniens, produisent depuis des années, des produits exempts de sodium laureth sulfate, de sodium Lauryl Sulfate et d'ammonium Lauryl Sulfate.
Avant tout achat et usage, lisez attentivement les étiquettes ou notices de vos produits.
Quelles alternatives au sodium Lauryl Sulfate et sodium laureth sulfate ?
La liste des substances irritantes et des perturbateurs endocriniens s'allonge au rythme des avancées scientifiques.
Vous l'aurez compris, ces molécules présentent de graves questions d'ordre sanitaire, et méritent d'être évoquées.
Aujourd'hui, certaines industries de cosmétiques s'affranchissent de ces composants chimiques et toxiques en appliquant le principe de précaution, qui consiste à « suspendre toute utilisation d'un actif suspecté être un perturbateur endocrinien », avant même que le Comité Scientifique Européen pour la Sécurité des Consommateurs décide de l'interdire.
Pourquoi ne pas choisir des produits bio, sans sulfate ?
- Dans cette optique, les fabricants des produits de cosmétiques des marques du Groupe LÉA NATURE (Lift'Argan, Eau Thermale Jonzac, Natessance, Floressance, SO'BiO étic) se sont engagées dans une série de tests de produits cosmétiques sans sulfates, certifiant l'absence de perturbation oestrogénique.
- On note également l'engagement de la marque The Body Shop (Groupe L'Oréal) avec la gamme de soins capillaires et shampoing Rainfores : plus sains, ces produits cosmétiques sont fabriqués sans sulfates, sans silicones ni colorants.
- Récemment, d'autres marques conventionnelles ont montré un intérêt aux problèmes de santé publique que relèvent le recours à ces molécules chimiques et toxiques dans la fabrication de leurs produits cosmétiques.
- Aussi, les marques L'Oréal Paris et Dessange ont à leur tour mis en vente, une nouvelle gamme de soins... sans sulfates !
En pharmacie, vous trouverez aussi certains shampoings des marques Phytosolba et Bioderma sans sulfates !
Lisez tout de même bien les étiquettes !
- A cette liste, s'ajoutent d'autres marques de produits naturels ou certifiés bio tels que Lavera, Logona ou encore Melvita - dont les produits de cette dernière, sont essentiellement à base de lavandes dérivées des glutamates et du sucre.
Aujourd'hui, que ce soit en pharmacie, en parapharmacie, dans les supermarchés ou encore sur les sites internet spécialisés, les produits bio, naturels et sans sulfate sont disponibles à l'achat : du dentifrice bio au shampoing bio en passant par le gel douche bio... la beauté au naturel - sans vous ruiner - gagne du terrain pour le bien-être de tous.
Bon à savoir :
- Egalement appelés « glucosides », les tensioactifs dérivés du sucre font partie des composants chimiques cosmétiques les plus doux.
- De plus, les acylglutamates encore plus doux même si plus cher, sont également appelés « glutamates ».
- Facile donc de les repérer sur les étiquettes de vos produits du quotidien.