Vin rouge
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Le vin rouge
La diminution de la consommation de vin
En France, la consommation individuelle a baissé en moyenne de 1,8 litres par an et par habitant depuis 1960, passant de 130 à 55 litres par an et par habitant. Cette diminution globale recouvre à la fois :
- une augmentation du nombre de non-consommateurs, dont la part dans la population de plus de 14 ans est passée de 19,2 % en 1980 à 32,8 % en 2000.
Il convient toutefois de relever que la proportion d'abstinents s'est stabilisée depuis 1990, la non-consommation ne progressant plus. Parmi ces non-consommateurs, 63 % sont des femmes ;
- une diminution de la consommation régulière au profit de la consommation occasionnelle.
La part des consommateurs réguliers dans la population de plus de 14 ans est passée de 50,7 % en 1980 à 23,8 % en 2000. Depuis dix ans, la consommation occasionnelle est la forme de consommation la plus répandue. Elle représente 63% des consommateurs en 2000.
Le changement de statut du vin : un vin de moins en moins quotidien
La diminution de la consommation quotidienne de vin s'explique par des changements d'ordre sociologique.
La généralisation d'un mode de vie urbain et sédentaire a fait disparaître la fonction de « vin-aliment », dans laquelle le vin apparaissait comme un élément reconstituant après des travaux physiques éprouvants. Le vin régresse comme boisson d'accompagnement quotidien des repas au profit de l'eau et des boissons sans alcool. Il faut y voir la traduction d'un souci de repas plus légers, moins roboratifs.
Par ailleurs, l'évolution des conditions de travail, en particulier les journées continues et le travail des femmes, ont entraîné une augmentation des repas rapides pris en dehors du domicile, qui se prêtent mal à la consommation de vin. En outre, les prix souvent excessifs pratiqués par les restaurateurs conduisent parfois les consommateurs à renoncer à commander du vin.
Par ailleurs, il convient d'évoquer l'affaiblissement des modes de transmission de la culture du vin. Alors que les générations précédentes étaient familiarisées très tôt avec le vin, sous la forme d'un coupage avec de l'eau, les jeunes aujourd'hui « n'apprennent plus » le vin. Il leur semble, de ce fait, un produit complexe, difficile d'accès. Sans regretter des habitudes favorisant l'alcoolisation précoce des adolescents, force est de constater que l'âge auquel débute à la consommation de vin est d'ailleurs de plus en plus tardif.
Compte tenu du caractère fortement marqueté de leur environnement, il apparaît, en outre, fortement concurrencé par d'autres boissons alcoolisées ou non, facilement repérables grâce à des marques.
C'est principalement le segment des vins de table qui a fait les frais de la diminution de la consommation régulière.
Le vin, de plus en plus un statut festif
Ce statut est lié à l'apparition d'un nouveau type de consommateur de vin, urbain, jeune et « branché », pour qui le vin est un facteur de convivialité. Ces nouveaux consommateurs sont très influents dans le monde anglo-saxon, en particulier sur le marché britannique. Ils achètent du vin pour une « bonne occasion », pour le plaisir de découvrir ou d'étonner les autres. C'est eux qui chercheront à goûter de nouveaux vins, en provenance du nouveau monde. Plutôt aisés, ils sont sensibles au marketing et au caractère ludique des étiquettes.
Avant tout occasionnel, ce nouveau consommateur n'a le plus souvent qu'une connaissance approximative du produit vin, d'où l'importance qu'il accorde aux conseils émis par les prescripteurs d'opinion : journalistes, sommeliers...
Enfin, ce consommateur est attentif à la qualité du produit. Comme il consomme de manière occasionnelle et souvent pour surprendre les autres, il ne veut pas se tromper. C'est pourquoi il se tourne plus volontiers vers des produits marquetés, offrant une qualité régulière.
Les modèles de consommation restent diversifiés
Plusieurs études récentes ont tenté de cerner le consommateur de vin d'aujourd'hui. Votre rapporteur choisit ici de restituer une analyse faite par l'ONIVINS à partir de l'enquête de consommation ONIVINS INRA 2000. Cette étude distingue quatre groupes de consommateurs :
- les « occasionnels hédonistes et impliqués », qui consomment du vin par plaisir et par convivialité. Pour ce groupe relevant d'un milieu aisé et ouvert, le vin est un produit plutôt cher, adapté à des situations exceptionnelles ;
- les « inconditionnels », pour qui le vin accompagne nécessairement les repas. Ce produit n'est pour eux ni un produit cher, ni un facteur de sociabilité, mais un élément de base de l'alimentation. Ce groupe comporte une forte proportion d'hommes ;
- les « occasionnels peu impliqués » consomment du vin pour des raisons de convivialité. Ils sont peu concernés par le produit lui-même, souvent en concurrence avec d'autres boissons alcoolisées. Ce groupe rassemble des consommateurs jeunes et une forte proportion de femmes ;
- les « occasionnels par tradition » sont des consommateurs qui ont reçu une culture du vin, mais qui n'en consomment plus qu'en certaines occasions.
Cette typologie plaide, selon l'ONIVINS, pour des stratégies de marketing différenciées. Ainsi, les occasionnels impliqués pourraient augmenter leur consommation si l'on s'intéressait plus à eux.
Le vin : des perspectives incertaines
Les consommateurs réguliers, qui ne représentent plus que 37 % des consommateurs et 24 % de la population de plus de 14 ans, réalisent encore 73 % de la consommation de vins tranquilles. En effet, la consommation moyenne des réguliers est estimée à 190 litres par an contre 36 litres par an pour celle des occasionnels. Cinq consommateurs occasionnels sont donc nécessaires pour remplacer un consommateur régulier.
Si la progression de la proportion de consommateurs occasionnels se poursuit, ce qui est probable compte tenu des effets liés au renouvellement des générations, la consommation globale va encore diminuer. Si tous les consommateurs devenaient occasionnels, il ne se boirait plus que 12 millions d'hectolitres de vin, contre 30 millions d'hectolitres actuellement.
A l'horizon 2010, l'ONIVINS estime que la baisse devrait se situer entre 13,3 % et 18,1 %, la question essentielle étant de savoir si les jeunes consommateurs occasionnels resteront des occasionnels toute leur vie
Les vertus santé du vin rouge
On a tous entendu parler du "paradoxe français" qui consiste en la bonne santé cardiaque des Français gros consommateurs de graisses et de vin rouge. « La consommation de faible dose de resvératrol reproduit partiellement la restriction calorique et inhibe certains aspects du processus de vieillissement ».
En matière de boisson alcoolisée, préférez le vin rouge qui contient des flavonoïdes et du resvératol qui sont des composants bénéfiques à votre organisme. Une hypothèse des chercheurs est que la consommation modérée de vin rouge a des effets bénéfiques car elle active les capacités anti-oxydantes de l'enzyme.
L'impact du resvératol
Produit par les mûres, les framboises, les bais, les cacahuètes ou le raisin, le resvératrol se retrouve dans le vin rouge. Une nouvelle étude confirme ses propriétés bénéfiques contre le vieillissement des cellules. Plus étonnant, la consommation de resvératrol a des effets similaires à un régime hypocalorique.
La restriction calorique (toujours sortir de table en ayant très légèrement faim) est déjà connue pour ses effets bénéfiques sur l'âge et est considérée comme un des secrets de longévité. Lire la suite de l'article sur le resvératol
Les composés phénoliques du vin rouge
Les composés phénoliques présents dans le vin sont contenus dans la pulpe et surtout la peau des raisins. D'autres sont synthétisés pendant la fermentation. Un vin riche en composés phénolique sera donc un vin vinifié avec macération des pellicules, ce qui rend le vin rouge plus intéressant de ce point de vue que le blanc (mais le blanc a aussi des vertus)
Les vertus cachées du vin rouge
Voici un petit billet de Newsweek de juillet 2009, qui illustre une vertu peu mentionnée des vins rouges français, vus des États-Unis.
"Les rouges français sont verts"
Au moins si vous habitez dans la Grosse Pomme (New-York). Un New-yorkais a une empreinte écologique inférieure quand il boit du vin rouge de Bordeaux expédié par bateau à travers l'Atlantique qu'en buvant un Merlot de la Napa Valley californien".
- Dans le cas du vin de Bordeaux : 2,93 pounds de C02 émis par bouteille
- Dans le cas du vin Californien : 7,05 pounds de C02 émis par bouteille
Pour une telle différence ? Tout simplement parce que le vin californien est transporté par avions. L'expédition par bateau génère moins de la moitié du C02 émis par le transport aérien ou par camion.
- En matière d'impact de l'empreinte carbone, la méthode de transport compte plus que la distance.