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FNSEA

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Sommaire

Qu’est-ce que la FNSEA, ou Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles ?

Syndicat professionnel majoritaire du secteur agricole en France, la FNSEA est née de la Confédération générale de l'agriculture (créée en 1943 par François Tanguy-Prigen), et possède depuis la période d’après-guerre, une place de quasi-monopole au sein de l’échiquier syndical.

Un pouvoir d’influence

Créée en 1946, la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles est une organisation dont l’objectif est de contribuer en la reconstruction de la France et de proposer des solutions à la crise agricole. Ayant obtenu 56,5% des voix aux dernières élections de 2013, elle compte désormais entre 220.000 et 240.000 adhérents. Considérée comme le plus puissant syndicat d’agriculteurs, la FNSEA – proche de la droite – détient avec son allié (le syndicat des Jeunes Agriculteurs), un pouvoir d’influence qui lui a été conféré par le soutien d’environ trois millions d'agriculteurs (actifs et retraités) l’ayant porté à la tête de l'assemblée permanente des Chambres d'Agriculture, devant la Coordination rurale et la Confédération paysanne.

Salariés spécialisés, branches adhérentes et budget annuel

Organisation syndicale dont le siège social se situe à Paris, la FNSEA regroupe 102 salariés spécialisés dans divers domaines tels que : l'économie, les questions sociales, la fiscalité, le droit et la communication. Ils intervenant également auprès des pouvoirs publics à l’échelle locale et nationale.

Sur la scène agricole, la FNSEA couvre les secteurs de l'aquaculture, les producteurs de chanvre ou de lavande, et compte 31 branches adhérentes dont les plus connues sont : la Fédération nationale bovine (FNB) et la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL).

Calculé en fonction de la représentativité des élections aux chambres d'agriculture, le budget annuel de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles est estimé à 12 millions d'euros : soit le triple de celui alloué respectivement à la Confédération paysanne et à la Coordination Rurale.

Ses actions « coups de poing »

Connue et fort médiatisée pour ses méthodes de protestations chocs pour un « syndicalisme de solutions », la FNSEA organisée en fédérations départementales a souvent été, malgré des condamnations judiciaires, auteure :

- de blocage de routes avec des tracteurs, de fumiers, des fruits et légumes déversés devant les institutions ou donnés à des associations,

- de saccages de bâtiments, dont celui en 1999 de Dominique Voynet (Ministre de l'environnement),

- et d’autres actions de contestations dont la dégradation volontaire des grilles de la préfecture de Dijon en 2016 ; ou encore, de la paille déversée en Août 2017 par 200 agriculteurs devant la sous-préfecture de Montbard pour manifester leur inquiétude suite à l’annulation de la visite de Stéphane Travert (Ministre de l'Agriculture) au cours de laquelle, le sujet des œufs contaminés devait être abordé.


Bref historique

Encouragée par la loi du 12 mars 1946 sur le rétablissement de la liberté syndicale, la FNSEA - à l’époque unité de la Confédération générale de l'Agriculture – a fait voter le 14 mars 1946, le serment de l'unité paysanne et élire son premier président, Eugène FORGET. Elle s’engage ensuite aux côtés des Chambres d'Agriculture et du Centre de Gestion Agréé (association) « à ne pas donner d'avis aux Pouvoirs publics sans avoir préalablement consulté les fédérations d'exploitants » (Protocole adopté en février 1951).

Plus tard, entre 1956 et 1966, en marge des lois d'orientation de 1960 et de 1962, de l'ouverture de la mécanisation et ses retombées sur le marché européen, les agriculteurs veulent moderniser le secteur agraire par la généralisation d'un système de garantie des prix. La FNSEA décide alors d’élire 88 agriculteurs à l'Assemblée Nationale, afin d’influencer les Pouvoirs publics et le Gouvernement sur leur choix de politique agricole.

De 1966 à 1976, les actions de la FNSEA visaient à développer les productions en encourageant les jeunes agriculteurs à s’installer, et en renforçant la politique des organisations du monde agricole. Au cœur de leurs combats leurs priorités étaient : la recherche, l’enseignement, la promotion sociale, la formation, le progrès technique, économique et social, les projets de développement agricole et rural, sans oublier les préjudices naturels et leurs conséquences (sécheresse, baisse de revenus).

De 1976 à 1986, suite à l’élargissement de l’Europe, la conquête de marchés européens et internationaux fut plus qu’une évidence afin de permettre au secteur agricole français, d’acquérir une dimension européenne et avoir plus d’influence, notamment dans le cadre de la réforme de la Politique Agricole Commune et les discussions du volet agricole du GATT.

Depuis 1996 à aujourd’hui, le métier d’agriculteur a dû s’adapter aux réalités des marchés et nouveaux enjeux :

- de sécurité alimentaire,

- des productions non alimentaires impactant sur leurs revenus,

- de concept de « multifonctionnalité » de loi d'orientation de 1999 portant sur la protection de l’environnement, la production d’aliments sains, l’emploi en zone rurale, la simplification et la compétitivité,

- d’accompagnement à la professionnalisation des métiers de l’agriculture grâce aux aides européennes (Loi Avenir discussion au Parlement) et statut de l’exploitant (mars 2017).


Les engagements de la FNSEA

Depuis le 13 avril 2017, Christiane Lambert est à la tête de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles. Elle œuvre pour la promotion d’une agriculture raisonnée et écologique.

Sur son site institutionnel, la FNSEA souhaite « agir pour les agriculteurs et défendre leurs intérêts collectifs et individuels, dialoguer avec les citoyens et les consommateurs pour expliquer notre métier et comprendre les attentes de la société, rassembler autour d'une agriculture innovante, citoyenne et durable ».

Cette année, dans la veine de l’élection présidentielle française, la principale organisation syndicale agricole a adressé des propositions aux candidats, en soulignant la nécessité de :

- limiter les entorses à la concurrence,

- mettre en place une TVA sociale/emploi pour relancer la compétitivité,

- simplifier les normes administratives et environnementales,

- augmenter le taux du Crédit d'impôt compétitivité emploi,

- adopter un plan quinquennal d'investissement garantissant « la compétitivité et la durabilité du secteur agricole »,

- supprimer le principe de précaution en le remplaçant par la notion « d'innovation »,

- baisser le coût du travail salarié.

Membre de l'association des fermiers européens COPA-COGECA depuis 2009, et également présente la même année auprès des représentants d'intérêts de la Commission européenne (où elle mène des activités de lobbying), la FNSEA a souhaité par la voix de Xavier Beulin (ancien Président de la FNSA décédé en février 2017), que :

- la France reste « … une terre de production agricole et industrielle et pour y arriver il faut s'en donner les moyens » (extrait des vœux à la presse, du 5 janvier 2017),

- la CSG ne soit pas augmentée pour ne pas impacter sur les produits d'importation et protéger ceux français.

Soutenue par l'Union professionnelle artisanale (UPA), la Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises (CGPME) et le Mouvement des entreprises de France (Medef), la FNSEA a publié un article sur le coût du travail, la compétitivité et la réindustrialisation. Le 18 janvier 2017, elle a également participé au sommet social de l'Elysée où, syndicats et patronat ont examiné les questions relatives à la TVA emploi, à l'évolution de la fiscalité sensées être soumises au parlement un mois plus tard.


Critiques et accusations à l’encontre de la FNSEA


Dans ses activités et engagements en politique agricole, le premier syndical agricole de France est accusé par la Confédération Paysanne de ne défendre les intérêts et droits des agriculteurs intensifs que lorsqu’ils sont mis en péril. Elle souligne également que, paradoxalement, la FNSEA exprime au travers de ses protestations et actions de groupes de pression, son désaccord avec les normes et contraintes environnementales.

Lobbying, promotion de l’agriculture intensive et conflits d’intérêts

La FNSEA est également accusée par la CP :

- d’influencer les Jeunes Agriculteurs (syndicat agricole);

- de promouvoir le recours aux pesticides pour plus de productivité, de rentabilité et de compétitivité ;

- de soutenir l’industrialisation des exploitations et l’exploitation animale mais aussi, le système agricole conventionnel.


Pour d’autres, les décisions de Xavier Beulin (ancien président de ce syndicat agricole très influent), étaient prises en fonction de conflits d'intérêts.

- Abus de pouvoir au sein du réseau des Sociétés d’Aménagement Foncier et d’Etablissement Rural

Dans un reportage télévisé de l’émission Pièces à conviction, le rôle de la FNSEA est mis en cause sur le marché des exploitations agricoles.

- La nécessité des débats agricoles accessibles à tous les citoyens

Face à la position dominante qu’occupe la FNSEA dans le secteur agricole et auprès de l’État, Yannick Jadot (candidat écologiste à la présidentielle de 2017 et député européen) souhaite que les débats agricoles soient également accessibles aux citoyens. Il a indiqué qu’« il faut passer d'une sorte de cogestion Etat-FNSEA à une logique de démocratie alimentaire, où il y aurait une pluralité de syndicats agricoles représentés (dans les discussions), mais aussi les associations travaillant sur la santé, l'environnement, l'alimentation. »

- Défournement de fonds publics Déjà en 2012, le journal Le Point mettait en lumière, le rapport Perruchot en accusant la FNSEA d’avoir « … un art éprouvé, a un art éprouvé pour confondre fonds publics et militantisme ».

En 2017, c’est au tour des responsables de la chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme d’indiquer dans l’émission « Pièces à conviction » (France 3), que « pendant des années, une branche locale de la toute-puissante FNSEA aurait été financée illégalement (mais directement) par la chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme ».


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