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Réchauffement climatique

Réchauffement climatique

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Sommaire

Le réchauffement climatique

  • D’ici à la fin du siècle, la température moyenne de notre pays augmentera de 1,5 à 6 °C.
  • Selon les scénarios du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), la fourchette la plus probable se situe entre 3 et 3,5 °C.
  • D’après une étude de la revue Nature Geoscience, l’élévation du niveau des mers pourrait atteindre 1,60 m au cours du XXIe siècle.
  • Selon un rapport de l’Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques, le coût du changement climatique pourrait s’élever de 2,5 à 3 % de notre PIB (Produit intérieur brut) en 2030, contre 1 % aujourd’hui


A l’origine du réchauffement climatique, les gaz à effet de serre, avec en tête le gaz carbonique qui représente 70% des émissions. Sa concentration dans l’atmosphère ne cesse d’augmenter depuis le début de l’ère industrielle. Depuis 1750, la concentration en gaz carbonique a augmenté de 31% et celle en méthane de 150%. Une partie de ces gaz reste dans l’atmosphère et le reste est absorbé par les océans et les végétaux.

Petite chronologie du réchauffement climatique

Réchauffement climatique : chronologie


1824 Joseph Fourier, un Français, prédit que l’atmosphère terrestre voit sa température de la surface de la planète influencée par les gaz qu’elle contient et qu’on appelle aujourd’hui gaz à effet de serre (GES).

1897 Le glaciologue Claude Lorius analyse les bulles d’air contenues dans les glaciers et il démontre que, dans le passé, la température globale de la Terre augmentait quand la teneur en C02 des bulles d’air augmentait. Il démontrait ainsi le lien historique entre le taux en C02 de l’atmosphère et le réchauffement climatique.

1950 La teneur en C02 dans l’atmosphère atteint 331 ppm


1990 Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, le GIEC, produit son 1er rapport. Les autres rapports du GIEC sont publiés en 1995, 2001 et 2007

2005 la teneur en C02 dans l’atmosphère atteint 379 ppm

2001-2009 Réchauffement - Le saviez-vous ? L’administration de l’ex-président américain Bush a censuré plus de 400 rapports scientifiques faisant état du réchauffement climatique.

2009 Le sommet de l’ONU sur le climat se tient dans la suite de ceux de Kyoto et de Bali.


Les hommes influencent le réchauffement climatique depuis longtemps

Le réchauffement climatique ne date pas d'hier et l'influence de l'homme sur la planète se fait sentir depuis longtemps.

  • Les traces géologiques de l’événement qui s’est déroulé il y a 55 millions années, et des épisodes de réchauffement plus anciens, suggèrent que cet accroissement [ des gaz à effet de serre produits par les activités humaines ] est susceptible d’augmenter la température moyenne terrestre d’au moins 5 à 6°C, voire plus, et que le rétablissement du climat de la Terre en l’absence de mesures d’atténuation pourrait prendre 100 000 ans ou plus. Les modélisations numériques du système climatique confortent une telle interprétation. A la lumière des éléments présentés ici, il est raisonnable de conclure que la poursuite des émissions de grandes quantités de dioxyde de carbone dans l’atmosphère au fil du temps pourrait s’avérer imprudente, aussi dérangeant soit ce constat. » Déclaration de la Société de Géologie de Londres.
  • Selon Jed Kaplan, de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) l'influence des hommes sur le réchauffement remontrerait à bien longtemps. Son modèle explique les liens entre accroissement de la population et déforestation et tient compte des progrès accomplis par l'humanité en agriculture. Pour

L’influence humaine sur le climat commence a vraiment commencer à se faire sentir 2000 avant JC.

L’expansion des civilisations chinoises et méditerranéennes a entrainé une hausse de la concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère. La chute de l’empire romain, en revanche, a permis un coup d'arrêt au développement de l’agriculture. Ce qui a permis à la forêt européenne de reconquérir l’espace agricole et d'absorber de plus en plus de C02 atmosphérique, entrainant donc un rafaichissement.

A la fin du 14ème siècle, suite la grande épidémie de peste noire en Europe, le même phénomène s'est reproduit.

Même en Amérique du Nord, le génocide des Indiens d’Amérique du Nord se voit lui aussi dans l'analyse climatique : ce génocide a causé une baisse notable des émissions de CO2. Cela s'est produit juste avant que ne commence le fameux « petit âge glaciaire », qui a fait trembler de froid l’Europe et l’Amérique du Nord 1550 jusqu'au 19ème siècle

Jusqu'à présent pour évaluer les surfaces agricoles défrichées, on ne prenait en compte que le nombre d’habitants, quelle que soit l’époque.

La nouvelle méthode d’évaluation de Jed Kaplan prend en compte le progrès technique ce qui permet de mieux quantifier les surfaces déforestées au fil du temps. Ce qui permet une meilleure évaluation de l’impact des activités humaines sur la période la plus mal documentée, c'est à dire avant la révolution industrielle du 18ème siècle.

(article de Jed Kaplan et Kristen Krumhardt publié en février 2011 dans The Holocene, )


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D'où viennent les gaz à effet de serre produits par l'homme ?

  • Le gaz carbonique est surtout dû à la combustion des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) et à l'industrie (fabrication de ciment) ;
  • le méthane provient de l'élevage des ruminants, de la culture du riz, des décharges d'ordures, des exploitations pétrolières et gazières ;
  • le protoxyde d'azote vient des engrais azotés et de divers procédés chimiques ;
  • les gaz fluorés sont des gaz propulseurs dans les bombes aérosols, des gaz réfrigérants (climatiseurs). Ils sont émis aussi par diverses industries (mousses plastiques, composants d'ordinateurs) ;
  • l'hexafluorure de soufre est un gaz détecteur de fuites, utilisé également pour l'isolation électrique ;
  • les hydrocarbures perfluorés sont entre autres émis lors de la fabrication de l'aluminium.
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    Hartmut Aumann, chercheur au Jet Propulsion Laboratory (JPL) dans le nord-est de Los Angeles, scrute le globe en infrarouge depuis 2003 pour mieux connaître les nuages tropicaux dont dépendent les précipitations.

    Ses conclusions ? Le nombre du nuages très élevés s'accroît dans les zones tropicales du fait du réchauffement climatique, ce qui est la cause d'une augmentation des tempêtes et des chutes de pluie très importantes. Il conclue qu'il y a un lien très net entre la fréquence de ces nuages et les variations saisonnières de la température de surface moyenne des zones tropicales des océans".

    Pour chaque hausse de 1° de la température de surface moyenne, on a constaté un accroissement de 45% de la fréquence des nuages en haute altitude. Étant donné que le réchauffement climatique est sur un rythme de 0,13 degré par décennie, l'équipe du JPL a conclu que la fréquence de ces tempêtes devrait augmenter de 6% par décennie.

    Les conséquences du réchauffement

    • Au 20ème siècle, les températures ont en moyenne connu une hausse d'environ 0,7%°C au-dessus de l'époque pré-industrielle et pour des scientifiques, même l'objectif des Européens pourrait se révéler irréaliste en raison de la hausse des émissions de gaz à effet de serre due à la combustion des Energies fossiles.

    La montée du niveau des océans due à la hausse des températures qui risque de faire fondre les glaces au Groenland et en Antarctique pourraient submerger 43 Etats insulaires. Cette montée engloutirait également les côtes situées en dessous du niveau de la mer sur un arc allant du Bangladesh à la Floride.

    Par ailleurs, la hausse des températures et la montée du niveau des mers endommagera les coraux, provoquera une érosion du littoral, perturbera le cycle des pluies et entrainera plus de maladies.

    De quoi placer la lutte contre le réchauffement climatique en tête des préoccupations dans ces petits pays qui ont donc lancé un appel à la communauté internationale, actuellement réunie à Poznan en Pologne jusqu'au 12 décembre.

    Cette conférence a pour objectif de préparer la voie au successeur du protocole de Kyoto, qui devrait être signé à Copenhague à la fin 2009.

    Le salut des petits Etats insulaires passe par les pays industrialisés. Ces derniers doivent baisser leurs émissions de gaz à effet de serre de plus de 40 % en dessous des niveaux de 1990 d'ici 2020 et de plus de 95% d'ici 2050. (voir Les Etats insulaires en alerte

    La Conférence internationale sur les changements climatiques estime que le niveau des mers pourrait monter de 18 à 59 centimètres au cours du XXIe siècle. (voir la fiche sur le GIEC)

    Selon l'Institut de Postdam sur la recherche sur l'impact du climat, "Il est toujours probable que le niveau moyen des mers augmentera de moins d'un mètre d'ici 2100, mais il ne faut pas exclure des chiffres plus importants. Si la calotte glaciaire de l'Antarctique fondait totalement, le niveau général des mers monterait de 57 mètres. En cas de fonte du Groenland, cette montée serait de 7 mètres".

    L'Antarctique se réchauffe aussi

    Contrairement à ce que l'on croyait, une étude de Eric Steig a montré que le continent antarctique a vu sa température augmenter elle aussi de 0,1°C par décennie depuis 50 ans, soit des valeurs comparables à ce que l'on constate sur le reste de la planète. Même s'il semble que la partie est du continent se réchauffe un peu moins que l'ouest, ce réchauffement concerne l'ensemble du continent

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    Le réchauffement risque de refroidir l'Europe

    • C'est l'effet paradoxal du réchauffement. Selon une étude britannique publiée dans la revue scientifique Nature Geoscience en 2012, et qui s'appuie sur les données accumulées par 2 satellites européens, Envisat et ERS-2, le réchauffement climatique risque de refroidir l'Europe car l'eau douce qui s'accumule dans l'océan Arctique pourrait venir nous priver des effets cléments du Gulf Stream.

    Des chercheurs de l'University College de Londres et du Centre national d'océanographie de Southampton et dirigée par Katharine Giles, ont démontré la présence d'un énorme quantité d'eau glacée sous la banquise, dans l'ouest de l'océan Arctique. Cette gigantesque masse d'eau douce grandit régulièrement avec la fonte de la banquise. Cette réserve, sorte de bassin ou piscine glacée, serait en majorité alimentée par les cours d'eau, mais aussi par la fonte des glaces accélérée par le réchauffement climatique.

    La fonte des glaces aurait gagné 15 centimètres et pas moins de 8 000 kilomètres cubes,depuis 15 ans. Autrement dit, environ 10 % de l'eau douce totale contenue dans l'océan Arctique provient de la fonte des glaciers. D'après les chercheurs, cette étendue d'eau douce se regroupe à cet endroit sous la forme d'un dôme qui se constitue sous l’influence des courants marins et des vents de surface. Ces puissants vents arctiques accéléreraient le gyre de Beaufort, un vaste système de courants océaniques qui tourne dans le sens des aiguilles d'une montre, et qui favorise le stockage de l'eau dans cette zone.

    Il est possible qu'un changement du régime des vents puisse à terme affecter ce processus d'accumulation de l'eau. Schématiquement, le sens actuel du tourbillon aboutit à concentrer l'eau en son centre. Mais, s'il s'inversait, il la repousserait... et ainsi le gigantesque volume d'eau se répandrait dans out l'Atlantique nord. L'impact serait un très net affaiblissement du Gulf Stream, courant chaud qui assure à l'Europe, à latitudes égales, un climat bien plus doux que d'autres régions du monde situées au même niveau (comme au Canada par exemple).

    De plus, les chercheurs craignent la fonte de la banquise arctique n'accroisse l'effet des vents dominants sur le gyre océanique. Dans cette cas précis, la glace qui avait jusqu'alors fait écran entre l'eau et l'air perdrait son influence. Avec quel effet à long terme ? C'est que désormais vont chercher à déterminer les chercheurs britanniques.

    Réchauffement climatique dans les Pyrénées

    Les Pyrénées seront peut-être bientôt sans glaciers, selon des chercheurs espagnols.

    Application pour connaître les conséquences

    L'application Climat HD lancée par Météo-France permet de connaître en quelques clics les conséquences du réchauffement climatique en France depuis 1900 et jusqu'en 2100.

    Le réchauffement des Pyrénées est confirmé

    De plus, les chercheurs espagnols ont pris conscience que le recul des glaciers pyrénéens n'est pas un phénomène nouveau puisque un premier processus de dégel pour les petits glaciers sur ce massif a pu être remarqué entre 1750 et le début du 19e siècle.

    • Entre 1880 et 1980, au moins 94 glaciers ont disparu. • Tous les glaciers existants ou récemment disparus dans la péninsule ibérique se sont formés durant une "petite période glacière" qui a duré de 1300 à 1860 avec une période de forte expansion des glaciers située entre 1645 et 1710.

    Le 18e conseil plénier de la Communauté de travail des Pyrénées (CTP) qui s’est tenu en octobre à Luchon, a fait le constat que les Pyrénées sont elles aussi affectées par le réchauffement climatique. L’Observatoire pyrénéen du changement climatique, qui avait alors 9 mois d'existence, a présenté les premières conclusions de ses études.

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    Les climatologues de l’Observatoire pyrénéen du changement climatique ont compilé plus de 180 rapports et études scientifiques qui démontrent la réalité du changement climatique dans les Pyrénées. Ces études font prendre conscience du caractère vulnérable du massif pyrénéen.

    Selon l'observatoire du réchauffement, la température moyenne des Pyrénées a augmenté de 1,1°C entre 1906 et 2005 (vs. 0,74°C pour l’ensemble de la métropole).


    L'Observatoire pyrénéen du changement climatique

    • L'Observatoire pyrénéen du changement climatique a été créé en janvier 2010 par la Communauté de travail des Pyrénées (CTP) et regroupe trois régions françaises, quatre communautés autonomes espagnoles et la principauté d'Andorre. Son objectif est de mieux comprendre les évolutions du climat à l'échelle du massif montagneux, afin de mieux faire face à ces changements


    La flore et la faune impactées par le réchauffement

    Cette augmentation de la température moyenne aurait comme conséquence :

    • la remontée en altitude de 3 mètres par an de la flore locale, constatée de 1971 à 2008. Ce phénomène de migration de la faune ne se retrouve d'ailleurs pas que dans les Pyrénées mais un peu partout en Europe.
    • un rapport de 2009 de l'Agence européenne de l'environnement indique que "d'ici la fin du XXIe siècle, 60% des espèces végétales montagnardes seront menacées d'extinction".
    • Par ailleurs, selon l'Observatoire, le changement climatique entraînerait dans les Pyrénées une baisse des productions moyennes de la forêt de 4 à 12% d'ici 2025. Or, cette forêt "couvre plus de 44% du versant français et 61% du versant espagnol.

    L'impact du réchauffement sur les plantes serait sous-estimé

    • Les expériences de simulation de l'impact du réchauffement climatique sur les plantes sous-estiment largement ce qui se passe en réalité dans la nature, selon une étude de la revue scientifique britannique Nature.

    L'enquête confirme les observations rapportées par des agriculteurs et jardiniers, en particulier dans l'hémisphère nord, soulignant que les plantes saisonnières émergent de la terre bien plus tôt au printemps que par le passé.

    Essais sur 1.634 espèces de plantes et observations à long terme

    Les expérimentations de réchauffement climatique consistent généralement à faire pousser une plante dans une sorte de serre ouverte sur le dessus, ou un dais muni d'un petit système de chauffage, afin de reproduire la hausse de la température. Selon les résultats de ces expérimentations, la floraison et l'apparition des feuilles se produisent entre 1,9 et 3,3 jours plus tôt pour chaque degré de hausse de température.

    Mais selon l'étude de Nature, les chiffres seraient bien plus élevés en réalité, car selon les chercheurs les feuilles et fleurs des plantes apparaissent entre 2,5 et 5 jours plus tôt par degré de réchauffement.

    Ces résultats reposent sur la comparaison entre des essais effectués sur 1.634 espèces de plantes et des observations à long terme de ces mêmes espèces dans la nature menées par une vingtaine d'institutions en Amérique du Nord, au Japon et en Australie.

    Floraison des cerisiers

    «Jusqu'ici, on partait du principe que des systèmes expérimentaux répondaient de la même manière que des systèmes naturels, mais ce n'est pas le cas», a expliqué dans un communiqué le co-auteur de l'étude, Benjamin Cook de l'Observatoire de la Terre Lamont-Doherty à l'Université Colombia de New York.

    Les méthodes d'expérimentation pourraient être faussées du fait qu'elles réduisent la lumière, le vent et l'humidité du sol, qui influencent la maturité saisonnière des plantes, ajoute l'étude.

    A titre d'exemple, les chercheurs citent la floraison des cerisiers à Washington, la capitale des Etats-Unis, et dont le premier jour ouvre traditionnellement une quinzaine de festivités, qui a avancé d'une semaine depuis les années 1970. (source AFP)


    Le blé et le réchauffement climatique

    • Le blé et le réchauffement climatique : Le réchauffement est la cause de la perte de production dans les grands pays producteurs. Après la canicule de la Russie en 2010, le problème devient structurel dans plusieurs zones et notamment en Inde, et en France. Ce sont ces pays qui, avec la Russie, ont subi les plus grandes pertes de blé en volume du fait du réchauffement.
    • Le volume de blé perdu est équivalent à la production cumulée du Mexique et de la France, selon des chercheurs de l'Université de Stanford.

    Selon eux, le réchauffement climatique explique à lui seul une hausse des prix du blé et du maïs de 20% depuis 1980.


    Le ski ne sera-t-il bientôt qu'un souvenir dans les Pyrénées ?

    Selon les chercheurs , l’enneigement du massif a été raccourci de 10 à 15 jours par an, de 1906 à 2005. Et ils confirment l'étude espagnole sur les glaciers : selon eux, la surface des glaciers aurait fondu de - 85 % depuis 1850. Il resterait moins de 400 hectares de glaciers dans le massif des Pyrénées.

    Les stations de ski sont inquiètes : une élévation de 2 degrés implique un mois d'enneigement en moins à partir de 1.500 m d'altitude. "En passant de 3 à 2 mois de jours de neige les stations de ski de moyenne montagne pourraient s'attendre à une diminution d'un quart de leur chiffre d'affaires", explique le rapport de l'Observatoire des Pyrénées. Selon Météo France, de 1971 à 2008, une perte de 10 à 15 jours d'enneigement a été enregistrée,



    Réchauffement et montée des eaux

    • Le réchauffement climatique dilate les océans et fait fondre les calottes glaciaires continentales. En conséquence, gonflée par la chaleur et alimentée en eau douce, l'eau des océans monte, de 3 millimètres par an depuis 1993, selon les observations des satellites Topex-Poseidon et Jason-1 et Jason-2, une coopération entre les Etats-Unis, le Centre national d’études spatiales (France) et l’organisation européenne Eumetsat.

    En considérant le précédent réchauffement terrestre (- 125 000 ans), 2 géologues de l'université d'Exeter prédisent que la mer risque de monter de 6,60 à 9,40 mètres à la fin du siècle. Soit deux fois plus que prévu et à condition que l'humanité parvienne à limiter le réchauffement à + 2 °C ! Un objectif désormais impossible à tenir (Journal of Quaternary Science).


    Réchauffement, bilan 2008

    • On estime que l’augmentation de la température entre les années 80 et la fin du 2ème siècle sera comprise entre 1,8°C et 4°C !
    • Selon Météo France, l'année 2008 aurait été en France métropolitaine, "légèrement plus chaude que la normale (moyenne 1971-2000) d'environ 0,4 °C, ce qui devrait la positionner vers le vingtième rang des années les plus chaudes depuis le début du XXe siècle... Mais elle est aussi "l'une des plus fraîches de ces dix dernières années".
    • Le Goddard Institute for Space Studies (GISS) de la NASA évalue que l'année 2008 est la neuvième place plus chaude amais enregistrées depuis le milieu du XIXe siècle.
    • Selon la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) américaine et le Hadley Centre (UK) pensent que l'année 2008 est la 10ème années la plus chaude.


    L'écart, positif, de température de l'année 2008 par rapport à la moyenne relevée entre 1951 et 1980 - est comprise entre 0,43 °C et 0,47 °C.

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    Voici l'article paru dans Courrier International au sujet de 2008, une mauvaise année météorologique 2008 serait "au 10e rang des années les plus chaudes depuis 1850, selon le bilan intérimaire rendu public cette semaine par l'Organisation météorologique mondiale (OMM). La liste des catastrophes et des phénomènes climatiques exceptionnels est longue.

    La fonte de la banquise arctique a atteint son pic le 14 septembre 2008. Cette fonte est la deuxième en importance jamais observée par satellite depuis 1979. En 2008, la banquise ne couvrait plus que 4,6 millions de kilomètres carrés, contre 4,3 millions en 2006, l'année record pour la plus petite surface jamais observée. La banquise perd en moyenne 74 000 km2 par an depuis trente ans. Ces données ont été au centre des débats lors du récent congrès de l'American Geophysical Union (AGU) en raison du phénomène de l'"amplification arctique", qui retient de plus en plus l'attention des chercheurs car le cercle vicieux qui en résulte pourrait faire perdre à l'humanité le contrôle du climat.

    Plus la surface libre de glace augmente dans les mers arctiques, plus elles absorbent le rayonnement solaire, ce qui augmente les températures régionales et accélère le dégel du permafrost, dans lequel dorment des milliards de tonnes de méthane, un des plus puissants gaz à effet de serre. Le réchauffement des océans arctiques semble aussi en voie de libérer une partie des milliards de tonnes d'hydrates de méthane – les clathrates – qui reposent solidifiées sur le fond de l'océan. Des équipes de chercheurs qui ont voulu mesurer, l'été dernier, la libération de méthane dans les mers voisines de la Sibérie parlent de taux 100 à 200 fois supérieurs aux niveaux naturels.

    Pour l'Organisation météorologique mondiale (OMM), le plus inquiétant réside cependant dans la "disparition spectaculaire d'une partie importante – près de 25 % – des plates-formes de glace géantes qui bordent l'île d'Ellesmere. D'une épaisseur de 70 mètres, ces plateaux glaciaires couvraient, il y a un siècle, 9 000 km2, dont il ne reste aujourd'hui qu'à peine 1 000 km2". Ces glaces "historiques" vont être désormais remplacées par des glaces annuelles, de quelques mètres d'épaisseur. Au congrès de l'AGU, d'autres chercheurs ont fait état de liens nouveaux entre la réduction des glaces arctiques et la fonte de l'inlandsis, la calotte de glace de près de 2 kilomètres qui couvre le Groenland. La période de fonte estivale, qui dure habituellement de dix à quinze jours, s'est étendue cet été sur trente-cinq jours, du jamais-vu. La perte de volume de l'inlandsis aurait été trois fois plus importante cet été qu'en 2007.

    Mais ces tendances de fond coïncident avec d'importantes disparités régionales ailleurs sur la planète. Les températures ont été en effet supérieures à la moyenne dans toute l'Europe. Dans les pays nordiques, l'hiver n'a jamais été aussi doux, alors qu'il s'est avéré un des plus rigoureux dans une grande partie de l'Eurasie, particulièrement en Turquie et en Chine. L'hiver dernier a été particulièrement sévère en Chine, recouvrant de neige 1,3 million de kilomètres carrés dans 15 provinces méridionales.

    Pendant que l'Argentine et une bonne partie des régions méridionales de l'Amérique du Sud connaissaient des minima record, en Australie du Sud, les maxima au-dessus de 35 °C ont perduré plus de quinze jours. L'importante sécheresse que connaît cette région a donc vu ses effets s'amplifier en 2008. A la fin juillet, la majeure partie du sud-est de l'Amérique du Nord a connu une sécheresse de "modérée à exceptionnelle", selon l'OMM. Cette sécheresse a aussi touché le nord et le centre de la Californie, aux prises avec des incendies difficiles à réprimer. Au Canada, le sud de la Colombie-Britannique a connu sa cinquième plus longue sécheresse depuis soixante et un ans.

    Le rapport de l'OMM fait par ailleurs état des chutes de neige exceptionnelles qu'a connues le Québec, avec un record absolu de 550 cm dans la vieille capitale, sans doute pour immortaliser son 400e anniversaire, avec ses maisons englouties et, il faut le dire, quatre morts pour cause d'effondrements. Le rapport note aussi que l'hiver torontois est le troisième en enneigement des soixante-dix dernières années. Quant à l'Ile-du-Prince-Edouard, elle a subi fin janvier une de ses pires tempêtes de glace des dernières décennies, qui a privé d'électricité 95 % de sa population pendant quelques jours.

    Les inondations ont été nombreuses et souvent fatales sur la planète, particulièrement en Afrique, y compris dans la partie subsaharienne, et dans l'est de l'Australie, en Inde, au Pakistan et au Vietnam. En Inde, ces inondations ont déplacé 10 millions de personnes. Les cyclones ont aussi été abondants, et celui qui a frappé l'océan Indien et le Myanmar en mai, Nargis, a fait près de 78 000 victimes. L'Atlantique a connu seize tempêtes tropicales, dont huit sont devenues des ouragans particulièrement dommageables dans les Caraïbes, en Amérique centrale et aux Etats-Unis. "

    La lutte contre le réchauffement

    Les citoyens contre le réchauffement

    Comment lutter au quotidien contre le réchauffement climatique?
    Des changements dans le mode de vie et de nos comportements, faire le choix d'une consommation de produits plus respectueux de l'environnement, peuvent, accumulés, avoir un impact positif.

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    Les gouvernement contre le réchauffement

    Sans les Etats et une coordination mondiale, point de salut. D'où les conférences de Kyoto et de Bali auxquelles ont fait suite celles de Poznan en décembre 2008 et de Copenhague fin 2009.
    Climat. Bali, c'est fini ! Merci Bush.
    Kyoto, Bali. USA : 2 / la Terre : 0. Le sabotage

    S'adapter au réchauffement

    • Dans la perspective du sommet de Copenhague, et pour contenir le réchauffement climatique de nombreux pays ont mis en avant des objectifs de réduction de gaz à effet de serre, et au premier chef de C02.

    Un étude de 2009 lance un pavé dans la marre des efforts anti-réchauffemetn. Cette étude suggère qu'il serait bien plus efficace d'aider les pays en voie de développement à s'adapter au réchauffement climatique. En effet, essayer de les conséquences du réchauffement en limitant trop brutalement les émissions de gaz à effet de serre seraient trop coûteux et relativement peu efficace. (Certains pensent d'ailleurs qu'il est déjà trop tard...).

    • Cette étude démontre que vouloir limiter à 2°C le réchauffement climatique serait particulièrement coûteux et aurait des conséquences fiscales lourdes (taxe carbone, multiplication des taxes sur les carburants, ..). Cette lutte généralisée anti C02 et anti réchauffement climatique amputerait de 12,9% le PIB mondial d'ici la fin du siècle. A comparer au coût du réchauffement proposé par le rapport Stern, soit 5 500 milliards de dollars.

    L'étude part du constat que "le problème du réchauffement ne se produira pas dans le monde développé mais dans les pays en voie de développement".

    Les chercheurs suggèrent qu'il vaudrait mieux investir dans des programmes permettant de s'adapter au changement climatique plutôt que de le stopper. Cela serait bien beaucoup plus rentable et efficace. Cela représenterait un investissement de 10 milliards de dollars ferait selon eux gagner 16 milliards de dollars sur un siècle.

    Exemple : plutôt que d'essayer de changer le climat en cas de sécheresse régulière, il est plus efficace de changer ses pratiques de consommation d'eau. D'arrêter l'irrigation traditionnelle pour privilégier le goutte-à-goutte. Ainsi une politique qui consisterait à aider les agriculteurs des pays en voie de développement s'équiper en matériel d'irrigation en goutte-à-goutte et à adapter leurs pratiques agricoles, à isoler leurs habitations, etc serait bien plus efficace.

    L'étude préconise de procéder à une adaptation progressive couplée à une réduction progressive et non pas brutale des émissions de GES et de CO2.


    Ce rapport a été rapport publiée par le statisticien danois Bjorn Lomborg du Centre de consensus de Copenhague.et l'étude conduite par des chercheurs italiens

    Le réchauffement et les climato-sceptiques

    Des scientifiques de la NASA conteste le réchauffement

    L'origine humaine de l'accélération du réchauffement de la planète est aujourd'hui admise par la majeure partie de la communauté scientifique. Mais certaines organisations, et notamment la NASA, ont-elle accentué la responsabilité de l'homme dans ce changement ? C'est ce qu'affirment 49 anciens employés de l'agence spatiale américaine.

    Quarante-neuf anciens membres de la NASA ont écrit une lettre à Charles Bolden, l'administrateur de l'agence spatiale, dans laquelle ils s'insurgent contre la façon dont le Goddard Institute for Space Science (GISS) angle ses diverses études sur le climat. Comme le rapporte le Washington Examiner, ces anciens employés de l'agence spatiale américaine accusent celle-ci d'avoir accordé trop d'importance à l'activité humaine dans le changement climatique. Ils affirment que l'origine anthropique du réchauffement climatique a été largement accentuée, et sans preuve.

    "Nous croyons que les affirmations de la NASA et du GISS, selon lesquelles le dioxyde de carbone d'origine humaine a un impact catastrophique sur le changement climatique global, ne sont pas prouvées, spécialement quand elles prennent en considération des milliers d'années de données empiriques" écrivent les chercheurs dans leur lettre datée du 28 mars dernier. Parmi ces scientifiques, Harrison Schmitt, un astronaute ayant participé à la mission Apollo 17 sur la Lune, mais aussi Walter Cunningham, de la mission Apollo 7, ou encore Richard Gordon, d'Apollo 12.

    Ils estiment que le lien entre les émissions de dioxyde de carbone engendrées par les activités humaines n'a jamais été clairement démontré. Une absence de preuves qui les mènent à affirmer que ce lien n'existe tout simplement pas. "Avec des centaines de climatologues bien connus et des dizaines de milliers d'autres scientifiques déclarant publiquement leur non-croyance en des prévisions catastrophiques, qui viennent particulièrement du GISS, il est clair que la science n'est PAS établie" soulignent-ils.

    Une accusation à laquelle la NASA peut répondre grâce à une étude publiée en janvier dernier par le GISS. Un rapport indiquant que l'année 2011 fut la 9ème plus chaude depuis 1880, année lors de laquelle les premières mesures de températures ont été réalisées.

    Source: NASA


    La planète se fout du réchauffement

    • Le réchauffement climatique fait débat dans le monde entier et est parfois devenu un sujet politique. Certains scientifiques relativisent et affirment qu'à long terme nos efforts pour se préserver du réchauffement climatique sont vains : le climat terrestre se régulera de lui - même comme il le fait depuis toujours : sur ce détat sur l'impact et l'importance à accorder au réchauffement, lire la série le réchauffement ? La planète s'en fout !
    • Si la communauté scientifique est toujours divisée sur les causes du réchauffement climatique (même si, selon les sondages, pour 11 climatologues sur 12, les énergies fossiles sont bien les principales responsables), pour les non-initiés, la série de températures records, d'inondations et autres épisodes météorologiques extrêmes de 2010 a tranché le débat: la question n'est plus de savoir si le climat est en train de changer mais quel sera le prochain épisode.


    L'humanité peut-elle s'adapter au réchauffement climatique ?

    • Voici un article du paristechreview.com sur l'impact des catastrophes naturelles et du réchauffement climatiques
    • "’En 2009, la Russie a connu ce que le responsable de l’institut météorologique du pays a qualifié de pire canicule qu’ait connu le pays depuis un millénaire. Les températures à Moscou ont atteint 37,8 degrés, un record absolu, et se sont maintenues à ce niveau pendant des semaines ; les fumées des incendies ont causé la mort de près de 300 personnes par jour. Les récoltes de blé du pays ont été sérieusement compromises par la sécheresse, et le président Dmitri Medvedev a suspendu les exportations de céréales, faisant grimper leurs cours en flèche sur les marchés mondiaux. Dans l’hémisphère sud, le Pakistan a reçu 30 cm d’eau en seulement 36 heures de mousson, qui ont provoqué la mort de plus de 1200 personnes et laissé 20 millions de sans-abris.

    Les climatologues mettent en garde contre les conclusions qui peuvent être tirées d’un été mouvementé. Ils rappellent que la météo évolue d’un jour sur l’autre mais aussi d’année en année et à l’échelle de plusieurs années. Mais si le ciel capricieux de cet été devient effectivement la norme, l’évolution vers des conditions météorologiques extrêmes se fait de manière beaucoup plus rapide que beaucoup de modèles ne l’avaient prédit. « Ça arrive beaucoup plus vite et beaucoup plus fort que nos modélisations ne le laissaient présager, » explique Grigory Nikulin, de l’Institut météorologique et hydrologique de Suède à Norrkoping.

    Jusqu’où cela ira-t-il? Que deviendront les sociétés humaines si la météo devient de plus en plus extrême – un temps paradoxalement à la fois plus chaud et plus froid, plus humide et plus sec que ce que nous n’ayons jamais connu.

    Les pieds dans l’eau : lorsque nous pensons à des conditions météorologiques extrêmes, nous nous projetons presque toujours dans le futur – comme dans le monde désertique de « Mad Max » ou dans le Los Angeles sous les eaux de « Blade Runner ».

    Les experts disent qu’il y a toujours eu des épisodes isolés de temps extrême – et que ces événements se reproduisent plus souvent aujourd’hui, avec leur tribut de plus en plus lourd en vies humaines et en dégâts matériels.

    D’après une étude de la Banque centrale européenne sur le climat, le nombre d’épisodes météorologiques extrêmes a presque doublé au cours des vingt dernières années. L’année dernière, l’Organisation mondiale de la santé estimait que ces changements météorologiques étaient responsables de la mort d’environ 150 000 personnes chaque année. Il s’agit pour la plupart d’enfants et de personnes âgées vivant dans les pays les plus pauvres de la planète, qui sont proportionnellement beaucoup plus affectés par les inondations et la recrudescence du paludisme, dus au temps chaud et humide qu’affectionnent les moustiques. La mortalité liée au climat n’est cependant pas l’apanage des pays les plus pauvres : en 2003 par exemple, la vague de canicule en Europe a tué entre 30 000 et 70 000 personnes, suivant les estimations.

    A court terme, les scientifiques ne savent pas vraiment à quel point la météo pourrait se détériorer. Il est difficile, disent-ils, de faire une quelconque prédiction pour l’été prochain, sans parler de la prochaine décennie ou de la suivante.

    A plus long terme cependant, la tendance qui se dessine de plus en plus clairement semble être celles de températures plus hautes et de précipitations plus fortes. « Si le réchauffement climatique se poursuit, nous aurons des conditions météo de plus en plus instables et de plus en plus extrêmes », assure Grigory Nikulin.

    « A une échelle de temps plus longue, pour 2050 et davantage encore pour la fin de ce siècle, si l’on en croit nos simulations, nous devrions connaître des changements extrêmes », acquiesce Serge Planton, directeur de l’équipe de recherche sur le climat de Météo-France. Il explique que les modèles prédisent des vagues de chaleur plus longues et plus intenses partout en Europe, et davantage de précipitations hivernales dans les hautes et moyennes latitudes en hiver.

    Beaucoup de climatologues pensent que les conditions en mer se dégraderont également sur le long terme. En utilisant les résultats obtenus avec huit modélisations climatiques différentes, les scientifiques de l’Administration océanique et atmosphérique américaine ont récemment prédit (voir Science, numéro du 22 janvier 2010) que le nombre total de tempêtes dans l’Atlantique diminuerait d’ici à la fin du siècle, mais que le nombre d’ouragans de catégorie 4 et 5, très forts, doublerait.

    Quant au court terme, seuls les économistes osent se risquer à des prédictions là où les climatologues préfèrent rester très prudents. Certains se hasardent à prévoir quelles conséquences économiques auraient ces changements climatiques. Nick Robins, analyste chez HSBC, estimait par exemple dans un travail de recherche récent que les épisodes météorologiques extrêmes et les hautes températures pouvaient compromettre jusqu’à 8,7 % des récoltes de céréales d’ici à 2020. Etant donné l’augmentation de la population, les prévisions de Nick Robins se traduiraient par une chute de 11,9 à 16,7 % de la production céréalière par habitant.

    Une note de travail de la Banque centrale européenne estimait en 2009 que les épisodes météorologiques extrêmes – que les analystes définissent comme affectant au moins 100 000 personnes, générant des coûts d’au moins 1 milliard de dollars (à la valeur de l’an 2000), tuant au moins 1 000 personnes ou provoquant des dégâts économiques majeurs – pouvaient coûter, suivant les pays, de 0,23 à 1,1 % de PIB aux économies concernées.

    Fermer les écoutilles La réticence professionnelle des scientifiques à se prononcer ne veut pas dire qu’il n’y a aucune raison de s’inquiéter. Patrick Lagadec, spécialiste de la gestion de crise et directeur de recherche au laboratoire d’économie de l’école Polytechnique, met en garde ceux qui se rassurent avec l’idée qu’il s’agit de projections à long terme.

    « Toutes les discussions autour du réchauffement climatique sont centrées sur ce qui se passera au siècle prochain si un réel réchauffement se produit, » explique-t-il. « Mon avis est qu’il n’est nul besoin d’attendre que le niveau de la mer soit monté d’un mètre [pour en subir les conséquences]. Il peut suffire d’une vague qui balaye la côte, ou d’une vague de chaleur qui cause une défaillance dans le système de refroidissement d’une centrale nucléaire, pour causer une catastrophe majeure. »

    Ce à quoi nous assistons aujourd’hui relève précisément de ces catastrophes pouvant se produire à court terme, selon Patrick Lagadec. Ces évènements à fort impact n’auraient que de faibles probabilités de se produire ? « Bêtises, répond-il. Les probabilités sont fortes, et les conséquences très graves. »

    Malheureusement, même les scientifiques semblent peu enclins à réfléchir à ces menaces de court terme, selon le chercheur. Beaucoup préfèrent regarder la pente doucement ascendante d’une courbe de température plutôt qu’étudier les caprices d’une météo lunatique, qui nous mettent face au peu de contrôle que nous avons sur les évènements.

    Alors que de nombreuses institutions et ONG ont poussé les pays à renforcer leurs capacités à encaisser les chocs liés aux catastrophes naturelles, en particulier à travers des systèmes d’assurance, Patrick Lagadec pense que le plus important est d’apprendre comment réagir lorsqu’une catastrophe se produit. Il explique que les gouvernements ont toujours tendance à se préparer aux crises qui ont déjà eu lieu – ils dressent une ligne Maginot imaginaire, partant du principe que la prochaine catastrophe sera similaire à la précédente –, alors même que le prochain défi auquel ils seront confrontés sera probablement complètement différent.

    Etre lucide face aux évènements est fondamental. « Si vous pensez avec des œillères, vous vous allez droit dans le mur sur le terrain », explique Lagadec. Il explique par exemple que le désastre de Katrina était davantage lié à la réaction de l’administration Bush qu’à l’ouragan en lui-même.

    Ses recommandations pour les agences gouvernementales ? « Au lieu d’essayer de se munir d’instruments pour éviter les surprises, ils devraient se préparer à des surprises – s’entraîner à faire face à l’inconnu. »

    Pour le pire… et pour le pire

    L’humanité peut-elle s’adapter au réchauffement ?

    Si aucune société n’a jamais été confrontée à la nécessité de ralentir ou d’inverser un changement climatique à l’échelle planétaire, certaines ont dû faire face dans le passé à des changements brutaux. Deux cas fréquemment cités sont les communautés nordiques d’Islande et du Groenland, qui ont toutes deux été confrontées à des situations de stress écologique considérable.

    Les Islandais étaient des gens avisés. Quelques décennies après leur arrivée dans le pays au IXème siècle, ils réalisèrent que le sol volcanique, une couche très superficielle, était dégradé par la surexploitation des pâtures de cochons, de chèvres et de moutons. Pour survivre, ils apprirent à évaluer combien de moutons un pâturage pouvait supporter et, à partir du XIIème siècle, toute personne qui plaçait un trop grand nombre de ses bêtes sur les pâturages communs recevait une amende. Ils apprirent aussi à pêcher. Les frimas de la mini période glaciaire, au XVème siècle, les firent souffrir. Mais ils survécurent.

    Les habitants du nord du Groenland, de leur côté, avaient abattu trop d’arbres et élevé trop de bétail, dégradant les sols. Lorsque la période glaciaire arriva et que les températures descendirent, les Inuits, peuple ancestral de la région, s’adaptèrent à ce nouvel environnement plus rude, mais les colons nordiques périrent. C’est du moins ce que l’Histoire a retenu. Si l’on en croit une étude récente d’un groupe de chercheurs parmi lesquels Andrew Dugmore, professeur de géographie à l’université d’Edimbourg, la réalité est plus complexe – et soulève davantage de questions – pour quelqu’un qui chercherait une simple variation de

    « La cigale et la fourmi »

    “Les peuplades nordiques du Groenland ne périrent pas parce qu’elles refusaient bêtement de s’adapter aux conditions de l’Arctique ou à cause de choix économiques irrationnels. La vraie leçon à tirer de leur histoire est beaucoup plus large et plus effrayante dans le contexte actuel. Il est possible de s’adapter avec ingéniosité à un nouvel environnement, de développer pendant des siècles une capacité à s’organiser en communauté, en préservant avec sagesse les ressources pour le bien commun, en tirant des leçons de l’expérience et en maintenant des standards et des règles de vie durables à l’échelle de plusieurs siècles… Tout en étant frappé par un déclin final brutal et une extinction”. (“Norse Greenland settlement and limits to adaptation”, Andrew Dugmore, in “Adapting to Climate Change: Thresholds, Values, Governance”, Cambridge University Press, 2009)"


    Le réchauffement favorise de nouvelles maladies

    Le 23 mars 2012, à l’hôtel Hermitage de Monaco, se tenait le colloque international sur les changements environnementaux et les impacts sur la santé.

    «On découvre une maladie émergente à peu près chaque année ». Le constat émane du professeur Alice Dautry, directrice générale de l’Institut Pasteur. Ces nouvelles maladies trouvent de plus en plus souvent leur origine dans les changements climatiques. Le 23 mars dernier à l’Hermitage, plusieurs spécialistes, de l’expert en génétique à l’historien des maladies vectorielles, ont ainsi tenté d’évaluer l’impact de ces évolutions naturelles sur la santé humaine.

    « Les maladies émergentes nécessitent absolument une approche pluri-disciplinaire. On manque de données actuellement », poursuit Alice Dautry. L’influence des changements climatiques sur la santé est ainsi difficilement mesurable. Néanmoins, un chiffre illustre l’importance du phénomène. En 2009, l’Organisation mondiale de la santé estimait à 140 000 le nombre de décès causés en raison des changements climatiques soit 0,2 % de la mortalité globale.

    Pour le professeur Arnaud Fontanet, qui dirige l’unité d’épidémiologie des maladies émergentes à l’Institut Pasteur, « un grand événement, tel que le SRAS (cette pneumonie atypique a fait 800 morts et 8 000 cas ont été recensés à travers le monde, N.D.L.R.), intervient en moyenne tous les cinq ans ». Interrogé sur la détection de traces de maladies nouvelles, le spécialiste indique que « des épidémies peuvent être prévues un an à l’avance dans certaines régions ».

    Le facteur hygiène

    Le climat devient surtout partie prenante de ces maladies émergentes dans les régions les plus pauvres du globe. Une situation qui s’aggrave dès lors que cohabitent êtres humains et détritus. « Dans une mégapole où résident des dizaines de millions de personnes, de mauvaises conditions hygiéniques et une absence d’eau ou une eau stagnante peuvent devenir facteurs d’une maladie émergente. Monaco, c’est tout l’inverse. Tout est propre. Les maladies émergentes restent très localisées. Elles se répandent rarement mais parfois elles le font comme le Sida qui est parti d’Afrique et le SRAS, qui heureusement a été isolé à Hong Kong », explique la directrice de l’Institut Pasteur.


    Seule solution pour les experts, former des personnes dans les pays en développement capables d’informer les populations sur les risques de maladies émergentes et de mettre en place des méthodes de prévention. En France, la prévention a permis de limiter les cas importés et autochtones de personnes atteintes de la dengue et du chikungunya en 2010. Le réchauffement climatique a en partie favorisé l’apparition des moustiques tigres, vecteurs de ces deux maladies tropicales, en région PACA.

    Prévention insuffisante

    Mais la prévention ne trouve pas toujours écho favorable auprès du grand public. « Il y a un problème comportemental majeur par rapport à la diffusion de maladies émergentes potentielles. Le vaccin contre la grippe H1N1 a été un fiasco en France car pour des raisons irrationnelles, les gens ne se sont pas faits vacciner », pointe Pierre Dellamonica, ex-chef du service des maladies infectieuses et tropicales au CHU de Nice.

    Rappelons que l’Institut Pasteur et la Principauté de Monaco sont partenaires depuis 2010 dans le financement de projets communs en faveur de la lutte contre les maladies émergentes durant cinq ans. Deux d’entre eux ont déjà été engagés. Le premier vise à lutter contre la méningite bactérienne aiguë au Niger et le second a pour but de combattre les infections infantiles résistantes aux antibiotiques dans les pays à faibles revenus. (source : http:// www.monacohebdo.mc)


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